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 Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ».

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yanis la chouette




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Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ». Empty
MessageSujet: Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ».   Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ». EmptyVen 18 Mai à 9:43

L’autotrophie est la production, par un organisme vivant, de matière organique par réduction de matière inorganique et matière minérale. Ce mode de nutrition caractérise les végétaux chlorophylliens (verts), les cyanobactéries et les bactéries sulfureuses. Les organismes autotrophes sont donc capables de se développer sans prélèvement de molécules organiques dans le milieu, au contraire des organismes hétérotrophes (animaux, champignons). Les organismes autotrophes constituent généralement le premier maillon d’une chaîne alimentaire, et sont à l’origine de quasiment toute la matière organique dans un écosystème.

Les matières inorganiques utilisées sont généralement le carbone (sous forme de dioxyde de carbone) ou encore l’azote (sous forme de NO3– ou de N2) et l'eau. Cela s’accompagne d’un prélèvement de sels minéraux dans le milieu. (ions nitrate, phosphate…)

L’énergie nécessaire à cette synthèse provient de :

la lumière, grâce à la photosynthèse, dans les cellules chlorophylliennes. On parle dans ce cas de photoautotrophie.
l'énergie libérée par des réactions chimiques, grâce à la chimiosynthèse des bactéries sulfureuses, par exemple. On parle dans ce cas de chimioautotrophie.

Exemples d'organismes autotrophes

La plupart des végétaux (métabiontes) et glaucophytes.
Les espèces de la lignée brune (autrefois classés comme "algues brunes").
Les dinophytes (autrefois placés parmi les "algues brunes").
Les euglénobiontes, (classés autrefois parmi les algues vertes).
Les chlorarachniophytes.
Les cyanobactéries.
Les protéobactéries γ.
Les bactéries vertes sulfureuses.
Les bactéries vertes non sulfureuses.
Les aquificales.
Certaines bactéries vivant dans les profondeurs de la Terre ou dans les monts hydrothermaux près des dorsales océaniques.

Autotrophie et photosynthèse

Les végétaux synthétisent leur matière organique à partir de substances minérales qu'ils puisent dans le sol (eau et sels minéraux) et dans l'air (carbone sous forme de CO2). L'énergie requise pour cette synthèse, apportée par le soleil, est captée par les pigments assimilateurs (chlorophylles) au cours de la réaction de photosynthèse que l'on peut résumer par la formule :
6CO2 + 6H2O + énergie lumineuse → C6H12O6 + 6O2.

Le glucose C6H12O6 sert à former la matière organique et l'oxygène est rejeté.

Les plantes vertes sont donc des êtres photosynthétiques ou photoautotrophes. Le dioxygène O2 et le glucose sont des sous-produits de ce processus1.
Flux d'énergie dans la biosphère d'après Garrett et Grisham1

Cette autotrophie est primordiale puisqu'elle est l'une des conditions préalables à l'existence des organismes hétérotrophes. Les cellules hétérotrophes utilisent les produits organiques produits par les cellules photosynthétiques comme source d'énergie et précurseurs de la biosynthèse de leur propres constituants. Dans le processus de récupération de l'énergie sous forme d'ATP, l'oxygène est réduit en eau et le CO2 retourne dans l'atmosphère pour une réutilisation par les photoautotrophes.
Autotrophie et cycle du carbone

Les flux d'énergie à l’œuvre dans la biosphère passent donc en grande partie par le cycle du carbone et le cycle de l'oxygène, basés sur l'énergie lumineuse du soleil.
Les plantes autotrophes, les bactéries et les archées fixent le CO2 qu'elles trouvent dans l'eau, l'air, le sol ou la matière organique. Elles le font via un processus utilisant l'énergie des électrons et de l'ATP afin de produire des biomolécules (sucres, acides aminés, lipides) qui réapprovisionnent continuellement les cellules, organismes et écosystèmes en ces molécules organiques vitales2.
Sur la planète, l'autotrophie concerne par an environ 7 × 1016 grammes de carbone fixé2.
En 2017, six voies de fixation du CO2 sont connues, qui diffèrent par leurs besoins en ATP2.
Autotrophie partielle

L'autotrophie partielle survient lorsqu'un organisme ne peut subvenir seul à ses besoins mais par le biais d'une association avec un autre organisme avec bénéfices réciproques; on parle alors de symbiose.
Quantification

Sur terre, il s'agit essentiellement de la biomasse végétale constituée des plantes présentes du sol à la canopée (y compris épiphytes).

Dans les milieux aquatiques, il s'agit généralement de la biomasse totale (séchée avant d'être pesée) des autotrophes photosynthétiques, c'est-à-dire du total des plantes aquatiques (enracinées ou libres) ainsi que du phytoplancton et des bactéries photosynthétiques. Certaines plantes semi-aquatiques peuvent avoir des feuilles immergées et émergées. Les anglophones utilisent souvent l'expression "Standing crop" à ce propos (expression qui en agriculture et dans le langage commun désigne aussi de manière générale les plantes sur pieds).
Références

↑ a et b (en) Reginald H. Garrett et Charles M. Grisham, Biochemistry, Wadsworth Publishing Co Inc, 1er janvier 2012, 5e éd. (ISBN 1133106293)
↑ a, b et c Stephen W. Ragsdale (2018) Stealth reactions driving carbon fixation [archive] |Science | 02 évrier 2018 | Vol. 359, Issue 6375, pp. 517-518 |DOI: 10.1126/science.aar6329

Voir aussi

Chimiotrophie
Hétérotrophie
Mixotrophie
Niveau trophique
Phototrophie
Type trophique

" LE LABYRINTHE DU MALHEUR EST UN LANGAGE OÙ DES LIVRES CONSUMENT LE LIBRE ET DES CONSCIENCES EN BRISANT LA LIBERTÉ ET L'ESPÉRANCE: L'EXPRESSION DE CE LANGAGE ANÉANTIE LA CONSCIENCE DU PEUPLE ET SES ÉCRITURES SELON LA DÉCLINAISON.": S'ÉCRIT TAY VERS ANTIGONE.
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yanis la chouette




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MessageSujet: Re: Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ».   Les organismes autotrophes, Les Mentawais et l'« uma ». EmptyVen 18 Mai à 9:46

Les Mentawai (ou encore Mentawei, Mentawaï ou Mentawi) sont la population autochtone des îles Mentawai situées au large de la côte ouest de la province de Sumatra occidental, en Indonésie. On les appelle aussi « hommes-fleurs » car, pour eux, la beauté est une chose essentielle.

Le nombre actuel (vers l'an 2000) des Mentawai est estimé à 30 000 individus, pour une population totale de 64 000 habitants dans l'archipel. Ils parlent le mentawai, une langue austronésienne du groupe des langues sumatra du Nord-Ouest.

Sommaire

1 Géographie
2 Culture
2.1 Alimentation
2.2 Coutumes
2.2.1 Tatouages
2.2.2 Fleurs
2.3 Rites
2.4 Habillement
2.5 Langue
3 Habitat
4 Un peuple menacé
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Bibliographie
6.2 Liens externes

Géographie

Les Mentawais habitent l'île de Siberut, à 150 km à l'ouest des côtes de Sumatra. L'île de Siberut se situe dans « le détroit des Mentawai ».

L'UNESCO a décidé que l'île de Siberut devait être une réserve protégée. La côte ouest de Sumatra est composée d'une quarantaine d'îles, dont seules les quatre plus grandes sont habitées : Siberut (4480 km²), Sipora (845 km²), et les deux Pagaï, Nord et sud (1675km²). Sibérut abrite environ 45 000 indigènes.
Culture
Alimentation

Chasse

Avant la chasse, les hommes demandent aux esprits de la forêt de leur accorder la chance de ramener un sanglier ou un singe. En même temps, Teoreun (le chamane) va préparer le poison avec des feuilles, des écorces, des racines toxiques, puis du piment. Tous ces éléments vont être ensuite rassemblés et pressés (le poison peut tuer un sanglier en moins de 5 minutes). Cette fabrication n'est jamais pratiquée devant les enfants car toute imitation pourrait être mortelle. Puis Teoreun enduit les flèches avec le poison.

Les hommes s'entraînent avec des flèches sans poison sur une cible à 10 m. Enfin, les hommes partent à la chasse : les animaux sont presque invisibles. Quand les chasseurs voient un animal, ils le tuent et, afin de préserver l'équilibre de leur univers spirituel, remercient l'âme de l'animal qu'ils ont chassé.

Pêche

Les femmes pêchent des petites crevettes et des petits poissons avec des épuisettes. Elles ramènent peu de nourriture, car elle ces proies sont peu abondantes dans la rivière.

Le sagou

Le sagou est réalisé à partir de la pulpe du sagoutier. Après l'avoir abattu, les Mentawais enlèvent la pulpe, puis la lavent. Cette pulpe donne un liquide blanc, qui est filtré afin d'obtenir une sorte de « farine ». Pour les Mentawais, cet arbre permet d'éviter la famine, car la farine est très nourrissante et les arbres sont nombreux.

Élevage

Les Mentawais élèvent des porcs et des poulets, qu'ils nourrissent avec le sagou. Les Mentawais ne mangent pas beaucoup de viande, mais ils utilisent les cochons et les volailles comme monnaie d'échange. Ainsi lorsqu'un homme demande une femme en mariage il doit fournir au père de la mariée une certaine quantité de porcs et de volailles. De même, pour faire un tatouage le Mentawai paie en poulets.

Les fruits

Les Mentawais consomment beaucoup de fruits. Un homme est chargé de monter dans les arbres à plus de 20 m de hauteur. Pour cela, ils font des repose-pied avec une machette.

Repas

Les Mentawais partagent la nourriture : pendant le repas, chaque personne a le même nombre de morceaux de nourriture que son voisin. Les nouveau-nés ont autant de nourriture que les adultes. Car, pour eux, chaque personne a la même importance, qu'elle soit chamane ou pas, qu'elle soit vieille ou jeune.

Le sagou est présenté dans une feuille enroulée, fermée avec une ficelle. Pour la viande, chaque famille possède une petite planche en bois et les petits morceaux de viande sont disposés dessus.
Coutumes
Tatouages
Rituel d'affutage des dents (1938). Les tatouages des 2 hommes sont visibles.

Ils se tatouent le corps des pieds à la tête. Les tatouages, très impressionnants par leur taille et leur apparence guerrière, ont plusieurs explications :

La première est liée à leurs croyances animistes. Ils croient que tout objet est animé et possède une âme capable de sortir de son enveloppe matérielle. Pour empêcher que l'âme ne parte (ce qui donnerait des maladies et la mort), ils se décorent la peau. Le tatouage vient de cette croyance : il sert à préserver intacte l'âme de l'individu.
La seconde fonction est d'indiquer l'identité, le clan et à quelle famille appartient l'individu grâce à des symboles (ex : la lune, le soleil...) qui déterminent l'appartenance à une famille.
Les tatouages ont une troisième explication. Ils remplacent leurs vêtements et ils paraissent protéger les humains.

2 femmes Mentawai (1910).

Les séances de tatouages sont très nombreuses dans une vie des Mentawais et leur corps en est presque recouvert. Chaque partie du corps est tatouée petit à petit : les jambes, les bras, le torse et parfois le visage. Les tatouages sont constitués de courbes et de lignes. Hommes et femmes sont tatoués de la même façon exceptés les bras et les cuisses des femmes qui ne sont pas marqués.

Les tatouages sont faits à l'aide d'un petit pinceau appelé « patit » sur lequel est fixée une pointe de laiton. L'encre est constituée d'un mélange de noir de fumée récupéré sous les marmites et de jus de canne à sucre. Les motifs sont d'abord dessinés sans encre sur le corps du futur tatoué, en prenant exemple sur le corps du tatoueur. Les plus anciens, qui assistent à la séance, donnent leur avis sur les dessins, et le tatoueur recommence jusqu'à ce que tout le monde soit d'accord sur la forme artistique des motifs, qui doit suivre la tradition. Le tatoueur peut alors commencer avec l'encre. Le « patit » est enduit d'encre et le tatoueur repasse les motifs dessinés avec de l'encre. À l'aide d'une baguette en bois, le tatoueur donne de petits coups secs et rapides sur l'instrument pour que l'aiguille pique la peau. Elle se déplace alors lentement le long de la ligne tracée. La séance est longue et très douloureuse, mais les gens tout autour racontent des blagues et des histoires pour soutenir le tatoué.
Fleurs

Les Mentawais portent des fleurs d'hibiscus sur leurs têtes. Dans la tradition, elles se transmettent de générations en générations.
Rites

Les Mentawais ont également adopté, au cours du temps, différents rites qui symbolisent le passage d'étapes dans une vie. Bien que ces rites ne soient pas pratiqués par la totalité des Mentawais, deux le sont par une large majorité: il s'agit du passage de l'enfant à l'adulte et du passage de jeune homme à homme marié. Le premier consiste en une cérémonie rassemblant tous les membres de la famille autour d'un repas composé de plusieurs petits morceaux de nourriture préparés pour l'occasion, il s'agit d'un repas de fête exceptionnel. Le second est un rituel beaucoup plus symbolique: les jeunes hommes parent leur sexe d'anneaux faits de petits morceaux de bois flexibles et de fines feuilles de palmiers. Tout la symbolique de ce rite réside dans ces anneaux qui permettraient la fécondité du jeune homme.
Habillement

Les Mentawais portent des pagnes végétaux fabriqués avec les écorces des arbres coupées en lamelles, trempées dans l'eau et longuement martelées, sans les déchirer, pour quelles soient plus souples. Pour finir, ils les font sécher au soleil et ils les nouent autour du torse. Au fil du temps, ces pagnes vont devenir similaires à un tissu.
Langue

La langue mentawai fait partie du rameau des langues sumatriennes de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, auquel appartiennent également les langues batak, enggano, nias et simeulue.
Habitat
Une maison commune Mentawai (2004)

Les Mentawais n'habitent pas exactement dans un village mais dans une maison collective, l'« uma ». C’est aussi un refuge spirituel où les vivants peuvent prier et communier avec leurs ancêtres. Pour les jeunes apprentis, ils sont formés à la vie en harmonie avec la forêt et finalement, initiés à l’art du Mentawai. Les enfants commencent à utiliser la machette à l'âge de 4 ans.

Les familles dorment dans l'« uma », la maison collective où tout le monde vit en communauté. Il existe aussi des « sapo », de petites maisons individuelles, officiellement pour la chasse et l'entretien de la forêt. Officieusement, c'est un endroit où l'homme et la femme se retirent de leurs umas pour rester ensemble et partager un peu d'intimité.

Dans leur village, il n'y a pas de chef, mais un guide, le chaman. Chacun sait ce qu'il doit faire. Après le repas du soir, les Mentawai se réunissent pour parler, avec des cigarettes à la bouche. Les réunions peuvent durer des heures, car il faut que tout le monde soit d'accord, ce n'est pas la majorité qui l'emporte.
Un peuple menacé

Les Mentawai ont subi une politique très dure d'acculturation et de sédentarisation forcée, menée au nom de la modernisation par le gouvernement indonésien dès les années 1950, appliquée avec l'usage de la violence sous la dictature de Soeharto. Cette politique a été source d'un bouleversement du mode de vie des Mentawai, contraints de quitter la forêt, leur lieu de vie ancestral, et de s'installer dans des villages constitués de maisons individuelles, au lieu des traditionnelles grandes maisons communautaires ou uma.

Depuis la démission de Soeharto en 1998, cette acculturation forcée a cessé, mais nombre de Mentawai ne savent plus vivre ou survivre dans la forêt. L'île a été classée Réserve de la biosphère par l'ONU. Quelques Mentawais ont alors repris leur mode de vie traditionnel en retournant dans la forêt et en reconstruisant des uma. Ils seraient aujourd'hui un millier à avoir retrouvé ce mode de vie ancestral, qui est encore découragé par le gouvernement, central et local.
Notes et références
Voir aussi

Présentation de l'émission Rendez-vous en terre inconnue diffusée le 28 décembre 2006 sur la chaîne de télévision France 2, tournée chez et avec des Mentawai, avec la participation de Patrick Timsit.

Bibliographie

Olivier Lelièvre, Mentawai La forêt des esprits, Anako Editions, 1996 (ISBN 2907754092)
Raymond Figueras, Au pays des Hommes-Fleurs, avec les chamans des îles Mentawai; Transboréal, Paris, 2010.

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Mentawai (peuple), sur Wikimedia Commons

Film en ligne de l'Institut de Recherche pour le Développement IRD [archive] Mentawai - l'île des hommes fleurs
Anthropology of the Mentawai Islands [archive]
Native Planet : The Mentawai [archive]

et

L’animisme, (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs1.

Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte2. Ainsi défini, comme « croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés »3, l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.

À moins d'être redéfini dans le champ de l'anthropologie, par exemple à la manière de Philippe Descola, ou limité à un processus psychique, par exemple dans la psychanalyse ou dans la conception piagétienne, l'objet « animisme » ne correspond à aucune réalité religieuse se revendiquant comme telle. Il n'est qu'un objet créé historiquement pour distinguer des croyances et des pratiques n'entrant pas dans le cadre des paradigmes des religions dites universalistes.

Sommaire

1 Origine et usage du terme
1.1 Médecine du XVIIIe siècle
1.2 Edward Tylor, le pionnier
1.3 Évolution vernaculaire du terme
1.4 Philippe Descola
2 Des religions animistes ?
2.1 Esprits, religions et animisme
2.2 Animisme ou vitalisme ?
2.3 Animisme, totémisme, chamanisme, shintoïsme
2.4 Autres religions animistes
3 L'animisme enfantin selon Jean Piaget
4 Bibliographie
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
6.2 Liens externes

Origine et usage du terme
Médecine du XVIIIe siècle

Le médecin allemand Georg Stahl est à l’origine (Theoria medica vera, 1707)4 d’une théorie médicale appelée animisme, opposée au mécanisme et au vitalisme ; pour résumer à l’extrême, il s’agissait d’expliquer que l’âme avait une influence directe sur la santé. Une seule et même âme est à la fois principe de vie et principe de pensée.

L'animisme (Stahl) s'oppose alors au mécanisme (Démocrite, Descartes, Cabanis, Le Dantec) et se différencie du vitalisme (Platon, Paracelse, Paul-Joseph Barthez, Félix Ravaisson, Bergson, H. Driesch). L'animiste ne se contente pas de subordonner la matière à la vie, mais, qui plus est, il soumet la vie à la pensée. Les philosophes d'inspirations vitalistes considèrent au contraire l'activité intellectuelle comme fondamentalement subordonnée à la « vie ».
Edward Tylor, le pionnier

Edward Burnett Tylor (1832 - 1917) est le premier sociologue à avoir établi une théorie sur l’animisme, dans Primitive Culture (1871). Il fonde son analyse sur le sentiment, pour lui général dans les sociétés qu’il qualifiait alors de « primitives », que l’âme était distincte du corps car, lors des rêves, le dormeur semble atteindre un monde différent de celui où se trouve son corps.

C’est cette expérience qui aurait fondé la notion d’« âme ».

Par analogie et extension, des âmes auraient ainsi été prêtées (attribuées) à l’ensemble des éléments de la nature5. Pour Tylor, l’animisme représentait le premier stade de religiosité humaine, celui des sociétés les plus primitives, et il devait être suivi par le fétichisme, puis le polythéisme et enfin, par le monothéisme, qui caractérisait la religion de sa propre société6.

La théorie de Tylor sur l’animisme eut un énorme succès. Le terme fut ensuite beaucoup repris, discuté et critiqué.

Les anthropologues ont notamment reproché à Tylor sa perspective évolutionniste (comme si toutes les sociétés devaient évoluer de la même manière vers un même but), sa perspective psychologique (il est difficile d’expliquer une notion telle que l’âme par une simple référence à une expérience de dormeur – ou alors, cette notion devrait prendre un sens identique dans toutes les sociétés, ce qui n’est pas le cas), ainsi que le caractère imprécis du terme animisme (tous les éléments de la nature ne sont pas partout perçus comme ayant une âme, attribuer un esprit ou une âme à un élément n’est pas la même chose, etc.).
Évolution vernaculaire du terme

En dehors de quelques anthropologues qui reprennent ce terme dans leur analyse en lui donnant une signification précise (tel Philippe Descola), le terme d’animisme n’est plus employé que de manière très vague, pour finalement désigner toutes les religions qui ne sont pas universalistes (c’est-à-dire les religions de la conversion, telles le christianisme, l’islam ou qui ne sont pas des religions de grands pays-civilisations (les religions chinoises, indiennes, etc.). Il est alors pris comme synonyme de « religion traditionnelle » (un terme qui ne signifie rien, en soi), ou d’autres termes à l’usage tout aussi vague, tels que le chamanisme. En réalité la difficulté de définir clairement ces termes et circonvenir leur périmètre respectif procède essentiellement de leur éloignement des modes de pensées des sociétés modernes, issus d'une représentation du monde radicalement différente, que Philippe Descola qualifie de naturaliste.

Introduit à la fin du XIXe siècle par l'anthropologue britannique Edward Burnett Tylor pour désigner les religions des sociétés qu'il nomme « primitives » (Primitive Culture, 1871), le concept a connu un indéniable succès jusque dans les premières décennies du XXe siècle, devenant « l'un des termes de référence majeurs de l'histoire de l'ethnologie religieuse »7. Cette ambitieuse tentative d'explication globale des croyances religieuses – une « doctrine de l'âme » – a perdu une large part de sa validité aujourd'hui et les travaux contemporains s'en écartent, notamment ceux de l'anthropologue français Philippe Descola qui ne voit pas dans l'animisme une religion, mais plutôt « une manière de concevoir le monde, et de l'organiser »8.

Le terme lui-même, souvent entaché de connotations colonialistes9, du moins perçues comme péjoratives10, est employé avec circonspection, parfois remplacé par des expressions telles que « croyances populaires », « croyances indigènes », « religions traditionnelles ». Par défaut ou par commodité, il est désormais utilisé dans le langage courant ou dans les statistiques, comme un mot fourre-tout désignant généralement l'ensemble de ce qui, ne relevant pas des grandes religions théistes s'appuyant sur des textes sacrés (christianisme, islam, bouddhisme…), est transmis par des traditions orales11.
Philippe Descola

Parmi les anthropologues contemporains, Philippe Descola, dans une vision globalisante voire universaliste, a redéfini l'animisme dans un ouvrage remarqué, Par-delà nature et culture (2005)12. Il se place pour cela dans la situation de l'Homme s'identifiant au monde suivant deux perspectives complémentaires : celle de son « intériorité » et celle de sa « physicalité » vis-à-vis des autres, humains et non humains.

L'animisme correspondrait à la perception d'une identité commune des intériorités des existants, humains et non humains, et à celle d'une identité distincte entre leurs physicalités. L'anthropologue décrit les trois autres « ontologies » qui suivent la perception d'une fusion ou d'une rupture entre intériorité et physicalité, et qui se nomment totémisme, analogisme et naturalisme ; les quatre modes (identité/rupture) * {intériorité/physicalité}) réunis auraient une vocation universelle, tout en revêtant diverses formes de cohabitation ou de dominance suivant les cultures (qu'elles soient archaïques, traditionnelles ou modernes).

Ainsi, pour Philippe Descola, l'animisme se caractérise ainsi. a) Ontologie. L'animisme repose sur cette affirmation : ressemblance des intériorités et différence des physicalités entre humains et non-humains (animaux, végétaux, esprits, objets). Les animaux, les plantes ont la même âme, intériorité (émotions, conscience, désirs, mémoire, aptitude à communiquer...) que les humains, ils ne s'en distinguent que par leurs corps et donc aussi par leurs mœurs, l'éthogramme, le mode de comportement spécialisé (p. 187, 190). Il y a, comme dans le totémisme, classification par prototype, c'est-à-dire à partir du modèle le plus représentatif, qui est, dans l'animisme, l'humain (p. 333). "De même que l'animisme est anthropogénique parce qu'il emprunte aux humains le minimum indispensable pour que des non-humains puissent être traités comme des humains, le totémisme est cosmogénique car il fait procéder de groupes d'attributs cosmiques préexistants à la nature et à la culture tout ce qui est nécessaire pour que l'on ne puisse jamais démêler les parts respectives de ces deux hypostases dans la vie des collectifs" (p. 368-369). b) Géographie. L'animisme se rencontre "en Amazonie, dans l'aire arctique et circumpolaire ou dans les forêts de l'Asie du Sud-Est" (p. 189), chez les Pygmées, les Dogon de Tireli au Mali, en Nouvelle-Calédonie. c) Notions. Métamorphose : les êtres ont la capacité de métamorphose, l'animal peut devenir homme et inversement (p. 192). Un chamane huaorani d'Amazonie peut devenir jaguar (p. 344). Perspectivisme : comme l'écrit Eduardo Viveiros de Castro, "les animaux (prédateurs) et les esprits voient les humains comme des animaux (des proies), tandis que les animaux (le gibier) voient les humains comme des esprits ou comme des animaux (prédateurs)." d) Religion. L'animisme ne consiste pas en croyances, mais en l'expérience qu'il y a des esprits avec lesquels on peut entrer en communication, par des rêves, par la parole... e) Sociabilité. Relations permanentes sur le registre de l'amitié, de l'alliance de mariage, de déférence vis-à-vis des anciens" (p. 346). Aussi, "sur tout son territoire on ne trouvera ni éleveurs exclusifs, ni castes d'artisans spécialisés, ni culte des ancêtres, ni lignages fonctionnant comme des personnes morales, ni démiurges créateurs, ni goût pour les patrimoines matériels, ni obsession de l'hérédité, ni flèche du temps, ni filiations démesurée, ni assemblées délibératives" (p. 538). f) Problèmes. Comment rendre compte de la forme non humaine des non-humains ? solution : la métamorphose (p. 416).
Des religions animistes ?
Statue du Génie de la Montagne dans le Haut-Tonkin (fin XIXe siècle)

L’évocation d’une « religion animiste » est communément entendue :

En général pour désigner le culte qui serait voué aux pierres, au vent, au sable, à l’eau, aux arbres, au feu… par des peuples divers ;
En particulier pour désigner les religions négro-africaines originelles.

Une fois de plus, ce terme relève du langage courant, il n’a pas de portée anthropologique. Il pêche à trois égards : d’abord parce qu’on peut mettre en doute que, pour leurs adeptes, ces éléments soient eux-mêmes doués d’une âme ; ensuite parce que les peuples concernés n’isolent pas la « religion » des autres aspects de leurs traditions 13 ; enfin parce qu’il recouvre d’innombrables cultures, très différentes les unes des autres.
Esprits, religions et animisme

Dans beaucoup de religions sinon toutes, les éléments naturels occupent une place importante. On peut citer la vénération de fleuves, tel le Gange, dans l’hindouisme, ou la crue du Nil, divinisée sous le nom d’Hâpy dans l’Égypte ancienne ; celle du feu auquel pouvait être assimilé Vesta à Rome ; celle du chêne et du gui, sacrés chez les Celtes.

Les monothéismes abrahamiques s’appuient eux-mêmes sur des éléments naturels, objets de cultes antérieurs : la fête de Noël est celle du solstice d’hiver (septentrional), celle de la Saint-Jean du solstice d’été, la fête de Pessa'h ou de Pâques est attachée au calendrier lunaire, qui rythme également la liturgie musulmane, dont le ramadan, etc.

Dans les religions amérindiennes, les divinités sont associées à des éléments naturels, avec une grande importance accordée au soleil, à la lune, à la pluie… La Méso-Amérique ne comptait pas moins de 4 dieux du maïs : un pour le maïs blanc, un pour le jaune, un pour le rouge, un pour le noir. Dans l’aire inca, on pratiquait une offrande à Pachamama, la Terre mère14.

Pour autant, aucune de ces religions ne rend un culte « aux pierres ou au vent ». Tous les peuples, depuis la préhistoire, savent dépendre pour leur survie d’éléments naturels : la terre, le soleil, l’eau… Mais ils ne les adorent pas eux-mêmes, ils attribuent leur puissance à des forces surnaturelles qui les commanderaient : ils les ont divinisés ou vénèrent les esprits ou les dieux qui les dirigent. S’il y a des éléments d’animisme dans la plupart des religions, il est jusqu’à preuve du contraire difficile d’exhiber des cas de religions essentiellement fondées sur le culte des éléments naturels eux-mêmes. Dans l’exemple des Celtes, la sacralisation du chêne et du gui n’implique pas qu’il leur ait été directement rendu un culte : aucune source sérieuse ne le mentionne. Ce n’est pas parce que l’hostie est sacrée que le pain azyme est l’objet d’un culte : à travers elle, c’est le Christ qui est vénéré…

Certains lieux présentant des caractères physiques impressionnants ont marqué tous les peuples qui les ont traversés. On en trouve un exemple frappant dans le nid d’aigle d’Erice (Sicile) : Élymes, Phéniciens, Grecs, Romains, Arabes, chrétiens… en ont tous fait un lieu de culte. Aucun d’eux ne vénérait le rocher d’Erice : ils étaient convaincus que, perché au milieu du ciel, ce lieu était élu, qu’il offrait une voie d’accès privilégiée à leur(s) divinité(s).

L’interprétation « animiste » de religions « traditionnelles » comme celles de l’Afrique noire, repose sur une appréhension simpliste de cultes jugés « primitifs » et sur la conviction implicite de la supériorité des religions et des cultures des nouveaux venus. L’appellation d’animisme n’en reste pas moins et malheureusement généralisée.
Animisme ou vitalisme ?

Les voyageurs et les colons européens, observant des offrandes, des sacrifices et des rites devant des éléments naturels tels que le fleuve Saloum, la pierre d’Abeokuta, etc. en déduisaient que dans leur « pensée primitive » les Négro-Africains leur attribuaient une âme, d’où le terme d’animisme. La réalité est plutôt inverse : le culte est rendu à un esprit localisé à cet emplacement, parfois parce qu’il y est mort ou y est enterré, et où un autel lui est en général dressé. Ces esprits sont ceux d’ancêtres anonymes, d’ancêtres ayant joué un rôle historique, parfois d’ancêtres divinisés, ils peuvent être recueillis ou hébergés en des animaux de la brousse, être d’une autre nature, comme les djinnés (inspirés des djinns arabes)… Il est significatif que plusieurs langues d’Afrique de l’Ouest utilisent le terme désignant un esprit ancestral pour désigner également un serpent (sérère o fangool), un animal sauvage (wolof rab), un autel (mandinka jálaŋ, maninka boli, diola bëcin) 15, etc.

On trouve un exemple du véritable sens de l’« animisme » dans la pratique encore très vivante en Afrique noire, consistant à réserver les premières gouttes d’une boisson (surtout alcoolisée) ou les premières parcelles de nourriture à la terre : ce n’est pas à la nature que cette offrande est rendue, mais aux ancêtres, dont le séjour est souterrain dans la vision africaine. Le même rite est largement pratiqué dans les régions marquées par une forte présence d’afrodescendants, comme la côte caraïbe de Colombie.

La persistance du souffle vital (contrairement au corps et à la force vitale, éphémères) de l’ancêtre et son retour dans un nouveau-né (réincarnation partielle) sont centraux dans cette vision du monde qui englobe religion, mythe, magie, pouvoir, médecine… Elle a conduit certains auteurs, tel Louis-Vincent Thomas 16, à définir ces religions comme vitalistes plutôt que comme animistes : elles sont avant tout des religions de la vie, dans lesquelles la force vitale occupe la place centrale, et la sexualité comme la fécondité y ont une portée religieuse. Le décès d’enfants en bas âge est attribué au renoncement de l’ancêtre, déçu par la vie terrestre qu’il retrouve et désireux de repartir au village des morts17. Le sens de l’anthropophagie 18 (symbolique, contrairement au cannibalisme) est l’appropriation de la force vitale (mais non du souffle vital, qui ne peut l'être) de l’autre : l’esprit ou le sorcier anthropophage prend possession de sa victime pour absorber sa force vitale et augmenter la sienne 19.

Le terme de vitalisme, qui vise à restituer l’essence des religions africaines, ne fait pourtant pas l’unanimité, comme sont contestés tous ceux par lesquels on tente de remplacer celui d’animisme, soit parce qu’ils n’en rendent que partiellement compte (culte des ancêtres…), soit parce qu’ils ne sont pas signifiants (religions traditionnelles…). Quant à la tradition négro-africaine, elle n’analyse pas la religion isolément de la magie, du pouvoir, de la médecine… et n’éprouve donc pas le besoin de la nommer en tant que telle.

Une autre approximation consiste à opposer un animisme africain polythéiste, puisque vénérant d’innombrables esprits, aux religions monothéistes. En réalité, la plupart des religions africaines, sinon toutes, sont fondées sur la croyance en un Dieu suprême ou unique : Roog chez les Sérères, Amma chez les Dogons, Olodumare chez les Yoruba, etc. occupent cette position. Si le culte est rendu aux esprits, ancêtres ou orishas, et non au maître de l’univers, c’est que celui-ci est inaccessible et qu’il convient d’amadouer les puissances « intermédiaires » de l’au-delà pour intercéder auprès de lui 20. Cette situation n’est pas si différente de la dévotion aux saints du catholicisme et a grandement facilité la syncrétisation entre saints et orishas ou saints et inquices dans les cultes afro-américains, comme le candomblé.
Animisme, totémisme, chamanisme, shintoïsme

Il y a plus qu’une parenté entre l’animisme et le totémisme, le chamanisme ou le shintoïsme : une interpénétration, tous comportant une part « d’animisme ».

Le totémisme est présent dans beaucoup de sociétés animistes ou chamaniques, dont il est un autre aspect de la vision du monde et de la culture. En Afrique de l’Ouest, chaque famille clanique a son animal totem, par exemple le lapin pour les Senn wolofs ou sérères ; cet animal est considéré comme un parent et ne peut être consommé par les membres du clan. La même interdiction existe en Australie ou en Amérique du Nord, où Claude Lévi-Strauss montre que le totémisme repose sur une analogie entre un groupe humain et une espèce naturelle21 : tel clan ou tel hameau s’apparente au raton laveur par son mode vie. Cette parenté existe parce que le totem est souvent assimilé à un ancêtre.

L’animisme africain et les chamanismes de Sibérie et des Amériques ont en commun la médiation entre les êtres humains avec des forces spirituelles (esprits de la nature, âmes des animaux sauvages, ancêtres…), généralement intercesseurs auprès de la ou des divinités. Dans les deux cas, des sacerdotes (chaman ou pajé amérindiens, saltigui ou babalawo africains…) ont la connaissance ésotérique leur permettant d’entrer en contact avec l’autre monde. Le sacerdote, à l’aide de paroles rituelles et de plantes, voyage pour recueillir la volonté des esprits et leur soumettre les besoins humains : il recommandera les offrandes et rites qui lui permettront d’apporter la guérison, la pluie, la fécondité… L’intermédiation use dans certains cas du support de la transe qui peut être celle du sacerdote ou du disciple.

L’animisme africain et le shintoïsme japonais, d’ailleurs de lointaine origine chamanique, ont en commun le culte des ancêtres, dont les pratiques rituelles et les offrandes peuvent être assez proches de celles pratiquées en Afrique ou dans les religions afro-américaines.
Autres religions animistes
Chaman en séance avec le feu. Cet élément a donné lieu à des cultes et est célébré et utilisé dans l'animisme (Kyzyl, région de Touva, Russie).

Ce qu’il est convenu d’appeler animisme est présent dans d’autres civilisations. On peut citer de manière non exhaustive, avec souvent des caractères relevant de l’animisme et du chamanisme, les traditions :

Des Samis (ou Lapons) en Scandinavie ;
Des Maris de la région de Kazan (Russie)
De diverses ethnies de la péninsule indochinoise (Cambodge, Lao Theung et Lao Soung du Laos, Myanmar) ;
De certains peuples d’Insulinde (Indonésie, Brunei) ;
Des minorités chinoises comme les Naxi (dongba), les Turco-mongols (tengrisme), ou au Tibet (bön) ;
Des peuples aborigènes d’Australie (Mythologie aborigène)

L'animisme enfantin selon Jean Piaget

Dans les années 1920, Jean Piaget 22 utilise le mot à propos de la psychologie du développement chez l'enfant de 6 à 14 ans. « Animisme : tendance à concevoir les choses comme étant vivantes et douées d'intention ». Par exemple, l'enfant dit que la chaise contre laquelle il se cogne est « méchante », il croit que sa poupée est vivante. « L’animisme est une forme primitive de causalité dans laquelle la réalité tout entière tend à être conçue comme peuplée d’êtres animés, dotés d’un vouloir-être et d’un vouloir-faire plus ou moins conscient. Ainsi les nuages bougent parce qu’ils veulent bouger, comme le font les animaux lorsqu’ils se déplacent. Pour la mentalité animiste, la cause première des phénomènes est considérée comme interne aux êtres qui y sont impliqués. L’animisme est tout à la fois un biocentrisme et un psychocentrisme diffus, il tend à identifier chaque être extérieur à la notion spontanée que l’être humain se fait de lui-même, comme source d’action sur la réalité extérieure23 »[réf. incomplète].

Selon la théorie de Piaget, durant le « stade 1 », à 6-7 ans, l'enfant confond vie et activité : le Soleil est vivant, puisqu'il éclaire. Durant le « stade 2 », vers 7-8 ans, l'enfant, plus précisément, assimile vie et mouvement : la table n'est pas vivante car elle ne bouge pas, mais le Soleil, oui, car il bouge. Durant le « stade 3 », vers 9-10 ans, l'enfant tient la vie pour le mouvement propre : la mouche est vivante car elle se meut elle-même, mais la bicyclette, non, car on la pousse. Enfin, durant le « stade 4 », vers 11-12 ans, l'enfant n'attribue la vie qu'aux plantes et aux animaux24[réf. incomplète].

Dès 1932, cette théorie est contestée, par exemple par Johnson et Josey qui déclarent n'observer rien de tel25.
Bibliographie

Robert Asséo, Jean-Louis Baldacci, Bernard Chervet (et al.), L'animisme parmi nous, Presses universitaires de France, Paris, 2009, 219 p. (ISBN 978-2-13-056899-5) (actes d'un colloque réunissant des anthropologues et des psychanalystes autour du thème de l'animisme, les 29 et 30 mars 2008 au Musée du quai Branly, Paris)
Denis Bon, L'animisme : l'âme du monde et le culte des esprits, De Vecchi, Paris, 2002, 140 p. (ISBN 978-2-7328-3356-9)
J. E. Chancerel, Recherches sur la pensée biologique de Stahl, 1934.
Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 2005. (ISBN 978-2-07-077263-6)
(en) Graham Harvey, Animism : respecting the living world, Columbia University Press, New York, 2006, 248 p. (ISBN 978-0-231-13701-0) (br.)
Lothar Käser, Animisme. Introduction à la conception du monde et de l’homme dans les sociétés axées sur la tradition orale, Excelsis, Charols, 2010. (ISBN 978-2-7550-0115-0)
Géza Róheim, L'animisme, la magie et le roi divin (préf. de Tobie Nathan), Payot, Paris, 2000 (éd. en anglais, 1930), 458 p. (ISBN 978-2-228-89292-6)
Edward Tylor, La civilisation primitive (Primitive Culture, 1871, traduit de l'anglais sur la deuxième édition par Pauline Brunet et Edmond Barbier), C. Reinwald et Ce, Paris, 1876-78, 2 vol. (XVI-584, VIII-597 p.)

Notes et références

↑ « Les Casamançais » [archive], sur kassoumay.com (consulté le 10 juin 2016).
↑ « Animisme », dans Jean-François Dortier (dir.), Le Dictionnaire des sciences humaines, Auxerre, Éditions Sciences Humaines, 2004 (ISBN 978-2-912601-25-4), p. 19.
↑ G. Le Moal, « Animisme », dans Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, PUF, 1992, p. 72.
↑ Georg Ernst Stahl, Œuvres médico-philosophiques et pratiques, trad. et comm. T. Blondin, 1859-1864, 5 vol. parus. T. III et t. IV : Vraie théorie médicale, 1863. [1] [archive]
↑ « L’animisme est la croyance que les êtres naturels ont des forces spirituelles qui les habitent et qui leur donnent une puissance surhumaine » E. B. Tylor, Primitive Culture, 1903, I, p. 427 ;& 1924 [orig. 1871] Primitive Culture. 2 vols. 7th ed. New York: Brentano's.
↑ « L’animisme est le fondement de la religion, depuis celle des sauvages jusqu’à celle des civilisés » Edward Tylor, Primitive Culture, 1903, I, p. 426 ;
↑ « Animisme », article de G. Le Moal dans Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, sous la direction de Michel Izard et Pierre Bonte, Presses universitaires de France, Paris, 4e éd. coll. « Quadrige. Dicos poche », 2007, p. 72-73 (ISBN 978-2-13-055999-3)
↑ « L'animisme est-il une religion ? », loc. cit.
↑ Comme dans ce récit de ce missionnaire, Théophile Burnier, Âmes primitives : contribution à l'étude du sentiment religieux chez les païens animistes, 1922.
↑ « Jusqu'ici le concept d'animisme a une connotation péjorative. Peu de gens sont capables de s'affirmer animistes. » (Chindji Kouleu, Négritude, philosophie et mondialisation, Éditions CLE, Yaoundé, 2001, p. 91).
↑ « Philippe Descola, anthropologue : L'animisme est-il une religion ? », propos recueillis par Nicolas Journet, Les Grands Dossiers des Sciences humaines, no 4, décembre 2006/janvier-février 2007, p. 36-39.
↑ Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, 2005.
↑ Propos recueillis par Nicolas Journet, « L'animisme est-il une religion ? Entretien avec Philippe Descola » [archive], sur Sciences Humaines (consulté le 4 août 2017)
↑ Portal Francia, « Offrande A La Terre | Perú.Travel » [archive], sur www.peru.travel (consulté le 4 août 2017)
↑ Dominique Sarr, L’ombre des Guelwaars, Paris, L’Harmattan, 2015, p.301
↑ Louis-Vincent Thomas, Cinq essais sur la mort africaine, Dakar, Université de Dakar, 1968, p.7 sqq.
↑ Ferdinand Ezémbé, L'enfant africain et ses univers: approches psychologiques et culturelles, KARTHALA Editions, 2003 (lire en ligne [archive]), p. 254-255
↑ Maria Teixeira, « Sorcellerie et contre-sorcellerie : un réajustement permanent au monde », Cahiers d’études africaines, vol. 48, nos 189-190,‎ 7 avril 2008, p. 59–79 (ISSN 0008-0055, DOI 10.4000/etudesafricaines.9762, lire en ligne [archive])
↑ Henri Gravrand, « Naq et sorcellerie dans la conception sereer », Psychopathologie africaine, XI, 2,‎ 1975, p. 179-216
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↑ Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Paris, Plon, collection Agora, 1962, p. 154
↑ Jean Piaget, "De quelques formes primitives de causalité chez l'enfant", Année psychologique, 1925 ; La représentation du monde chez l'enfant, Alcan 1926, PUF 1947 ; La causalité physique chez l'enfant, Alcan, 1927.
↑ « animisme » [archive], sur fondation Jean Piaget (consulté en 10 avril 2015 (dernière màj le 2 avril 2015)).
↑ [2] [archive]
↑ E. C. Johnson et C. C. Josey, "A note on the development of the thought forms of children as described by Piaget", Journal of Abnormal and Social Psychology, 1932, 26, p. 338-339..

Voir aussi
Articles connexes

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Animatisme
Chamanisme
Esprit (surnaturel)
Hindouisme
Religions du Pérou précolombien
Religions traditionnelles africaines
Shintoïsme

Nom de naissance Vasco da Gama
Naissance v. 1460 ou 1469
Drapeau du Royaume du Portugal Royaume de Portugal, Sines
Décès 24 décembre 1524 (à 55 ou 64 ans)
Cochin, Indes
Nationalité Drapeau : Portugal Portugaise
Famille Fils d'Estêvão de Gama
Découvertes principales Considéré comme le premier Européen à avoir atteint les Indes par la voie des mers en contournant le cap de Bonne-Espérance
Pour le compte de Portugal
Bâtiments São Gabriel
São Rafael
Berrio
Première expédition 8 juillet 1497, Calicut
Dernière expédition 1524, Cochin
Hommage Pont Vasco de Gama
Billet de 5 000 escudos
Introduction au monastère des Hiéronymites
Autres activités Comte de Vidigueira
Vice-roi des Indes

Postérité

Le poème épique Les Lusiades de Luís de Camões en 1572 remanie l'épopée de Vasco de Gama pour en faire un mythe16 ;
En 1880, le transfert de ses ossements dans le monastère des Hiéronymites a soulevé la polémique chez les nationalistes portugais car il y eut probablement une confusion avec d'autres ossements, les siens étant restés dans la région d'Alentejo1 ;
En 1934, le poète portugais Fernando Pessoa lui consacre son poème Mensagem où « le ciel déchiré ouvre l'abîme à l'âme de l'Argonaute »11 ;
En 1994, Vasco de Gama fut représenté sur les billets de banque portugais de 5 000 escudos (environ 25 euros) ;
Le plus long pont d'Europe, situé à Lisbonne, porte son nom : pont Vasco da Gama ;
Un quartier et un club de football de Rio de Janeiro, au Brésil, porte son nom ;
Une rue du quinzième arrondissement de Paris porte son nom ;
Un centre commercial de Lisbonne a été baptisé centre Vasco de Gama ;
Une tour de 145 mètres dans le Parque das Nações a été construite pour l'Expo '98 ;
La célébration du 500e anniversaire du passage du cap de Bonne-Espérance en 1997 a réveillé le nationalisme portugais et rappelé à un grand nombre d'Indiens que Vasco de Gama est le premier colonisateur de leur pays17 ;
Les manuels scolaires et bandes dessinées portugais continuent aujourd'hui d'évoquer l'épopée mythique de Vasco de Gama11 ;
Dans Les Tueurs de temps de Gérard Klein (1965) le vaisseau du capitaine Varun Shangrin est nommé le Vasco de Gama ;
Figure dans l'opéra L'Africaine de Giacomo Meyerbeer.

L'ANIMAL ET SON VIOLON OU L’ÂME ET LE CORPS
https://www.youtube.com/watch?v=3_Q79lls1f0
DANS LA LARGESSE DE L'ESPRIT, JE FOULE SUR L'ARROGANCE ET POINTE MON DOIGT SUR LES NUAGES.
JE NE CHERCHE PAS AUX DISTINGUÉS CAR CEUX-CI ME TROUVERONT SANS ME REGARDER EN PRÉTEXTANT
UN TERME D'ODEUR... L'ARROGANCE DU TERME SUR LE PARFUM TROUVE SES PRINCIPES SUR L'AIR PUR
QUI LAISSE AINSI LES ASPECTS DE LA VIE S’ÉVAPORER TOUT COMME IL FUT LE CAS AUX ORIGINES
QUI ALLAIENT ENGENDRER LE BIG BANG... AUX ESPRITS, O CLAMEURS DANS LE TERME DU TEMPS;
J'ABREUVE LA SOURCE DE MON INSPIRATION SUR TOI, SAGESSE ET AMOUR...
DANS UN CLAIR DE LUNE, J’INONDE LA CLARTÉ DE LA LUNE DE MA NUDITÉ D’ÂME AFIN DE DISTINGUER
LES ROUGEURS DE SA PALE FIGURE QUI N'EN EST PAS POUR AUTAN MORBIDE: TEL UN SOLEIL, JE SOULÈVE
LA POUSSIÈRE DE CELLE QUI FUT ET QUI RESTERA MA MUSE AU TITRE DE GRÂCE ET DE CHARITÉ.
AUX VENTS DE L'ESPRIT, JE RÉPONDS PAR LA MULTITUDE DES CONSCIENCES AFIN DE RECEVOIR UNE MULTITUDE
DE CONVICTION TOUT COMME LA VIERGE REÇU DES ASTÉROÏDES SANS POUVOIR FÉCONDER TEL GAÏA.
CHATEAUBRIAND CLAME LE VERBE ET J'ATTESTE DE LA VOLONTÉ DE CONSCIENCE QUI ABRITE
CE CORPS ÉPRIS D'AMOUR QUE JE SUIS ET QUE NOUS SOMMES. N'Y VOIT POINT UNE IRONIE OU UNE MOQUERIE
MA TENDRE DOUCE APHRODITE TOUT COMME TOI, CHASTE VESTA; CE CORPS N'EST POINT HÉRITAGE
DE LA SCIENCE, IL EST NÉ DE LA PULSION ET DU DÉSIR EN CELA, IL DOIT ENFIN ATTENDRE LA MINUTE
TOUTE ABRÉGÉ DE LA RUMEUR DE VENGEANCE QU'EST LE VOULOIR DANS L'AMOUR. N'Y VOIT AUCUNE FORMULE
SUR TA CONCEPTION; C'EST LA VOLONTÉ DU DIEU ÉPRIS ENVERS CELLE QUI RUSE DE SON CŒUR OU DE
LA DÉESSE QUI HYPNOTISE SON DOUX BERGER, PHILOSOPHE ET POÈTE SOUS LES CHANTS DES SOURCES AUXQUELS
CES BÊTES S'ABREUVENT...

DANS UN CONCERT DE MURMURES, JE TRAVERSE LES RANCŒURS ET LES SUPERSTITIONS AFIN DE M'ABREUVER
DE CE DÉLICIEUX FRUIT QU'EST L'AMOUR. LE DÉSIR M’ENVAHIT ET JE ROUGIS. LA PULSION L'ANIME MAIS UNE
FORME DE GEL ENVAHI SON AMOUR.... LA FRAYEUR FAISANT FUIR LA DISCORDE; JE TE LAISSE
AUX RÊVERIES DES POÈTES... UN SOLEIL NOIR ENVAHI CES CORPS DEVENU COUPLE LAISSANT APPARAITRE
CET ÉTOILE LUMINEUSE QU'EST L’OBSCURITÉ DANS L'HUMIDITÉ DE L'AIR... SUAVES SONT LES SOUFFLES
TEL LA NAISSANCE D'UN BIG BANG DEVENU GALAXIE OU LE PATRIMOINE DE L’ÉVOLUTION...
CE QUE J'APPRENDS EST QUE RIEN N'EST ÉTABLI EN TERME DE MATIÈRE TOUT EN PERPÉTUEL ÉVOLUTION.
MAIS LES ÉMOTIONS RESTENT ET DEMEURENT JUSQU'AUX JOURS DU MOMENT DE LEUR ÉMERGENCES...
LE VENT EST TOUT COMME L'AMOUR; IL EST UN OURS QUI HIBERNE ET QUI VEUT RETROUVER TOUT EN
PLACE AU RÉVEIL DE SES FRUITS: LUI DEMEURE MAIS L'ESPACE ÉVOLUE...

ECRIT DU CITOYEN TIGNARD YANIS

HOMMAGE POUR CELUI QUI EST UN LIEN DANS LE PASSÉ, LE PRÉSENT ET LE FUTUR...
UN HOMME UNIVERSEL DANS LA FIGURE TOUT COMME CELLES ET CEUX QUI CHERCHE UN ABSOLU:
MONSIEUR VICTOR HUGO

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