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 Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque

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yanis la chouette




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Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque Empty
MessageSujet: Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque   Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque EmptyMer 17 Mai à 3:04

L'affaire Abacus

En 2005, conjointement avec Jonathan Egol et sur demande du fonds de John Paulson, Paulson & Co16, il crée un nouveau CDO, « Abacus », adossé à des CDS sur subprimes, vendu à des investisseurs institutionnels en 25 deals pour un total de 10,9 milliards de dollars17 (le produit est noté AAA par les agences de notation financière18).

Dans le cadre de la crise des subprimes, en cachant leur origine (la volonté du fonds Paulson de jouer la chute des subprimes) derrière le cabinet ACA, la banque propose avec succès la version 2007-AC1 du produit du fonds Paulson à ses clients (IKB, ABN Amro)19 jusqu'à la mi-2007 alors qu'elle vend ceux qu'elle détient en compte propre à partir de décembre 200620 ; Abacus perd par la suite 99 % de sa valeur21, ce qui provoque fin 2009 l'ouverture d'une enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC) 22.

Le 16 avril 2010, la SEC annonce une plainte pour fraude contre Goldman Sachs, qui entraîne immédiatement une chute du titre de la banque de 12 % et un recul des marchés23. La plainte vise aussi Fabrice Tourre24, s'appuyant en particulier sur un email de ce dernier du 23 janvier 2007, en pleine crise, où il prédit l'écroulement et se vante d'être le seul à pouvoir y survivre, et sur un document écrit ensuite par lui, le 26 février, détaillant une vente d'un milliard de dollars du CDO abacus. Selon la plainte de la SEC, il a agi sous l'influence de John Paulson, patron du fonds, qui n'est pas inquiété25. Il fait alors la une du site Internet de CNN26.

Le 27 avril, Fabrice Tourre et plusieurs dirigeants de Goldman Sachs sont auditionnés par la sous-commission des enquêtes du Sénat des États-Unis, durant laquelle il nie les accusations de la SEC27, expliquant que Goldman Sachs a lui-même perdu cent millions de dollars sur des positions en lien avec l'opération visée par l'enquête6. Le sénateur Ted Kaufman déclare ensuite au Monde : « Il était arrogant et même super arrogant […] Il était du genre : vous n'avez pas le droit de me poser ces questions et j'en sais plus que vous sur ce dossier »2.

Le 15 juillet, un accord entre Goldman Sachs et la SEC est révélé : l'abandon des poursuites contre une amende de 550 millions de dollars. Fabrice Tourre est cependant « lâché »28 par Goldman Sachs : il reste seul poursuivi dans l'affaire29.

Fabrice Tourre déclare le 19 juillet qu'il s'est « raisonnablement reposé sur les procédures institutionnelles de Goldman Sachs »30, et que l'ensemble des services compétents de la banque participaient aux opérations31.

Le 10 juin 2011, le tribunal fédéral de Manhattan accepte partiellement la plainte, estimant que « Tourre était le principal responsable du produit Abacus et de ses prospectus de vente », et que la SEC a produit suffisamment d'arguments montrant qu'il avait trompé ses clients32 ; le 22 septembre, Fabrice Tourre fait appel de cette partie de la décision33, appel rejeté le 18 octobre34.

Le 24 avril 2012, la cour suprême de l'État de New York autorise ACA Financial Guaranty Corporation à poursuivre Goldman Sachs, alors que la procédure suivant la plainte de la SEC est toujours en cours, Fabrice Tourre étant soupçonné d'avoir volontairement trompé ce cabinet35.

Le procès, où il plaide non coupable après avoir refusé une transaction, s'ouvre le 15 juillet 201336 ; La Tribune le qualifie de « procès le plus emblématique de la crise financière de 2008 »37. Sa défense reste financée par Goldman Sachs38, mais son supérieur hiérarchique Jonathan Egol (devenu directeur général) et sa subordonnée Gail Kreitman témoignent tous deux en affirmant que Fabrice Tourre était seul aux commandes d'Abacus39. Le 1er août, le jury le juge coupable de six chefs d'accusation sur sept, dont celui de fraude boursière40. Le 16 décembre, la SEC annonce demander 910 000 dollars d'amende, sans pouvoir demander l'aide de Goldman Sachs41, pour finalement obtenir un peu plus de 825 000 dollars le 13 mars 2014 42.

Notes et références

↑ e-mail tel que diffusé [archive] et publié par le Daily Telegraph
↑ a, b, c, d et e Marc Roche, Fabrice Tourre, le Dr Frankenstein de Goldman Sachs [archive], Le Monde, 15 juillet 2013
↑ a, b et c Susanne Craig et Ben Protess, After Goldman and Before Trial, a Global Education for Fabrice Tourre [archive], DealBooks, The New York Times, 14 juillet 2013
↑ a et b Alexandre Duyck et Alexis Buisson, Goldman Sachs : Fabrice Tourre, seul coupable? [archive], Le Journal du Dimanche, 28 juillet 2013
↑ Résumé biographique sur New York Magazine [archive]
↑ a et b Remarque préparées à la sous-commission des enquêtes du Sénat américain [archive], 27/04/2010
↑ Bertrand de Volontat, Tourre, Iksil, Kerviel: Ces Français qui symbolisent la crise des subprimes [archive], 20minutes.fr, 16 juillet 2013
↑ « La Banque Goldman Sachs accusée, la bourse chute », radiocanada.ca, 16/04/2010 [1] [archive]
↑ Les Echos, 21/07/2010 « Le trader français Fabrice Tourre continue de se défendre face aux accusations de la SEC [archive] ».
↑ a et b Justin Baer et Ben Kesling, « From 'Fabulous Fab' to Grad Student [archive] », The New York Times, 25 avril 2013
↑ Bob Van Voris, « Goldman’s Tourre Travels to Rwanda While Awaiting Trial [archive] », Bloomberg, 24 mars 2012
↑ « Fabrice Tourre | Becker Friedman Institute » [archive], sur bfi.uchicago.edu (consulté le 6 décembre 2016)
↑ (en) « Fabrice Tourre » [archive], sur Fabrice Tourre (consulté le 6 décembre 2016)
↑ Slate [archive]
↑ « Fabulous Fab », de trader condamné à prof d'économie [archive], Le Monde, 27 février 2014
↑ Isabelle de Foucaud, « Le gendarme américain de la Bourse vise Goldman Sachs », lefigaro.fr, 29/12/2009 [2] [archive]
↑ « Banks Bundled Bad Debt, Bet Against It and Won », New York Times, 23/12/2009 [3] [archive]
↑ Pierre Challier, Procès de Fabrice Tourre : un trader français face à l'Amérique [archive], La Dépêche, 16 juillet 2013
↑ Bertille Bayart, « Un Français de 31 ans impliqué dans l'affaire Goldman Sachs », Le Figaro, 16/04/2010 [4] [archive]
↑ Marc Roche, « Le système Goldman Sachs en accusation », Le Monde, 17/04/2010 [5] [archive]
↑ AFP, « Goldman Sachs poursuivi pour fraude », 17/04/2010 [6] [archive]
↑ Marc Roche, « Goldman Sachs vendait à ses clients des subprimes... dont il se débarrassait en douce », Le Monde, 29/12/2009 [7] [archive]
↑ Dominique Gallois, « Les Bourses douchées par Goldman Sachs », Le Monde, 18/04/2010 [8] [archive]
↑ leparisien.fr, « Un trader français au cœur d'un scandale à Wall Street » [9] [archive]
↑ James Quinn, « Goldman Sachs, Fabrice Tourre and the complex Abacus of toxic mortgages », Daily Telegraph, 16/04/2010 [10] [archive]
↑ Alexandra Geneste, « [11] [archive] Le «monstrueux» coup de «Fabuleux Fab» », Libération, 20 avril 2010
↑ AFP, « Goldman Sachs : le trader français "nie catégoriquement" », 27/02/2010, [12] [archive]
↑ Mathilde Golla, LeFigaro.fr, 20/07/2010, Tourre refuse d’être le bouc émissaire de Goldman Sachs [archive]
↑ Guillaume Errard, « [13] [archive] », Le Figaro du 16/07/2010
↑ NouvelObs.com, 20/07/2010, Fabrice Tourre met en cause Goldman Sachs [archive]
↑ BFM Radio le 20/07/2010 Scandale Goldman Sachs : Fabrice Tourre se défend [archive]
↑ AFP, « Goldman Sachs: Fabrice Tourre sera jugé, décide un tribunal de New York », 11 juin 2011
↑ Grant McCool, « Goldman's Tourre seeks appeal in SEC fraud case [archive] », Reuters, 22 septembre 2011
↑ « Judge Rejects Tourre Request For Partial Appeal [archive] », FINalternatives, 18 octobre 2011
↑ Grant McCool, « Fraud lawsuit survives over Goldman's Abacus CDO [archive] », Reuters, 24 avril 2012
↑ Le procès de Fabrice Tourre est aussi celui des dérives de la finance [archive], Le Monde, 15 juillet 2013
↑ Christien Lejoux, Procès de Fabrice Tourre : l'ancien trader de Goldman Sachs joue la carte du « low profile » [archive], La Tribune, 26 juillet 2013
↑ « Fabulous Fab », un trader mi-ange mi-démon [archive], lemonde.fr, 15 juillet 2013
↑ Sylvain Cipel, « Fabulous Fab », trader solitaire [archive], M, le magazine du Monde, 25 juillet 2013
↑ Fabrice Tourre, l'ex-courtier de Goldman, jugé coupable de fraude boursière [archive], lemonde.fr avec AFP, 1er août 2013
↑ « Fabrice Tourre mis à l'amende par le gendarme boursier américain [archive] »
↑ Lemonde.fr et AFP, « Fraude boursière : l'amende de Fabrice Tourre réduite [archive] », 13 mars 2013

Voir aussi
Articles connexes

Goldman Sachs

Liens externes

Plainte de la SEC [archive]
http://www.latribune.fr/static/pdf/us_district_court.pdf

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MessageSujet: Re: Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque   Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque EmptyMer 17 Mai à 3:05

La crise des subprimes (en anglais : subprime mortgage crisis) est une crise financière qui toucha le secteur des prêts hypothécaires à risque (en anglais : subprime mortgage) aux États-Unis à partir de juillet 2007. Avec la crise bancaire et financière de l'automne 2008, ces deux phénomènes inaugurent la crise financière mondiale débutant en 2007 et la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes.

La crise trouve son point de départ dans la hausse des taux directeur de la Réserve fédérale à partir de 2005. Cette hausse, renchérissant le coût du remboursement des prêts, s'accompagne ainsi d'un taux de défaut de 15 % de ces crédits en 2007. En outre, à partir de 2007, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les prix de l'immobilier baissent. Cette baisse, qui n'avait pas été anticipée, provoque de nombreuses faillites parmi les organismes de crédit qui avaient délivré des subprimes. En effet, ces organismes se remboursent, en cas de défaut sur un prêt, en vendant le bien immobilier. Cette baisse provoque également des faillites nombreuses parmi les fonds d'investissements qui spéculaient sur ces mêmes prêts hypothécaires à risque.

Enfin, la crise s'étendit au monde dans son ensemble, dans un contexte de contagion à l'ensemble des acteurs économiques dû à la titrisation, lorsque les banques (qui financent les fonds d'investissement, ces derniers ayant fait faillite) refusèrent de se prêter de l'argent de peur qu'elles détinssent des liquidités « toxiques », initiant la crise financière mondiale débutant en 2007 qui déboucha sur la crise bancaire et financière de l'automne 2008, entraînant le monde dans la crise économique des années 2008 et suivantes.

La crise des subprimes a instauré une méfiance envers les créances titrisées comprenant une partie de ces crédits.

Croissance du marché des subprimes
Article détaillé : subprime.

Le marché des « subprimes » est constitué de prêts risqués qui peuvent être hypothécaires (immobiliers ou rechargeables), des cartes de crédit, de la location de voitures et autres, accordés à une clientèle peu solvable ou à l'historique de crédit difficile. Ce marché s'est largement développé aux États-Unis à partir de 2001, passant d'un montant de 200 milliards de dollars pour les prêts hypothécaires en 2002 à 640 milliards de dollars en 2006. Ce montant représentait 23 % du total des prêts immobiliers souscrits1.

Les emprunteurs à risque peuvent contracter un emprunt immobilier sur ce marché, moyennant un taux d'intérêt révisable généralement indexé (par exemple sur le taux directeur de la Fed), majoré d'une « prime de risque » pouvant être très élevée[réf. souhaitée]. Typiquement, les premières années du prêt (1, 3 ou 5 en général) sont couvertes par un taux d'intérêt fixe promotionnel qui devient ensuite variable. Les emprunteurs hypothécaires américains ont la possibilité d'emprunter jusqu'à 110 % de la valeur de l'immeuble objet du prêt, d'avoir la possibilité de ne rembourser que la partie intérêt de leur mensualité, un intérêt d'ailleurs entièrement déductible d'impôts.[réf. nécessaire]

La croissance de ce marché a tout d'abord été encouragée par des taux historiquement bas qui ont incité les institutions de crédit à accroître la part du subprime dans leur portefeuille et à profiter des importantes marges de risque imposées à ces crédits. Selon l'éditorialiste conservateur Thomas Sowell, elles étaient encouragées en cela par une législation de 1977 (Community Reinvestment Act) : un établissement peut demander et obtenir une garantie de ses dépôts par l'État (Federal Deposit Insurance Corporation) s'il s'engage en contrepartie à prêter à des personnes à revenus modestes, auxquelles de tels prêts ne seraient sans cela pas accordés2. Par ailleurs, ce mouvement a été accéléré par l'utilisation de la titrisation comme outil d'évacuation du risque de crédit, utilisation encouragée par la demande croissante de produits rentables par des investisseurs et par l'afflux de liquidités disponibles à la recherche d'investissements attractifs. Certains établissements financiers avaient fait du subprime leur spécialité en se spécialisant dans l'octroi de crédits subprime aussitôt revendu dans le marché de la titrisation. Cette revente élimine instantanément les risques associés au prêt pour l'établissement financier qui accorde le prêt et le risque est transmis aux acheteurs de titres de type PCAA (papier commercial adossé à des actifs). Cette déresponsabilisation des institutions prêteuses a sans doute incité certaines d'entre elles à accorder davantage de prêts à haut risque3.

Ces prêts à des personnes à la cote de crédit insuffisante ont participé à la création d'une bulle immobilière qui elle-même nourrissait la bulle de crédits : tant que l'immobilier augmente, la maison acquise et mise en hypothèque assure que l'opération ne peut que bien se terminer, puisqu'en cas de défaillance, la banque pourra rembourser le crédit en saisissant, puis en vendant la maison. Les contrats subprimes étaient en outre fondés sur l'hypothèse que les prix de l'immobilier ne baisseraient pas4.
Déclenchement de la crise des subprimes

La pérennité de ce système dépend de deux conditions : d'une part, des taux d'intérêt relativement stables, et d'autre part d'une appréciation régulière de l'immobilier. Or,

la Réserve fédérale des États-Unis (la « Fed ») a progressivement relevé son taux directeur de 1 % à 5,25 % entre 2004 et 20065 ;

les prix de l'immobilier ont commencé à chuter dans plusieurs régions des États-Unis à partir de 2006. Le marché immobilier américain a perdu aux alentours de 20 % durant les 18 derniers mois précédant la crise. Ces fluctuations immobilières sont toutefois très différentes selon les États, villes et quartiers.

Par conséquent, les emprunteurs se retrouvèrent confrontés à une hausse rapide de leurs mensualités, et les plus fragiles furent incapables de faire face à leurs remboursements. Dans un contexte de hausse du marché de l'immobilier, ou lorsqu'il est limité à des cas isolés, le défaut de paiement est couvert par les créanciers : grâce à une politique de gestion du risque, les organismes sont censés pouvoir supporter le délai nécessaire au recouvrement de créances des débiteurs en saisissant les biens portés en garantie lors de l'emprunt et en les revendant. Mais dans un contexte de baisse du marché de l'immobilier, l'organisme créancier peut se retrouver en situation difficile, surtout s'il s'agit d'un défaut de paiement en masse. Or, en 2007, le taux de non-remboursement sur ces crédits s'est élevé aux alentours de 15 %6.

Avec la baisse du marché immobilier américain, la valeur des habitations est devenue inférieure à celle du crédit qu'elles devaient garantir. Ainsi, les établissements de crédit, censés pouvoir récupérer leurs mises en vendant les habitations hypothéquées, se retrouvèrent sans moyen rapide de redresser leur bilan, puisque vendre ces biens ne suffisait plus à couvrir leurs pertes. L'afflux de mises en vente des biens saisis a même aggravé le déséquilibre du marché immobilier où les prix se sont effondrés.

En août 2007, un site spécialisé faisait état de plus d'un million de défauts de paiement constatés7, mais chaque constat de défaillance ne mène pas à la faillite de l’emprunteur. Les banques essayant généralement de trouver des solutions de rééchelonnement de prêts lorsqu’elles pensent que le débiteur ne traverse qu’une difficulté passagère.

Le président de la Commission bancaire du Sénat des États-Unis, Christopher Dodd, estime qu'un à trois millions d'Américains pourraient perdre leur logement à la suite de cette crise8.
Effet de contagion sur le système bancaire américain

L'insolvabilité des débiteurs et la chute des prix de l'immobilier ont provoqué la chute ou la faillite de plusieurs entreprises de prêts hypothécaires à risque ((en) subprime mortgage lenders), tels que la New Century Financial Corporation en avril 20079, conduisant à l'effondrement du prix des actions de l'industrie du crédit.

Les premiers effets sur le marché de l'emploi dans le secteur financier se sont fait sentir dès l'été 2007. Les sociétés financières américaines ont annoncé 35 752 suppressions d'emplois en août 2007, selon le cabinet Challenger, Gray and Christmas10.

En avril 2007, la Fed estimait que les pertes pour les banques pourraient s'élever de 100 à 150 milliards de dollars pour un marché de 8 400 milliards d'encours de crédit11. La Deutsche Bank estimait fin octobre que ce chiffre pourrait s'élever à 400 milliards de dollars11 ; la banque d'investissement Goldman Sachs plaçait pour sa part en novembre 2007 le curseur à 2 000 milliards de dollars11. En Europe de l'Ouest, toutes les banques ont apuré leurs comptes en dévoilant des pertes très importantes pour certaines d'entre elles. En France, dès l'été 2007, les communiqués financiers des grandes banques comme BNP, Société Générale, Crédit Agricole ou LCL publiaient déjà des communiqués financiers pour rassurer leur clientèle respective. Finalement, les banques françaises provisionneront 15 milliards pour l'exercice 2007.

Le Fonds monétaire international a estimé dans un rapport du 9 avril 200812 que « le montant des pertes pourrait atteindre quelque 945 milliards de dollars ».
Réaction du gouvernement américain à l'été 2007

Le vendredi 31 août 2007, le président américain George W. Bush a annoncé une série de mesures destinées à empêcher que les ménages qui font face à des taux d'intérêt particulièrement élevés ne se retrouvent en situation de défaut de paiement et ne soient contraints de vendre leur maison. Il a notamment proposé que la Federal Housing Administration modifie ses règles de manière à assouplir les conditions de refinancement exigées des emprunteurs, ainsi que de modifier le régime fiscal pour faire en sorte que des sommes radiées de la valeur d'une maison par des institutions financières ne soient taxées par le gouvernement fédéral. Il estime tout de même que le rôle du gouvernement américain dans ce dossier est limité, et qu'il n'est pas de son ressort de se porter à la rescousse de spéculateurs ou d'investisseurs ayant pris de mauvaises décisions.

Par ailleurs, les agences de notation (Standard & Poor's, Moody's, Fitch) sont accusées d'avoir mal évalué le risque de ces produits et, partant, la notation associée à ces produits. En outre, avec la baisse importante des émissions de produits structurés qui représentaient la moitié de leurs revenus, ces agences ont dû lancer des plans de licenciement : Standard & Poor's a annoncé le 8 décembre 2007 un plan pour réduire ses effectifs de 3 %13.

Les représentants du G7 ont appelé à plus de transparence dans le travail des agences de notation14. L'actuelle présidente du Fonds monétaire international Christine Lagarde a développé cette position en indiquant préférer à de nouvelles lois15 une régulation du système bancaire par lui-même. Elle a repris cette idée en septembre 2008, déclarant que les problèmes des marchés financiers étaient principalement dus à une absence de marché et non à son supposé excès16.
La généralisation de la crise

Au-delà de la chaîne des effets directs (insolvabilité des emprunteurs subprime, faillite des sociétés de crédit spécialisées, pertes de la part des grandes banques qui les détenaient ou travaillaient avec elles), l'essentiel des effets de la crise du subprime est indirect.
Transmission de la crise par la titrisation
Article connexe : Titrisation.

La première courroie de la crise réside dans le phénomène de la titrisation de créances. La titrisation est l'opération financière, méconnue de l'emprunteur, par laquelle une banque revend ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres valeurs. Ce qui lui permet à la fois de se refinancer et de réduire son risque (qui est reporté sur les investisseurs qui achètent ces créances). La titrisation est devenue un phénomène courant depuis le début des années 2000. Les créances titrisées sont rachetées par des investisseurs (fonds d'investissements classiques, fonds plus spéculatifs, etc.).

Le marché du subprime a été massivement financé par la titrisation, les créances étant regroupées dans des véhicules de financement ad hoc17 et transformées en titres négociables souscrits par des investisseurs.

Cependant, à partir du début 2007, la crise des crédits subprimes a jeté le doute sur l'ensemble des véhicules de titrisation de créances, en premier lieu les créances hypothécaires portant spécifiquement sur l'immobilier d'habitation américain ((en) residential mortgage backed security, ou RMBS), mais aussi les paquets de créances diversifiées appelés CDO ((en) Collateralised debt obligation). Ce sont en fait toutes les formes de véhicules de titrisation de crédit (ABS, RMBS, CDO et leurs variantes) qui sont devenues suspectes, aux yeux des investisseurs, au début et surtout durant l'été 2007, de peur qu'ils ne portent des créances à risque en général et subprimes en particulier18.
Transmission par les fonds d'investissement

La deuxième courroie de transmission de la crise est constituée des fonds d'investissement qui ont eux-mêmes acheté les créances titrisées.

Les crédits subprime, offrant des rendements élevés (dits « high yield ») dus au paiement par l'emprunteur d'un taux d'intérêt plus élevé que pour le marché prime, les investisseurs ont exercé une forte demande de ce type de produits afin de doper les performances de leurs fonds d'investissement ou OPCVM.

Ces fonds se sont trouvés en difficulté du fait de la chute de la valeur de leurs actifs. L'effondrement de la valeur de deux fonds d'investissement de la banque américaine Bear Stearns, révélé le 17 juillet 2007, a donné le signal de la crise de confiance. L'annonce, intervenue le soir même d'une séance record au New York Stock Exchange (NYSE) (14 000 points atteints en séance), va donner le signal de la baisse19. Ce sont désormais tous les fonds d'investissement qui vont à leur tour devenir suspects.

Certains fonds avaient cependant, dès 2006, envisagé qu'une crise immobilière se préparait et avaient pris des positions inverses à tout le monde en spéculant sur l'effondrement des produits financiers adossés aux crédits immobiliers à risque20.
Engagements indirects des banques

En troisième lieu, ces fonds d'investissement appartiennent ou sont financés par les banques (les hedge funds se financent par effet de levier, c'est-à-dire avec peu de capitaux et beaucoup d'emprunts). Les banques reprennent donc par ce biais les risques qu'elles avaient dans un premier temps confiés aux marchés21. La communauté financière s'est alors rendu compte, vers la fin juillet 2007, que l'ensemble du système bancaire supportait des risques de crédits, non seulement dans les fonds que les banques finançaient, mais aussi dans les fonds qu'elles géraient. Ainsi, des créances titrisées à haut rendement (et donc à haut risque selon le Medaf) étaient elles-mêmes présentes dans certaines SICAV monétaires, placements jusque-là jugés sans risque, les « sicav monétaires dynamiques ». D'où une brutale chute de valorisation des sicav monétaires dynamiques dans les premiers jours d'août 2007.

Le 9 août 2007, la première banque française par ses fonds propres22, BNP Paribas, annonce le gel (réalisé le 7 août) des actifs de trois fonds monétaires dynamiques OPCVM d'une valeur totale de 1,6 milliard d'euros (gérés par BNP Paribas ABS Eonia, BNP Paribas ABS Euribor et Parvest Dynamic ABS) (liés aux sécurités des prêts aux États-Unis)23,24. La banque était incapable de chiffrer les actifs de ces fonds depuis que les négociations des mortgage securities étaient virtuellement arrêtées et donc empêchaient les investisseurs de pouvoir déterminer le prix de marché security. Le 29 août, BNP Paribas annonce la fin du gel. Les fonds ont rouvert courant septembre avec des décotes d'au maximum 1,21 %25.

Les banques américaines mieux averties des dangers des « obligation adossée à des actifs » (CDO) se débarrassent de leurs engagements sur le marché principalement vers les banques européennes (Landesbank...) qui gorgées de liquidités cherchent des produits qu'elles estiment peu risqués26
Synthèse de la crise

La crise des subprimes s'est déclenchée au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de condition modeste, n'étaient plus capables de rembourser. Révélée en février 2007 par l'annonce d'importantes provisions passées par la banque HSBC, elle s'est transformée en crise ouverte lorsque les adjudications périodiques n'ont pas trouvé preneurs en juillet 2007. Compte tenu des règles comptables en cours, il est devenu impossible de donner une valeur à ces titres qui ont dû être provisionnés à une valeur proche de zéro. En même temps, les détenteurs ne pouvaient plus liquider leur créance. La défiance s'est installée envers les créances titrisées (ABS, RMBS, CMBS, CDO) qui comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds d'investissement, les OPCVM (dont les SICAV monétaires) et le système bancaire susceptibles de détenir ces dérivés de crédit.

Cette crise de confiance générale dans le système financier a causé une première chute des marchés boursiers à l'été 2007 provoquée par un arrêt temporaire de la spéculation. Le trouble était désormais localisé dans le marché interbancaire qui permet le refinancement des banques. La méfiance dans la liquidité des « collatéraux » et l'incertitude sur la localisation des titres contaminés ont progressivement bloqué les relations interbancaires et commencé à mettre en difficulté nombre de banques à travers le monde. Les autorités ont d'abord cru à une crise de liquidité bancaire et les banques centrales n'ont cessé d'injecter massivement des liquidités dans le marché interbancaire. Le feu va ainsi être couvert jusqu'à ce que les premières faillites apparaissent, puis gagnent les premiers rôles de la finance internationale en septembre 2008.
Un total de 500 milliards de perte et 300 milliards de recapitalisation

À partir de l'été 2007, les banques du monde entier ont dû passer chaque trimestre dans leurs comptes des dépréciations de la valeur de leurs actifs liées aux subprimes, en particulier les ABS et les CDO. De l'été 2007 à l'été 2008, ces dépréciations ont totalisé 500 milliards de dollars, ce qui a fait chuter d'autant les capitaux propres des banques. Certaines ont épongé ces pertes grâce à des augmentations de capital, en vendant en bourse de nouvelles actions.

Ces augmentations de capital ont totalisé 300 milliards de dollars de la mi-2007 à la mi-200827. Plusieurs fonds souverains, de pays asiatiques notamment, ont ainsi pris des participations significatives au capital des grandes banques américaines.

Mais ces recapitalisations sont restées inférieures de 200 milliards de dollars aux pertes constatées, une majorité de banques préférant reconstituer leurs réserves par une diminution de leur activité traditionnelle de crédit et se contentant de respecter au strict minimum les ratios de solvabilité.
Colère et stupéfaction des épargnants

Les banques qui ont lancé des produits monétaires « dynamiques » doivent faire face à la stupéfaction de leurs clients qui pensaient avoir investi à court terme et sans aucun risque dans les titres les plus liquides et qui ne peuvent plus récupérer leurs fonds. Jamais ils n'auraient cru prendre un risque en capital sur des titres de trésorerie à court terme. Ils découvrent que le concept de « dynamisme » recouvre en fait l'inclusion d'une partie du marché des crédits immobiliers américains à risque dans leur patrimoine « sans risque » sans qu'ils aient jamais été mis au courant. Partout à travers le monde les relations entre banques et clientèle se tendent. Beaucoup de ces titres ont été incorporés dans les comptes des particuliers et des trésoriers d'entreprise après le déclenchement de la crise immobilière américaine pendant tout le premier trimestre 2007[réf. souhaitée]. Des banques, notamment en France, ont racheté aux banques américaines, en contrepartie de très fortes commissions, des crédits devenus plus que dangereux.[évasif] Les plaintes commencent à s'accumuler dès l'été 2007. Elles conduiront certaines banques à rembourser les fonds subprimes qui avaient été mis dans le portefeuille de leurs SICAV monétaires, au moins pour leur clientèle « non avertie ». Ce sera par exemple le cas de ODDO en France au 31 décembre 200728.

D'importants retraits de fonds ont lieu dans les banques qui ne suivent pas cette politique. UBS en Suisse perd une part considérable des fonds dont elle assurait la gestion, ce qui aggrave sa crise de liquidité. Elle devra chercher en panique des ressources nouvelles auprès de bailleurs moyen-orientaux en même temps que toutes ses opérations « subprimes » aux États-Unis s'effondrent.[réf. souhaitée]

La panique et la colère des épargnants qui se voient floués est un multiplicateur de la crise de liquidité[réf. souhaitée].
Les premières nationalisations, au Royaume-Uni, en Belgique et aux États-Unis

Au printemps 2008, le gouvernement britannique nationalise la banque Northern Rock victime d'une ruée sur ses dépôts comme on n'en avait plus vu au Royaume-Uni depuis des décennies. Mais il a fallu attendre l'automne pour voir d'autres nationalisations : le 8 septembre, les sociétés de refinancement américaines Freddy Mac et Fannie Mae sont prises en charge, puis l'assureur AIG le 16 septembre le lendemain de la faillite acceptée de la banque Lehman Brothers qui a exposé l'ensemble du système bancaire américain. En Europe continentale, Fortis a été la première grande banque nationalisée, le 29 septembre. Au Royaume-Uni, trois des quatre plus grandes banques ont accepté le 8 octobre le principe d'une recapitalisation imposée par le premier ministre Gordon Brown. Le 11 octobre, la France et l'Allemagne ont annoncé aussi qu'elles pourraient éventuellement recapitaliser des banques mais sans donner de noms.
La restructuration des banques d'affaires américaines à la suite de la faillite de Lehman Brothers

Tous les établissements n'ont pas été secourus. Le 15 septembre 2008, le gouvernement américain a laissé la banque d'affaires Lehman Brothers faire faillite sans intervenir, après s'être assuré que ses créanciers étaient assez nombreux pour que l'impact soit dispersé. Cette décision a obligé les banques à prendre des mesures d'urgence. Pour bénéficier du soutien de la FED, plusieurs grandes banques d'investissement américaines se transforment en banque de dépôts. D'autres se font racheter afin de sauver leur activité : Bear Stearns, Merrill Lynch, Washington Mutual et Wachovia.

Ces banques d'affaires étaient en première ligne dans la fabrication des CDS et des CDO, dont elles ont gardé une grande partie dans leurs comptes, toutes n'ayant pas eu comme Goldman Sachs, l'astuce de s'en débarrasser en masse auprès d'autres institutions financières ou de leur clientèle privée au dernier trimestre 2006 et au premier semestre 2007. Les mécanismes d'assurance s'avèrent vains compte tenu de l'importance des sommes concernées. Assureurs et rehausseurs de crédit ne disposent pas d'assez de capitaux propres pour tenir des engagements qu'ils n'ont pas su apprécier correctement et qui ne sont pas provisionnés suffisamment. Ils se sont retrouvés en faillite, entraînant celle de clients aussi « prestigieux » que la banque d'affaires Merrill Lynch. Elle portera plainte...

L'effet est catastrophique : désormais partout la population craint non seulement pour son épargne placée mais aussi pour ses dépôts en banque.
Des plans de sauvetage dans de nombreux pays

Aux États-Unis, l'État s'est résolu à procéder à la nationalisation au cas par cas d'établissements en difficultés, après avoir présenté début septembre 2008, sans grand succès, puis fait voter en deux temps début octobre, le plan Paulson, qui prévoit que l'État rachète 700 milliards de dollars d'actifs à risque. En Europe, les différents plans nationaux annoncés autour du week-end des 11 et 12 octobre 2008 se chiffrent à 1 700 milliards d'euros, comprenant des garanties de refinancement, mais aussi des mesures de recapitalisation-nationalisation, dont le détail est annoncé au Royaume-Uni vers la fin d'octobre.

Dans la semaine qui avait précédé, les marchés boursiers européens avaient tous perdu plus de 20 %. La crainte d'une sous-capitalisation globale et durable du système bancaire, nuisible à l'économie, avait entraîné dès l'été 2008 une crise de solvabilité, suivie à partir du 6 octobre d'un krach boursier d'autant plus profond qu'il intervenait après un an de baisse régulière de la bourse. En France, l'indice CAC 40 a ainsi perdu 22 % de sa valeur en une seule semaine, du 6 au 10 octobre.

La crise avait entraîné depuis le début 2008 une raréfaction progressive et de plus en plus marquée du crédit bancaire à travers le monde, ce qui a aggravé le ralentissement économique en cours. Le krach boursier de la semaine du 6 au 10 octobre a ainsi accompagné de très mauvais indicateurs économiques pour le mois de septembre, en Europe comme aux États-Unis.
Le rôle des rehausseurs de crédit

Les banques françaises ont été parmi les plus actives dans le développement des rehausseurs de crédit : deux d'entre elles ont pour principal actionnaires des groupes français : CIFG (Caisses d'Epargne) et FSA (Dexia - Crédit Local de France)

Les rehausseurs de crédit sont au cœur du système, en créant une demande inespérée pour les créances hypothécaires risquées ABS, issus des subprimes. Ils mélangent ces ABS avec d'autres créances moins risquées, pour créer des CDO, placements présentés aux investisseurs sous la notation financière la plus sûre, le AAA. Ce tour de passe-passe fait croire à un placement à la fois sûr et très rentable. Or en finance, forte rentabilité et risque minime ne vont normalement pas de pair[réf. nécessaire].

Le taux d'intérêt élevé des ABS, regroupements de subprime, augmente le rendement total du placement CDO, tandis que le caractère plus sûr des autres créances est censé suffire à garantir sa sécurité.

Du coup, les banques ont vu le système des CDO sous l'angle du succès très rapide d'un placement de père de famille, jugé à la fois sûr et rentable, et ont multiplié des produits dit « garantis », qui se sont vendus comme des petits pains chez les épargnants. La croissance de la demande a tiré à son tour celle des créances immobilières risquées (subprime), qui se voyaient offrir ainsi un débouché inespéré.
Le rôle des agences de notation

Les agences de notation financière (Moody's, Standard and Poor's, Fitch, etc.) ont pendant plusieurs années donné la meilleure notation financière (AAA) aux placements de type CDO avant de se rendre compte qu'il fallait brutalement l'abaisser. Le plus souvent, ces agences de notation financière se sont contentées de collecter les données communiquées par les créateurs des titres financiers : les organismes de crédit immobilier dans le cas des ABS, les rehausseurs de crédit pour l'émission des CDO, et les banques dans le cas des contrats d'échanges censés protéger contre le risque de non remboursement, appelés CDS.

Cette indulgence peut s'expliquer par le fait que les rehausseurs de crédit soient devenus du fait de leur croissance des clients importants pour les agences de notation financière, pour la notation des CDO qu'ils émettaient. Par ailleurs, ces CDO ont trouvé une clientèle importante dans les réseaux commerciaux des banques, elles aussi clientes stratégiques des agences de notation. L'analyste financier d'une agence de notation financière avait donc commercialement intérêt à ne pas se poser trop de questions.
Le rôle des règles comptables

Les efforts pour donner de la vérité aux bilans avaient conduit les autorités internationales à proposer des règles de valorisation des actifs à leur valeur du moment et non plus comme précédemment à leur coût d'achat historique. En cas de blocage des adjudications, il n'y a plus de marché, donc plus de prix actuel. Les normes comptables IFRS disaient : il faut les provisionner à zéro. Des pertes virtuelles devenaient donc des pertes actuelles et immédiates. Compte tenu des autres règles prudentielles, il fallait pour les banques aussitôt compléter leur capital au moment même où la valeur boursière de leurs actions était mise à mal. Le blocage des adjudications de juillet 2007 a donc entraîné mécaniquement une série d'effets de bords comptables et boursiers particulièrement pénalisants. On dira que les règles comptables étaient « procycliques », c'est-à-dire qu'elles aggravaient la crise. La révision des règles comptables a dès lors été mise en chantier partout. Aujourd'hui dans nombre de pays, les anciennes règles d'actualisation des valeurs de titres ne sont plus appliquées.
Le rôle des produits financiers complexes

CDO et CDS sont des contrats compliqués qui ont été mis au point à partir du milieu des années 1990 par des spécialistes de la banque-assurance, utilisant des lois de probabilité dont l'actuariat a l'habitude. Cette innovation financière a d'abord été vue avec méfiance, malgré la caution de prix Nobel de l'économie comme l'économiste américain Robert Merton, fondateur de LTCM qui fera une faillite gravissime en 199729, dans les turbulences de la crise dites des « pays émergents». Bien que ces contrats complexes n'aient pas concerné seulement les produits liés aux prêts hypothécaires à risque, ils ont joué leur rôle pour masquer la réalité du risque qui était diffusé dans l'ensemble des circuits financiers mondiaux. La caution donnée par le président de la FED, Alan Greenspan, à ces techniques que certains cherchaient à réguler, provoquera leur envolée sur les marchés internationaux bien qu'ils fussent incompris de la plupart des dirigeants des banques et pire encore par les superviseurs internes et externes du risque. La crise forcera les banques à fermer la plupart des départements qui s'occupaient de ces montages. Néanmoins, les changes flottants continuent d'imposer des mécanismes de hedging comme les credit default swap (CDS) et différentes formes de swaps dont l'encours reste très élevé, sans que les risques associés puissent être réellement appréciés. C'est pour cela que l'on parle dans les coulisses du G.20 de créer une chambre de compensation internationale des CDS afin de sortir des opérations de gré à gré (OTC) qui empêchent d'apprécier les risques et de les valoriser.
Causes évoquées

Les causes de cette crise sont imputées à la Federal Reserve Bank, qui a pratiqué entre 2003 et 2004 des taux directeurs faibles, puis a décidé un rehaussement brutal de ces taux. Les taux d'intérêts bas ont incité à l'emprunt, aussi bien qu'à la recherche par les prêteurs de suppléments de rémunération, obtenus par le développement de prêts risqués à des emprunteurs peu solvables, avec des taux d'intérêts plus élevés.

Parmi les responsables politiques ayant favorisé directement les conditions de cette crise par des mesures économiques et sociales, The Guardian cite Bill Clinton, George W. Bush, Gordon Brown, ainsi que, dans le domaine de la finance, les PDG anciens et actuels de la compagnie d'assurance American International Group Inc., des banques Goldman Sachs, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Halifax-Bank of Scotland, Royal Bank of Scotland, Bradford & Bingley, Northern Rock, Bear Stearns, Bank of England30.

Cette politique de bas taux a été justifiée par la volonté de la Federal Reserve Bank d'éviter la récession aux États-Unis à la suite de l'éclatement de la bulle internet à partir de mars 2000 et aux attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, durant l'année 2001, Alan Greenspan abaisse onze fois le taux directeur de la Federal Reserve Bank, le ramenant à 1,75 %.

Alan Greenspan continue les baisses jusqu'à ramener le taux à 1 % en juillet 2003, le plus bas niveau depuis 1954. Ce taux plancher restera en vigueur un an. Compte tenu de l'inflation, les taux d'intérêt sont donc devenus négatifs. Puis, le taux a été remonté 17 fois, d'abord par Alan Greenspan puis par Ben Bernanke, pour atteindre 5,25 % au milieu de l'année 2006. Greenspan a été d'autant plus mis en cause lorsque l'on a appris en 2007 qu'il avait été prévenu dès 2002 au sein du conseil de la Fed des dangers du marché des subprimes par Edward Gramlich31,32.

D'autres facteurs ont contribué à augmenter l'endettement hypothécaire :

Aux États-Unis les intérêts hypothécaires sont déductibles de l'impôt, ce qui incite les propriétaires à s'endetter.
Les propriétaires peuvent abandonner leurs dettes en cédant leur maison.
Le Community Reinvestment Act (CRA) a limité le pouvoir des institutions financières de refuser des prêts (ce point est sujet à controverse).
le Department of Housing and Urban Development (HUD) a imposé des cibles aux institutions financières de façon que la clientèle moins fortunée ait accès au crédit hypothécaire33. Ainsi, par exemple, en 2005, 52 % des hypothèques rachetées par Freddie Mac et Fannie Mae devaient provenir de ménages gagnant moins que le revenu médian de leur région et 22 % de ces prêts devaient être accordés à des ménages gagnant moins de 60 % du revenu médian. C'était une mesure d'accession à la propriété.
Les institutions financières pouvaient accepter de prêter jusqu'à 110 % de la valeur du bien hypothéqué au motif que les prix de l'immobilier n'avaient jamais baissé depuis la guerre et qu'il était toujours possible de reprendre le bien à sa valeur de prêt. Un emprunt subprime comprenait donc une sorte de prime d'assurance tenant compte du taux de défaillance plus important sur les prêts à des catégories pauvres de la population, mais ignorant l'éventualité d'une baisse de la valeur gagée.
Le développement des prêts hypothécaires rechargeables (voir hypothèque rechargeable) a permis de soutenir la consommation dans le contexte de ralentissement économique à partir de 2001. Cela a eu pour conséquence que si le prix de la maison augmentait, et il le fera pendant près de dix ans continument et de façon très importante, l'emprunteur avait la possibilité d'augmenter son emprunt à proportion. Le retournement du marché de la construction en 2006 avec une première baisse des prix allait mettre en jeu ce mécanisme pour des millions de prêts, provoquant saisies immobilières (foreclosures) et expulsions.

Outre les transgressions des règles de prudence régissant la distribution du crédit, l'ampleur de cette crise vient du contournement des ratios réglementaires de solvabilité bancaire par la titrisation des créances américaines risquées. Celles-ci furent en parties revendues sous forme d'obligations à des épargnants un peu partout dans le monde donnant à cette crise une dimension mondiale34. Mais de nombreuses banques américaines ou étrangères avaient acquis pour leur gestion propre des CDOs. Selon une étude effectuée par des journalistes d'investigation américains, les plus importantes banques américaines auraient agi de façon à favoriser une crise économique35.
Procédures judiciaires

La Securities and Exchange Commission engage, au printemps 2009, un procès contre le fondateur et contre deux autres dirigeants de Countrywide Financial, l'un des grands émetteurs de crédit subprime36. Selon Robert Khuzami, directeur de la division judiciaire de la SEC, « leurs propres memos montrent qu'ils connaissaient les difficultés, les incertitudes de leur activités et qu'ils ont choisi de ne pas les partager avec les actionnaires. »36
Conséquences
Articles détaillés : Crise financière mondiale débutant en 2007, Crise bancaire et financière de l'automne 2008, Scandale des saisies immobilières et Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes.
Un épiphénomène au sein de la crise de la dette

Si les médias ont longtemps pointé du doigt la crise des subprimes comme principal déclencheur de la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes, les économistes rappellent néanmoins la différence d'échelle existant entre les risques liés aux subprimes qui ne dépassaient pas 600 milliards en 2007 et dont la moitié sera récupéré et les crédits sans flux d'amortissement qui étaient de 12 000 milliards de dollars à la même période. Les subprimes sont tout au plus l'amorce qui a déclenché la crise de la dette37. Techniquement, la crise ne commence pas avec la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, mais avec le blocage du marché interbancaire en juillet 2007. Un credit crunch se met en place qui entraîne plusieurs crises de liquidités dans les banques, et l'éclatement de bulles spéculatives telles que les subprimes ou l'immobilier espagnol et portugais37.
Notes et références

↑ Le Figaro Economie, 9 octobre 2007, page 18
↑ (en) Sub-prime politicians [archive] - Thomas Sowell, The Washington Times, 10 août 2007
↑ Sexe, mensonges et hypothèque [archive] - Daniel Germain, LesAffaires.com, 1er février 2009 (voir archive)
↑ Didier Dufau, L'étrange désastre. Le saccage de la prospérité, CEE, 2015, p. 172
↑ (en) Intended federal funds rate, Change (basis points) and Level [archive] - Réserve fédérale des États-Unis
↑ http://www.economie.gouv.fr/facileco/comment-crise-a-t-elle-commence?language=fr [archive]
↑ (en) U.S. Foreclosures [archive]
↑ Le Figaro, 22 août 2007[réf. insuffisante]
↑ « Crise de l'immobilier à risque aux États-Unis : New Century en faillite », Les Échos, 3 avril 2007, p. 29
↑ « Le marché du travail américain miné par la crise des subprimes », Le Devoir, 6 septembre 2007, p. b3.
↑ a, b et c « Subprimes : les banques pourraient perdre 2 000 milliards de dollars », Le Monde, 21 novembre 2007, p. 13
↑ Rapport sur la stabilité financière dans le monde - avril 2008 [archive] - FMI [PDF]
↑ « Les agences de notation dans la tourmente de la crise des subprimes », La Tribune, 10 janvier 2008
↑ Marchés financiers : le G7 réclame plus de transparence [archive] - Challenges, 9 octobre 2007
↑ Interview au Financial Times, 8 octobre 2007[réf. insuffisante]
↑ Entretien sur France 24, 20 septembre 2008
↑ Special Purpose Vehicle aux États-Unis ou fonds commun de créance en France
↑ Lire notamment Les Techniques de titrisation montrées du doigt, in Les Échos, 20 août 2007
↑ Les Échos, 19 juillet 2007[réf. insuffisante]
↑ Le plus notable est le fonds d'investissement Paulson & Co de New York, dirigé par John Paulson, un ancien de Bear Stearns dont la rémunération en 2007 a été estimée à trois milliards de dollars. Voir par exemple Les 100 meilleurs courtiers ont gagné plus de 30 milliards de dollars en 2007, article paru dans le journal Les Échos, édition du 6 avril 2008 [archive]
↑ « En se défaisant d'une main des risques, elles les ont repris d'une autre en investissant sur ces mêmes marchés [CDO, ABS, CMBS] à travers des fonds tels les « monétaires dynamiques ». » — Les banques dans la tempête, Sylvain de Boissieu, in Investir n°1753, 11 août 2007
↑ Palmarès des 100 premières banques européennes, Les Échos, juillet 2007 (sur exercice au 31 décembre 2006)
↑ "Subprime" : la suspension de trois fonds BNP Paribas ravive l'inquiétude des marchés [archive] - Les Échos, 9 août 2007
↑ La Tribune [archive]
↑ « Subprime » : le dernier fonds gelé par BNP Paribas rouvre sur une baisse de 1,21 % [archive] - Les Échos, 3 septembre 2007
↑ Dufau, ibid, p.173-174
↑ Sylvain de Boissieu, Banques : le tournant stratégique, in Investir, 9 août 2008, page 29
↑ Fonds monétaires dynamiques : point de la situation [archive] - Communiqué de presse, ODDO, 6 septembre 2007 [PDF]
↑ Le système bancaire dans la tourmente [archive] - Ibrahim Warde, Le Monde diplomatique, novembre 1998
↑ Julia Finch, article du Guardian du 26 janvier 2009.
↑ (en) Greenspan Criticized for Characterization of Colleague [archive] - The New York Times, 9 avril 2010
↑ Edward Gramlich, cassandre des subprimes [archive] - Le Tigre, 22 mars 2011
↑ (en) How Government Stoked the Mania [archive] - The Wall Street Journal, 3 octobre 2008
↑ Dominique Doise, associé du cabinet d'avocats Alérion, in Subprime : le prix des transgressions/ Subprime: Price of infringments, Revue de droit des Affaires internationales (RDAI) / International Business Law Journal (IBLJ), N° 4, 2008 [lire en ligne [archive]]
↑ Les banques ont délibérément provoqué la crise [archive] - Le Devoir, 7 mai 2009
↑ a et b La SEC lance le grand procès de la crise du subprime [archive] - Virginie Robert, Les Échos, 5 juin 2009
↑ a et b Didier Dufau, L'étrange désastre. Le saccage de la prospérité, CEE, 2015, p.32-33

Filmographie

Charles H. Ferguson, Inside Job, Sony Pictures Classics, 16 mai 2010.
Terence McKenna et Michelle Gagnon, Krach - Les dessous de la crise économique mondiale, Radio-Canada, 2011, 4 épisodes, Canada, Lien web [archive]
Adam McKay, The Big Short : Le Casse du siècle, Plan B Entertainment, Regency Enterprises, 2015; ce dernier expose la culpabilité des obligations immobillières et plus particulièrement des subprimes dans l'éclatement de la bulle immobillière.
Margin Call avec Simon Baker (2011), le film raconte les premières 36 heures de ce qui sera l'une des plus grandes crises économiques mondiales.

Bibliographie

Paul Jorion, Vers la crise du capitalisme américain?, 2007, La Découverte, Paris
Paul Jorion, L'Implosion. La finance contre l'économie : ce qu'annonce et révèle la crise des subprimes, 2008, Fayard, Paris
Dominique Doise, Subprime : le prix des transgressions/ Subprime: Price of infringments, Revue de droit des affaires internationales (RDAI) / International Business Law Journal (IBLJ), No 4, 2008 [lire en ligne [archive]]
Patrick Artus, Jean-Paul Betbèze, Christian de Boissieu et Gunther Capelle-Blancard, La crise des subprimes Conseil d'analyse économique, septembre 2008b [lire en ligne [archive]] [PDF]
Regards sur la crise. Réflexions pour comprendre la crise… et en sortir, ouvrage collectif dirigé par Antoine Mercier avec Alain Badiou, Miguel Benasayag, Rémi Brague, Dany-Robert Dufour, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay, Annie Le Brun, Jean-Pierre Le Goff, Claudia Moatti, Marie-José Mondzain, Marc-Alain Ouaknin, Michèle Riot-Sarcey, Michel Schneider, Bernard Stiegler, Paul Thibaud, Paul Virilio, Jean-Pierre Winter, Paris, Éditions Hermann, 2010
Michael Lewis, Le casse du siècle: The Big Short, 2010, W.W. Norton & Company Ltd.

Annexes
Articles connexes

Causes de la bulle immobilière américaine des années 2000
Chronologie de la bulle immobilière américaine des années 2000
Bulle immobilière américaine des années 2000
Krach immobilier américain des années 2000
Liste des crises monétaires et financières
Économie des États-Unis
Actifs toxiques



Bulle immobilière
Bulle (économie)
Effet de levier inversé
Effet domino
Subprime
Resserrement du crédit



Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes
Crise bancaire et financière de l'automne 2008
Scandale des saisies immobilières
Crise de liquidité
Crise financière
Plan Paulson
Histoire des bourses de valeurs

Liens externes

La finance globale et sa crise [archive] - Site actualisé de François Morin
Crise des "subprimes" : le point de vue de deux économistes [archive] - Elie Cohen et Augustin Landier, Le Monde, 17 août 2007
La Crise financière des subprimes [archive] - Synthèse d'actualité sur Melchior.fr
La Crise des subprimes [archive] - Synthèse

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MessageSujet: Re: Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque   Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque EmptyMer 17 Mai à 3:06

Les Unités de Mesure

Les travaux de nombreux chercheurs ont permis d'aboutir à l'analyse de l'extrême raffinement du jeu des proportions du Parthénon. L'idée principale est que l'ensemble des mesures de l'édifice inscrit celui-ci dans une sorte de réseau numérique : la commodulatio, ou application d'un module qui se retrouve dans toutes les mesures essentielles, et l'ordinatio contribuent à la réussite, appelée ευρυθμία, désignant l'équilibre esthétiquement parfait.

En réalité, ces applications montrent que toutes les dimensions - longueur, largeur, hauteur, proportions du naos, diamètre et hauteur des colonnes, hauteur des chapiteaux, etc - relèvent d'un système unitaire. Ce système était, pour les architectes grecs, une manière de doter leur création d'un sens, d'une signification profonde mettant le microcosme du temple en relation non seulement avec le macrocosme de l'univers, mais aussi avec celui des idées éternelles qui président les rythmes du monde.

Mais le plus impressionnant est que l'on peut retrouver dans le Parthénon les proportions du corps, alors utilisées comme unités de mesures, dans des correspondances parfaites. Par exemple, la hauteur du Parthénon correspond à 45 pieds doriques, soit à 48 pieds (la taille d'une empreinte), ou encore à 50 pieds ioniques, équivalence assez surprenante.

Mais cet exploit est explicable à l'aide d'une sorte de pierre de Rosette pour les unités de mesure : la pierre de Salamine. Cette pierre sculptée permettait aux différents artisans grecs d'étalonner leurs instruments de mesure, de manière à pouvoir travailler ensemble.

Cette pierre montre à quel point les Grecs se sont inspirés des proportions du corps humain pour créer l'harmonie parfaite. De plus, elle représente un application pratique et un modèle de la théorie architecturale de l'époque.



"Le corps humain devient un modèle dont les Grecs s'inspirent pour construire les temples"

Wilson Jones, Chercheur à Bath



Près de 4 siècles plus tard, Vitruve, un architecte romain, établit la relation entre le corps humain idéal et les temples grecs dont le Parthénon. Dans ses recherches, il constate que les rapports entre certaines parties du corps (les proportions de Vitruve), et les rapports entre certaines parties du temple sont les mêmes : environ egaux à 1,6. Ce même rapport avait été découvert par Pythagore, philosophe et mathématicien grec (-VI siècle avant J.-C.), et avait alors été nommé "nombre d'or".

Bien plus tard encore, le célèbre artiste Léonard de Vinci, après avoir suivi à la lettre les écrits de Virtuve, dessina l'homme dans ses proportions les plus parfaites : l'Homme de Vitruve.

En superposant la pierre de Salamine sur l'Homme de Vitruve, on y trouve une correspondance frappante : les Grecs avait donc un idée bien précise sur les proportions parfaites du corps humain.

"L'Homme est à la mesure de toute chose"
Protagoras

Simone Weil dira d'ailleurs à propos des proportions du temple :

"Je pense que la notion de proportion était, depuis une antiquité assez reculée, l'objet d'une méditation qui constituait un des procédés de purification de l'âme, peut-être le procédé principal. Il est hors de doute que cette notion était au centre de l'ésthétique, de la géométrie, de la philosophie des Grecs"



Jamais peut-être le souci du détail n'a été poussé aussi loin dans la recherche de l'harmonie visuelle et dans les corrections optiques.



Dans le Parthénon, tout n'est qu'harmonie et perfection. Il représente une allégorie de la beauté et de la philosophie grecque.



"Les sages, ο καλλικλές, disent que l'amitié, l'ordre, la raison et la justice tiennent ensemble le ciel et la terre, les dieux et les hommes, voilà pourquoi ils appellent cet ensemble le Cosmos, c'est-à-dire le bon ordre."
Platon (Γοργίας)

RAPPORT DE
L'Homme de Vitruve

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Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque Empty
MessageSujet: Re: Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque   Y'becca, Affaire Abacus, La crise des subprimes et L'Abaque EmptyMer 17 Mai à 3:09

Abaque (d'abacus en latin et d'abax ἄβαξ en grec signifiant « table à poussière », et de abaq אבק en hébreu signifiant « poussière ») est le nom donné à tout instrument mécanique plan facilitant le calcul.

AINSI

L’hébreu (עִבְרִית / ivrit) est une langue appartenant à la branche centre-nord de la famille des langues sémitiques du groupe canaanéen. Elle est étroitement apparentée au phénicien et aux langues araméennes ainsi qu'à l'arabe. Elle compte plus de 8 millions de locuteurs en Israël1 et en diaspora. L’hébreu est l’une des deux langues officielles de l’État-République d’Israël, avec l’arabe.

EN CE QUI CONCERNE L'ASPECT,

Bâtons de Napier

Le mathématicien écossais John Napier (en français Neper) inventa en 1617 un abaque facilitant le calcul des produits, quotients, puissances et racines, qui est connu en français sous le nom de bâtons de Napier, ou réglettes de Neper.

Napier, qui est déjà inventeur des logarithmes qui portent son nom, décrit sa nouvelle invention dans son ouvrage Rhabdologie (du Grec ραβδoς, règle, et λóγoς, étude). Comme pour les logarithmes, son procédé est basé sur la transformation de puissances en produits et de racines en divisions.

L'abaque est constitué d'un plateau à rebord sur lequel peuvent être placées des réglettes gravées. Le bord gauche du plateau est gravé lui aussi, divisé en neuf cases numérotées de 1 à 9. Les dix types de réglettes, qui ont donné leur nom à l'ensemble du dispositif, étaient originellement en os, d'où le nom anglais de Napier's bones. Elles sont divisées en neuf cases. La case supérieure porte un nombre de 0 à 9. Les huit autres cases sont divisées en deux par un trait diagonal.

Sur chaque réglette est portée la table de multiplication du nombre qui apparaît sur la case supérieure. Ainsi sur la réglette qui débute par le 7, les cases suivantes contiendront 14, 21, 28… jusqu'à 63. Ce sont des nombres à deux chiffres, on fait figurer le chiffre des dizaines et celui des unités de part et d'autre du trait diagonal (voir illustration ci-contre).

CELA RAPPELLE LA MONNAIE ANCIENNE DU CH'IA ÉTABLIS SUR LES CROISANT DE LUNE: DE L'EST VERS L'OUEST OU DE L'EST VERS L'OUEST SELON LES DÉSERTS ET LES OASIS...

CITOYEN TIGNARD YANIS
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