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 Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.

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yanis la chouette




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MessageSujet: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyMar 8 Nov à 3:36

Aujourd'hui, je me permets de vous écrire en ce jour symbolique. Je vais vous parler de santé; Monsieur le Président... « Alors que nous avons le courage d’élever nos filles comme nos fils, nous avons rarement le courage d’élever nos fils comme nos filles. »
Madame Gloria Steinh

En cela, vous vous dresserez à des barrières aussi grande que les ventes d'armes et sur les barrières

économiques des genres, je parle pas de couleurs et de sexe mais de l'aspect et de la vision économique de l'individu. Je mesure la barrière dressé par Madame Clinton Hillary et ses rappeurs ainsi que par Monsieur Trump Donald et ses Braconniers... J'ai du respect pour leurs vice présidents ainsi que pour l'assemblée des représentants ainsi que pour le Sénat du Capitole. J'aurai un regard pour l'élection de Madame Melissa Ellen Gilbert né le le 8 mai 1964 à Los Angeles, en Californie. J'aurai voulu que le clans des éléphants soit mieux représentatif mais il exprime une peur grandissante dans le quotidien humain. nous sommes dans un seuil de la société humaine où finalement le rêve américain doit être collectif et unitaire comme l'on souhaitait les pères fondateurs de Philadelphie. Lutter contre la pauvreté et ne pas enrichir de capricieux Rappeurs et Braconniers... Car voilà, je l'admet qu'il est difficile de réussir sans finalement violer un principe de la constitution et de l'égalité. Mais, une grande partie du Peuple n'est pas jaloux, Chère Cour Suprême des États-Unis, elles et ils en ont assez des morales des Bourgeoisies issus des Rappeurs et des braconniers et de leurs meutes d'avocats. Car voilà, l'image qu'à donner des Etats-Unis, Madame Clinton et Monsieur Trump.
Je me permet de vous écrire français car voilà l'aspect que nous avons de U.S.A, des grandes gueulles qui débouchent du champagne californien, qui font des conférences sur les aspects climatiques et éducatifs et qui envoie une pseudo artiste faire la morale à Monsieur François Hollande alors que celui est en grande difficulté envers son peuple. Cette Rihanna se cache dérrière ses avocats et parle de l'importance de la situation au niveau mondiale. Mais elle aurait pu le faire d'une manière plus discrette et comme par hasard, ca corresponds à la sorti des disques. Quand aux fils de Trump, eux, ils se pavoisent avec des trophées d'animaux en voie de disparition et qui nous parle qu'il s'agit de réserves privés où tout est légal dans l'aspect du droit international.

Si le pouvait, j'irai chercher Méduse et tout ce joli monde en statut de pierre... Mais voilà, ils remplacerai alors les anciennes religions et leurs vies en dent de scie causerai encore plus de mal en étant mort qu'en étant en vie... Voilà l'aspect des choses, chère cour Suprême des États-Unis et de U.S.A... Alors oui, je créais tel une métaphore en un rapace dévorant les serpents et essayant de créer de nouvelles citées où les indiens pourrait faire des actes civiques sans voir leurs terres être dévorées par un chanteur avide et un braconnier fanatique...
Alors, voilà une idée prèmiére sur ces cinq prochaines annés, La doula ancienne et le droit d'un enfant.
Un couple stérile a besoin d'un conseil pour une naissance ou adoption. L'accouchement est un phénomène intimement lié à l'humanité. Le processus d'accouchement et tous les aspects qui l'entourent varient donc en fonction des contextes historique, géographique, social et culturel. Ces contextes influencent les positions d'accouchement, les conditions dans lesquelles l'accouchement a lieu, les personnes du monde médical ou non qui entourent la parturiente (sage-femme, obstétricien, père...) ainsi que les lieux d'accouchement (accouchement assisté à domicile, hôpital, maison de naissance). En terme physique ou morale, la mère porteuse se doit avoir une réponse
à donner au couple et par la suite, de faire connaitre un sens de sa décision
à l'histoire créative sur la suite de l'existence de l'enfance. C'est en cela
que lorsque il y a un recours à la mére porteuse: celle ci doit recevoir une
formation de douma et créer un lien avec la mére adoptive et morale.
Ainsi, l'enfant aura une maman et une douma: il se peut par la suite que
cette vision s'appliquera aux couples homosexuel"le"s. La doula dans l'ancien
temps était réservé aux femmes mais par l'étude d'anthropologie venu
d’Océanie, l'aspect de doula est un horizon ouvert à l'éducation
des Hommes et des femmes comme les sages femme et la médecine
car Une doula avec une mère et un nouveau-né... En voilà un définition mineure mais qui corresponds à une lutte humaine contre l'avortement sans le prohiber :
"La doula ou mére porteuse" qui, bien que n’ayant pas de formation médicale spécifique, accompagne, soutient et informe le couple et la femme dès le début de la grossesse, pendant l'accouchement et après la naissance. Emprunté au grec ancien, le terme δούλη (doúlê), signifiant « esclave, servante » désignait la figure féminine qui, aux côtés de la sage-femme, se tenait près de la mère lors de la naissance de son bébé155. Dans le contexte médical où des personnes différentes, souvent inconnues de la parturiente, interviennent tout au long de la grossesse et au moment de l’accouchement, la présence d’un doula est une réponse à un besoin de continuité. En développant une relation de confiance et de complicité avec la femme tout au long de la grossesse, elle peut assurer un soutien physique et émotionnel, et aider à la communication entre la couple et le corps médical au moment de l’accouchement156. La doula peut également être une présence utile pour les futures mères célibataires et les femmes peu soutenues par leur conjoint et leur entourage... Cela impliquera un grand débat digne des Etats-Unis et de U.S.A bien plus grand que le débat cette élection 2016. et pour conclure:


Éducation.
Éducation.

La République de l'Olivier dit :
"Oui à la gréve, Non à l'Esclavage..."
la constitution rajoute :
"Oui à la Bibliothèque et Non à la Faim."
et le peuple doit rajouter :
"Oui à l'écoute et Non aux viols physiques et moraux."

Alors le Novice du Secourisme prends en charge sa nouvelle fonction autre qu'un service
militaire mais basé aussi sur la protection du Bien et du Corps.

"Je suis Y'becca"


C'est difficile parce que de nos jours, on prétends avoir trop de symbolisme au sujet des filles. Je crois qu'il faut présenter les filles comme un être humain doué de sentiments et d'émotion comme tout individu masculin aux yeux des garçons... Les laisser grandir sans qu'ils franchissent une ligne verte, rouge ou blanche dans l’aspect de l'émotion et de la drôlerie: Une hantise parentale est le harcèlement scolaire et les pervers... "Propage la Connaissance des serments car ce sont les hommes qui s'entretuent par leur entreprise, leur volonté et leur désir! Car certains vomissent sur la fraternité voilà un maillon de haine du trois en un délivré par le vieux coq... Rétablit l'apprentissage de l'Espérance sur l'apprentissage de marcher ! La canne de l'age n'est pas un spectre; elle est une source d'eau ! Tu apprendra à entendre ta douleur devant la faim ! Nous sommes des étapes et en cela cherche le fait d'exister ! La République est le pilier de l’Âme dans le sens où elle s’inclut dans le peuple et ne cherche pas à devenir idole, idolâtre ou idolâtré. Être humble doit être la qualité première ! Les Oreilles nous permettent d'entendre les rumeurs, les inquiétudes et les espérance de chacun... Je ne suis ni athée, ni bouddhiste, ni sectaire... Humble et imprévisible; elle est la République de l'Olivier :

La conscience nous rappelle que le corps n'est pas un conditionnement de l'âme. Ainsi
l’Étranger de Baudelaire n'est pas exclu du cercle et comme tout être,
il ne peut comploter contre la société pour y inclure le massacre du plaisir...
La Chine n'est plus un empire, elle se veut être Panda.

" Non à l'Esclavage.
Non à la Torture et Viols qu'ils ou elles soient physiques et morales.
Non à la Pauvreté et à la Faim.
Oui à l’Écoute et à la Gréve , élargissements et soutient des taxis-handicaps. Aménagements et entretient
des écoles, des locaux d'accouchements et des salles de repos des Hôpitaux et des Maternelles"


Monsieur Yanis Tignard

dit

TAY

La chouette effraie
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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyMar 8 Nov à 10:38

Épitaphe de Jean Valjean
Victor HUGO (1802-1885)
Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,
Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange ;
La chose simplement d'elle-même arriva,
Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.

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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptySam 12 Nov à 4:06

Droits de l’Homme et des Animaux



"Je suis en faveur des droits des animaux autant que des droits de l’homme."
Abraham Lincoln (1809-1865)

"Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants."
Antoine de Saint-Exupéry

"Un seul oiseau est en cage et la liberté est en deuil."
Jacques Prévert (1900-1977)

"C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches."
Victor Hugo

"Si les gens sont si méchants, c’est peut-être seulement parce qu’ils souffrent."
Louis-Ferdinand Céline (1894-1961)

"L’ignorance du peuple nous garantit de sa soumission."
Catherine II de Russie

"Quand un animal fait quelque chose, nous appelons cela instinct ; si nous faisons la même chose pour la même raison, nous appelons cela intelligence."
Will Cuppy (1884-1949)

"Lorsque nos intentions sont égoïstes, le fait que nos actes puissent paraître bons ne garantit pas qu’ils soient positifs ou éthiques."
Dalaï Lama

"L’homme a peu de chances de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau."
Marguerite Yourcenar (1903-1987)

"Tant qu’il n’étendra pas le cercle de sa compassion à tous les êtres vivants, l’homme ne trouvera pas de paix."
Dr Albert Schweitzer (1875-1965)

"Nous pouvons juger le cœur d’un homme par son comportement envers les animaux."
Emmanuel Kant (1724-1804)

"Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s’entretueront. Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut en effet récolter la joie et l’amour."
Pythagore (570-480 av. JC)

"L’homme est le seul animal qui rougit, ou a besoin de le faire."
Mark Twain (1835-1910)

"S’élever contre les corridas, c’est défendre notre part d’humanité, une part qui dans notre société est en grave danger."
Albert Jacquard

"Les naturels sanguinaires à l’endroit des bêtes témoignent d’une propension naturelle à la cruauté."
Michel de Montaigne (1533-1592)

"La question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? Peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? ."
Jeremy Bentham (1748-1832)

"La cruauté envers les animaux est la violation d’un devoir de l’homme envers lui-même."
Emmanuel Kant (1724-1804)

"Les animaux, dont nous avons fait nos esclaves, nous n’aimons pas les considérer comme nos égaux."
Charles Darwin (1903-1987)

"L’animal ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent nous lui prenons."
Marguerite Yourcenar (1900-1977)

"Vous ne serez jamais, et dans aucune circonstance, tout à fait malheureux si vous êtes bon envers les animaux."
Victor Hugo (1802-1885)

"Le raisonnement justifiant la vivisection, le sacrifice de créatures que nous considérons comme des êtres "inférieurs", diffère peu de celui qui justifie le camp de concentration ou le commerce des esclaves."
Prince Sadruddin Aga Khan , journal The Observer, 16 août 1981.

"Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux."
Theodor Adorno (1903-1969)

"Demandez aux chercheurs pourquoi ils expérimentent sur les animaux et leur réponse est : parce que les animaux sont comme nous. Demandez aux chercheurs pourquoi c’est moralement acceptable d’expérimenter sur des animaux et leur réponse est : parce que les animaux ne sont pas comme nous. L’expérimentation animale repose sur une contradiction logique."
Charles R. Magel

"Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui."
Claude Lévi-Strauss

"C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur. Toujours."
Louis-Ferdinand Céline

"Le propre d’une intelligence, c’est de pouvoir poursuivre deux raisonnements à la fois : comprendre que les choses sont désespérées et vouloir les changer quand même."
Francis Scott Fitzgerald

"L’extrême civilisation engendre l’extrême barbarie."
P. Drieu La Rochelle

"La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge au contraire est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur."
Albert Camus

"La science a fait de nous des dieux avant que nous méritions d’être des hommes."
Jean Rostand

"La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux."
Gandhi (1869-1948)

"Quelqu’un qui s’est habitué à considérer la vie de n’importe quelle créature vivante comme sans valeur, finit par penser qu’une vie humaine ne vaut rien."
Dr Albert Schweitzer (1875-1965)

"Un jour nos petits-enfants nous demanderont : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas."
Dr. Helmut Kaplan

"De nos jours, nous ne pensons pas beaucoup à l’amour que peut porter un homme à un animal ; nous rions des gens qui sont attachés aux chats. Mais si nous arrêtons d’aimer les animaux, ne serions-nous pas également forcés d’arrêter d’aimer les gens ? "
Alexandre Soljenitsyne

"L’animal ne demande pas qu’on l’aime, il demande qu’on lui fiche la paix"
Théodore Monod

"Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait, car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l’homme."
Déclaration attribuée au Chef Indien Seattle (1854)

"Quand un homme désire tuer un tigre, il appelle cela sport. Quand un tigre le tue, il appelle cela férocité."
George Bernard Shaw (1856-1950)

“Les animaux du monde existent pour leurs propres raisons. Ils n’ont pas été créés pour les humains, pas plus que les noirs n’ont été créés pour les blancs ou les femmes pour les hommes.”
Alice Walker, auteur de La Couleur Pourpre

"Depuis longtemps, les pygmées sont déconsidérés par les autres ethnies, bien qu’ils soient les premiers citoyens de ce pays. Mais le fait d’être mangés, spécialement, les a convaincus qu’ils ne sont pas considérés comme des humains. Les soldats du MLC disent que manger de la viande de Pygmée, ou boire de leur sang rend fort."
Benoît Kalume, du Programme d’Assistance aux Pygmées - Journal Le Monde, 27 février 2003

"Prenez parti ! La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le bourreau, jamais l’oppressé."
Elie Wiesel

"L’homme croit quelquefois qu’il a été créé pour dominer, pour diriger. Mais il se trompe. Il fait seulement partie du tout. L’homme n’a ni pouvoirs, ni privilèges, seulement des responsabilités."
Oren Lyons, Iroquois.

"L’ultime espoir est dans l’efficacité de la pression populaire : chaque individu est sans doute impuissant, mais en nous rassemblant, nous pouvons faire basculer l’histoire."
Professeur Albert Jacquard

"Je ressens de la tristesse pour ces femmes qui continuent d’acheter des manteaux avec de la vraie fourrure. Il leur manque les deux plus importantes choses nécessaires à une femme : du cœur et de la sensibilité."
Jayne Meadows

"On me demande parfois : Pourquoi dépensez-vous autant de votre temps et d’argent à parler de la bonté des animaux quand il y a tant de cruauté faite aux hommes ? Je réponds : Je travaille à ses racines."
George T. Angell (1823-1909)

"Chaque fois que les gens disent : Nous ne devons pas être sentimentaux, cela signifie qu’ils sont sur le point de faire quelque chose de cruel. Et s’ils ajoutent : Nous devons être réalistes, ils veulent dire qu’ils vont en faire de l’argent. Ces slogans ont une longue histoire. Ils furent utilisés pour justifier les commerçants d’esclaves, les industriels impitoyables (...) On les a maintenant passés, comme un héritage, aux fermiers d’usine."
Brigid Brophy, Unlived Life

"L’homme ne se soucie pas de la douleur d’un animal quand son plaisir est impliqué. Il pille la terre pour satisfaire ses appétits."
Clarence Darrow (1857-1938)

"Les militants du bien-être animal sont nos pires ennemis."
Hans Ruesch, l’un des pères de l’anti-vivisectionnisme

"Celui qui n’hésite pas à viviséquer, n’hésitera pas non plus à mentir."
George Bernard Shaw (1856-1950)

"Je déteste et crains la Science à cause de ma conviction que, pour longtemps sinon pour toujours, cela détruira toute la simplicité et la douceur de la vie, toute la beauté du monde ; je la vois rétablissant la barbarie sous le masque de civilisation ; je la vois obscurcissant les esprits des hommes et durcissant leurs cœurs."
George Gissing (1857-1903)

"Si nous avons de véritables principes moraux concernant les animaux, ceux-ci ne différeront pas en substance de ceux que nous avons pour les gens. Si les gens ont naturellement des droits, les animaux en ont également."
Roslind Godlovitch, Animals, Men and Morals

"Je pense que la tendance rapidement croissante à considérer les animaux comme nés seulement pour servir d’esclaves à la soi-disant humanité est absolument répugnant."
Sir Victor Gollancz (1893-1967)

"Des hommes intellectuels et instruits ont été coupables des plus grands crimes de l’histoire. L’iniquité de la procédure (vivisection) est aggravée par le fait qu’elle a démontré son inutilité."
Docteur W.R. Hadwen (1854-1932)

"Supposons que demain un groupe d’êtres d’une autre planète atterrissent sur la Terre, des êtres qui se considèrent aussi supérieurs à vous, que vous à l’égard des autres animaux. Auraient-ils le droit de vous traiter comme vous traitez les animaux, être élevés, parqués et tués pour l’alimentation ?"
John Harris, Animals, Men and Morals

"Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour avoir et exprimer son opinion au sujet de la vivisection. Il n’est pas nécessaire d’être un scientifique ou un naturaliste pour détester la cruauté et aimer la pitié."
Robert Green Ingersoll (1833-1899)

"Notre traitement à l’encontre des animaux sera un jour considéré comme barbare. Il ne peut pas y avoir de civilisation parfaite tant que l’homme ne se rende compte que les droits de chaque créature vivante sont aussi sacrés que la sienne."
Docteur D. Starr la Jordanie (1851-1931)

"Nous ne pouvons pas avoir deux cœurs, un pour les animaux, un autre pour l’homme. Dans la cruauté envers l’un ou l’autre il n’y a aucune différence, sauf pour la victime."
Lamartine (1790-1869)

"La Biologie est la science de la vie, pas de la mort."
Dr Robert Sharpe

"Le fait d’enfermer dans une cage des animaux libres et fiers est l’un des procédés les plus abominables de la colonisation."
Aragon



Végétarisme - Végétalisme



"Rien ne peut être plus bénéfique à la santé humaine et augmenter autant les chances de survie des espèces sur la Terre que l’évolution vers un régime végétarien."
Albert Einstein (1879-1955)

"Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille."
Léon Tolstoï

"Les gens répètent souvent que depuis toujours les hommes ont mangé des animaux, comme justification pour continuer cette pratique. En suivant cette logique, nous ne devons pas essayer d’empêcher les individus de tuer d’autres personnes, puisque cela aussi se fait depuis la nuit des temps."
Isaac Bashevis Singer (1904-1991)

"J’ai renoncé depuis des années à l’utilisation de la viande, et le jour viendra où le fait de tuer un animal sera condamné au même titre que celui de tuer un humain."
Léonard de Vinci (1452-1519)

"Maintenant je peux te regarder en paix, désormais je ne te mange plus."
Franz Kafka (1883-1924) Remarque faite pendant qu’il admirait un poisson.

"Je ne vois pas comment je pourrais digérer de l’agonie."
Marguerite Yourcenar à propos de la viande

"Si un homme cherche sérieusement une vie droite, son premier acte d’abstinence sera l’alimentation animale."
Léon Tolstoï (1828-1910)

"Quand je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin de la viande pour vivre ou être en bonne santé, j’ai commencé à voir comment tout cela est triste (...) J’ai vu des cochons attendant pour être abattus, et leur hystérie et leur panique furent quelque chose que je n’oublierai jamais pour le restant de ma vie."
Cloris Leachman, The Vegetarians

"La plupart des gens accepte le fait de consommer de la viande à la seule condition que l’animal ait du plaisir pendant son existence puis ensuite soit abattu avec humanité. En aucun cas ces deux critères peuvent être aujourd’hui garantis. Beaucoup de gens, tellement révoltés par cette situation, ont fait le premier pas en devenant végétariens. J’emploie l’expression "premier pas" parce que la production laitière crée beaucoup de souffrance."
Ruth Harrison, Animals, Men and Morals

"Personne ne peut prétendre avoir un véritable intérêt au bien-être des animaux s’il continue à pardonner leur abattage inutile - en tout cas, sans être accusé d’hypocrisie. Continuer de manger l’objet de votre préoccupation est un stupéfiant exemple d’aveuglement."
John Harris, Animals, Men and Morals






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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 9:06

Le misonéisme (du grec miso- : « qui hait » et néo : « nouveau ») est l'attitude qui consiste à rejeter toute innovation. On dit aussi néophobie.

Sommaire

1 Un double exemple de misonéisme illustré par C.G. Jung
1.1 La résistance à la théorie jungienne
1.2 La résistance au concept d'évolution
1.3 La conclusion de C.G. Jung
2 Articles connexes

Un double exemple de misonéisme illustré par C.G. Jung

Dans L'Homme et ses symboles (1964), Carl Gustav Jung nous explique la résistance à sa théorie et l'illustre d'un autre exemple, celui de la résistance au concept d'évolution.
La résistance à la théorie jungienne

Dans la perspective jungienne, questionner l'inexistence d'un concept (ou d'un autre) et refuser de discuter avec soi-même se nomment « être en résistances ». « Être en résistances », c'est en premier lieu être résistant à soi-même, à sa propre nature même.

Ces résistances, cette résistance, peu(ven)t être intellectualisée(s), sous la forme de critiques intellectuelles attaquant la théorie : par exemple, dire que la psychologie jungienne ne renvoie pas au réel, ou est une pseudo-science, ou qu'elle est machiste, ou féministe, de droite ou de gauche, etc.

En tout cas, dans la perspective jungienne, cette résistance renvoie à un conflit intérieur qui n'a pu être assumé et dépassé par de la construction mais qui donne plus qu'à voir dans cette perspective qu'un enchevêtrement de positions ou de postures intellectuelles renvoyant à un conflit : une zone où il y a de « l'autre encrypté en nous », qui ne nous est pas supportable.

Même si le réel peut donner lieu à de la pensée libre, à de la libre mise en sens du réel, ou même de la critique de cette pensée, il est, dans le cadre de la clinique, douté, en premier lieu. Car trop proche des allants de soi (entendus ici comme des allants de soi malheureux).

Finalement, quand l'autre, son propos, ses actes, nous sont insupportables, c'est que nous le sommes à nous-mêmes.
La résistance au concept d'évolution

Dans son ouvrage L'Homme et ses symboles, C.G. Jung nous explique un exemple de résistance classique face à la nouveauté (Laffont, 2002, p. 30 à 33) et en particulier à sa théorie et plus encore que l'Homme face à lui-même : le misonéisme.

Le même ouvrage (p. 33) nous donne à voir deux représentations de cette résistance. L'une sur les concepts de l'évolution, illustrée par une caricature de singe avec un panneau «I am a man and a brother », qui rappelle les résistances de l'opinion publique face aux théories darwiniennes, et une autre de 1861 issue de l'ouvrage Punch, de l'humoriste James Thurber (selon l'auteur, J. Thurber, repris par C.G. Jung pour le commentaire de cette image), dont la tante avait peur que l'électricité ne se répandît - en sortant du câblage comme de l'eau - dans toute la maison.
La conclusion de C.G. Jung

Cette même résistance existe face à la théorie de C.G. Jung car l'Homme se résiste à lui-même.

En effet, selon C.G Jung (même ouvrage p.31), « Il est facile de comprendre pourquoi les rêveurs tentent d'ignorer ou même de rejeter le message qui leur est ainsi communiqué. La conscience résiste naturellement à tout inconscient et inconnu. J'ai déjà signalé l'existence de ce que les anthropologues appellent « le misonéisme », c'est-à-dire une peur profonde, superstitieuse, de la nouveauté. Les primitifs ont la même réaction que l'animal sauvage devant des événements désagréables. Mais l'homme « civilisé » réagit devant les idées nouvelles. (...) La psychologie est une science des plus jeunes et, parce qu'elle s'efforce d'élucider ce qui se passe dans l'inconscient, elle se heurte à une forme extrême de misonéisme ».
Articles connexes

Conservatisme
Psychologie analytique
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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:03

http://poesie.webnet.fr/vospoemes/poemes/etienne_champollion/etienne_champollion.html

Un cri s'échappe de Nagaliew qui porte en l'espérance d'une liberté d'être dans les éléments que donne l'aspect des cieux et des éléments. L'égalité des chances devant le chaos qu'engendre une guerre et le passage d'un tourbillon Tsunami. On parle d'une peur que pourrai engendrer le passage d'une force et qui finalement provoque tourmente et trouble au cœur de ceux que l'on souhaite libérer ou de ceux que l'on veut secourir après le passage de la secousse et le rire du Tourment.

On parle d'espérance mais nous devons nous inclure dans une feuille de route et ne pas imposer des impératifs selon le gouvernant et le statut du Personnage; L'égalité des soins devra être Nomades et Établis, être trouvable et être à l'encontre pour éviter les troubles que peut provoquer la Guerre et les Belliqueux. La Sagesse sera l'ombre de la Prudence et la Prudence sera le pilier de la Raison où certains se déguiseront en civils pour provoquer le trouble et la discorde dans nos rangs militaires et diplomates. Ils joueront sur notre aspect de l'Âme et de la Conscience; Et jetterons leurs avocats à nos pieds en exprimant leurs points de vues sur le Jugement et en nous crachant à notre face que nous sommes l'aspect de Satan et du Corrompu. Mossoul.

Y'becca devra être mathématique et prévoyante: Anticiper les mouvements de foules et éviter les piétinements de la crainte et du désordre. Cela n'est plus l'exercice d'un pèlerinage et il s'agit de secourir un navire en détresse sous l'emprise de maitres chanteurs; nous sommes dans un champs de guerre où la réalité des balles perdues existent. Y'becca entre dans son champs action militaires et secouristes; cela n'est plus un pèlerinage.
Et Tel Seth le Chacal; je lève la tête vers le ciel et pointe mes yeux vers le sol.

Cet appel doit être perçu à travers tous les désert de Terre et des cieux, cela n'est plus un pèlerinage et nous entrons dans une action de Guerre; Et la Mouette Nagaliew ne rie plus et pointe ses larmes vers le temps, La Laïcité et l’Éternel. Et c'est une Mauvaise Légende de croire que les Corbeaux se préparent au festin de la guerre car il figure au cœur des libérateurs et pressentent à célébrer leurs martyrs devant le terrorisme. Sous le soleil de la soif, il s’apprêtent tel des fremens à se ruer sur le mauvais empereur ou Calife qui rejoindra la mort ou l'aspect de la frayeur. Pourtant dans cette soif de sang, les rangs de Y'becca devra faire en sorte que les habitants ne sois pas achever sous les mines enfouie s et Laches. La Sagesse sera l'ombre de la Prudence et la Prudence sera le pilier de la Raison dans notre espérance et notre liberté de rendre le gout de l'eau et du partage dans les villes martyrs des Guerres d'Irak, de Syrie, De Indonésie, Du Yémen, De Libye, De France et de tous endroits où résident les Sbires de L'Esclavage, du Viol, de la Torture et de la Censure de l'Esprit. Ceux qui préfèrent le fouet et la mutilation répondront de leurs actes devant l'Honneur, La Mort et Y'becca. Nous verrons leurs réelles visions de la Justices quand ils se retrouveront au banc des accusé"e"s de La Justice des Hommes et de leurs Visions sur le Souverain Divin. La République de L'Olivier est prête à témoigner sur les actes et les siens pour définir une réelle vision sur la Barbarie et l'Existence. Allah, Dieu et Yahvé... Elohim et la Laïque....
Nuremberg et Khartoum... Y'becca devra être mathématique et prévoyante: L'égalité des soins devra être Nomades et Établis, être trouvable et être à l'encontre pour éviter les troubles que peut provoquer la Guerre et les Belliqueux. La Sagesse sera l'ombre de la Prudence et la Prudence sera le pilier de la Raison où certains se déguiseront en civils pour provoquer le trouble et la discorde dans nos rangs militaires et diplomates. Nous, Y'becca, gagnerons la guerre des Armes et des Écritures... Force, Réalité et Honneur sont les piliers de Gordon Pacha... Appliquer la Loi du Désert, de la Glace et des Forets devant l'irréparable et le respect des victimes face aux lois des coutumes et des viols: Les Victimes, Les adoptés et les Orphelins. Nous, Y'becca, gagnerons la guerre des Armes et des Écritures... Non Aux Viols Moraux et Physiques, Non aux Tortures Physiques et Morales et Non aux Esclaves Morales et physiques. Oui à la Gréve, Oui aux Manifestations et Oui à la Lecture Laïque, Athée et Religieuse

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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:06

Langue des oiseaux

La langue des oiseaux, considérée par certains comme une langue secrète, consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase, soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots (verlan, anagrammes, fragments de mots…), soit enfin par le recours à la symbolique des lettres. Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie, qui se fonde sur trois niveaux :

La correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non dits permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire, soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier ;
Les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique, les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc. ;
La graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés, peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots, comme dans les hiéroglyphes.

Les plus anciens documents dont nous disposons aujourd'hui théorisant la langue des oiseaux sont signés Grasset d'Orcet et Fulcanelli, et remontent à la seconde moitié du XIXe siècle. Ils attribuent néanmoins à la langue des oiseaux des origines immémoriales : elle aurait longtemps été une langue d’initiés, un système de codage occulte lié à l’alchimie et à la poésie hermétique (de Hermès, dieu patron des phénomènes cachés). Elle acquiert une dimension psychologique au XXe siècle, avec les travaux de Carl Gustav Jung ou de Jacques Lacan, qui y voient un codage inconscient permettant d’amplifier le sens des mots et des idées.

Le Dictionnaire des langues imaginaires recense plusieurs entrées en lien avec la langue des oiseaux : langage des animaux, langue des corbeaux, langage de l'extase (mystique), langage ludique, langage du rossignol, langue secrète... Néanmoins il existe des langues farfelues (comme la langue des corbeaux) sans fondements historiques, sûrement inventions de cas pathologiques1. Il faut ainsi différencier les « langues secrètes » des langues farfelues, des langues inventées (la langue des grenouilles, d'Aristophane), des jargons et dialectes et des imitations (« langue des animaux » dont Mircea Eliade dit qu'elle consiste à « imiter leurs cris, surtout les cris d'oiseaux »). Finalement, c'est l'existence d'un code caché qui permet de départager ces registres et de repérer l'originalité de la langue des oiseaux.

Sommaire

1 Principe
2 Origine de l’expression
2.1 Le symbole
2.2 Dimension transculturelle de la langue des oiseaux
3 Fondements historiques
3.1 La divination et les auspices
3.2 Les troubadours et la poésie médiévale
3.3 Le soufisme et la langue siryanîte
3.4 L'alchimie
4 XIXe et XXe siècle
4.1 Grasset d'Orcet
4.2 Fulcanelli
4.3 Le père Boudet
4.4 René Guénon
5 Un système de codage occulte
6 Le tarot de Marseille et la langue des oiseaux
7 Langue des oiseaux et psychologie
7.1 Les jeux de mots : fenêtre sur l’inconscient
7.2 Le rêve « parle » la langue des oiseaux
8 Niveaux d'interprétation
8.1 Un jeu de lettres
8.2 Un jeu de mots
8.3 Néologismes et fausses étymologies
8.4 Anagrammes
9 Thèmes de la langue des oiseaux
9.1 Noms de lieux
9.2 Noms anatomiques ou médicaux
9.3 Dans les comptines
10 Linguistique et langue des oiseaux
11 En littérature
12 Pseudonymes
13 Isotopies littéraires
14 Notes et références
15 Voir aussi
15.1 Articles connexes
15.2 Liens externes
15.3 Bibliographie

Principe

Il n'est pas interdit de voir dans l'expression de « langue des oiseaux » une analogie avec sa dimension aérienne puisque finalement elle consiste à faire « décoller » le son, à l'entendre plutôt qu'à le lire. Il s'agit donc de ne plus se fier à « l’écrit », mais d'entendre « les cris », ceux des oiseaux, des mots chantés.

L'exemple suivant permet d'en comprendre le principe2 :

phrase codée : « Vois si un mets sage se crée, dit sans les mots »
phrase décodée : « Voici un message secret disant les mots »

Le message codé comporte un ensemble d'éléments à interpréter : « vois si », « un mets sage », « se crée », « dit sans les mots ». À la différence de l'amphibologie (phrase qui peut avoir deux sens comme dans « J'ai tué un éléphant en pyjama » : « je l'ai tué alors que j'étais en pyjama ou « j'ai tué un éléphant qui avait un pyjama »), exemple qui ne prend pas en compte la logique bien entendu, la phrase en langue des oiseaux joue sur l'homophonie des mots la composant. Quant à l'interprétation, elle dépend du contexte et des récepteurs. Le chapitre Fondements historiques livrera les interprétations qui pouvaient exister au sein des groupes usant de la langue des oiseaux. Cet exemple peut être interprété comme une explication codée de ce qu'est la langue des oiseaux : elle nous encourage à dépasser les lettres, mais à privilégier bien plutôt la vision (« vois ») car s'y cache un secret, un savoir : « se crée » (au sens de : un message en naît ou en est, ici le mot premier « secret » peut être conservé), un savoir intangible car « dit sans les mots ».

Dans cette langue où prime le « double sens », permis par l'homophonie (et d'autres mécanismes que nous analyserons plus loin) ; le son, en somme, « résonne » et « raisonne ». L 'analogie avec les oiseaux est avant tout physique : les sons volent a contrario des lettres, qui restent fixes, même les « L » Le proverbe populaire « Les écrits restent les paroles s'envolent » témoigne également de cette symbolique. La langue des oiseaux nous invite à trouver le sens profond, caché, de la phrase.
Origine de l’expression

L’expression « langue des oiseaux » (on emploie également l’expression synonyme de « langue des anges ») a une origine confuse et plurielle :

une première interprétation possible est qu’elle renvoie au fait que les oiseaux sifflent des mélodies, des musiques pour l’oreille humaine, mais dont on ne réalise pas le sens caché. C’est l’idée d’une langue sacrée, cachée, que l’homme n’« entend pas » (dans le sens de comprendre). Grasset d'Orcet reprend ce point de vue (voir ci-après). Cette interprétation renvoie également au mythe grec de Tirésias qui, apercevant un jour deux serpents s'accouplant sur le mont Cithéron (ou sur le mont Cyllène), de peur tua la femelle d'un coup de bâton. Tirésias fut alors transformé en femme. Sept ans plus tard, il revit des serpents accouplés. Il tua alors le mâle pour redevenir un homme. Tirésias fut ensuite confronté aux dieux Zeus et Héra qui se disputaient pour savoir si l'homme éprouve un plus grand plaisir dans l'amour que la femme. Consultant Tirésias en sa qualité d’initié aux deux sexes, ayant connu les deux situations, le jeune homme répondit que selon lui le plaisir des femmes est neuf fois plus intense que celui des hommes. Héra, outragée, le frappa alors de cécité. Zeus compensa ensuite le châtiment infligé en accordant à Tirésias le don de prophéties infaillibles et celui de comprendre le langage des oiseaux.

On peut voir également dans le dieu Hermès, Mercure chez les alchimistes, le créateur de la langue des oiseaux. Ailé, il représente le principe volatil et ésotérique du mystère de la Nature.
Zeuxis peignant les papillons, Hermès à ses côtés, l'inspirant

l’expression pourrait être également une déformation phonétique historique (« synchronique ») du nom d’une confrérie secrète appelée : « langue des oisons » (en référence au petit de l’oie, terme devenu archaïque), nommée ainsi en raison de la patte d’oie que portent sur l’épaule les constructeurs de cathédrales. Ceux-ci utilisaient sur les chantiers un jargon permettant de conserver les techniques ancestrales de la « Fabrique ». Cependant, après la « Grève des Cathédrales » (à la suite de la proclamation des Templiers comme non grata en France le 19 mars 1314), la majeure partie des ouvriers initiés fuient l’Inquisition française, pour l’Italie du Nord (où ils prépareront la Renaissance) et le Moyen-Orient. Après le relâchement de l’Inquisition, ces initiés, de retour en France, surnommés « sarrasins », diffusent leurs connaissances au moyen de systèmes de codages secrets assimilés rapidement à des sciences occultes, en premier lieu : le tarot de Marseille, l’« art goth » (art de la lumière, qui deviendra l’art gothique), l’alchimie et la langue des oiseaux.

Dès lors la langue des oisons, réceptacle du savoir traditionnel des constructeurs de cathédrales, se mue en langue des oiseaux, qui de ce fait entre dans la clandestinité et devient langue d’initiés. Elle gagne en complexité afin de ne pas attirer la censure et l’anathème du clergé, recourant même aux langues anciennes comme le grec. Les mots se chargent ainsi de sens doubles au moins, permettant de communiquer des informations tout en n'éveillant pas de soupçons et tout en utilisant les moyens de communication de l’époque (poésie, inscriptions, chants, comptines…).
Le symbole

En jouant sur les lettres, les sons ou les sens, la langue des oiseaux a trait au symbole. Le symbole, du grec « seumbolon » (soulever le couvercle, découvrir), selon la tradition hermétique et gnostique ne peut être saisi que dans une image (analogie, parabole) ou une correspondance (métaphore). En effet, le discours herméneutique détruit la dimension symbolique, expliquant une réalité qui échappe à la raison. En soi, le jeu de mots est la meilleure façon d’approcher la dualité paradoxale du symbole.

La langue des oiseaux est donc intimement liée au « langage des symboles ». La différence des termes exploite en effet toute la nature de l’opération de transformation entre les deux plans : si la langue renvoie à un système codifié (phonétique, linguistique...), le langage lui est une faculté qui ne répond à aucun système.

Néanmoins les analogies, qu’exploite la langue des oiseaux, existent :

Comme les mots, les symboles ont un sens, voire plusieurs sens.
Comme les mots, les symboles ont un passé. L’étymologie du mot renvoie à sa valeur première ; le symbole également possède une lignée d’images.
Comme le mot, dont on connaît le caractère arbitraire depuis Ferdinand de Saussure (il ne représente pas la chose qu’il désigne), le symbole décrit, lui, une réalité émotionnelle avant tout ; de même que le mot, qui a une charge affective.

Finalement, les mots sont des symboles dans la langue des oiseaux, qui mènent vers des enseignements occultes. L’alchimie, qui est une mise en images et en textes du Grand Œuvre, utilise ainsi le symbolisme des mots pour tisser des correspondances entre les concepts. Tout comme le symbole (qui est un raccourci par l’image), ce langage des mots fait prendre des raccourcis de pensée. La langue des oiseaux fonctionne de la même manière que les signes en mathématiques ou en physique. Ce codage assure la pérennité des concepts et images, car seule l’initiation peut fournir la clé des rapports entre les mots.

Tout comme le symbole (qui est un raccourci par l’image), ce langage des mots fait prendre des raccourcis de pensée. La langue des oiseaux fonctionne de la même manière que les signes en mathématiques ou en physique, les équations par exemple. La formule E = mc2 est très significative : si tout le monde en voit la portée (la relativité générale, seuls les « initiés » (les physiciens) peuvent l’interpréter et, davantage même, la manipuler.
Dimension transculturelle de la langue des oiseaux

La langue des oiseaux n’est pas dépendante d’une langue précise ; en réalité chaque langue possède un système de codification analogue fondé sur : le lexique, la syntaxe, la phonétique et la sémantique.

Les koans japonais par exemple sont des jeux sur le double sens, à la limite de l’absurde. C’est bien ce que cherchent les auteurs de la langue des oiseaux : donner l’apparence de l’absurde afin de dissimuler le message. Aujourd'hui encore, le kōan est utilisé dans l'enseignement oral de la tradition Rinzai pour suggérer « ce qui ne peut être dit avec des mots ».

Par exemple : un disciple ayant demandé au maître Joshu : « Un chien a-t-il la nature de Bouddha ? », Maître Joshu répondit : « Mu ! » – Mu ! est le wato (expression désignant l’absence de sens d’une question) de ce kōan.

Néanmoins les jeux de mots d’une langue donnée ne peuvent être compris que par ceux la maîtrisant. Aucune catégorie linguistique ne peut pénétrer dans la symbolique verbale d’une autre ; la traduction est en effet inefficace à restituer le double codage. Nous ne donnerons donc dans cet article que des exemples tirés de la langue française.
Fondements historiques
La divination et les auspices
La divination au moyen des oiseaux.
la divination au moyen des oiseaux

Dans l'Antiquité latine, les oiseaux passaient pour messagers des dieux. L'auspicie, divination par le vol des oiseaux dans un carré magique projeté sur le sol (ou « templum ») permettait de comprendre les intentions divines. Les « auspices » (de aves spicere : « observer les oiseaux ») étaient une méthode avant tout visuelle qui prenait en compte également le cri des oiseaux observés. Depuis les temps immémoriaux, les cris des oiseaux sont une métaphore adéquate pour l'esprit humain, dans sa tentative de cerner les messages codés de la Nature. Sous l'influence chrétienne, la langue des oiseaux deviendra « langue des anges », gardant ainsi toute la dimension de communication entre le monde visible et invisible qu'elle avait à l'origine.

Dès lors, certains auteurs attestent, dès l'Antiquité, de l'existence d'une langue secrète réservée aux « divium » (« devins »), initiés au messages divins. Diodore de Sicile, dans sa Bibliothèque historique, (Livre V, 31) explique qu'il existe un langage des dieux :

« Ils disent, en effet, que … ces hommes [les druides] qui connaissent la nature divine et parlent, pour ainsi dire, la même langue que les dieux … »

Virgile dans l'Énéide (livre III, 360) nous apprend que le « langage des oiseaux » est une des compétences du devin :

« Fils de Troie, interprète des dieux, toi qui entends les volontés de Phébus, les trépieds, les lauriers de Claros, toi qui comprends les astres et le langage des oiseaux et les présages qu'annonce leur vol rapide, allons, parle »

Très tôt cette langue est attestée, comme à part des langues humaines :

« Ceux qui affirment que la philosophie a commencé chez les Barbares expliquent que celle-ci a pris chez chacun une forme particulière. Ainsi ils disent que les gymnosophistes et les druides philosophaient en énonçant des sentences énigmatiques (Diogène Laërce, Vies et doctrine des philosophes célèbres, Livre I, prologue, 6). »

Néanmoins, cette langue peut avoir une origine linguistique réelle. Iambule, écrivain grec (Ier siècle av. J.-C.) dans un ouvrage fantastique disparu, écrit que les habitants d'une île de l'Océan Indien ont une langue bifide (coupée en deux) permettant de tenir en même temps deux conversations, chaque lettre renvoie a un son (28 sons/lettres) de 7 caractères qui peut être formé de manières différentes. Diodore de Sicile, dans le livre II de sa Bibliotheca3, résume ses propos :

« Leur langue a aussi quelque chose de particulier qui leur vient en partie de la nature et en partie d'une opération qu'ils y font. Elle est fendue dans sa longueur et paraît double jusqu'à la racine. Cela leur donne la faculté, non seulement de prononcer et d'articuler tous les mots et toutes les syllabes qui peuvent être en usage dans toutes les langues du monde mais encore d'imiter le chant ou le cri de tous les oiseaux et de tous les animaux, en un mot tous les sons imaginables. Ce qu'il y a de plus merveilleux est que le même homme entretient deux personnes à la fois par le moyen de ses deux langues et leur répond en même temps sur des matières très différentes sans se confondre. »

Enfin, Platon dans le Cratyle évoque une langue du double sens et pense que le mot reflète la chose qu'il représente. Il explique alors qu'entre les mots et les choses existe une relation d’immédiateté.
Les troubadours et la poésie médiévale

Néanmoins, hormis l'existence des auspices, aucun texte antique n'établit un parallèle entre langue des dieux et langue des oiseaux ; ce n'est qu'au Moyen Âge qu'apparaît le premier jeu de mot :
bas relief représentant un chevalier tuant le dragon, ou un cabalier à la recherche du secret de la Pierre Philosophale

Fulcanelli, dans son ouvrage majeur Les Demeures Philosophales4 note : « Employée au Moyen Âge par les philosophes, les savants, les littérateurs, les diplomates. Chevaliers d’ordre et chevaliers errants, troubadours, trouvères et ménestrels […] discutaient entre eux dans la langue des dieux, dite encore gaye-science ou gay-scavoir, notre cabale hermétique. Elle porte, d’ailleurs, le nom et l’esprit de la Chevalerie, dont les ouvrages mystiques de Dante nous ont révélé le véritable caractère. […] C’était la langue secrète des cabaliers, cavaliers ou chevaliers. Initiés et intellectuels de l’antiquité en avaient tous la connaissance. ».

Fulcanelli pense que la langue des oiseaux doit son origine à une certaine confrérie chevaleresque passionnée d'occultisme, d'où leur nom de « cabaliers », paronyme du mot « cavalier » et homophone imparfait du mot « chevalier ». Néanmoins rien n'est dit sur sa nature, sinon cette correspondance phonétique entre « cabalier » et « chevalier ».

La langue des oiseaux apparaît surtout à travers le système médiéval de codage inventé par les trouvères et troubadours afin de faire passer des messages qui déjouaient la censure des autorités, notamment ecclésiastiques. De nos jours encore, les jeux de mots et surtout les calembours sont des résidus populaires de cette langue poétique. Par exemple le mot « maladie » pouvait contenir un sens codé : c’est le « Mal qui dit » et cela pouvait renvoyer à une institution ou une pratique visée. À l’inverse, la « Bénédiction », c’est « la Bonne Diction » qui renvoyait peut-être à l’art poétique. Autre exemple : les expressions de « Bonne Heure » (= Bonheur) et de « Mauvaise Heure » (= Malheur).
Le soufisme et la langue siryanîte

La poésie mystique des soufis emploie également souvent la langue des oiseaux, de la même manière qu’en Occident. Le poète soufi Farîd al-Dîn Attâr - persan (aujourd'hui l'Iran) a vécu de 1119 à 1190 ; il appartient à la tradition spirituelle Soufi de l’École d’al-Hallâd- dans son ouvrage La Conférence des oiseaux raconte une épopée mystique ou 30 000 oiseaux sont à la recherche de leur Roi. Le récit commence par un discours de bienvenue qui constitue une fonction rituelle et magique de la « Huppe », un oiseau assimilé à la fonction initiatique. Ces oiseaux représentent l’humanité des fidèles cherchant un sens au monde. La huppe, figure du maître soufi, appelle les oiseaux à partir pour un voyage difficile qui les conduira à la cour de leur Roi où ils rencontreront un oiseau fabuleux, le Simurgh. Certains suivent la huppe, d’autres refusent, se contentant de leurs sorts terrestres. Attâr fait ici une parabole de la quête initiatique soufie où certains sont initiés car ils accèdent au sens profond des mots, d’autres s’y refusent et restent dans un langage commun.

La thèse d'Attâr est que les hommes comme les oiseaux ont des langues différentes : aucun oiseau n’a le même chant que l’autre. Or, les initiés partagent le même langage : le langage du bons sens et de la mystique.
pages du Coran

Ahmed Moubarek, dit 'Abd al-'Aziz al-Dabbagh, grand soufi illettré qui vécut à Fès à la fin du XVIe et au début du XVIIe, dans le Kitab-Al-Ibriz (traduction : le livre d'or pur), qui contient l’enseignement de son maître cheikh Dabbagh, évoque l'existence d'une langue originelle, employée par les anges et nommée langue siryanîte. Selon le poète soufi marocain, elle existe dans chaque langue et consiste en un autre sens que celui communiqué, le sens réel étant donné dans sa prononciation et non dans son écriture. C’est également la langue des grands saints. D'après une légende islamique, il y a des inscriptions en siryanî sur le tronc du ‘Arsh et sur la porte du Paradis, qui ont également le pouvoir de parler aux défunts dans la langue divine. Pour Ahmed Moubarek, le siryanî se trouve également dans les « lettres isolées » qui ouvrent les sourates du Coran et dont aucun théologien musulman n'a donné d'explication à ce jour, par exemple « Alif - Lâm - Mîm » qui ouvrent la sourate 2 « la Vache » (Al Baquara).

Les exégèses ont été nombreuses ; pour Ar-Rabî‘ ibn Anas : « Ces lettres proviennent des 29 lettres autour desquelles tournent toutes les langues », et à chacune il y a une vocalisation. Pour Abdel ‘Azîz ad-Dabbâgh par ailleurs : « À chaque lettre des lettres siryânites, il y a un secret, et chaque secret se divise en sept autres secrets. Ils naissent des significations divines des mots, qui est l’origine du premier secret. À chaque lettre il y a sept autres secrets qui se rapportent à la parole arabe. En ce qui concerne les langues non-arabes, d'autres secrets s'y rapportent. ». La calligraphie arabe se veut en effet une mise en symbole de la Création divine5. Enfin, à la fin du XIVe, en Iran, Fazlullâh (fondateur de la religion des Hurufiyya (de « huruf »=lettres), après un rêve prophétique, entend et comprend le chant des oiseaux.
L'alchimie

La science occulte de l’alchimie, provenant d’Égypte a donné à la langue des oiseaux ses lettres de noblesse. L'existence d'une langue secrète, dite « langue alchimique », est avérée, notamment par les alchimistes :
allégorie de l'alchimie

Artéphius qui sous-entend que cette langue codée est avant tout fondées sur des métaphores :

« Ne sait-on pas que notre art est un art cabalistique ? Je veux dire, qui ne se révèle que de bouche, et qui est rempli de mystères ; Et toi, pauvre sot que tu es, serais-tu assez simple pour croire que nous enseignons ouvertement et clairement le plus grand et le plus important de tous les secrets, et pour prendre nos paroles à la lettres ? »

Synésios (au IVe siècle) complète la révélation d'Artéphius en évoquant un code méthodique :

« Ils [les alchimistes] s'expriment seulement par symboles, métaphores et images, afin de n'être compris que par des saints, des sages, et des âmes douées d'intelligence. Ils ont, pour cette raison, observé dans leurs œuvres une certaine méthode et une certaine règle, de sorte que l'homme sensé pût comprendre et, peut-être après quelques tâtonnements, parvenir à tout ce qui est secrètement décrit. »

Nicolas Flamel, célèbre alchimiste, évoque un type de traités curieux dans son Livre des figures hiéroglyphiques en 1612 :

« Il n'était point de papier ou de parchemin, comme sont les autres, mais il était fait de déliées écorces de tendres Arbrisseaux. Sa couverture était de cuivre bien délié, toute gravée de lettres ou figures étranges ; et quant à moi je crois qu'elles pouvoient bien être des caractères Grecs ou d'autre semblable Langue ancienne. Tant y a que je ne les sçavois pas lire, et que je sçai bien qu'elles n'étaient point notes ni lettres latines ou gauloises ; car j'y entends un peu »

Cette langue secrète -synonyme de « cabale » (avec un c pour la différencier de la Kabbale judaïque) consiste le plus souvent dans l’utilisation de rébus ou de jeux de mots, dans l’objectif de coder des œuvres interdites, via un code cryptographique fondé sur les sons, afin d’en faire passer le contenu, soit comme incompréhensible, soit comme d’un tout autre contenu. L’œuvre codée apparaît soit absurde, soit hors sujet.

Ainsi on a pu voir dans la phrase de Synésios une phrase parallèle recelant quelques clés de cette langue : le passage « n'être compris que par des saints » peut s'entendre : « n'être compris que par dessins ou par desseins » par homonymie du mot « saint » ; de même le passage : « secrètement décrit » comme « secret te ment d'écrit », allusion au mensonge de la phrase prise au pied de la lettre. L’expression apparaît comme une métaphore d’une certaine manière de porter son regard sur les choses et événements qui appelle à faire fi de la logique de raisonnement dans le sens des phrases.certains auteurs occultes du Grand Œuvre parlent également de la « cabale phonétique », méthode identique jouant sur les correspondances phonétiques et sémantiques.

Les sons en effet jouent un rôle prépondérant en alchimie. D’une part cette science, à ses débuts, se faisait appeler « art de musique ». Michel Maïer, auteur de Atalante Fugens, traité alchimique de première ampleur, joint à ses textes des fugues accompagnant les métamorphoses de l’Œuvre.

Cette analogie est à mettre en parallèle avec la parole de Saint Paul dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens : « Quand je parlerai les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. ». Il y a donc une constante analogie, dans chaque allusion à la langue secrète, à la musique.

La « langue de l'extase », souvent employée de manière synonyme à celle de langue des oiseaux est prétendue se manifester pendant la sortie de l'âme, lors d'un contact temporaire avec le divin. Thomas de Celano pense que le saint, pendant l'extase, croit entendre une musique très douce, d'une sonorité semblable au français.

L'iconographie alchimique, quand elle représente le laboratoire de l'alchimiste, montre souvent des instruments de musique exprimant l'harmonie et la musique céleste (venant de Platon : la « musique des sphères ») accompagnant l'aboutissement du Grand Œuvre.
XIXe et XXe siècle
Grasset d'Orcet

Grasset d'Orcet (1828-1900) étudie les traces des systèmes cryptographiques de la Grèce archaïque. Fort de cette expérience il publie des articles sur la Langue des Oiseaux parus dans la Revue Britannique. Ami de Fulcanelli, ayant eu une puissante influence sur l'abbé Henri Boudet (voir ci-après), Grasset d'Orcet va se consacrer à l’étude des « Matériaux Cryptographiques » c’est-à-dire aux règles de décodage des textes en langue des oiseaux. Il se focalise surtout sur l’héraldique, autre science aux origines occultes usant du double langage. Les devises hiéroglyphiques du blason obéissent en effet à des règles permettant leur « lecture » (autre qu’iconique) :

1) la devise se compose de vers de six à huit syllabes, terminées par une syllabe où entre la lettre L,
2) Tout dessin blasonné doit se déchiffrer en commençant par les pieds (de bas en haut).

Fulcanelli

Fulcanelli, dont la véritable identité demeure inconnue6, dans Les Demeures Philosophales, ouvrage d’alchimie moderne où il montre que les maîtres spagyriques ont fixé dans la pierre des cathédrales leur savoir ancestral, fut l'un des premiers à révéler clairement le sens de la langue des oiseaux :

« Les vieux maîtres, dans la rédaction de leurs traités, utilisèrent surtout la cabale hermétique, qu’ils appelaient encore langue des oiseaux, des dieux, gaye science ou gay savoir. De cette manière, ils purent dérober au vulgaire les principes de leur science, en les enveloppant d’une couverture cabalistique. […] Mais ce qui est généralement ignoré, c’est que l’idiome auquel les auteurs empruntèrent leurs termes est le grec archaïque, langue mère d’après la pluralité des disciples d’Hermès. La raison pour laquelle on ne s’aperçoit pas de l’intervention cabalistique tient précisément dans ce fait que le français provient directement du grec7. »

La dimension cryptographique de cette langue est donc avérée selon lui ; néanmoins, elle reposerait sur le grec ancien. Puis Fulcanelli va définir la méthode fondant la langue des oiseaux comme étant phonétique :

« La langue des oiseaux est un idiome phonétique basé uniquement sur l’assonance. On n’y tient donc aucun compte de l’orthographe, dont la rigueur même sert de frein aux esprits curieux […]8. »

Il continue, insistant sur le double sens de cette langue :

« les anciens écrivains l’appelaient langua general (« langue universelle »), et lengua cortesana (« langue de cour »), c’est-à-dire langue diplomatique, parce qu’elle recèle une double signification correspondant à une double science, l’une apparente, l’autre profonde9. »

Puis il en fait la langue originelle de l’humanité, celle d’avant Babel (voir chapitre « origine ») :

« Les rares auteurs qui ont parlé de la langue des oiseaux lui attribuent la première place à l’origine des langues. Son antiquité remonterait à Adam, qui l’aurait utilisée pour imposer, selon l’ordre de Dieu, les noms convenables, propres à définir les caractéristiques des êtres et des choses créées. »

Les symboles des cathédrales, témoignages de l’iconographie alchimique et occultiste, sont souvent compréhensibles par le recours au rébus ou par la lecture à haute voix. L’exemple que prend Fulcanelli à propos du cheval ornant le mur sud de l’église de Saint-Grégoire-du-Vièvre, « et dont le message se lit d’abord en rébus ou langue des chevaliers pour se terminer en symboles, beaucoup moins évidents à comprendre10. »
le code secret des Templiers

Pour Fulcanelli, chaque nom alchimique contient, dans la langue des oiseaux, une correspondance symbolique que la phonétique exprime : l’antimoine par exemple fait référence à l’âne initiatique.

« Sachez donc, frères, afin de ne plus errer, que notre terme d'antimoine... désigne, par un jeu de mots familier aux philosophes, l'âne-timon, le guide qui conduit11... » Dans Le Mystère des cathédrales, l’art gothique est un langage lui-même interprétable par la langue des oiseaux. Cette hypothèse, propre à Fulcanelli, jamais évoquée au Moyen Âge nous permet d’étudier le fonctionnement symbolique à l’œuvre dans la langue des oiseaux. Tout d’abord, phonétiquement l’expression « art gothique », par raccourci : « art goth » (prononcez [go]) est proche de celle d’ « argotique » ; il y a homophonie parfaite :

« Pour nous, art gothique n’est qu’une déformation orthographique du mot argotique, dont l’homophonie parfaite, conformément à la loi phonétique qui régit, dans toutes les langues et sans tenir aucun compte de l’orthographe, la cabale traditionnelle. La cathédrale est une œuvre d’art goth ou d’argot. Or, les dictionnaires définissent l’argot comme étant un « langage particulier à tous les individus qui ont intérêt à communiquer leurs pensées sans être compris de ceux qui les entourent ». C’est donc bien une cabale parlée12. »

L’art gothique renvoie à un langage codé donc. L’amplification symbolique peut ensuite être proposée au moyen d’une seconde mise en correspondance phonétique : « Les argotiers, ceux qui utilisent ce langage, sont descendants hermétiques des argo-nautes, lesquels montaient le navire Argo [...] pour conquérir la fameuse Toison d’Or. [...] Tous les Initiés s’exprimaient en argot, aussi bien les truands de la Cour des Miracles, - le poète Villon à leur tête,- que les Frimasons, ou francs-maçons du Moyen Âge, « logeurs du bon Dieu », qui édifièrent les chefs-d'œuvre argotiques que nous admirons aujourd’hui. »

Il existerait donc une correspondance entre l’art gothique, le langage codé dit argotique et le mythe des Argonautes, largement évoqué par les auteurs alchimistes. Cette relation pourrait être synthétisée en une phrase reprenant tous les termes : l’art gothique est un langage codé utilisé par un groupe d’initiés à cette langue et recherchant la Toison d'or (sous-entendu, par métaphore : la pierre philosophale). La destination spirituelle de cet art est renforcée par la racine grecque de l’adjectif « gothique » :

« L’art gothique est, en effet, l’art got ou cot (Co en grec), l’art de la Lumière ou de l’Esprit13. »

Par ailleurs, les lettres elles-mêmes renverraient à un sens caché ; un auteur alchimique inconnu, Cyliani, signe son traité Hermès dévoilé : Ci, ce qui indique la conjonction du principe féminin figuré par le croissant du C avec l' i rouge, mâle, la plus petite des lettres et la plus proche du point central et créateur. Le nom de Cyliani, nom d'emprunt, renferme une correspondance avec le nom de Cyllène, montagne natale d'Hermès ; ani enfin est le « je » hébreu. « Cyliani » signifierait donc « Moi, la montagne d'Hermès ».

La langue des oiseaux peut se décliner enfin jusqu’à l’étude de la lettre et de sa forme, le O symbolisant la totalité universelle, la perfection (le cercle), et le C l’éclair de lumière enflammant le cosmos.
Le père Boudet

Le père Boudet, curé de Rennes-les-Bains, écrit en 1886 La Vraie Langue celtique, ouvrage fondé sur les jeux de mots anglais (« pun » en anglais) ; il y tente de dévoiler la dimension internationale et sociale de la langue des oiseaux. Il s’intéresse surtout aux langues puniques (africaines), demeurées les plus primitives pour lui. Il en fait ainsi remonter l’usage d’avant Babel (comme Fulcanelli dont il est influencé)14

« Les exemples cités sont assez nombreux pour montrer dans la langue punique une dérivation parfaite du langage qui a précédé Babel. »

15

Boudet rapproche (toujours dans une démarche d’amplification phonético-symbolique) le nom Babel de l’anglais « Babble » qui signifie « babiller » (parler comme un enfant) ; par extension, il envisage que cette proximité signifie que la langue des oiseaux est à l’image du babillage : un langage paradoxal que l’on entend mais ne comprend pas, sauf les initiés.

Par ailleurs, le mot, pour Boudet, recèle tout le savoir ancestral d’un phénomène, comme une condensation d’expériences :

« les mots nouveaux n’ont plus la même simplicité ; ils expriment par l’association des termes primitifs, des propositions tantôt figurées, tantôt relatant un fait historique et réel16. »

La langue kabyle, parmi celles puniques, est celle la plus révélatrice de la coexistence actuelle de la langue des oiseaux ; par ailleurs, la dénomination de « punique » elle-même identifie la nature de ces langues qui détiennent encore le code symbolique :

« En examinant de près le langage actuel des Kabyles, on s’assurera qu’il est fait de jeux de mots et par conséquent le seul punique – to pun (peun) faire des jeux de mots17. »

Il existe en effet dans cette langue, gardée intacte, une architecture de renvois et de correspondances : « Ces combinaisons nouvelles sont aussi faciles à observer dans la langue Kabyle [...], celle-ci les reproduit dans une plus grande pureté et permet de saisir, pour ainsi dire au passage, des pensées de grande pureté, des pensées philosophiques surprenantes, des peintures de mœurs qui ne laissent rien à désirer16. »

Boudet aime même à croire que le rapprochement phonétique Kabyle / Cabale (autre nom de l'art des alchimistes, à distinguer de l’homonyme Kabbale, qui est l’exégèse judaïque) est significatif. Rappelons que l’on nomme également la langue des oiseaux : « Cabale des philosophes » (des alchimistes, synonyme de philosophe au Moyen Âge)
René Guénon

Métaphysicien majeur de la première moitié du XXe siècle René Guénon, dans Symboles de la Science sacrée pense que la langue des oiseaux regroupe les formules et incantations ésotériques fondamentales. Il considère qu’elle est la métaphore de la communication de l’humain avec les « êtres supérieurs » que sont les anges : « les oiseaux sont pris fréquemment comme symbole des anges, c’est-à-dire précisément des états supérieurs ». Il montre que c’est dans la tradition islamique qu’apparaît la langue des oiseaux, avec la figure de Salomon :

« Et Salomon fut l’héritier de David ; et il dit : O hommes ! nous avons été instruits du langage des oiseaux [‘ullimna mantiqat-tayri] et comblés de toutes choses »

18
Les anges sont souvent représentés comme des oiseaux.

Le terme aç-çāffāt est considéré comme désignant littéralement les oiseaux, mais comme s’appliquant symboliquement aux anges (al-malā’ikah) par proximité phonétique. La langue des oiseaux serait donc une expression pour désigner la langue des anges. (Guénon cite notamment l’étude sur le symbolisme de l’« oiseau de paradis » de M. L. Charbonneau-Lassay fondée sur une sculpture où cet oiseau est figuré avec seulement une tête et des ailes, forme sous laquelle sont souvent représentés les anges).

Pour Guénon, cette langue est avant tout fondée sur le rythme universel, sur le vers et la poésie. La tradition islamique considère d’ailleurs » qu’Adam, dans le Paradis terrestre, parlait en vers, c’est-à-dire en langage rythmé ; il s’agit ici de cette langue syriaque ».

La poésie, même moderne aurait ainsi gardé cette part mystique, primordiale, ce qui explique que tous les textes sacrés soient écrits en vers.
Un système de codage occulte

Depuis le 13 octobre 1307 et l’arrestation des templiers sur ordre du roi de France Philippe le Bel, la langue des constructeurs de cathédrales devient interdite car suspecte et entre donc dans la clandestinité. Elle devient un système de cryptage plus ou moins intuitif car basé sur la phonétique et la proximité de sens des mots ; à l’inverse des autres systèmes, davantage mathématiques, mettant en œuvre des clés et des tables de correspondances, comme le célèbre code Enigma de la Seconde Guerre mondiale par exemple. La langue des oiseaux demeure un système de codage dans lequel ne préexiste pas, à proprement parler de méthode écrite, de clé de décryptage en somme.

Il faut ici la distinguer des autres langues secrètes, tribales et ethniques notamment (du domaine de l'ethnologie, comme la langue des Dogons, étudiée par Michel Leiris ou comme le « machaj juyai » qui est encore parlé par quelques familles de médecins herboristes traditionnels, les Kallawaya, qui vivent dans les Andes boliviennes) et des jargons et argots régionaux ou sectoriels (de métiers) comme l'Argot des nomades en Basse-Bretagne ( la langue secrète des couvreurs, chiffonniers et mendiants) ou des langages créés ad hoc, comme le Polari, langue des homosexuels.

La langue des oiseaux demeure un système de codage dans lequel ne préexiste pas, à proprement parler de méthode écrite, de clé de décryptage en somme.

Ce système se forme en définitive sur quelques principes simples, qui peuvent constituer les clés, même si elles ne sont jamais fixées par écrit, ce qui en fait une cryptographie :

les mots et les phrases homonymes. Quand on utilise la langue des oiseaux, on peut découvrir dans certaines expressions anciennes d'autres expressions tout à fait différentes, aux sens différents :

Par exemple les mots : « silence » (= « si lance »), « larme » (= « l'arme »), « mots » (= « maux »), « François » (= « franc avec soi »), « mer » (= « mère »), « métamorphose » (= « mets ta mort et ose »), etc.

Il s’agit là d’un système assez rudimentaire pour faire passer des informations via des textes : poèmes, traités alchimiques etc., de la même façon que, pendant la Résistance française, les hommes « de l’armée des ombres » ont communiqué les plans de sabotage de l’armée allemande via des poèmes de la littérature française, poèmes codés.

Les images et analogies : certains sens codés ne sont compréhensibles qu'en usant de métaphores et analogies, sans quoi le terme figuré ne peut permettre d'interpréter le message.
La langue des oiseaux fonctionne sur le registre de la spontanéité et de la compréhension.

La cryptographie, ou « écriture chiffrée », est de trois types (d'après l'entrée « cryptographie » du Dictionnaire des langues imaginaires) : 1) substitution de chaque lettre, syllabe mot ou phrase par des lettres, chiffres ou mots différents selon un code 2) transposition : les lettres du texte, en clair, sont déplacées selon une clé 3) mixte. Des auteurs ont su employer des codes cryptographiques tels Goethe, Pouchkine, John Wallis, Francis Bacon.

Pour certains auteurs, la langue des oiseaux tiendrait davantage à la glossolalie ou langue des prophètes : CG Jung pense qu'« il est possible que l'étrangeté et l'extériorité des contenus inconscients qui n'ont pas encore été intégrés dans la conscience exigent un langage qui soit, lui aussi étranger ». Néanmoins cet état de fait n'enlève rien à l'originalité de la langue des oiseaux, qui, bien qu'inconscient dans son aspect glossolalique, n'en demeure pas moins « motivée ». L'entrée langue glossolalique du Dictionnaire des langues imaginaires pose que la glossolalie emploie trois mécanismes linguistiques qui en font un langage sensé : la répétition, la réduplication et le balbutiement.
Le tarot de Marseille et la langue des oiseaux
lame du pendu, tarot de Marseille

Le tarot de Marseille, méthode de divination médiévale obéissant à la transmission orale (on ne l’apprend que par initiation), semble fonctionner sur les possibilités de la langue des oiseaux, que ce soit par les anagrammes, les rébus ou l’homonymie. Les initiés du tarot ont l’habitude de résumer son but par l’expression : « le tarot contient de 22 lames ses leçons ». Si on y applique le principe de la langue des oiseaux, on peut entendre (et non plus lire) : « le tarot qu'on tient, devin de l'âme, c'est le son », sorte de maxime élucidant la méthode à l’œuvre dans cette méthode de divination.

Néanmoins, ce sont les images qui sont surtout à décrypter dans le tarot de Marseille2.

Ces Arcanes semblent tous contenir, par l’image ou le texte, un sens double, caché. La « lame » intitulée Tempérance renvoie en effet à l’expression développée : « Temps errance », qui correspond dans l’astrologie aux sources du tarot à l’ère du Verseau, figure qui apparaît sur la même Arcane.

Par ailleurs, les oiseaux ne sont pas absents des dessins du tarot. En effet, quatre « lames » mettent en scène les volatiles. Ces apparitions sont pour certains un code en soi permettant l’utilisation de la langue des oiseaux, nécessaire à la pleine compréhension des arcanes.

La lame dite de la Papesse (2e arcane), paraphrasée en « lame air du Tarot » semble contenir l’idée même de la langue des oiseaux comme seule clé de compréhension du tarot ; on peut en effet la faire correspondre à l’expression homophonique : « la mère du tarot ». Le symbole de l’air (domaine des oiseaux) comme source d'inspiration serait un signe conseillant de lire le tarot de Marseille avec le son. Cette correspondance fait écho à la symbolique alchimique de l’air comme univers du « volatile » (par opposition au « fixe »), du secret dissimulé qu’il faut rendre visible (terrestre) par l’Œuvre.

On peut également voir dans le nom de « tarot » une correspondance avec la forme phonétique « taraud » renvoyant au verbe « tarauder », qui signifie creuser, percer une matière dure, et qui s’emploie aussi dans une acception figurée (cette question me taraude par exemple). Le tarot serait en somme un art du « creusement du sens ». De même, chaque arcane peut également correspondre phonétiquement à un autre sens que son nom inscrit sur la carte, désignant finalement des étapes dans l’initiation : « le Bas te leurre » (Bateleur), « l'air mythe » (Ermite), « Temps errance » (Tempérance), « L'âme est son Dieu » (La Maison-Dieu). Néanmoins, les significations appartenant à ceux ayant créé ce code, la langue des oiseaux nous permet de dresser des correspondances de sons, mais elle ne nous permet pas d’accéder au sens premier, sinon par analogie.

À noter que beaucoup de séminaires et de « coaching » interviennent sur le tarot et ses correspondances en langue des oiseaux19.
Langue des oiseaux et psychologie
Les jeux de mots : fenêtre sur l’inconscient

Pour la psychanalyse, l’inconscient utilise un langage codé permettant d’exprimer un sens dit « latent ». Jacques Lacan20, notamment, a démontré que sous les jeux de mots s'exprime l'inconscient qui choisit de passer des messages, suivant son expression selon laquelle « l’inconscient est structuré comme un langage ». Néanmoins, le complexe psychique va faire correspondre des états, symbolisés par des mots, agglomérés par leur proximité phonétique.

L’analyse doit pour Lacan se fonder sur la détermination de ces correspondances phonétiques et symboliques afin de « dénouer effectivement ce en quoi le symptôme consiste, à savoir un nœud de signifiants ».

Sigmund Freud déjà affirmait que « c’est par la langue que l’essentiel se révèle » (il emploie le mot allemand de « zurückführen », littéralement « conduire en arrière », soit ramener la langue vers son fondement). Dans La Science des rêves, Freud parle du rêve comme d'un rébus qui s'entend au pied de la lettre ; un rébus formé des lettres comme signifiant graphiques et des sons comme signifiants phoniques ajoute Lacan.

Pour Lacan, en effet, le signifiant prime sur le signifié, via un jeu constant entre ces deux réalités, au moyen des « lois du langage de l'inconscient » : la métonymie et la métaphore. La première « rend compte du déplacement dans l’inconscient » alors que la seconde « rend compte de la condensation dans l’inconscient ».

Néanmoins, Jacques Lacan, s'il pose l'hypothèse de l'inconscient comme un langage, ne repère pas la dimension phonique de celui-ci. Expliquant que « l’inconscient ne connaît que les éléments du signifiant (...) [étant] une chaîne de signifiants qui se répète et insiste », il précise qu'il opère cependant « sans tenir compte du signifié ou des limites acoustiques des syllabes ».

Finalement, Lacan a su montrer que psychiquement « Le mot n’est pas signe mais nœud de signification », que l'analyse doit dénouer. Il refuse par ailleurs qu'il puisse exister dans l'inconscient, dans le domaine du prélangage, une signification de la lettre en elle-même, ce qui forme le fondement de la langue des oiseaux : « Si toute séquence signifiante est une séquence de lettres, en revanche, toute séquence de lettres n'est pas une séquence signifiante ». Avec Lacan, la psychanalyse se refuse à explorer les jeux de mots et les phénomènes des champs sémantiques et phonétiques.
Le rêve « parle » la langue des oiseaux

Le sens des mots dans les rêves est exploré la première fois par le psychiatre Carl Gustav Jung qui, en fondant la mythanalyse, pose que « Si abstrait qu’il soit, un système philosophique ne représente donc, dans ses moyens et ses fins, qu’une combinaison ingénieuse de sons primitifs ». Le mot, en plus d'avoir un sens abstrait est chargé émotionnellement.
le rêve selon Goya

Étienne Perrot, continuateur de Jung, fait de la langue des oiseaux et des jeux de sonorités une capacité du rêve d'exprimer de manière parallèle une réalité psychique21 :

« Cette synchronicité, ces écoutes extérieures et intérieures, ces doubles lectures, nous les apprenons donc d'abord dans les rêves. Les rêves nous apprennent à décrypter la réalité. Les rêves, c'est bien connu, prennent très souvent des matériaux de la vie diurne, mais c'est pour nous apprendre à les lire autrement_ Cette lecture renferme un élément très important, qui est le décryptage des mots suivant des lois qui ne sont pas des lois causales, mais des lois phonétiques, suivant le mode de formation des calembours. C'est ce qu'on appelle « la langue des oiseaux », et c'est cela, d'une façon précise, ce que les alchimistes appelaient « la gaie science »22. »

Il justifie le double sens phonétique des textes alchimiques par cette citation de l'auteur ésotérique Michel Maïer qui explique :

« À propos de tout ce que tu entends, raisonne pour savoir s'il peut en être ainsi ou non. Nul en effet n'est incité à croire ou à accomplir des choses impossibles, car les mots (des livres hermétiques) existent à cause des choses et non les choses à cause des mots23. »

Perrot reconnaît au rêve une certaine motivation, indépendante de la conscience, un certain humour qui transparaît par la langue des oiseaux. En déstructurant le mot, par les sonorités qu'il contient, le rêve (l'inconscient en somme) donne à entendre un autre sens. Perrot voit dans le mot onirique une capacité à se « dilater » par une mise en correspondance de symboles. Il y voit également une correspondance constante avec la musique de l'alchimie dans laquelle « toute cuisson s'accompagne d'une musique : un four gronde, un feu crépite, l'eau sur le feu chante et, si l'on y plonge un métal porté au rouge, il siffle24. »

Cette capacité du rêve à générer des sens à plusieurs niveaux correspond à la règle d'interprétation alchimique obscurum per obscurius qui prône l'explication, paradoxale, de ce qui est obscur par ce qui est plus obscur encore. Il s'agit bien du contenu latent du rêve, qui tend à se symboliser par la condensation, proche des koans et des haï kaï zens.

Par exemple, un rêve évoquant un « parchemin », contre toute logique, pourrait s'interpréter par l'expression « par le chemin » suivant la langue des oiseaux, expression qui renvoie aux symboles de liberté, d'ouverture d'esprit, de développement personnel. En latin, un romain rêvant d'un livre (« liber ») aboutirait à la même conclusion : « liber » renvoie également à liberté ; et cette racine a été conservée en français.

Des personnages, par leurs patronymes, peuvent ainsi correspondre à des symboles. Le nom de Pierre par exemple, dans un rêve, renvoie non à une personne réelle ou historique (l'apôtre) mais à la pierre au sens d'autel ou de pierre philosophale. Pour Jung, l'existence de ce double langage prouve la continuité des symboles alchimiques dans le psychisme contemporain. Rêver d'un « sceau » au sens de clé renverrait ainsi au « scel », mot d'ancien français désignant le « sel », composé alchimique, et fonction psychique régulatrice.

Par ailleurs, l'étymologie demeure dans le rêve, en dépit de la culture du rêveur. Elle semble encore signifiante, comme si elle stratifiait dans l'inconscient tous les sens d'un mot, et toute son évolution linguistique. Le mot « laboratoire » par exemple, en rêve, continue à contenir les deux sens de « laborare » (travailler) lui-même provenant du verbe latin « orare » (oraison, prier). En somme, le rêveur pourrait être appelé à « travailler sur sa conscience spirituelle » en voyant lors d'un songe un laboratoire. Pour Perrot et les psychologues analytiques, en effet, l'inconscient « connaît » l'étymologie et joue avec. Par exemple, rêver de « graisse » renvoie à sa racine latine : adeps qui évoque le substantif « adepte », celui entré en possession de la pierre philosophale. De même, « Luxembourg » renvoie à la « ville de lumière » (lux en latin), la forteresse du Soi.

Les jeux de mots sont également à la source d'interprétation des rêves, et en premier lieu les anagrammes et calembours, combinés au savoir inconscient de l'étymologie. Rêver d'un « gnome » par exemple pointerait vers la racine grecque « gnomon » qui désigne l'être surnaturel synonyme de nain et qui est l'anagramme de « mon gon ». L'expression de « mon gond » (rendue intelligible, décodée, en graphie conventionnelle) pourrait alors mettre en lumière le côté fermé, clos, du rêveur face à un problème, et la nécessité pour lui de s'ouvrir au monde. Les phases de la transformation spirituelle intérieure sont en effet, dans toutes les cultures, symbolisées par des seuils de porte ou des dispositifs d'ouverture (les rêves de maisons sont significatifs : de là, rêver de « restaurant » peut inclure le sens de « restauration » psychique, de reconstruction personnelle). Les jeux de mots sonores sont souvent très évidents : rêver de « corbeau » peut évoquer le « corps beau », c'est-à-dire le corps qu'une personne complexée doit apprendre à respecter notamment.
symbolique de la lettre M

Assez proche de la numérologie, l'interprétation de lettres entendues ou vues dans un rêve peut recevoir un éclairage particulier grâce à la langue des oiseaux. Rêver de la lettre « M » pourrait signifier phonétiquement « aime » alors que, inversement rêver de la lettre « N » correspondrait au concept de « haine ». Plus symboliquement, les noms pourraient renfermer dans leur structure l'essence des choses qu'ils désignent. Perrot donne l'exemple du « merle » alchimique qui peut s'expliquer ainsi :

« le vase hermétique (athanor) est la mère de la Pierre. « Merle » est formé de « mère » où est venu se ficher en quelque sorte le l, verticale symbolisant la foudre divine, le feu du sacrifice qui pénètre la substance terrestre et la consacre à la divinité. Le merle est donc l'athanor allumé et sanctifié par le feu du ciel25. »

Étienne Perrot considère également que le double sens est appréhendable également par le recours à la kabbale qui utilise la permutation des lettres. Par exemple, la lettre aleph est l'Esprit.

Enfin, le double sens peut être levé facilement, par une lecture au premier degré : rêver de l'expression d' « antimoine », sans se référer au composé alchimique, devenu archaïque de nos jours, peut signifier simplement : « anti-moine » : se méfier des clercs, de la religion par exemple ; le prénom « Renée » signifie « re-naît ». Néanmoins, Jung comme Perrot, insistent sur la nécessité, pour interpréter efficacement ce double sens, de comprendre la situation du rêveur, ainsi que son langage personnel, sans quoi les interprétations ne seraient que fantaisistes ou trop analysées.

Cependant, Perrot ne cherche pas l'interprétation systématique : « le seul plan qui nous intéresse est celui des analogies signifiantes de la langue des oiseaux26. »
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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:06

Niveaux d'interprétation

« (..) la Langue des Oiseaux ne peut s’apprendre avec les Sens, la mémorisation. Elle ne se laisse pas dévoiler non plus avec la logique limitée du connu actuel. Le mot, la lettre, sont des « koans » déployant, et basés sur, une logique plus logique que la logique officielle ! » : Yves Monin dans son livre Hiéroglyphes Français et Langue des Oiseaux pointe là un autre niveau d'interprétation de la langue des oiseaux correspondant à la symbolique graphique et non plus phonétique. En somme la lettre, sa forme en elle-même et dans le mot, combinée avec le sens du mot, recevrait une signification souvent cosmogonique ou ésotérique.

Monin remarque à ce propos que le mot « O.I.s.E.A.U » a la particularité de faire appel à toutes les voyelles. Or, pour les kabalistes, les voyelles sont les lettres du fondement de la création (voir ci-après pour l'explication), comme si en soi il résumait l'essence du cosmos, de là une hypothèse de l'origine de l'expression « langue des oiseaux », non en référence aux volatiles mais au fait qu'elle prend part au plan gnostique.
Un jeu de lettres
Beham, (Hans) Sebald (1500-1550), Grammatica

La « langue des oiseaux » donne une signification particulière aux lettres ; elle s'apparente en cela à la Kabbale qui voit dans chaque lettre une représentation iconique et graphique d'un concept existentiel ou divin, de l'ordre du « cosmos » : le a est la loi, le e le monde. Dante Alighieri, dans son Enfer cite :

« Avant ma descente au deuil infernal / I s'appelait sur la terre le Bien (Suprême) »

Cette conception est à l'origine de certaine lecture occultiste de textes fondateurs comme l'œuvre de Rabelais Pantagruel, dite fondée sur la langue des oiseaux. Les personnages de Grand Gousier, Gargamel, Gargantuas, etc. tireraient leurs initiales de la lettre G représentant la recherche intérieure en langue des oiseaux. En effet, la lettre G est comme retournée sur elle-même. Le P de Pantagruel représenterait alors la quintessence, c'est-à-dire le cinquième élément, en plus des éléments terre eau feu et air, symbole alchimique de la Totalité.

Le S par exemple représente, lui, la recherche « dans tous les sens », sans axe (au contraire du P, qui possède un axe, symbole de l'axis mundi).

Le A symboliserait la création alors que le Z relie les plans céleste et terrestre.

Quant au V il représente une sorte d'entonnoir, la figure symbolique du verre, du vase (le Saint Graal est une des figures possibles) ou encore de l'athanor, ce contenant mystique des alchimistes. De là l'interprétation que les noms données aux eaux minérales commencent toutes par la lettre V telles : Vichy, Vittel, Volvic, Évian ; le dicton latin « In vino veritas » enfin renforce la symbolique comme le souligne Christian Dufour dans son livre Entendre les mots qui disent les maux (2001).

W. John Weilgart a repris cette symbolique des lettres dans la constitution de la langue AUI, langage crée pour communiquer avec les extra-terrestres.
Un jeu de mots

La langue des oiseaux fonctionne sur le registre de la spontanéité et de la compréhension directe.

Un exemple classique des jeux de mots permis par la langue des oiseaux est le nom des auberges : « au lion d'or », nom très fréquent dans le métier. Cette pratique tirerait son origine de l'analphabétisme des voyageurs de l'époque qui, afin de savoir où trouver l'auberge, se contentaient de lire phonétiquement l'enseigne (ce qui donne, si l'on décode les syllabes de façon plus lente : « au lit on dort »)

Luc Bige, dans son Petit dictionnaire en langue des oiseaux. Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres dresse une liste de ces expressions courantes tenant du double sens. Il montre également qu'à chaque mot les possibilités augmentent, et qu'à partir d'une phrase simple on peut, selon diverses méthodes (déconstruction des syllabes, homographes, homophonie, champs sémantiques...), obtenir à chaque fois des phrases d'autres sens. Il prend notamment l'exemple du syntagme simple : « Ma chandelle » qui peut donner :

ma chan d'elle > elle m'a chanté > mon chant qui vient d'elle >

mon chandail

ma champ d'elle > mon champ qui vient d'elle

mâ(che) champ d'elle > mâche (laboure, etc.) son champ

mâ(che) chant d'ailes > le chant de ceux qui ont des ailes

À chaque mot, les possibilités de sens sont innombrables, constat renforcé par la nature de la langue française.
Néologismes et fausses étymologies

La langue des oiseaux peut également se reposer sur des éléments latins et grecs, utilisés dans les néologismes scientifiques notamment (technique de la « composition », par opposition à l'étymologie naturelle). Le mot codé acquiert ainsi une interprétation davantage mystique et abstraite :

Par exemple, pour le mot « chandelle », on peut le décomposer en « chan-dele » renvoyant aux morphèmes :

« chan » connoté au substantif « chant »,
« dèle » du grec dêlos qui signifie « apparent ».

On obtient ainsi un sens créé de toutes pièces à la signification propre (« chant apparent »), partagée et réceptionnée que par ceux connaissant le procédé. Cette technique accroît encore le nombre de possibilités de la langue de voir du sens codé dans chaque mot. Elle est à rapprocher du phénomène populaire de la « fausse étymologie ».

Ce procédé est connu des alchimistes ; Paracelse notamment enrichit ses traités de nombre de concepts inventés sur des racines grecques et latines, renvoyant à des sonorités de la langue française, et donc à des mots aux sens précis, non référencés dans le lexique.
Anagrammes

La langue des oiseaux, en plus des possibilités phonétiques, de la forme des lettres et des racines des langues étrangères, use de la permutation des lettres du mot. Les anagrammes sont monnaie courante dans les textes codés. Le patronyme « Rachel » par exemple renvoie au nom de « Charles » dans le cas d'anagramme simple. Mais on peut aussi étendre l'extension du mot à un inventaire de lexiques proches, par la méthode anagrammique du scrabble : le mot « chandelle » renvoie alors à « chaldeen », « allèche », « chenal », « nacelle», etc.

Les permutations étant innombrables, le codage ne peut se faire sans une clé de cryptographie.
Thèmes de la langue des oiseaux
Noms de lieux

La ville de Lyon est au centre de la France, c'est par ses routes que nous (re)« lions » le pays.
Noms anatomiques ou médicaux

Nombreux dont les homonymes et faux-amis complémentaires. Par exemple « dent » (du latin dens) est l'outil qui rentre « dans » (du latin intus) la nourriture pour qu'elle soit digérée « dans » le corps. L'ouvrage de Michel Odoul regorge de ce genre d'analogies entre « mots » & « maux ». Par exemple, les problèmes de « genoux » seraient liés à la sociabilité, c'est-à-dire aux liens entre le « je » et le « nous »27.
Dans les comptines
Pierrot selon Watteau

Les comptines, comme les contes, ont une origine ésotérique certaine. À l'origine, ils ne s'adressaient pas aux enfants mais aux initiés ou aux apprentis. Nombre de références à l'alchimie sont codées au sein des comptines qui sont des mises en histoire dramatique des phases de la quête d'initiation. On peut ainsi voir la célèbre comptine « Au clair de la lune / Mon ami Pierrot » comme un texte codant un autre texte sous-jacent. Le texte originel est :

Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de Feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu

On peut voir alors un autre texte, lu selon la langue des oiseaux :

Au clerc de la lune
Mon ami pie héraut
Prête mots à ta plume.
Pour écrire un mot :
Mâche chant d'ailes, et mots heurte.
Jeu n'est plus de feu,
Ouvre mots à ta porte.
Pour l'âme, hourde d'yeux.

Ce texte contient un message codé et ésotérique qui peut se décomposer comme ci-après :

« Au clerc de la lune » fait référence au messager de l'ombre, le « clerc » étant habillé d'une soutane noire, proche de la nuit. Les versions très anciennes de cette chanson indiquent le mot « lume » et pas « lune », c'est-à-dire « lumière » en français moderne. Le « clerc de la lume » deviendrait alors « le gardien de la lumière », entendu comme « lumière intérieure ». « Mon ami pie héraut » : le clerc est le porteur du message qui est la « pie hérault » qui peut s'entendre comme la source d'inspiration : l'oiseau qui annonce une vérité. « Prête mots à ta plume » fait référence symboliquement aux mots comme des sens volatiles, à interpréter dans un sens figuré, aérien comme les oiseaux. « Mâche chant d'aile, et mots heurte» enjoint à briser la structure des mots pour en faire ressortir le sens phonétique, but de la langue des oiseaux. « Jeu n'est plus de feu » : il existe un sens caché dessous, une autre lumière, « defeü » signifiant en ancien français « misérable » (« je n'est plus misérable »). « Ouvre mots à ta porte » appelle à accepter les mots comme ils sont. Enfin, « Pour l'âme, hourde d'yeux » s'entend : si l'on veut connaître l'initiation, il faut ouvrir les yeux, savoir regarder, ce qui renvoie à la condition de spontanéité nécessaire au décodage de la langue des oiseaux.
Linguistique et langue des oiseaux

Les mécanismes linguistiques mis en œuvre dans la langue des oiseaux sont nombreux ; on peut citer :

La connotation et les champs sémantiques : le mot renvoie à tout un tissu de synonymes proches ou éloignés, ou, au-delà, vers des concepts ou mots par analogie proches.
La permutation des lettres : anagrammes, palindromes surtout, verlan également.

palindrome fondé sur le carré Sator

L'homophonie (le mot a le même son qu'un autre).
L’étymologie dans une certaine mesure, pour le cas des néologismes ou des mots à racines étrangères.
La correspondance, au niveau graphique : la lettre cherche à ressembler à la chose évoquée (dans « éclair » par exemple on peut voir le l comme l'éclair s'abattant).
L’harmonie imitative via le jeu des sonorités : par assonance et allitération le mot cherche à imiter le son réel (comme dans : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » avec le son /s/ évoquant le serpent, de Jean Racine, Andromaque,acte V, sc.5).
L'association d'idées et la synesthésie (association de sens perceptifs).

Ces différents critères en font un outil d'interprétation de sens, notamment employé en mythanalyse, dans la démarche dite d'amplification d'un texte.

L'ouvrage de Bige, Petit dictionnaire en langue des oiseaux. Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres dévoile les méthodes créatives pour constituer des jeux de mots symboliques, méthodes qui tiennent indéniablement de la grammaire et de la syntaxe combinatoires. Il propose d'abord de commencer par écrire le mot ou de constituer une périphrase, puis, syllabe par syllabe, d'écrire toutes les possibilités et « dans tous les sens » afin de dévoiler l'ensemble des connotations. Bige donne également comme possibilité d'utiliser le « verlan » (écrire les syllabes dans l'ordre inverse) ou le palindrome (lecture dans les deux sens du mot, avec deux significations différentes). La phase suivante est celle de la suggestion d'autres mots qui ressemblent, ou de les compléter au besoin et selon la symbolique que l'on souhaite suggérer. Enfin, la langue des oiseaux étant avant tout phonétique, Bige conseille de lire à voix haute les mots construits afin de favoriser les échos phoniques et les significations cachées.
En littérature
Jonathan Swift, maître des jeux de mots

Les recours de la littérature à la langue des oiseaux sont divers et variés. Pour Fulcanelli28 : « Les œuvres de François Rabelais et celles de Cyrano de Bergerac, le Don Quichotte de Miguel de Cervantes, les Voyages de Gulliver de Swift, le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, les Contes de ma mère l'Oye, de Charles Perrault » sont fondés sur les jeux de mots de cette langue secrète. Cyrano de Bergerac dans Les États et empires du soleil rencontre un oiseau merveilleux qui lui parle en chantant et qui cite certains poètes ayant réussi à parler la langue des oiseaux comme Apollonios de Tyane, Anaximandre ou encore Ésope.

Pour Richard Khaitzine, dans La langue des oiseaux, les poèmes d’amour courtois sont écrits en langue des oiseaux, qui est une langue avant tout positive, heureuse, « qui chante » le Gai Savoir.

Les contes philosophiques dissimulent également un double sens, par le jeu des sonorités et des patronymes, par les fausses étymologies aussi. Jonathan Swift, auteur des Voyages de Gulliver , a d’ailleurs publié un livre sur le « pun », ou art anglais de faire des jeux de mots, ce qui témoigne de sa connaissance de la langue des oiseaux, en 1719, intitulé l’ Ars punicat, the Art of punning or the Flower of languages in 79 rules (l'art punique art du calembour, ou la fleur des langues en 79 règles) , qui peut se traduire par « l’Art du Calembour ». Swift serait ainsi, pour Gérard de Sède, le créateur de la langue « punique » (de « pun » : calembour, non de « punique « ), langue qui « par ses jeux de mots, savait créer les noms propres d’hommes ». L'abbé Boudet s'en serait ainsi inspiré pour coder les noms de lieux mystérieux de son traité. À la suite de Swift, sur son modèle, le comte Joseph de Maistre code ses ouvrages et ses références toponymiques.

Les contes pour enfant ont également recours aux jeux de mots. Roald Dahl dans Le Bon Gros Géant lui fait ainsi dire : « savouricieux, exécrignobles, sanglier et singulier, autruche et Autriche, goût volatile », bon exemple de langue des oiseaux.
Pseudonymes
le Sator forme des anagrammes

De pratique courante en littérature, l'usage d'un pseudonyme permet de contourner la censure ou de protéger sa vie privée. Certains voient dans les pseudonymes des codes permettant d'en dire davantage sur la personnalité ou l'influence de l'auteur. Ainsi le pseudonyme de Jean-Marie Arouet dit « Voltaire » s'expliquerait soit par une anagramme phonétique d'Airvault, nom d'un bourg poitevin d'où est originaire sa famille, ou de « révolté » : révolté devient re-vol-tai, qui donne Voltaire, soit enfin en référence à la locution en ancien français signifiant « celui que l'on voulait-faire-taire » (vol-taire) à cause de sa pensée novatrice.

Le pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin « Molière » a donné lieu également à nombre d'hypothèses ésotériques. On peut y voir l'expression ironique « Mots lient air » renvoyant à la symbolique du tarot et au sens de la langue des oiseaux. Sa pièce Les Femmes savantes semble mettre en scène, en effet, des personnages dont le nom est directement inspiré par la langue des oiseaux : « Trissotin » peut signifier « trois fois sot comme l'abbé Cotin », l'abbé Cotin incarnant à l'époque la Préciosité. Autre exemple, le personnage de « Bélise » pourrait s'entendre comme « bêtise » en raison de sa naïveté et de sa sophistication de langage.

Ainsi, les pseudonymes sont souvent formés sur des anagrammes apportant un sens nouveau à la personnalité de l'auteur, qui ainsi se dissimule tout en révélant une face cachée.
Isotopies littéraires

On a souvent cherché les « clés » de certaines œuvres littéraires dont les personnages représentent des personnalités historiques, critiquées par l'auteur. C'est le cas des portraits de Jean de La Bruyère ou des personnages des romans fleuve de la Préciosité ou des Lumières. En plus de cela, des auteurs construisent le nom de leurs personnages au moyen d'un codage général témoignant de leurs visions du monde.

Ainsi a-t-on pu voir dans les personnages dont le nom se termine par le son /er/ en référence à l'élément « air » dans l'œuvre de Marcel Proust (Cambremer, Albert, Pierre, Robert, Gilberte, entre autres) une résurgence inconsciente de l'asthme de l'auteur. Une telle présence de lexiques se rapportant à un domaine ou à un champ sémantique se nomme, lorsqu'elle est structurée subtilement, isotopie. Elle peut être néanmoins perçue comme une faute de l'auteur ; Gérard de Nerval par exemple ne cesse de commettre la même erreur de graphie en dupliquant la lettre R29

Les surréalistes font également usage de cette possibilité de la langue des oiseaux : induire et suggérer inconsciemment (de manière subliminale) un sentiment ou une impression par l'emploi de sonorités ou de mots symboliques, codés au moyen d'un réseau de renvois et d'échos. L'utilisation en poésie des assonances et allitérations et d'autres figures de style permet des jeux de mots complexes. André Breton dans La clé des champs (1953) parle d'un langage des oiseaux, « idiome phonétique fondé uniquement sur l'assonance » utilisé dans la Kabbale. Nul doute que les surréalistes ont su réutiliser le « langage alchimique » du Moyen Âge : « le tout pour le Surréalisme a été de se convaincre qu'on avait mis la main sur la « matière première » (au sens alchimique) du langage30. »

C'est le cas d'écrivains comme Raymond Roussel, Alfred Jarry (avec son Ubu roi), Maurice Leblanc, le poète Pierre Albert-Birot et Gaston Leroux.

Bien au-delà de la simple isotopie, certains auteurs se plaisent à bâtir une langue propre à leur univers. 'Jennifer Hatte dans La langue secrète de Jean Cocteau. La mythologie personnelle du poète et l'histoire cachée des Enfants terribles, montre que le poète moderne a construit consciemment ou pas une langue secrète, faite d'images et d'échos phoniques qui n'est pas sans rappeler les poèmes codés de la Résistance française sous l'Occupation, dont le poème Les Yeux d'Elsa de Louis Aragon donne un bon exemple des possibilités interprétatives. Certains messages radiodiffusés à la BBC, la radio anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale, en dépit de l'existence a priori d'un code convenu entre les résistants français et le commandement, usent de la langue des oiseaux ; par exemple la phrase « Les noix sont sèches » fait référence au Bombardement de la gare de triage de Noisy-le-sec31.

Signalons la conversation avec des oiseaux qui a lieu dans le film de Pier Paolo Pasolini Uccellacci e Uccellini (des oiseaux petits et grands) de 1966 et enfin le travail sur le langage du plasticien Jean Daviot qui enregistre l'envers de l'envers de la voix et dont l'une de ses vidéos « Les cris de mésanges » parle de la langue des oiseaux.
Notes et références

↑ « Langue des corbeaux » in Dictionnaire des langues imaginaires.
↑ a et b « La Langue des oiseaux » [archive], Cript Kabbale (consulté le 29 décembre 2010), p. 1.
↑ Siculus Diodorus, Histoire universelle de Diodore de Sicile (MDCCXXXVII-MDCCXLIV [1737-1744]) [archive].
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. II, p. 267.
↑ « Toute la création peut se résumer dans le seul tracé du nom d'Allah » [archive] sur soufisme.org.
↑ « L’Affaire Fulcanelli » [archive], sur fulcanelli.info (consulté le 15 juin 2016)
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 159.
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 164.
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 167.
↑ « Le rébus de l'église de saint Grégoire-du-Vièvre » [archive], sur hdelboy.club.fr.
↑ « Blasons alchimiques &site=hdelboy.club.fr » [archive].
↑ Le Mystère des cathédrales, t. I, p. 55.
↑ Le Mystère des cathédrales, t. I, p. 56.
↑ Chapitre III : « La langue punique » (au sujet des langues africaines).
↑ La vraie langue celtique, p. 105.
↑ a et b p. 112.
↑ p. 92.
↑ Coran, XXVII, 15.
↑ Voir notamment : L'Université du symbole [archive] et l'Association Hestia Falcignel [archive].
↑ Écrits, éditions du seuil, 2 vol., Paris, 1966, réed. 1999.
↑ www.cgjung.net[réf. incomplète]
↑ Coran teint, souriate XXIII, "gazouillis", p. 191.
↑ Atalante fugitive, p. 309.
↑ La Voie de la Transformation, p. 299.
↑ La Voie de la Transformation, p. 300.
↑ La Voie de la Transformation, p. 325.
↑ Michel Odoul, Dis-moi où tu as mal : le lexique, Paris, Albin Michel, 2003
↑ Les Demeures Philosophales, t. II, p. 269.
↑ Richard Khaitzine, « Le rebis... de Gérard de Nerval à Raymond Roussel » [archive], sur triplov.com.
↑ José Pierre, André Breton et la peinture, L'Âge de l'homme, coll. « Cahiers des Avant-Gardes », 1987 (lire en ligne [archive]), p. 279.
↑ « Ici Londres - Les messages personnels de la BBC » [archive], sur doctsf.com.

Voir aussi
Articles connexes

énochien
linguistique
liste de langues
langues par famille
langues construites
Cabale graphique
Cryptolecte
Cryptophasie
Cryptologie
Cryptographie
Dag le Sage
Glossolalie
Histoire de la cryptographie
Poème holorime
Cratylisme

Liens externes

Un site web généraliste sur la langue des oiseaux
Articles du site de Emmanuel-Yves Monin, auteur et formateur
L’alphabet des oiseaux (pdf) de Robert-Régor Mougeot

Bibliographie

Grasset d'Orcet, Matériaux cryptographiques, Tome Premier, recueillis et assemblés par B. Allieu et A. Barthélémy, 1983
Fulcanelli, Les demeures philosophales et Le Mystère des Cathédrales, Ed. Jean-Jacques Pauvert, 1979
Yves Emmanuel Monin, Hiéroglyphes français et Langue des Oiseaux, 1re édition, Le Point d'Eau édit., 1982. 6e édition, Y.Monin édit., 2006.
Yves Monin (Emmanuel), Traité de Réintégration des Structures de l'Existence (commentaires de Hiéroglyphie, de Langue des Oiseaux et de Grammaire), Auto-édition, 1993. (ISBN 2-910097-00-5)
Attar (Farîd-ud-Dîn), Le langage des oiseaux, Paris, Albin Michel, traduit du persan par Garcin de Tassy, 1996
Henry Boudet, La vraie langue celtique, Ed. Belisane, facsimilé de 1886.
Luc Bige, Petit dictionnaire en langue des oiseaux.Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres, (ISBN 978-2912668-31-Cool, Éditeur : Janus, Collection : Systèmes Du Monde, 2006
Richard Khaitzine, La langue des oiseaux : Quand ésotérisme et littérature se rencontrent, Poche, Dervy 2007, (ISBN 2-84454-507-6)
Baudouin Burger, La langue des oiseaux - le sens caché des mots, éd. LE DAUPHIN BLANC, 2003, (ISBN 2-89436-097-5) et La langue des oiseaux - à la recherche du sens perdu des mots, éd. L.Courteau (Québec), 2010, (ISBN 978-2-89239-334-7)
René Guénon, Symboles de la Science sacrée, coll. « Tradition », Éditions Gallimard, 1962

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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:07

Processus de Paix des secouristes de la république de l'Olivier.

Je crois qu'à l'avenir, plus personne ne pourra recréer des bulles d'exclusions...
Pour cela, je ne peux me permettre de mettre à l'écart tout individu(e) et "État".

Je ne suis qu'une femme ou un homme humble qui en vous adressant ces ces vers,
espère qu'il puisse vous conduire vers l'expérience, le travail et la communauté...
La solitude augmente ou diminue le nervosité... Cela s'appelle le malheur...

Alors par décision, on recherche à se tranquilliser et remettre la balance sur le zéro;
alors par construction, on décèle la notion d'une fragile tolérance:
Celle d'insulter !

Par Yahvé, cela est une horreur et une erreur...

La République de l'Olivier dit :
"Oui à la gréve, Non à l'Esclavage..."
la constitution rajoute :
"Oui à la Bibliothèque et Non à la Faim."
et le peuple doit rajouter :
"Oui à l'écoute et Non aux viols physiques et moraux."

Alors le Novice du Secourisme prends en charge sa nouvelle fonction autre qu'un service
militaire mais basé aussi sur la protection du Bien et du Corps.

"Je suis Y'becca"

Ecrit de
TAY
La chouette effraie.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Y'becca ou murmure de l'Arbre-Olivier.
http://leclandesmouettes.bbflash.net/t41-y-becca-ou-murmure-de-l-arbre-olivier

Profils des Juges du Secourisme et
la république de l'Olivier.

Chére Minouska, Féline de Pierre et Yvette et toutes les bonnes volonté(e)s

Je regarde le temps différemment après la mort de Athéna la chatte Bleue.
De longues années à voyager; à travailler et à écrire... Tel un Spartiate, je me suis emprunt à une apogée sur la compréhension du monde qui m'entourai de ses richesses; J' y ai rencontré des lueurs, des affronts et des forces.

Je regarde celle qui a su réveiller la force de réveiller ces écrits que j'ai voulu sauvegarder par le fait que après
tout, aide toi et le ciel te répondra: Et je dois dire que ma volonté fut exaucer... Alors je regarde Minouska, une chatte qui a recueilli mon cœur en lambeau lors de la guerre ou intifada, si vous préférez:

Le Juge Suprême de la république de l'Olivier est un personnage
qui doit s'informer et accueillir la Parole de l'un et de l'Autre. Il se doit d'écrire des vers, des proverbes, des espoirs, des fables car notre peuple aime cela: Ni fouet, ni chaines ! être sérieux devant les nuages gris !
Car l'arbre peur garantir notre fraternité et la justice de l'eau propager la diversités des écritures des forets donc vers la connaissance et Yahvé... La République est le pilier de l’Âme dans le sens où il s’inclut dans le peuple et ne cherche pas à devenir idole, idolâtre ou idolâtré. Être humble doit être la qualité première du Juge Suprême de la République de l'olivier.

Dans la vallée du Nil à la plaine des cèdres; le juge suprême doit présenter ses hontes et ses espoirs... je vous fait part de mon expérience... Nuls réponses dans un premiers temps ne se fit entendre alors j'envoyai des mouettes, des chouettes et des canaris sous forme de lettre tel un oiseau qui apprends son premier envol.

Alors sous forme de mirage pour certains et pour d'autres, cela s'appelle un message. Je me fis ce constat et que la volonté en soit ainsi si il ne veulent pas entendre;

"Propage la Connaissance des serments car ce sont les hommes qui s'entretuent par leur entreprise, leur volonté et leur désir! Car certains vomissent sur la fraternité voilà un maillon de haine du trois en un délivré par le vieux coq... Rétablit l'apprentissage de l'Espérance sur l'apprentissage de marcher ! La canne de l'age n'est pas un spectre; elle est une source d'eau ! Tu apprendra à entendre ta douleur devant la faim ! Nous sommes des étapes et en cela cherche le fait d'exister ! La République est le pilier de l’Âme dans le sens où elle s’inclut dans le peuple et ne cherche pas à devenir idole, idolâtre ou idolâtré. Être humble doit être la qualité première !

Ecrit de
TAY
La chouette Effraie.

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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:08

King Crimson - larks tongues in aspic (full album live compilation)

https://www.youtube.com/watch?v=HILONGc-KvI

« Le voilà, votre scarabée », dit Jung à sa patiente en lui tendant un insecte apparu alors qu'elle racontait son rêve d'un scarabée d'or.

Dans la psychologie analytique développée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung, la synchronicité est l'occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Cette notion s'articule avec d'autres notions de la psychologie jungienne, comme ceux d'archétype et d'inconscient collectif.
« Le voilà, votre scarabée », dit Jung à sa patiente en lui tendant un insecte apparu alors qu'elle racontait son rêve d'un scarabée d'or.

La notion de synchronicité gagne à être comprise dans le contexte d'un inconscient collectif constitué d'archétypes.1 En effet, Jung s'intéressait aux "thèmes" ou motifs archetypiques qui s'activaient chez ses patients. Il observait que s'organisaient dans la vie des personnes des événements autour d'un thème - générant des forts affects, conflits, souffrances de toute genre - de manière à ce que la personne se sente "prise" là-dedans. Avec ce regard attentif à la dimension archétypique de toute vie, Jung constata l'occurrence parfois de symétries ou correspondances entre ce que vit et éprouve un individu et des événement externes de la réalité concrète. Et plus précisément, ces soi-disant coïncidences frappaeint l'individu car elles étaient profondément porteuses de sens. Ce qui est commun entre l'éprouvé personnel et l'événement externe - et en apparence sans rapport - est justement le "thème" ou motif archétypique qui se dévoile de cette manière.

Il est parfaitement possible que l'inconscient ou un archétype prenne possession complète d'un homme et determine son destin jusqu'au moindre détail. Simultanément, des phénomènes parallèles non-psychiques peuvent avoir lieu et ceux-ci représentent également l'archétype. Il est avéré que l'archétype se fait réalité non-seuelement psychiquement chez l'individu, mais objectivement à l'extérieur de celui-ci. 2

Sur le plan de l'expérience, la rencontre avec un événement synchronistique a un tel degré de signifiance pour la personne, mais surtout apparaît d'une manière si fortuite et choquante pour le sens commun (malgré le sens qu'il revêt, ou à cause du sens qu'il revêt, pourrait-on tout autant dire), que la personne s'en trouve transformée. L'exemple que Jung choisit comme « paradigme » est celui d'une patiente très éduquée, au « rationalisme cartésien » si développé, ayant une vision du monde qui était si « géométrique », qu'il était devenu impossible pour son médecin, Jung, de la faire progresser vers une « compréhension un peu plus humaine » du monde. C'est ce simple scarabée qui, enfin, « perfora son rationalisme et brisa la glace de sa résistance intellectuelle ». (Voir infra pour les implications en termes d'archétypes.)

Sur le plan théorique, les synchronicités (si du moins on en accepte l'existence) remplissent un tel rôle. Elles posent un défi à la notion de causalité telle qu'on l'entend habituellement et à l'idée du monde et de la place du sujet dans celui-ci (dans l'Occident moderne à tout le moins). Jung tentera de comprendre ce phénomène en dialoguant avec, notamment, Wolfgang Pauli, un physicien aux prises avec des paradoxes semblables à l'échelle subatomique, ainsi qu'en étudiant de nombreuses pratiques traditionnelles violant également le principe de causalité.

Pour Michel Cazenave, l’un des principaux éditeurs des travaux de Jung en France, la synchronicité est un concept épistémologique « limite », celui où « Jung est, de prime abord, le plus facilement suspect de mysticisme, quand on ne parle pas franchement de magie. ». D'autre part Isé Tardan Masquelier, dirigeante de la Fédération française de yoga et auteur de Jung et la question du sacré3, reproche au psychiatre suisse son imprécision en ayant volontairement quitté avec ce concept le terrain du pragmatisme et de la psychologie clinique ; Jung, en effet, « n’a pas assez formalisé sa théorie, la laissant à l’état d’hypothèse flottante », explique-t-elle. Pour Hubert Reeves, astrophysicien, le « plan acausal sous-jacent à l'existence des lois de la nature [...] serait celui où s'inscrirait la question du « sens » ou de l'« intention » dans la nature [et où] la conscience de l'homme [s'inscrirait] dans son évolution » : les événements synchronistiques seraient significatifs de l'unité de l'univers, et la notion de synchronicité serait de ces intuitions exprimées par des balbutiements maladroits parce que « les mots mêmes nous font défaut ».

Sommaire

1 Définition, classification, exemple, analyse de la synchronicité
2 Méthode d'approche de la synchronicité
3 Historique de la notion
4 Domaines de la synchronicité
4.1 Synchronicité et psychologie de l'inconscient
4.2 Écouter les rêves
4.3 Synchronicité et pratiques divinatoires
4.4 Les expériences extra-sensorielles
4.5 Synchronicité et découvertes scientifiques
4.6 A-causalité
5 L'hypothèse du savoir absolu : le savoir issu de l'inconscient
6 Après Jung
6.1 Les trois plans du phénomène synchronistique
6.2 L'hypothèse d'un Tout psycho-physique
6.3 Des expériences d'a-causalité
6.3.1 1. La désintégration des atomes
6.3.2 2. Le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen
6.3.3 3. La lueur fossile
6.3.4 4. Le pendule de Foucault
6.3.5 5. La relation corps-esprit
6.4 Développements ultérieurs
6.4.1 Favoriser la synchronicité
6.4.2 Favoriser l'intuition
6.5 Domaines du littéraire et du paranormal
6.6 Domaines de l'art
6.7 Domaines des traditions spirituelles
7 Critiques de la notion
7.1 Causalité vs. acausalité
7.2 Un mauvais usage de la statistique
7.3 Des coïncidences non espérées
7.4 La synchronicité au jour des théories psychiatriques
8 Bibliographie
8.1 Jung
8.2 Études
8.3 Notes
9 Voir aussi
9.1 Articles connexes
9.2 Liens externes

Définition, classification, exemple, analyse de la synchronicité

Le mot « synchronicité » vient des racines grecques sun (« avec », qui marque l'idée de réunion) et khronos (« temps ») : réunion dans le temps, simultanéité4.

Jung la définit ainsi :

« Les événements synchronistiques reposent sur la simultanéité des deux états psychiques différents. »

« J'emploie donc ici le concept général de synchronicité dans le sens particulier de coïncidence temporelle de deux ou plusieurs événements sans lien causal entre eux et possédant un sens identique ou analogue. Le terme s'oppose à 'synchronisme', qui désigne la simple simultanéité de deux événements. La synchronicité signifie donc d'abord la simultanéité d'un certain état psychique avec un ou plusieurs événements parallèles signifiants par rapport à l’état subjectif du moment, et - éventuellement - vice-versa. »

« J’entends par synchronicité les coïncidences, qui ne sont pas rares, d’états de fait subjectifs et objectifs qui ne peuvent être expliquées de façon causale, tout au moins à l’aide de nos moyens actuels »5.

On peut, par analyse, trouver, dans la notion de synchronicité, les éléments suivants :

- a) acausalité : l'événement ne s'explique pas par la causalité
- b) atemporalité : l'événement semble annuler le temps, il est aussi imprévisible
- c) sens subjectif : l'événement revêt pour l'observateur une signification
- d) archétypes :

Article détaillé : Archétype (psychanalyse).

L'événement repose « sur des fondements archétypiques ». L'archétype est un complexe psychique autonome siégeant dans l'inconscient des civilisations, à la base de toute représentation de l'homme sur son univers, tant intérieur qu'extérieur. Les archétypes sont « les fondements de la part collective d'une conception »6. L'archétype se démarque par une intense charge émotionnelle et instinctuelle dont la rencontre teinte la vie de l'homme qui y est confronté de manière existentielle. La notion de synchronicité fait couple avec celle d'archétype, qui dans les limites de la psychologie analytique, explique son processus :

« Une synchronicité apparaît lorsque notre psychisme se focalise sur une image archétypale dans l'univers extérieur, lequel comme un miroir nous renvoie une sorte de reflet de nos soucis sous la forme d'un événement marqué de symboles afin que nous puissions les utiliser. Nous nous trouvons face à un 'hasard' signifiant et créateur. ».

Dans l'exemple que Jung donne, relatif à sa séance avec une patiente, qu'il nomme le rêve du scarabée d'or, la synchronicité lui a permis de faire la corrélation entre la présence d'un archétype, symbolisé par l'insecte, et la présence simultanée, réelle, du coléoptère. Cette corrélation lui permit ainsi de relancer la thérapie, qui stagnait alors. L'archétype excité était, selon Jung, en lien avec le thème de la renaissance, le scarabée signifiant le renaître de l'âme dans nombre de civilisations, dont l'Égypte des Pharaons, à travers le dieu Kephrî.

- e) sens objectif : l'événement semble s'inscrire dans un monde un, signifiant. Voir plus bas : l'hypothèse d'un Tout.

L'exemple canonique est le suivant :

« Une jeune patiente eut à un moment décisif du traitement un rêve dans lequel elle recevait en cadeau un scarabée doré. Pendant qu’elle me rapportait le rêve, j’étais assis le dos à la fenêtre fermée. Tout à coup, j’entendis derrière moi un bruit, comme si l’on frappait légèrement à la fenêtre. Je me retournais et vis qu’un insecte, en volant, heurtait la fenêtre à l’extérieur. J’ouvris la fenêtre et capturai l’insecte au vol. Il offrait la plus étroite analogie que l’on puisse trouver à notre latitude avec le scarabée doré. C’était un hanneton scarabéide, Cetonia aurata, qui s’était manifestement amené, contre toutes ses habitudes, à pénétrer dans une pièce obscure juste à ce moment. Je dois dire tout de suite qu’un tel cas ne s’est jamais produit pour moi, ni avant ni après, de même que le rêve de ma patiente est demeuré unique dans mon expérience. »

Jung interprète ce phénomène aussi bien comme une coïncidence signifiante (la patiente parle de scarabée, un scarabée paraît) que comme un cas de rêve prémonitoire (la patiente a rêvé la veille à un scarabée doré, ce jour un scarabée paraît).

La synchronicité présente trois cas :

- 1) la coïncidence signifiante pour au moins un observateur. Exemple : au début de leur rencontre, le 25 mars 1909, Freud et Jung se retrouvent seuls pour évoquer l'intérêt des phénomènes parapsychologiques en psychanalyse. Freud n'y voit guère de matériau à exploiter, distant quant à cet intérêt de Jung. Des craquements se produisent alors dans la bibliothèque de Jung, qui, peu surpris, annonça à Freud qu'il s'en produirait de nouveau. Peu de temps après, un nouveau craquement se fait entendre ; Selon Jung, « Il est certain que cette aventure éveilla sa méfiance à mon égard ; j’eus le sentiment que je lui avais fait un affront. Nous n’en avons jamais plus parlé ensemble. »[réf. souhaitée]
- 2) la télépathie, la télesthésie, la clairvoyance
- 3) la divination, la prédiction, la précognition, le rêve prémonitoire.

« Cette hypothèse de synchronicité, Jung l'a formulée avec une prudence extrême. Basée sur son expérience clinique, elle n'est pas une théorie métaphysique et, en nous la proposant, Jung n'a fait que nous donner à penser »7.
Méthode d'approche de la synchronicité

On ne peut expérimenter le champ de la synchronicité par des méthodes classiques.

Marie-Louise von Franz a mis le doigt sur une difficulté : « Il existe des chaînes de causalité qui nous semblent n'avoir aucun sens (comme les machines de Tinguely), et il existe aussi des coïncidences aléatoires qui n'ont aucun sens. Il faut donc se garder - Jung y a insisté - de voir des coïncidences significatives là où il n'y en a pas réellement. »8.

Dans ses écrits, Jung montre que la statistique ne fonctionne pas dans ce domaine, car elle semble truquée par la synchronicité qui intègre la subjectivité et le sens donné à l'événement par celui qui constate la coïncidence, alors que la statistique (mais non les méthodes bayesiennes) raisonne sur des séries étendues et sans qualité. La notion de synchronicité ne s'entendrait donc qu'en psychologie, car elle comporte une estimation qualitative difficile à quantifier.

Jung a néanmoins tenté, avant de mourir, de mettre au point une méthode expérimentale pour cerner la synchronicité. Il voulait assembler un groupe d'élèves qui devaient trouver des individus dans une situation critique du point de vue personnel (après un accident, un divorce ou la mort d'un proche), et dans laquelle un archétype est suspecté activé. Les élèves auraient ensuite fait passer à ces personnes une série de moyens traditionnels de divination (horoscope de transit, Yi King, Tarot, calendrier mexicain, oracle géomantique, rêves, etc.) et auraient alors recherché si les résultats de ces techniques convergeaient ou non.

Étant lié à l'arrière-plan inconscient, le phénomène synchronistique est, de ce fait, objectif, car il ne s'agit pas d'abstractions ou d'a priori religieux. Le phénomène est mesurable (il a une intensité dans l'observation) dans une certaine mesure. On reprocha ainsi à Jung et à ses continuateurs de mélanger les plans9 épistémologiques, et de réaliser ainsi un syncrétisme douteux.
Historique de la notion

Jung cite Schopenhauer, Kammerer, Rhine.

Schopenhauer, dans son traité L’intentionnalité apparente dans le destin de l’individu, inclus dans Parerga und Paralipoména (1850), évoque : une « simultanéité sans lien causal, que l'on nomme hasard ». La Volonté serait la première cause d'où irradient toutes les chaînes causales, comme « simultanéité significative », expression que reprend Jung.

Paul Kammerer, un zoologiste autrichien, fut le premier scientifique moderne (avant Jung) à considérer les coïncidences sous un angle non mécaniste, celui de la "répétition de cas", d'une loi de sérialité, à côté de la causalité et de la finalité10. Dès 1900, et pendant plusieurs années, il note des observations de coïncidences. Il décrit l'univers comme un « monde mosaïque, qui, malgré de constants mouvements et réarrangements, vise à réunir les choses semblables »11. Il a découvert (ou inventé) la fameuse "loi des séries", qui donne le titre de son livre : Das Gesetz der Serie (1919)12. "Il existe dans l'univers, dit Kammerer, un principe fondamental, une force qui tend vers l'unité. Cette force universelle agit sélectivement pour grouper les semblables dans l'espace et le temps." Par exemple, en 1915, deux soldats furent admis séparément à l'hôpital militaire de Katowitz, en Bohême (paramètre 1). Tous deux avaient 19 ans (2), souffraient de pneumonie (3), étaient nés en Silésie (4), étaient volontaires dans le train des équipages (5) et s'appelaient Franz Richter (6).

Le concept de synchronicité apparaît pour la première fois le 18 novembre 1928 dans le compte rendu du séminaire sur l'analyse des rêves13. En 1934, un de ses patients avait vu dans un rêve un aigle qui mangeait ses propres plumes, or, quelque temps après, Jung, au British Museum, découvrit un manuscrit alchimique attribué à Ripley, qui représentait un aigle mangeant ses propres plumes. Le mot apparaît dans une lettre au physicien Pascual Jordan, le 10 novembre 193414.

Jung approfondit les travaux de Kammerer, avec l'aide du physicien Wolfgang Ernst Pauli, un des fondateurs de la mécanique quantique entre 1923 et 1929, prix Nobel de physique 194515. Pauli a suivi de 1931 à 1934, une cure analytique avec l'un des élèves de Jung. Dès 1932, il voyait Jung tous les lundis pour discuter de ses rêves, étudiés par Jung dans Psychologie et Alchimie.
Wolfgang Ernst Pauli

Joseph Banks Rhine, le fondateur de la parapsychologie, avait posé la notion de perception extra-sensorielle (E.S.P. : extra-sensory perception), sur bases statistiques. En 1940, il envoya une copie de son livre Extra-Sensory Perception (1934) à Carl Jung et commença une correspondance régulière avec lui16.

En 1948, il écrivit une préface à l'édition anglaise du Yi king (Le Livre des mutations). Il connaissait ce livre par son ami Richard Wilhem depuis 1920 et pratiquait lui-même "cette technique oraculaire" fondée sur l'interprétation de 64 hexagrammes.
Le Yi King se fonderait sur la synchronicité

En 1950, il choisit quatre femmes astrologues, dont sa fille, Gret Baumann-Jung, pour examiner les synchronicités entre état du ciel et événement, plus précisément entre les conjonctions Soleil/Lune ou Mars/Vénus et les mariages.

Jung tient une conférence sur la synchronicité en 1950, à Ascona : "De la synchronicité". Il consacre un ouvrage entier à la notion : La Synchronicité, principe de relations acausales (1952), paru dans son livre Naturerklärung und Psyche (1952), avec une étude de Pauli sur Kepler. Cette étude est traduite en français dans Synchronicité et Paracelsica (1988).
Domaines de la synchronicité
Synchronicité et psychologie de l'inconscient

Le phénomène synchronistique établit une corrélation qualitative (symbolique le plus souvent) d'un fait psychique et d'un fait matériel. Il s'agit donc, dans le cadre psychologique d'une perception simultanée qualitative. C'est à partir de l'observation de certains événements que Jung s'interroge quant aux phénomènes de coïncidence a-causales. Dans Ma Vie17:
Carl Gustav Jung a créé, développé et théorisé la notion de synchronicité

« Une fréquentation de la psychologie des phénomènes inconscients m’a forcé, depuis un grand nombre d'années déjà, à me mettre à la recherche d'un autre principe d'explication, puisque le principe de causalité me paraissait insuffisant pour éclairer certains phénomènes remarquables de la psychologie inconsciente. Je découvris en effet l'existence de phénomènes psychologiques parallèles entre lesquels il n'est absolument pas possible d'établir une relation causale mais qui doivent être dans un autre ordre de connexions. Une telle connexion me parut consister essentiellement dans la simultanéité relative, d'où le nom de 'synchronicité'. On dirait, en effet, que le temps n'est rien moins qu'une abstraction, mais bien plutôt un continuum concret renfermant des qualités ou des conditions fondamentales qui peuvent se manifester dans une autre relative simultanéité en différents endroits, selon un parallélisme dénué d'explications causales : c'est le cas par exemple de l'apparition simultanée de pensées, de symboles ou d'états psychiques identiques. ».

La notion a une portée épistémologique qui déborde de l'ordre du psychique. Dans Mysterium Conjunctionis, Jung parlera d'une unité des phénomènes implicite dans le principe de synchronicité : « [Le principe de synchronicité], défini comme coïncidence signifiante suggère un rapport entre des phénomènes non reliés par la causalité, voire une unité de ces phénomènes et représente donc un aspect d’unité de l’être que l’on peut à bon droit désigner comme « unus mundus » »18. C'est dans cette optique que Jung travaillera avec le physicien Wolfgang Pauli.
Écouter les rêves
Article détaillé : Rêve (psychologie analytique).

Selon les analystes jungiens, les rêves fournissent des images et des scénarios qui sont fondamentaux dans l'investigation de l'inconscient. Accorder de l'attention aux rêves, c'est encourager son mental à prêter attention aux détails de son existence, et cela aide à intégrer les messages inconscients à son vécu conscient19, et d'être ainsi plus à l'écoute des coïncidences et des synchronicités. C'est un travail de conscientisation, lié à la notion jungienne d'individuation.

En 1916 Carl Gustav Jung publie Allgemeine Gesichtspunkte zur Psychologie des Traumes (Points de vue généraux de la psychologie du rêve) où il développe sa propre compréhension des rêves qui diffère beaucoup de celle de Freud. Pour lui, les rêves sont aussi une porte ouverte sur l'inconscient, mais il élargit leurs fonctions par rapport à Freud. Selon Jung, une des principales fonctions du rêve est de contribuer à l'équilibre psychique.

Un travail sur ses rêves permettrait donc de favoriser les synchronicités.
Synchronicité et pratiques divinatoires

Pour Jung, le phénomène de synchronicité explique des pratiques rituelles ou mantiques (divinatoires) ancestrales comme, en premier lieu, l’astrologie et la méthode de consultation du Yi King qui reposent sur ce postulat d’une correspondance entre intérieur et extérieur, entre psyché et matière. Néanmoins il ne s'agit pas, pour Jung, de réelles prédictions ; l'utilisation de la synchronicité en divination prétend simplement prédire la qualité générale des phases temporelles dans lesquelles des événements synchronisistiques peuvent arriver. La synchronicité repose, en effet, sur l'activation dans l'inconscient du sujet d'un archétype qui induit une qualité. La consultation d'une méthode divinatoire permet de faire « s'exprimer », par analogie, cet archétype.

Un exemple de synchronicité, que chacun a pu expérimenter, est de recevoir un appel téléphonique d'une personne à laquelle on était justement en train de penser. Jung intégra cette notion à sa théorie du fonctionnement psychique, au sens où cette occurrence surprenante pour le sujet le faisait aller dans une autre voie de réflexion, permettant à certains de connaître un changement d'état important. On retrouve ce phénomène à l'inverse, c'est-à-dire vers un état de dégradation, quand par exemple deux personnes se fâchent et que l'une d'elles a par la suite un accident grave. Le sujet qui a souhaité du mal à l'autre peut se trouver alors très affecté.
Les expériences extra-sensorielles

Les expériences parapsychologiques comme la télékinésie ou la télépathie forment pour Jung une classe de phénomènes prouvant la synchronicité. Jung explique à leur sujet : « Ne devrions-nous pas quitter tout à fait les catégories spatio-temporelles quand il s'agit de la psyché? Peut être devrions-nous définir la psyché comme une intensité sans étendue et non point comme un corps qui se meut dans le temps ». Jung reconnaît en ces phénomènes dits Psy le caractère non statistique, et le fait que la science n'en a aucune explication ; en somme ils forment une exception qui mérite de s'y interroger. Jung ne croit pas en la surnature de ces phénomènes, il les ramène à des capacités psychiques permises par la synchronicité.
Synchronicité et découvertes scientifiques

Dans Un Mythe moderne (1958), où Jung tente de démontrer que le phénomène des soucoupes volantes est un produit de l'inconscient face à un déracinement spirituel de l'individu, il reconnaît néanmoins la matérialité de certains événements. Il voit donc dans les OVNI une synchronicité à l'échelle mondiale : il n'existe aucune causalité entre le fait de voir des soucoupes volantes, supposées réelles, et le fait que l'inconscient collectif use de ces images de mondes extraterrestres pour alerter l'individu.

Pour Pauli et Jung, les découvertes scientifiques sont souvent dues à des synchronicités ; il n'est en effet pas rare qu'un même fait soit découvert par plusieurs scientifiques à la même période. Arthur Koestler en décrit ainsi un certain nombre dans son ouvrage, à l'origine des plus grandes théories scientifiques, Les somnambules. Darwin explique ainsi, alors sur l'archipel de Galápagos en train de mettre au point la théorie de l'évolution :

« J’en étais presque à la moitié de mon travail, écrit Darwin à propos de sa théorie de l’évolution des nouvelles espèces. Mais mes plans furent bouleversés, car au début de l’été 1858, Mr Wallace, qui se trouvait alors dans l’archipel malais, m’envoya une étude (qui) contenait exactement la même théorie que la mienne. »

A-causalité
Les quatre lois fondamentales de l'unus mundus, dont la synchronicité. D'après Wolfgang Ernst Pauli

Dans leur ouvrage commun, Synchronicité comme principe de connexions a-causales (1952), Wolfgang Pauli et Jung aboutissent à schématiser les quatre lois fondamentales de l'unus mundus sous une forme quaternaire (voir image ci-contre) ; la synchronicité est selon eux la dimension manquante pour aboutir à une vision totale de l'implication physique-psychique. Sur proposition de Pauli, la figure est bâtie de telle manière que les postulats de la psychologie analytique et ceux de la physique se trouvent satisfaits.
L'hypothèse du savoir absolu : le savoir issu de l'inconscient
Article détaillé : inconscient (psychologie analytique).

Pour Carl Gustav Jung, l'inconscient est une réalité objective : il est collectif et trans-personnel :

« la psychologie n’est pas uniquement un fait personnel. L’inconscient, qui possède ses propres lois et des mécanismes autonomes, exerce sur nous une influence importante, que l’on pourrait comparer à une perturbation cosmique. L’inconscient a le pouvoir de nous transporter ou de nous blesser de la même façon qu’une catastrophe cosmique ou météorologique »20.

Carl Gustav Jung envisage l'existence d'un « savoir absolu » constitué par un inconscient collectif formé d'archétypes, et lié notamment à la doctrine platonicienne de la Réminiscence (ou anamnèse). Pour prouver cette notion, Jung prend ainsi l'exemple de comportements innés ou de calculs impossibles comme ceux des rêves prophétiques. Le savoir absolu semble ainsi, selon lui, une propriété qu'a l'inconscient, de prévoir statistiquement l'occurrence de phénomènes réels. Certaines abstractions de la métaphysique ou de la science s'expliquent ainsi par ce savoir absolu ; Pauli a d'ailleurs montré dans son ouvrage que les représentations scientifiques (ou modèles), comme ceux de Kepler, de Kekulé ou d'Einstein, naissent d'images intérieures spontanées. Les expériences parapsychologiques comme la télépathie, ainsi que le montrent les investigations de Zener au moyen de cartes comportant des symboles à deviner, témoignent, pour Jung, de l'existence d'une capacité de calcul illimité de l'inconscient, en situation d'excitation (ce qui explique selon lui l'impossibilité de reproduire les cas).
Les cartes de Zener

Jung donne ainsi, entre maints exemples, celui de l'envoi d'une lettre contenant le récit d'un rêve d'un patient, inculte sur ce sujet, où celui-ci relatait l'intervention onirique de soucoupes volantes, alors que Jung faisait au même moment des recherches sur ce thème. Jung et Pauli considèrent ainsi qu'il existe de nombreux cas similaires au sein de la recherche scientifique : de nombreuses découvertes sont souvent en simultanéité de par le monde. Néanmoins, Jung se défend d'y voir un plan divin, un destin ou un karma.
Après Jung
Les trois plans du phénomène synchronistique

Michel Cazenave propose de voir dans la notion de synchronicité trois plans distincts :

un niveau événementiel où c'est l'événement lui-même qui crée un sens pour le sujet car a-causal,
un niveau ordonnanciel qui renvoie à un ordre supérieur où l'événement est le signe,
un niveau métaphysique, lié à la réalité physique, à l'ombre de la synchronicité, renvoyant à la notion d'unus mundus (monde un).

L'hypothèse d'un Tout psycho-physique

À la suite de Jung, Marie-Louise Von Franz postule l'existence d'un univers virtuel à la fois psychique et matériel nommé unus mundus (en latin : le Monde-Un) : « [Le principe de synchronicité] que j’ai défini comme coïncidence signifiante [écrit Jung dans Mysterium Conjunctionis] suggère un rapport entre des phénomènes non reliés par la causalité, voire une unité de ces phénomènes et représente donc un aspect d’unité de l’être que l’on peut à bon droit désigner comme « unus mundus » »18.

Selon elle, « le physicien et le psychologue observeraient en fait un même monde par deux canaux différents »21.Von Franz se fonde sur ce point sur les découvertes récentes de la science, qui tend à montrer de plus en plus la relativité de la dimension spatio-temporelle. Pour expliquer cette hypothèse, Von Franz propose de ne plus considérer la psyché comme un corps qui se meut dans le temps mais comme une « intensité sans étendue », renvoyant à l'énergie, tant psychique (démontrée par Jung pour qui la libido est énergétique) que physique (les quanta notamment). Les phénomènes assez fréquents dits de télépathie prouvent, par leur existence en tant que phénomène, non par reproduction scientifique que l’espace et le temps n’ont pour la psyché qu’une valeur relative. Jung se fonde ainsi sur les expériences de Rhine qui, statistiquement, attestent une certaine fréquence de reproduction de la clairvoyance.

L'hypothèse de l'unus mundus est donc celle d'une unité de l'énergie psychique et de l'énergie physique, via un corps intermédiaire, au sens d'univers ou de champ d'une autre réalité que celle du physique ou du psychique, que Jung nomme psychoïde ; domaine de transgression du clivage traditionnel :

« Comme psyché et matière sont contenues dans un seul et même monde, qu’elles sont en outre en contact continuel l’une avec l’autre …, il n’est pas seulement possible, mais, dans une certaine mesure vraisemblable, que matière et psyché soient deux aspects différents d’une seule et même chose. Les phénomènes de synchronicité indiquent, me semble-t-il, une telle direction, puisque, sans lien causal, le non-psychique peut se comporter comme le psychique, et vice versa »22.

Von Franz cite ainsi des théories et conjectures scientifiques modernes pointant cette possibilité : celle de David Bohm d'une part, et son modèle du holomouvement, exposé dans La plénitude de l'univers (en) et dans Science et conscience, chapitre Ordre involué-évolué de l'univers et de la conscience. Von Franz considère que ce monde intermédiaire se fonde sur la série des nombres naturels, considérés comme des « configurations rythmiques de l'énergie psychique ». Von Franz cite ainsi les dernières recherches du mathématicien Olivier Costa de Beauregard qui, en 1963, prenant comme point de départ les théories de l'information, postule l'existence d'un infrapsychisme coextensif avec le monde quadridimensionnel d'Einstein-Minkowski, dans son ouvrage Le Second principe de la science du temps. Von Franz, comme Hubert Reeves, prend ainsi comme exemple le paradoxe EPR (pour Einstein-Podolski-Rosen) dans lequel deux particules se comportent de manière coordonnée entre elles mais aléatoire par rapport aux conditions initiales, alors que leurs positions leur interdisent de s'échanger des signaux (ou alors supraluminiques voire rétrochrones, selon les variantes de l'expérience). De même, dans la loi de la désintégration radioactive, où chaque atome se comporte de manière aléatoire, mais leur ensemble se comporte de manière prévisible23.

Hubert Reeves dans sa contribution à l'ouvrage collectif La synchronicité, l’âme et la science résume ainsi l'ambition de la notion jungienne de synchronicité, tout en en remarquant l'imprécision, que la science future devrait soulever :

« Ces événements, selon Jung, ne sont pas isolés mais appartiennent à « un facteur universel existant de toute éternité » (…) Le facteur psychique que Jung associe aux événements dits « synchronistiques » n’est pas surajouté à une nature impersonnelle. Il est significatif de la très grande unité, sur tous les plans, de notre univers. Ces spéculations sont-elles futiles et creuses ? Je ne le crois pas. Il s’agit plutôt d’intuitions exprimées par des balbutiements maladroits. Les mots mêmes nous font défaut. »

Des expériences d'a-causalité

Les continuateurs de Jung, en dépit d'une formation de psychologue, vont voir dans de célèbres expériences limites de la physique moderne des preuves de l'opérabilité de la synchronicité. Ces expériences, dont les quatre premières sont citées par Hubert Reeves24, sont également sujettes à polémiques en science ; elles sont par ailleurs « récupérées » à des fins d'irréfutabilité par des sectes ou des courants de pensée illuminés.[évasif]
1. La désintégration des atomes

Le fait que certains atomes se désintègrent spontanément (ou radioactivité) est perçu comme une preuve de synchronicité. Hubert Reeves explique ainsi la nature a-causale de ce phénomène :

« Jusqu'ici nous sommes en pleine causalité. Une cause : la charge excessive, un effet : la cassure [de l'atome]. Mais si nous demandons pourquoi tel atome se casse en premier et tel atome ensuite, il semble bien que nous plongions dans l'acausalité. La très grande majorité des physiciens s'accordent aujourd'hui pour dire qu'il n'y a là aucune raison de quelque nature qu'elle soit (…) Nous savons pourquoi les atomes éclatent, mais pas pourquoi ils éclatent à un instant donné25. »

2. Le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen

Le paradoxe EPR26 où deux particules restent coordonnées entre elles malgré la distance les séparant, mais surtout l'expérience d'Aspect qui le confirme expérimentalement, se traduit par un réexamen d'hypothèses : renoncement à la localité ou à la causalité, univers ou consciences multiples, etc. Un colloque est organisé à Cordoue en 1979 pour faire le point entre physiciens, psychologues et philosophes. Hubert Reeves pense ainsi que cette expérience montre l'existence d'un plan d'informations consistant en « une présence continuelle de toutes les particules dans tout le système, qui ne s'interrompt pas une fois qu'elle a été établie. (…) Ce paradoxe trouve sa solution quand on reconnaît que la notion de localisation des propriétés n'est pas applicable à l'échelle atomique »27.

Olivier Costa de Beauregard, physicien intéressé par les phénomènes dits parapsychologique, travaillant notamment sur le paradoxe EPR va ainsi proposer[Quand ?] une vision à rebours des modèles scientifiques déterminants ; Von Franz y verra une tentative scientifique, parallèle à celle de la psychologie, pour constituer une définition de l'unus mundus. Costa de Beauregard constate qu'il n'existe que « quatre portes de sortie » pour expliquer le paradoxe EPR ; il cite ainsi28 : «

la première, est que l'on calcule parce que cela marche, mais on ne réfléchit pas. C'est la position de la grande majorité des physiciens quantiques opérationnels.
La deuxième est que la mécanique quantique se trompe, et que la corrélation EPR disparaîtrait aux grandes distances : C'était la position de Schrodinger en 1935.
La troisième est que la relativité se trompe, Telle est l'idée caressée par d'Espagnat et Schimony.
La quatrième porte de sortie est celle que je propose. Il faut changer notre conception de la causalité et accepter le principe d'une causalité rétrograde. »

(la première porte de sortie est une allusion, formulée de manière assez sarcastique, à l'interprétation de Copenhague).

Cette énumération ne contient pas l'hypothèse des univers multiples, que la theorie M remet en selle en 1995, et qui selon David Deutsch est la plus économe pour expliquer le phénomène.
3. La lueur fossile

"Les atomes qui, il y a quinze milliards d'années, ont émis ce rayonnement étaient tous à la même température. (Pourtant), ces atomes n'avaient pas et n'avaient jamais eu de relations causales."
4. Le pendule de Foucault

"Si je lance le pendule dans la direction d'une galaxie lointaine bien déterminée, il gardera, par la suite, cette orientation. Plus précisément, si une galaxie lointaine se trouve au départ dans le plan d'oscillation, elle y restera. Tout se passe comme si le pendule en mouvement choisissait d'ignorer la présence, près de lui, de notre planète, pour orienter sa course sur les galaxies lointaines. Quelle est la force mystérieuse qui véhicule cette influence ? Le physicien Mach a proposé d'y voir une sorte d'action du 'global'de l'univers sur le 'local'du pendule."
5. La relation corps-esprit

Michel Cazenave a été le premier à lancer l'idée que la synchronicité serait à l'origine de la somatisation, et plus généralement de la symbiose corps-esprit, visible lors de certains états maladifs ou pathologiques. Le Docteur Bernard Long29 y voit ainsi la loi de l'homéopathie.
Développements ultérieurs

La notion jungienne va ensuite intéresser le développement personnel comme une certaine littérature du paranormal, disciplines qui ne vont en retenir que la coïncidence signifiante et non l'origine psychique étudiée par Jung et ses successeurs.
Favoriser la synchronicité

Les psychothérapies modernes d'inspiration en partie jungienne utilisent la notion de synchronicité dans le domaine du développement personnel: l'apparition de synchronicités peut ainsi être favorisée par l'intuition et par les rêves. Néanmoins, jamais C.G. Jung n'a exposé ces considérations thérapeutiques ; la notion a toujours été chez lui une hypothèse de transgression des mondes physiques et psychiques, suite à l'activation d'un archétype, entraînant une simultanéité temporelle et qualitative (analogie) d'une situation mentale avec une situation réelle. Le courant de la psychologie transpersonnelle, né dans les années 1970 en Californie, proche des préoccupations du courant New Age originel, est ainsi marqué par l'influence importante de Jung et attache une grande importance à la synchronicité.

Dans le même esprit, la répétition de synchronicités à des dates similaires peut être perçue comme des indices d'événements traumatiques ayant eu lieu aux générations précédentes, et qui ne sont toujours pas intégrés par la famille en question. Nicolas Abraham et son épouse Mária Török, ont notamment développé les notions de "crypte" et de "fantôme" dans les inconscients familiaux pour décrire ces phénomènes et cet héritage. Ainsi, les dates auxquelles ont lieu ces synchronicités permettent, dans un cadre thérapeutique, de retrouver des événements traumatiques pour libérer les individus héritiers de leur poids inconscient. C'est le syndrome d'anniversaire. Ce type de travail a été popularisé par le livre d'Anne Ancelin Schützenberger intitulé Aïe, mes aïeux. Elle a été l'initiatrice de la psychogénéalogie.
Favoriser l'intuition

L'intuition nous permettrait de nous diriger vers des évènements chargés de sens d'après la théorie de la psychologie transpersonnelle qui fusionne divers courants dont la perspective jungienne de la synchronicité30. Sous la gouverne du mental, le meilleur chemin vers lequel un être tend est le chemin le plus court, le plus efficace, le moins risqué pour cet être, bref le plus logique. Sous la gouverne de l'intuition, le meilleur chemin vers lequel un être tend est le chemin le plus chargé de sens. En suivant son intuition, l'être marche vers la synchronicité. L'intuition peut alors être utilisée de deux façons :

À partir d'une intention. Il faut alors formuler une intention, lâcher prise et écouter son intuition : Le suivi de l'intuition pourrait être soit une étape subséquente à une autre, soit celle de la formulation d'une intention, d'un souhait. Dans bien des cas, cette première étape est souvent inconsciente. Voici un exemple, recensé dans le livre d'Erik Pigani qui illustre ces hypothèses :

'« 'Lise, auteur de chansons, raconte une expérience particulièrement significative. Alors qu’elle était encore étudiante, elle décide d’investir toutes ses économies pour ouvrir un bar à chansons à Québec. Pour l’inauguration, elle aimerait faire venir des journalistes, mais tous lui répondent qu’elle doit créer un événement en faisant parrainer son bar par une personnalité. Le chanteur Félix Leclerc, par exemple. [Ici, elle formule une intention : contacter Félix Leclerc] Alors, elle cherche à contacter celui-ci, en vain. " C’était terrible. J’avais vraiment besoin de sa présence pour l’ouverture, raconte Lise. Sans lui, pas de presse. Mais je ne me suis pas découragée, j’ai eu confiance en la vie, sachant qu’elle apporte souvent des réponses à nos besoins fondamentaux. [Ici, elle lâche prise et s'ouvre] Le soir même, la jeune femme éprouve l’envie de faire un tour en voiture, poursuit Erik Pigani. Pourtant, c’est l’hiver, il fait nuit et froid. Elle roule donc. [Ici, elle suit son intuition]Tout à coup, devant elle une voiture fait une embardée et se fiche dans un banc de neige. Lise s’arrête, le conducteur sort de son véhicule… " et qui croyez-vous se trouvait devant elle ? Pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, il s’agissait de Félix Leclerc, bien sûr. " Quinze jours plus tard, relate le journaliste, le chanteur faisait l’ouverture du bar de Lise. " Il y a plusieurs exemples comme celui-là. »19

À partir d'une question : il faut alors poser une question, lâcher prise et écouter son intuition. On peut utiliser le principe de synchronicité également pour obtenir un conseil ou une aide éclairante en posant la question claire et honnête avec l'intention de connaître la réponse, en lâchant prise et en s'ouvrant à son environnement : en écoutant son intuition

Domaines du littéraire et du paranormal

La synchronicité suscite un certain intérêt dans le courant qui aborde souvent le thème des pouvoirs « psi » : télépathie, les prémonitions, la médiumnité et le spiritisme31.

Le best-seller de James Redfield La Prophétie des Andes et ses nombreuses suites est basé entièrement sur l'hypothèse que les synchronicités et les coincidences ouvrent de nouvelles voies spirituelles et représentent un éclairage de la destinée. Il en va de même pour le roman L'Alchimiste, de Paulo Coelho. L'observation des synchronicités est une pratique qui est devenue commune ces dernières années à un certain nombre de personnes qui sont sur un chemin ou une voie spirituelle de conscientisation et mettent l'accent sur l'attention dans la vie quotidienne.

En 2007, Louise Tremblay, conférencière québécoise, publie un CD intitulé « La Sagesse du pic-bois » dans laquelle elle présente une interprétation facile à comprendre du phénomène de synchronicité dans la vie de tous les jours et ceci en dehors de tout principe religieux32
Domaines de l'art

En 1983, le groupe de rock The Police a sorti un album intitulé Synchronicity ; dont la chanson éponyme disait : Effect without a cause / Sub-atomic laws / scientific pause / Synchronicity.
Domaines des traditions spirituelles

Dans certaines traditions spirituelles, comme la spiritualité hindoue, l'Univers n'étant qu'un miroir de la conscience individuelle, les synchronicités sont des interactions entre la conscience et le réel. Ainsi que l'affirme le Yoga Vasishtha : " Le monde est comme une ville immense, reflétée dans un miroir. De même, l'Univers est un gigantesque reflet de vous-même dans votre propre conscience. " Dans cette vision, les synchronicités seraient provoquées par l'individu lui-même, en écho à son intérieur. On retrouve cette même idée dans les doctrines gnostiques d'origine néo-platoniciennes qui ont, notamment, inspiré Carl Jung.

Dans la Bible, Gédéon utilise les synchronicités concernant une peau de mouton imbibée de rosée pour prendre la décision de se battre pour libérer Israël (Juges 6, 36-40). Celles-ci sont, pour lui, des "signes" de la volonté divine. Les catholiques voient dans les synchronicités des "dons" de Dieu, mais ne se prononcent pas sur l'idée de "signes" de la volonté de Dieu. Ils préfèrent mettre en avant le libre-arbitre de l'individu, celui-ci demeurant prépondérant.
Critiques de la notion
Causalité vs. acausalité

La causalité fait partie des lois naturelles connues, or, la synchronicité est, par définition, acausale. Son existence réelle est donc mise en doute, du moins selon une vision uniquement déterministe du monde.

L'astrophysicien Hubert Reeves qualifie de « risquée » l'exploration de l'acausalité puisqu'un « événement est dit acausal jusqu’à ce qu’on ait découvert sa cause. C’est-à-dire son appartenance au monde des causes et des effets. » Il conclut alors : « L’histoire des sciences c’est, en définitive, la liste des relations causales découvertes successivement entre des objets apparemment sans relation. »33 C'est cependant aussi celle de l'abandon de relations supposées causales et ne se révélant après analyse que de pure superstition (voir culte du cargo).
Un mauvais usage de la statistique

Un évènement statistiquement improbable n'a, par définition, que très peu de chances de se produire. Mais si on analyse une large quantité d'évènements improbables, il y a toutes les chances qu'il puisse s'en produire un (dans la mesure où la quantité d'évènements est inversement proportionnelle à la probabilité de chaque évènement). Les coïncidences acausales sont elles aussi fortement improbables, mais en raison même de la variété et de la quantité de ces coïncidences, la probabilité que l'une d'elle au moins se produise est très forte. Par extension, il est fortement improbable que jamais n'apparaisse une de ces coïncidences34.
Richard Feynman

Richard Feynman cite un moment où il eut un pressentiment que sa grand-mère venait de mourir. À ce moment, le téléphone sonne, et c'était un appel de ses parents. Il s'enquiert immédiatement de la santé de sa grand-mère : il se trouve que celle-ci se portait très bien. Or qui pense à compter le nombre de coïncidences non réalisées ?

Bertrand Russell suggère en mathématicien que des affirmations très improbables ont besoin pour être confirmées de constatations encore plus improbables et ne s'expliquant pas aussi bien sans elles35
Des coïncidences non espérées

Dans le cadre de la synchronicité, le biais est double puisque les évènements improbables ne sont pas attendus. Il ne s'agit pas d'attendre un évènement donné mais un signe. La fiabilité du résultat ne dépend donc que de l'interprétation de l'expérimentateur, ce qui n'est pas admissible dans un cadre scientifique. De plus, il ne s'agit plus d'attendre un évènement fortement improbable, mais bien de tirer un évènement qui s'est produit (une coïncidence dans le cas de la synchronicité) et de constater qu'il était en effet tout à fait improbable. L'ensemble des coïncidences admissibles et acausales est extrêmement large face à la probabilité de chaque coïncidence. Il est donc très probable qu'un de ces évènements se produise.

« Si vous allez voir un nombre gigantesque d'endroits et considérez comme une preuve tout ce sur quoi vous tombez, vous êtes sûr de découvrir du sens là ou il n'y en a pas. »36(voir Paradoxe de Hempel)

En psychologie, le processus tendant à considérer comme des choix personnels dictés par une attitude rationnelle ce qui est souvent le résultat de concours de circonstances s'appelle la rationalisation. Le processus de reconnaître des symboles ou des motifs dans des données aléatoires ou sans sens particulier s'appelle apophénie.

Umberto Eco a raillé cette propension à la recherche de coïncidences dans un de ses romans :

Il ouvrit tout grands et théâtralement les battants, nous invita à venir voir et nous montra, au loin, à l’angle de la ruelle et des avenues, un petit kiosque de bois où se vendaient probablement les billets de la loterie de Merano.
« Messieurs, dit-il, je vous invite à aller mesurer ce kiosque. Vous verrez que la longueur de l’éventaire est de 149 centimètres, c’est-à-dire un cent-milliardième de la distance Terre-Soleil. La hauteur postérieure divisée par la largeur de l’ouverture fait 176 : 56 = 3,14. La hauteur antérieure est de 19 décimètres, c’est-à-dire égale au nombre d’années du cycle lunaire grec. La somme des hauteurs des deux arêtes antérieures et des deux arêtes postérieures fait 190 × 2 + 176 × 2 = 732, qui est la date de la victoire de Poitiers. L’épaisseur de l’éventaire est de 3,10 centimètres et la largeur de l’encadrement de l’ouverture de 8,8 centimètres. En remplaçant les nombres entiers par la lettre alphabétique correspondante, nous aurons C10H8, qui est la formule de la naphtaline. »37

Le paradoxe des anniversaires est un exemple de paradoxe probabiliste qui montre comment l'esprit humain peut voir une coïncidence surprenante là où les lois des probabilités prédisaient que la collision était en fait très vraisemblable.
La synchronicité au jour des théories psychiatriques

La psychiatrie actuelle va plus loin dans la négation de la théorie de la synchronicité ébauchée par Jung, en considérant comme symptôme d'une pathologie le fait de rester alerte quant aux éventuels messages que des éléments extérieurs (journaux, affiches, horaires, télévision, dialogue environnant, etc) pourraient apporter. On appelle cela des Idées de référence, voire des Délire d'interprétation38.
Bibliographie
Jung

Carl Gustav Jung, Synchronicité et Paracelsica, Paris, Albin Michel, coll. « Œuvres inédites de C. G. Jung », 1988 (ISBN 2-226-02820-X) Comprend : "La synchronicité, principe de relations acausales" (1952) p. 19-119 ; "Sur la synchronicité" (1951) p. 263-277 ; "Une expérience astrologique" (1958) p. 279-290 ; "Lettres sur la synchronicité" (1950-1955) p. 291-301 ; préface au Yi king (1948) p. 309-332.

Études

David Bohm, Wholeness and the Implicate Order, London, 1980
David Bohm, Science et conscience
Marie-Louise von Franz, Nombre et temps. Psychologie des profondeurs et physique moderne, Paris, Editions de la Fontaine de Pierre, 1978
Hubert Reeves, Michel Cazenave, Pierre Solié, Karl H. Pribram, Hansueli Etter, Marie-Louise von Franz, La Synchronicité, l'âme et la science, Poiesis 1984 réédition Albin Michel, 1995
Olivier Costa de Beauregard, Le Second principe de la science du temps, Paris, Le Seuil, 1963
Cahiers de Psychologie jungienne, coll. « no 28 », 1er trimestre 1981
Yuasa Yasuo (ja), Overcoming Modernity: Synchronicity and Image-Thinking, London, State University of New York Press,‎ 2009
Bruno Traversi (préf. Michel Cazenave, postface Baldine Saint Girons), Le corps inconscient et l'Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli, France, L'Harmattan, coll. « Ouverture Philosophique », 2016, 266 p.

Notes

↑ Michel Cazenave, Synchronicité, Physique et Biologie in "La synchronicité, l'âme et la science", Albin Michel, 1995, p 21 "...la synchronicité dans son essence s'appuie sur des activations d'archétypes"; p 34 "De quelque manière qu'on s'y prenne, tout tourne donc en fin de compte, quand on parle de synchronicité, autour de la question de l'archétype et du psychoïde."
↑ (en) Carl Gustav Jung, Answer to Job, Princeton, JN, Princeton University Press, 2010 (avec préface écrite en 2011), 121 p. (ISBN 978-0-691-15047-5), p. 47
↑ Albin Michel, 2000.
↑ Dictionnaire Le Petit Robert, édition 2002
↑ C. G. Jung, Les Racines de la conscience (1954), p. 528
↑ C. G. Jung, Ma Vie, p. 394.
↑ Alain Nègre, Entre science et astrologie, éd. S.P.M., 1994, ISBN 9-782901-952183, pages 100 et 101.
↑ Marie-Louise von Franz, "Quelques réflexions sur la synchronicité", apud La Synchronicité, l'âme et la science (1984), Albin Michel, coll. "Espaces libres", 1995, p. 176.
↑ Voir à ce sujet : La totalité par Christian Godin [archive], p. 132, sur Jung
↑ Jung, "La synchronicité, principe de relations acausales", p. 27.
↑ La synchronicité selon Jung, http://www.alliancespirite.org/dossier-4.html [archive].
↑ Jean Moisset, La loi des séries dans notre vie et les jeux de hasard, JMG Éditions, 2000.
↑ Jung, Dream Analysis, p. 44-45.
↑ Deirdre Bair, Jung. Une biographie, Flammarion, p. 559, 1155. Jung, Correspondance 1906-1940, Albin Michel, 1992.
↑ W. Pauli, C. G. Jung, Correspondance 1932-1958, trad. Françoise Périgault, Albin Michel, 2000.
↑ Victor Mansfield, Sally Rhine-Feather et James Hall, The Rhine-Jung Letters: Distinguishing Parapsychological From Synchronistic Events, lire en ligne [archive]
↑ C. G. Jung, Ma vie (1961), Glossaire, coll. "Folio", p. 463.
↑ a et b Gesammelte Werke 14/2, Walter Verlag, p. 232-33, traduit par Anna Griève
↑ a et b Erik Pigani, Provoquer des hasards heureux, c’est possible ! [archive], Psychologies, septembre 1999.
↑ in Carl Gustav Jung, Sur l’Interprétation des rêves, Albin Michel, 1998 p 218.
↑ Marie-Louise von Franz, apud La synchronicité, l'âme et la science, p. 163.
↑ Les Racines de la conscience, p. 540
↑ La Synchronicité, l'âme et la science (1984), chapitre Incursion dans le monde acausal par Hubert Reeves, pp. 11 et 12 : « La charge électrique fixe le comportement général mais pas le comportement individuel »
↑ Hubert Reeves, "Incursion dans le monde acausal", apud La synchronicité, l'âme et la science (1984), p. 11-19.
↑ opcit, p. 12
↑ pour Einstein-Podolski-Rosen
↑ La Synchronicité, l'âme et la science, p. 14.
↑ Interview de C. De Beauregard [archive]
↑ SYNCHRONICITE - Dr Bernard Long [archive]
↑ La synchronicité et la psychologie transpersonnelle [archive]
↑ Voir ainsi : La synchronicité selon Jung [archive] par l'Alliance Spirite
↑ éditeur Coffragants, 2007. ISBN 978-2-89558-287-8.
↑ Hubert Reeves, Incursion dans le monde acausal La Synchronicité, l’Âme et la Science, Éd. Poiesis, Diff. Payot, 1984.
↑ Broch & Charpak réservent une partie de leur livre pour détailler ce point, en commentant une photographie réalisée par l'un d'entre eux, photographie troublante puisque faisant apparaître un phénomène tout à fait improbable. Lire Georges Charpak et Henri Broch, Devenez sorciers, devenez savants !, Odile Jacob, Sciences, 2002.
↑ Bertrand Russell, Science et religion
↑ John Ruscio. The Perils of Post-Hockery, Skeptical Inquirer, November/December 1998 in Statistiques de l'occulte [archive]
↑ Umberto Eco. Le pendule de Foucault
↑ American Psychiatric association, DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996.


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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:10

Critiques au sein de la psychanalyse

Dès la publication de Métamorphoses de l'âme et ses symboles, en 1912, les partisans de Freud ont dénoncé les conclusions de Jung. Dans son essai « Critique de l'essai d'une présentation de la théorie psychanalytique de C. G. Jung », le psychanalyste Karl Abraham dénonce le « délayage de l'inconscient » opéré par le psychiatre suisse. La « teinte religieuse » du concept, qui devient dès lors un « arrière-plan mystique » fait de Jung un « théologien » et non plus un psychanalyste41. Cette critique est récurrente dans la littérature psychanalytique ; ainsi Yvon Brès explique que le concept jungien « témoigne également de la facilité avec laquelle on peut glisser du concept d'inconscient psychologique vers des perspectives relevant d'un univers de pensée étranger à la tradition philosophique et scientifique dans laquelle ce concept est né »L 2.

Le psychanalyste Donald Woods Winnicott, en 1964, dans Lecture de C. G. Jung : Jung Ma Vie. Souvenirs, rêves et pensées42, avance l'idée que Jung a postulé l'existence de l'inconscient collectif du fait d'une dissociation psychique provenant de la relation à sa mère. Jung est pour lui un exemple de cas guéri de psychose infantile, conditionnement qui lui interdisait de penser un inconscient freudien, de là sa tentative pour créer un concept d'inconscient collectif : « Il n'est pas possible, avec un esprit clivé, de concevoir un inconscient refoulé ; ce qu'on trouve à la place, c'est la dissociation » explique-t-il43, et qu'il « s'efforçait de faire face à son incapacité à saisir ce qu'on pourrait appeler maintenant l'inconscient selon Freud »H 5. Pour Jacques Lacan : « il n'existe pas d'inconscient collectif [mais seulement] des inconscients particuliers pour autant que chacun, à chaque instant, donne un petit coup de pouce à la langue qu'il parle »44.
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Un ou une sage-femme (personne sachant sur la femme), un maïeuticien (terme savant et rare) ou un accoucheur (fonction exercée par un médecin) est, suivant les pays, soit une profession de santé médicale (France), soit paramédicale (la plupart des autres pays du monde), consistant à prendre en charge la femme avant, pendant et après l'accouchement. Pratiquée internationalement et essentiellement par des femmes depuis l'Antiquité, la profession connaît un tournant au XVIIIe siècle et fait au XXIe siècle l'objet de différentes formations selon les pays.

Sommaire

1 Définition
2 Historique
2.1 Depuis l'Antiquité
2.2 Moyen Âge et Renaissance
2.3 Le tournant du XVIIIe siècle et l'époque contemporaine
3 Nouvelles tendances
3.1 En France
4 Étymologie du terme
4.1 Une étymologie d'abord contestée
4.2 Depuis, une position tranchée
5 Particularités universitaires selon les pays
5.1 Sage-femme au Canada
5.1.1 Sage-femme au Québec
5.2 Sage-femme en Suisse
5.3 Sage-femme aux États-Unis
5.3.1 Infirmière sage-femme
5.3.2 Sage-femme : voie directe
5.3.3 Voir aussi
5.3.4 À noter
5.4 Sage-femme en Irlande
5.5 Sage-femme en France
5.5.1 Un cursus en cinq ans en France
5.5.2 Le champ de compétences de la sage-femme
5.5.3 Code déontologique
5.5.4 Rémunération
5.6 Sage-femme au Royaume-Uni
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes
7.2 Bibliographie
7.3 Liens externes

Définition

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit « sage-femme1 » ou « maïeuticien » comme suit :

« Une personne qui a suivi un programme de formation reconnu dans son pays, a réussi avec succès les études afférentes et a acquis les qualifications nécessaires pour être reconnue ou licenciée en tant que sage-femme. Elle doit être en mesure de donner la supervision, les soins et les conseils à la femme enceinte, en travail et en période post-partum, d'aider lors d'accouchement sous sa responsabilité et prodiguer des soins aux nouveau-nés et aux nourrissons. Ses soins incluent des mesures préventives, le dépistage des conditions anormales chez la mère et l'enfant, le recours à l'assistance médicale en cas de besoin et l'exécution de certaines mesures d'urgence en l'absence d'un médecin. Elle joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les patientes, mais pour la famille et la préparation au rôle de parents et doit s'étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la planification familiale et des soins à donner à l'enfant. La sage-femme peut pratiquer en milieu hospitalier, en clinique, à domicile ou en tout autre endroit où sa présence est requise. »

Il s'agit là de la définition reprise internationalement pour cette profession.
Historique
Depuis l'Antiquité
Figurine représentant une sage-femme et une femme en train d'accoucher, provenant de Chypre, début du Ve siècle av. J.-C.

Historiquement, la profession de sage-femme2 a été une des rares dominées par des praticiennes. Depuis Agnodice en Grèce antique, la prise en charge des femmes enceintes et des parturientes (femmes en travail) a été considérée comme relevant essentiellement du cercle féminin.
Moyen Âge et Renaissance

L'ambivalence de la profession, exercée de façon minoritaire par des femmes formées et très majoritairement par des femmes sans aucune connaissance théorique (souvent désignées par le terme matrone), perdure pendant tout le Moyen Âge et l'Époque moderne en Europe occidentale. En France, dans les registres paroissiaux, on rencontrait également le terme « sage-femme » pour désigner la matrone ou encore, de façon très marginale, celui d'« obstétrice ». La langue italienne utilise alternativement les termes « comare », « mammana » et « levatrice ». Le rôle de l'accoucheuse ne se limite pas à l'assistance apportée aux femmes en couches, elle exerce un rôle social et religieux puisqu'elle a la charge d'ondoyer l'enfant lorsqu'il apparaît en danger de mort. C'est souvent la sage-femme qui vient présenter l'enfant sur les fonts baptismaux et qui occupe la fonction de marraine.

Il est possible que la restriction aux hommes d'exercer soit liée au besoin de conserver les possibles écarts des filles-mères sous secret, et aussi à une perception puritaine de tout ce qui touche à l'appareil génital féminin. Il était alors fréquent qu'une fille-mère dissimule sa grossesse au profit de sa mère et que la sage-femme soit alors la seule confidente du secret familial. Dans des sociétés machistes, où la femme est, pour des raisons religieuses essentiellement, encore vue parfois comme l'instrument du malin et où la réputation des femmes a une valeur en soi, la sage-femme se devait alors d'être une femme.

Au Moyen Âge, bon nombre de sages-femmes furent persécutées par l’Inquisition. Les sages-femmes étaient généralement des femmes issues de milieux populaires, qui portaient assistance aux paysannes au moment de leur accouchement. Dans les régions du sud-ouest de la France, l'activité de sage-femme était réservée aux cagotes (population exclue vivant à l'écart de tous les villages de ces régions)3. Ayant accumulé des connaissances empiriques sur le corps, les plantes médicinales, la prévention et la guérison des maladies, elles furent considérées comme des sorcières par le pouvoir religieux4,5. En 1484, le pape Innocent VIII formula dans son Malleus Maleficarum une déclaration officielle contre le crime de sorcellerie6 : « Les sages-femmes causent le plus grand dommage. Ainsi, elles tuent les enfants ou les offrent de manière sacrilège aux démons… La plus grande blessure à la foi est commise par les sages-femmes et cela est clairement mis en lumière par elles-mêmes dans les confessions qu'elles ont faites avant d'être brûlées. » Elles furent non seulement accusées d’empoisonner, de tuer et de conspirer, mais également d’aider et de guérir étant donné que leurs traitements « magiques », même bénéfiques, interféraient avec la volonté de Dieu4. À l’époque où l’Église n’offrait pour soulagement au peuple que la prière et la repentance, un des plus féroces persécuteurs de sorcières en Angleterre écrivait4 : « En conclusion, nous devons rappeler que par sorcières nous n’entendons pas seulement celles qui tourmentent et tuent mais bien tout devin, charmeur, jongleur et magicien, communément appelés hommes ou femmes sages… Font partie de ce groupe de gens, tous ceux et celles qu’on considère comme bons et bonnes sorcières, qui ne font aucun mal, qui ne souillent ni ne détruisent, mais qui sauvent et délivrent du mal… Il vaudrait mieux pour nous tous que la terre soit débarrassée de toutes ces sorcières et particulièrement de celles qui sont bienfaisantes. » Durant la même période, l’Église acceptait néanmoins la médecine et les soins médicaux lorsqu’il s’agissait de la classe dirigeante. Les rois et la noblesse avaient leurs propres médecins qui étaient souvent des prêtres4.

Le métier de sage-femme a survécu à la chasse aux sorcières, mais est souvent resté déconsidéré et empreint de méfiance par une nouvelle classe dirigeante composée de médecins et d’obstétriciens4.
Le tournant du XVIIIe siècle et l'époque contemporaine
Une enseigne de sage-femme - Musée des arts et métiers de Lyon

Le 22 décembre 1779, la première sage-femme exerçant à l'Hôtel-Dieu de Montmorency (Val-d'Oise) est nommée. Il s'agit d'Élisabeth Bourgeois, femme du sieur Baudrang, chirurgien de l'Hôtel-Dieu. Au XVIIIe siècle qui voit le développement des forceps, une division s'est faite entre la pratique chirurgicale (qui relevait, elle, du chirurgien), et celle des sages-femmes. L'essor de la science, associé peut-être à un certain mépris, voyait dans la pratique ancestrale et prétendument folklorique des sages-femmes un art moins efficace et moins sûr. C'est dans ce contexte que les médecins qui avaient jusque là délaissé ce domaine aux matrones (à l'exception des accouchements des familles royales et princières dès le début du XVIIe siècle) se découvrent une vocation pour l'obstétrique7. La lutte d'influence entre sages-femmes et médecins accoucheurs (tels Angélique du Coudray, première professeur de la discipline des sages-femmes et François Mauriceau) aboutit en 1750 à l'intervention de l'État qui ordonne que les sages-femmes aient une formation théorique et pratique de 2 ans avec une maîtresse sage-femme, un jury de deux maîtres chirurgiens validant leurs connaissances8.

Au XIXe siècle, en Angleterre, la plupart des naissances étaient assistées par un chirurgien. En 1882, les Hôpitaux de Paris voient la création d'un corps de médecins-accoucheurs des maternités (première spécialité chirurgicale) qui supplante désormais la profession de sage-femme9.
Nouvelles tendances
En France
Article détaillé : Sage-femme en France.
Marie Jonet (Mme Dugès), aurait été sage-femme en chef de l'Hôtel-Dieu de Paris à la fin du XVIIIe siècle. Lithographie vers 1833

Sous l'Ancien Régime, sage-femme est un métier, et plusieurs ordonnances royales, en particulier sous Louis XIV, exigent que toutes les communautés de village choisissent une sage-femme et décident de percevoir une contribution pour payer leurs gages comme pour les maîtres d'école.

Depuis 1982, la profession s’est ouverte aux hommes10 même si aujourd'hui la profession est essentiellement féminine (99 % de femmes contre 1 % d'hommes)11. Les termes de « maïeuticien » et d'« accoucheur » figurent également dans le dictionnaire de l'Académie Française, mais ne satisfont pas au métier propre de la sage-femme, puisque la maïeutique de Socrate parle « d'accoucher les esprits » et non des nourrissons.

Il s'agit d'une profession médicale à compétence définie12.

Pour devenir sage-femme, il faut être classé en rang utile à la fin de la Première Année Commune aux Études de Santé (PACES), année commune aux étudiants en médecine, maïeutique (sages-femmes), odontologie (dentaires) et pharmacie. La deuxième année universitaire (L2) s'effectue dans une faculté de médecine jusqu'au master (M2). Les études seront reconnues grade master à partir de la rentrée 2010 avec la mise en place de la L1 Santé (concours commun des professions médicales : sage-femme, médecine, dentaire et pharmacie). La réforme HPST a ajouté comme compétences aux sages-femmes le suivi gynécologique et la prescription de la contraception aux femmes en bonne santé. La profession attend une revalorisation de statut et donc de salaire (les sages-femmes sont actuellement rémunérées à partir des grilles salariales paramédicales).

Les étudiants sages-femmes le souhaitant peuvent par ailleurs s'inscrire en Master I de Recherche Biomédicale parallèlement à leurs études (en deuxième année), comme le font déjà les étudiants en médecine ou en chirurgie-dentaire, ce qui leur ouvre les voies des Master II de Santé et Sciences.
Étymologie du terme
Une étymologie d'abord contestée

En Grèce antique, on parlait de maïeutique, ou « l’art d’accoucher », qui avec le temps et sous l’influence de Socrate a fini par désigner par métaphore, un mode d'échange philosophique, l'accouchement des esprits.

Dans « sage-femme », le mot « sage » est dérivé de sapiens (la connaissance, l'expérience, sources de sagesse) et le mot « femme » fait référence à la femme qui est l'objet de cette connaissance et qui a besoin d'accoucher. Du fait de cette fonction, la sage-femme s'est distinguée de la « matrone », choisie dans le village sur des critères surtout moraux, religieux, judiciaire, en particulier pour des questions matrimoniales.

L'origine du mot composé reste mal connue. En effet, le mot femme se réfèrerait non pas, comme beaucoup d'auteurs l'ont écrit, à la praticienne mais à la parturiente13.

La définition donnée dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie Française est la suivante : « On appelle ainsi celle dont le mestier, la profession est d'accoucher les femmes ».

Définition du Littré

Sage-femme Nature : s. f. Prononciation : sa-je-fa-m'

Étymologie : Sage, dans le sens d'habile, et femme, wallon, seg-damm.

« Celle dont la profession est de faire des accouchements ». Cette définition serait peut-être correcte si, d'une part, elle n'était pas réductrice (la sage-femme est loin de ne faire que des accouchements), et si, d'autre part, elle n'affirmait pas (par le « celle ») quelque chose qui est aujourd'hui sujet à controverse.

Enfin, le terme anglais : midwife ne fait allusion qu'à la « parturiente » (mid = avec, du vieil anglais mid, dérivé de l'allemand mit + wife = « la femme, celle qui accouche »), et non pas au sexe de l'intervenant. De ce fait, les livres anciens anglais de « midwifery » précisent toujours lorsqu'il s'agit d'un intervenant masculin : male midwife (ce qui correspond, à la même époque (XVIe et XVIIe siècles), en France, au terme de chirurgien-barbier accoucheur).

La science de l'accouchement et de la grossesse fait l'objet dans la médecine contemporaine d'une spécialité appelée « obstétrique » (c'est-à-dire l'art des accouchements), et cela dans les traités les plus anciens.
Depuis, une position tranchée

Sage-femme, n.f., est attesté sous cette forme en 1212 . On trouve aussi beaucoup plus tard les variantes « femme sage » ainsi que « sage-mère » (XIVe siècle) et « mère sage » (1609).

Sage-femme signifie « expert, habile dans son art auprès des femmes » (« sage » attesté en 1155, au sens de sachant ou de savant, comme pour Charles V le Sage).

La profession s'ouvrant aux hommes (depuis 1982), on a cru que le mot femme se rapportait à l'agent exerçant la profession, et non à l'objet de cette science, et on a proposé « sage-homme », « matron » (sur le féminin « matrone »), « maïeuticien » (proposé à l'Académie française) ou « maïeutiste » (hellénismes savants), « parturologue », termes finalement tous écartés par l'Académie française au bénéfice de « sage-femme » pour les deux sexes.

(Le Robert - Dictionnaire historique de la langue française - Alain Rey et al. Paris 1992).

Le pluriel de sage-femme est sages-femmes.
Particularités universitaires selon les pays
Sage-femme au Canada
Sage-femme au Québec

Actuellement, seule l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre le programme de baccalauréat en pratique sage-femme, d'une durée de 4 ans (132 crédits). Le programme est contingenté à 20 étudiantes par année.

La profession de sage-femme est règlementée depuis 1999 au Québec, après plusieurs années de projet-pilote avec des maisons de naissance. Les derniers détails d'assurance permettant aux sages-femmes de suivre des accouchements à domicile ont été réglés en avril 2005. Il faut faire partie de l'ordre des sages-femmes du Québec pour avoir droit de porter le titre. Il est important de noter, cependant, que la sage-femme est une professionnelle limitée puisqu'elle est en mesure de pratiquer seulement quelques actes médicaux de base. Toute complication survenant durant la grossesse ou l'accouchement nécessite une intervention et un suivi par un médecin spécialisé en obstétrique ou en médecine de famille.
Sage-femme en Suisse

Depuis la signature des accords de Bologne par la Suisse, le diplôme de sage-femme est reconnu par les pays européens. La profession reste cependant un métier paramédical au même titre que celui d'infirmier. En Suisse Romande il existe deux façons de devenir sage-femme. La première est d'intégrer la filière sage-femme de La Haute École de Santé de Genève (HEdS). Cette école accueille en moyenne 35 étudiants par année. Ce cursus dure 3 ans et aboutit à un diplôme Bachelor. La seconde est d'intégrer l'école de Lausanne, pendant 2 ans, après avoir déjà acquis le diplôme d'infirmière.
Sage-femme aux États-Unis

Il existe deux voies pour devenir sage-femme aux États-Unis : celle des infirmières sages-femmes, et celle des sages-femmes.
Infirmière sage-femme

Aux États-Unis, les « infirmières sages-femmes » sont des infirmières puéricultrices, ayant suivi une formation complémentaire pendant deux années supplémentaires, soit en maîtrise, pour se spécialiser comme sages-femmes.
Sage-femme : voie directe

Leur formation varie selon le mode d'obtention du diplôme : certaines sont diplômées directement d'une école de sage-femme, qui offre diverses formations de taille et de nature différentes. Certaines choisissent de s'inscrire au cursus des infirmières sages-femmes (American College of Nurse-Midwives ou ACNM) : toutes les sages-femmes qui empruntent cette voie doivent ensuite passer le même certificat d'aptitude, les autres acquièrent le statut de sage-femme à l'ancienneté.
Voir aussi

Association for Childbirth at Home International (ACHI)
Accouchement à domicile

À noter

Les Cadiens de Louisiane utilisent le terme de « chaste-femme ».
Sage-femme en Irlande

La plupart suivent une formation universitaire de quatre ans. Un numerus clausus s'applique.

Certaines infirmières, après l'obtention de leur diplôme et une certaine expérience professionnelle, peuvent ensuite suivre une formation universitaire de spécialiste.

Toutes les sages-femmes doivent s'inscrire au An Bord Altranais.
Sage-femme en France
Article détaillé : Sage-femme en France.
Un cursus en cinq ans en France

Depuis 1992 à Grenoble, généralisé à toute la France en 2002, le concours d’entrée en école de sages-femmes est commun à celui de médecine. Les sages-femmes devraient bénéficier en outre d’un accès aux masters de Santé. La loi s'y rapportant a été votée, référence décret d'application promulgué en mars 2013. L'accès au masters de santé et son application incombent aux différentes universités14.

Cinq années d'études sont nécessaires pour accéder au diplôme de sage-femme. En effet, après la première année commune aux études de santé (PACES) sélectionnant le nombre d'étudiants admis à poursuivre leur formation, les études se déroulent ensuite en deux phases de deux ans chacune dans des Écoles rattachées aux UFR de la faculté de Médecine de la région.

Malgré des disparités de formation des sages-femmes au niveau national, ainsi qu'entre pays, tout diplôme d'État obtenu dans un pays européen est valable dans n'importe quel autre pays européen.
Le champ de compétences de la sage-femme
Matrone à la maternité de Niodior (Sénégal).

Traditionnellement, la sage-femme est une femme ou un homme qui aide à l'accouchement.

Dans les sociétés industrialisées, il s'agit d'une profession médicale à part entière. Elle relève du domaine médical en France car la sage-femme bénéficie du droit de prescription, ne dépendant d'aucun médecin. La liste des médicaments, stupéfiant, dispositifs médicaux que peuvent prescrire les sages-femmes est fixé entre autres par l'arrêté du 23 février 2004 modifié par l'arrêté du 12 octobre 2005. L'attribution d'un numéro RPPS délivré par le Conseil national de l'Ordre des sages-femmes et qui remplace le numéro ADELI gérés par les DASS permet aux sages femmes (profession libérale) de recevoir les feuilles de soins émises par les CPAM.

En Belgique, le caractère médical de la profession de sage-femme est fixé par l'Arrêté Royal 78 du 10 novembre 1967. Le texte modifié de l'AR 78 du 13 décembre 2006 élargit le domaine de compétence des sages-femmes belges en y incluant, notamment, le droit de prescrire certains médicaments pendant la grossesse, l'accouchement et la suite des couches.

En France, elle répond à la définition suivante :

exerçant une profession médicale, la sage-femme assure, en toute autonomie, le diagnostic, la déclaration (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-1) et la surveillance de la grossesse normale, du travail et de l'accouchement, ainsi que celle de la mère et de l'enfant après l'accouchement ;
elle pratique les examens cliniques et para-cliniques nécessaires (échographie, etc.) et participe activement à toutes actions de prévention dans le domaine de la santé. Elle prescrit les examens et thérapeutiques (médicament, vaccin, etc.) nécessaires au bon déroulement de la grossesse, de l'accouchement, des suites de couches ;
en cas de pathologie, elle exerce en collaboration avec le médecin obstétricien, l'anesthésiste et le pédiatre ;
par ailleurs, l'exercice de la profession de sage-femme ne se réduit pas à la pratique des accouchements. La sage-femme assure aussi la surveillance prénatale, la préparation à la naissance et à la parentalité des parents et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité jusqu’au 21e jour qui suit l’accouchement15 ;

Pour coordonner ces actions, elle rencontre dès le quatrième mois de grossesses les futurs parents, et peut apprécier dans un entretien personnalisé, les attentes, inquiétudes et souhaits des futurs parents. Moment pour accueillir leur volonté d'expression sur un projet de naissance en vertu de la loi de 200216. Ce moment est aussi privilégié pour se faire partenaire des situations vulnérables : apporter aide et soutien aux femmes précaires, aux problèmes d'addictions, à celle qui subissent des violences ou dont la grossesse n'était pas attendue17 ;

elle pratique également les consultations, les échographies obstétricales, y compris dans le cadre du diagnostic prénatal. Elle pratique également la consultation postnatale (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-2) ;
la sage-femme assure les suivis des grossesses physiologiques (d'évolution normale) en cabinet ou à domicile ;
elle surveille, conseille, accompagne la mère et l'enfant après la naissance. Elle pratique aussi la rééducation périnéale des patientes. Elle conseille les couples et participe au suivi des différents modes de contraception. Elle peut prescrire une contraception hormonale (y compris le dispositif intra-utérin) dans le post-partum, le post-abortum et lors d'une consultation gynécologique de contraception et de prévention qu'elle peut réaliser depuis la loi HPST du 21 juillet 2009 modifiant les articles L4151-1, L5134-1, et L2122-1 du code de la santé publique. Une sage-femme peut désormais poser des dispositifs intra-utérins et les implants contraceptifs ;
elle peut aussi avoir une place active dans les services d'orthogénie, de gynécologie, de procréation médicalement assistée ;
comme chez les autres professions médicales, les sages-femmes relèvent d'un code déontologique professionnel et doivent justifier, pour pouvoir exercer, de leur inscription au tableau du conseil national de l'ordre des sages-femmes ;
depuis 2010 le suivi gynécologique des femmes, en dehors de toute pathologie, appartient désormais à son domaine de compétence. À ce titre elle réalise l'examen des seins, l'examen génital, le frottis cervico-vaginal, la prescription de la contraception, et ce pendant toute la vie génitale de ses patientes. Son rôle primordial dans le dépistage va permettre un meilleur suivi des patientes, et une collaboration avec les gynécologues obstétriciens dont la mission pourra se concentrer sur les pathologies, hélas trop nombreuses, dépistées plus précocement (augmentation déplorée des cancers du sein chez les femmes jeunes).

Code déontologique

Le premier alinéa de l’article R.4127-325 du Code de la santé publique dispose que, dès lors qu'elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s'engage à assurer personnellement avec conscience et dévouement les soins conformes aux données scientifiques du moment que requièrent la patiente et le nouveau-né. Le caractère personnel de l’exercice de la profession de sage-femme et la notion de responsabilité sont intimement liés. Voici les chapitres du Code de la santé publique relatifs aux sages-femmes (modifié par le décret 2006-1268 du 17 octobre 2006) :

CODE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Professions de santé → Organisation des professions médicales → Déontologie

Section 3 : Code de déontologie des sages-femmes

Devoirs généraux des sages-femmes
Devoirs envers les patientes et les nouveau-nés
Règles particulières aux différentes formes d'exercice
Devoirs de confraternité
Devoirs vis-à-vis des membres des autres professions de santé
Dispositions diverses

Rémunération

1 600 € brut par mois (+ primes) pour une sage-femme en début de carrière dans la fonction publique hospitalière.
Entre 2 700 € et 2 800 € en fin de carrière.
2 300 € en moyenne pour une sage-femme en libéral.18

Les étudiants sages-femmes sont rémunérés au titre de leurs stages dès la troisième année. En 2013, la rémunération au titre des stages de troisième année s’élève à 100 € brut par mois pour 150 heures travaillées.
Sage-femme au Royaume-Uni

Certaines obtiennent leur diplôme d'infirmier et suivent ensuite une formation de dix-huit mois (degree classification). D'autres suivent une formation plus indépendante de trois ans ou plus. Toutes les sages-femmes doivent s'inscrire au Nursing and Midwifery Council.
Notes et références

↑ Depuis la réforme de l'orthographe de 1990, il est recommandé [archive] d'écrire « sagefemme »
↑ Sage du latin sapiens, « savoir », science et d'expérience acquises, probablement assorties de la notion de prudence. Le terme de sage-femme ou sage-mère est attesté en 1212
↑ Henri Marcel Fay et Gilbert Ballet, Lépreux et cagots du Sud-Ouest, Paris, Champion, 1910, 784 p. (OCLC 250524577), p. 64 ; 236
↑ a, b, c, d et e Barbara Ehrenheich et Deirdre English, Sorcières, sages-femmes et infirmières, une histoire des femmes et de la médecine, Montréal, Éditions du Remue-Ménage, bibliothèque nationale du Québec, 1976, 78 p. (OCLC 15847398)
↑ Brau, J.-L., « La sorcellerie », Les cahiers de Fontenay no 11/12, E.N.S. Fontenay/Saint-Cloud, septembre 1978. [archive]
↑ (en) Katie Allison Granju, Midwives under the fire [archive].
↑ Jürgen Schlumborg, « Comment l’obstétrique est devenue une science », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, no 143,‎ juin 2002, p. 18-30
↑ Y.Knibiehler, Maternité. Affaire privée, affaire publique, Bayard, 2001, p. 61-76
↑ Robert Vial, Histoire de L'enseignement des Hôpitaux de Paris : Les blouses blanches en formation initiale et continue, Editions L'Harmattan, 1999 (lire en ligne [archive]), p. 107
↑ Danièle Kergoat, Yvonne Guichard-Claudic et Alain Vilbrod, L'inversion du genre : Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin et réciproquement, Presses universitaires de Rennes, coll. « Des Sociétés », 2008, 401 p. (ISBN 9782753505896), p. 232 [archive]
↑ lrb/mfo/ed Relaxnews avec AFP, « L'homme, une sage-femme comme les autres », Le Parisien,‎ 12 août 2013 (lire en ligne [archive])
↑ et non pas limitée, ce dernier terme ne figurant à aucun moment dans la législation française
↑ Danièle Kergoat, Yvonne Guichard-Claudic, Alain Vilbrod, L'inversion du genre : Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin et réciproquement, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 240.
↑ pdf [archive] sur le site de l'Ordre national des sages-femmes
↑ Recommandations HAS [archive] [PDF]
↑ loi de 2002 [archive]
↑ en France, pdf [archive]
↑ (en) « Le CIDJ - Centre d'Information et de Documentation Jeunesse » [archive]

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

les sages-femmes, sur Wikimedia Commons sage-femme, sur le Wiktionnaire

Articles connexes

Accouchement
Matrone

Bibliographie

Chaumette (Paloma) Parents et sages-femmes : l'accompagnement global, éditions Yves Michel 2005
Gélis (Jacques), L'Arbre et le fruit, Paris, Fayard, 1984.
Gélis (Jacques), La sage-femme et le médecin, Paris, Fayard, 1988.

Liens externes

Belgique :
Union professionnelle des sages-femmes belges (organisation des sages-femmes francophones de Belgique)
Vlaamse Organisatie van Vroedvrouwen (organisation des sages-femmes nééerlandophones de Belgique)

Canada/Québec :
Ordre des sages-femmes du Québec

France :
Ordre national français des sages-femmes

Grande-Bretagne :
(en) Royal College of midwife : collège des sages-femmes britanniques
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Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. Empty
MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:11

Processus de Paix des secouristes de la république de l'Olivier.

Je crois qu'à l'avenir, plus personne ne pourra recréer des bulles d'exclusions...
Pour cela, je ne peux me permettre de mettre à l'écart tout individu(e) et "État".

Je ne suis qu'une femme ou un homme humble qui en vous adressant ces ces vers,
espère qu'il puisse vous conduire vers l'expérience, le travail et la communauté...
La solitude augmente ou diminue le nervosité... Cela s'appelle le malheur...

Alors par décision, on recherche à se tranquilliser et remettre la balance sur le zéro;
alors par construction, on décèle la notion d'une fragile tolérance:
Celle d'insulter !

Par Yahvé, cela est une horreur et une erreur...

La République de l'Olivier dit :
"Oui à la gréve, Non à l'Esclavage..."
la constitution rajoute :
"Oui à la Bibliothèque et Non à la Faim."
et le peuple doit rajouter :
"Oui à l'écoute et Non aux viols physiques et moraux."

Alors le Novice du Secourisme prends en charge sa nouvelle fonction autre qu'un service
militaire mais basé aussi sur la protection du Bien et du Corps.

"Je suis Y'becca"

Ecrit de
TAY
La chouette effraie.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Y'becca ou murmure de l'Arbre-Olivier.
http://leclandesmouettes.bbflash.net/t41-y-becca-ou-murmure-de-l-arbre-olivier

Profils des Juges du Secourisme et
la république de l'Olivier.

Chére Minouska, Féline de Pierre et Yvette et toutes les bonnes volonté(e)s

Je regarde le temps différemment après la mort de Athéna la chatte Bleue.
De longues années à voyager; à travailler et à écrire... Tel un Spartiate, je me suis emprunt à une apogée sur la compréhension du monde qui m'entourai de ses richesses; J' y ai rencontré des lueurs, des affronts et des forces.

Je regarde celle qui a su réveiller la force de réveiller ces écrits que j'ai voulu sauvegarder par le fait que après
tout, aide toi et le ciel te répondra: Et je dois dire que ma volonté fut exaucer... Alors je regarde Minouska, une chatte qui a recueilli mon cœur en lambeau lors de la guerre ou intifada, si vous préférez:

Le Juge Suprême de la république de l'Olivier est un personnage
qui doit s'informer et accueillir la Parole de l'un et de l'Autre. Il se doit d'écrire des vers, des proverbes, des espoirs, des fables car notre peuple aime cela: Ni fouet, ni chaines ! être sérieux devant les nuages gris !
Car l'arbre peur garantir notre fraternité et la justice de l'eau propager la diversités des écritures des forets donc vers la connaissance et Yahvé... La République est le pilier de l’Âme dans le sens où il s’inclut dans le peuple et ne cherche pas à devenir idole, idolâtre ou idolâtré. Être humble doit être la qualité première du Juge Suprême de la République de l'olivier.

Dans la vallée du Nil à la plaine des cèdres; le juge suprême doit présenter ses hontes et ses espoirs... je vous fait part de mon expérience... Nuls réponses dans un premiers temps ne se fit entendre alors j'envoyai des mouettes, des chouettes et des canaris sous forme de lettre tel un oiseau qui apprends son premier envol.

Alors sous forme de mirage pour certains et pour d'autres, cela s'appelle un message. Je me fis ce constat et que la volonté en soit ainsi si il ne veulent pas entendre;

"Propage la Connaissance des serments car ce sont les hommes qui s'entretuent par leur entreprise, leur volonté et leur désir! Car certains vomissent sur la fraternité voilà un maillon de haine du trois en un délivré par le vieux coq... Rétablit l'apprentissage de l'Espérance sur l'apprentissage de marcher ! La canne de l'age n'est pas un spectre; elle est une source d'eau ! Tu apprendra à entendre ta douleur devant la faim ! Nous sommes des étapes et en cela cherche le fait d'exister ! La République est le pilier de l’Âme dans le sens où elle s’inclut dans le peuple et ne cherche pas à devenir idole, idolâtre ou idolâtré. Être humble doit être la qualité première !

Ecrit de
TAY
La chouette Effraie.


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Re: Y'becca, Le bolivarisme et L'an 2001 de JC Lun 10 Oct à 16:16
Les chercheuses de poux
Arthur RIMBAUD (1854-1891)

Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l'essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles assoient l'enfant auprès d'une croisée
Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupirs d'harmonica qui pourrait délirer ;
L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

_________________
Kounak le chat....
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yanis la chouette




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Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. Empty
MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptyLun 14 Nov à 10:12

L'échographie est une technique d'imagerie employant des ultrasons. Elle est utilisée de manière courante en médecine humaine et vétérinaire, mais peut aussi être employée en recherche et dans l'industrie.

Sommaire

1 Terminologie
2 Le matériel
2.1 La sonde
2.2 Le gel
2.3 Le traitement du signal
2.4 Les différents réglages
2.5 Visualisation des images
2.6 Stockage et distribution des images
2.7 Le traitement informatisé de l'image
2.8 Les différents types d'appareils
3 Avantages et inconvénients de l'échographie
3.1 Avantages
3.2 Inconvénients
3.3 Effets secondaires de l'échographie
4 Réalisation d'un examen échographique standard
5 Techniques particulières de l'échographie
5.1 Échographie gynécologique et obstétricale
5.1.1 Échographie souvenir non médicale
5.2 Échographie vasculaire
5.3 Échographie cardiaque (ou échocardiographie)
5.4 Échographie avec produit de contraste
5.4.1 Échographie moléculaire
5.5 Échographie de l'appareil locomoteur
5.6 Échographie per-opératoire
5.7 Échographie endoscopique
5.8 Élastographie
5.8.1 Élastographie par compression manuelle
5.8.2 Élastographie par impulsion ultrasonore
5.8.3 Solutions élastographiques
5.9 Échographie d'urgence pour les victimes de traumatismes
5.10 Échographie haute fréquence
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes

Terminologie

Le mot « échographie » provient de la nymphe Echo dans la mythologie grecque qui personnifiait ce phénomène et d'une racine grecque Graphô (écrire). Il se définit donc comme étant « un écrit par l'écho ». Le terme « échographie » désigne aussi bien l'acte médical que l'image qui en découle, abrégé au féminin en « une écho ».

L'appareil permettant l'échographie est un « échographe ». Les appareils modernes comportent tous une fonction Doppler. C'est pourquoi on parle d'« échographie-doppler » (abrégée en « écho-doppler »).

Le médecin, le manipulateur en électroradiologie médicale, ou la sage femme qui pratique une échographie est un « échographiste ».
Le matériel
Photographie d'un échographe. Légende : 1. Les sondes, 2. Système de visualisation, 3. Gel pour échographie, 4. Console de commande, 5. Console d'acquisition, 6. Imprimante

L'échographe est constitué des éléments suivants :

une sonde, permettant l'émission et la réception d'ultrasons ;
un système informatique, transformant le délai entre la réception et l'émission de l'ultrason en image ;
une console de commande, permettant la saisie des données du patient et les différents réglages ;
un système de visualisation : le moniteur ;
un système d'enregistrement des données, soit de manière analogique (cassette vidéo, impression papier), soit de manière numérique (format DICOM).

Le tout est disposé sur un chariot mobile, permettant d'effectuer l'examen au chevet même du patient.

Les besoins sont différents suivant l'organe étudié. Le plus exigeant est le cœur, mobile par essence, qui exige une bonne définition de l'image spatiale mais aussi temporelle.
La sonde

Les premières études sur les ultrasons n'étaient pas appliquées à la médecine, mais visaient à permettre la détection des sous-marins à l'occasion de la Première Guerre mondiale. En 1951, deux britanniques, J.J. Wild (médecin) et J. Reid (électronicien), présentèrent à la communauté médicale un nouvel appareil : l'échographe. Il était destiné à la recherche des tumeurs cérébrales mais fera carrière dans l'obstétrique. L'usage en obstétrique date du début des années 1970 avec les appareils permettant de capter les bruits du cœur fœtal (voir Effet Doppler).

L'élément de base de l'échographie est généralement une céramique piézoélectrique (PZT), située dans la sonde, qui, soumise à des impulsions électriques, vibre générant des ultrasons. Les échos sont captés par cette même céramique, qui joue alors le rôle de récepteur : on parle alors de transducteur ultrasonore. Un échographe est muni d'une sonde échographique, nommée barrette échographique, pourvue à l'origine de 64, 96 voire 128 transducteurs ultrasonores en ligne. Les sondes des échographes modernes possèdent aujourd'hui jusqu'à 960 éléments. En échographie cardiaque le nombre d'éléments est amené à 3 000 éléments. Enfin, les sondes de prochaines générations (courant 2009) auront plus de 12 000 éléments piézoélectriques soit 64 fois plus que celle encore utilisée à ce jour. L'émission se fait de manière successive sur chaque transducteur.

Les ultrasons sont envoyés dans un périmètre délimité (souvent trapézoïdal), et les échos enregistrés sont des signatures des obstacles qu'ils ont rencontrés. L'échogénicité est la plus ou moins grande aptitude d'un tissu à rétro-diffuser les ultrasons.

La fréquence des ultrasons peut être modulée : augmenter la fréquence permet d'avoir un signal plus précis (et donc une image plus fine) mais l'ultrason est alors rapidement amorti dans l'organisme examiné et ne permet plus d'examiner les structures profondes. En pratique l'échographiste a, à sa disposition, plusieurs sondes avec des fréquences différentes :

1,5 à 4,5 MHz en usage courant pour le secteur profond (abdomen et pelvis), avec une définition de l'ordre de quelques millimètres ;
5 MHz pour les structures intermédiaires (cœur d'enfant par exemple), avec une résolution inférieure au millimètre ;
7 MHz pour l'exploration des petites structures assez proches de la peau (artères ou veines) avec une résolution proche du dixième de millimètre ;
de 10 à 18 MHz plus par exemple pour l'étude, en recherche, de petits animaux, mais aussi, dans le domaine médical, pour l'imagerie superficielle (visant les structures proches de la peau) ;
jusqu'à 50 MHz pour les appareils de biomicroscopie de l’œil[réf. souhaitée].

Cette résolution dépend aussi de la forme de la structure examinée : elle est bien meilleure si elle est perpendiculaire au faisceau d'ultrasons que si elle est parallèle à ce dernier.

La fréquence de réception des signaux joue également sur la qualité de l'image : en mode fondamental le transducteur détecte les signaux de la même fréquence que celle de l'émission. En mode harmonique, il détecte les signaux d'une fréquence double (seconde harmonique) de celle de l'émission. L'avantage de ce dernier système est qu'il ne détecte essentiellement que les échos revenant dans le même sens que l'émission, écartant de fait les échos diffusés et rendant le signal beaucoup moins bruité. La détection non linéaire a une réponse particulière, elle ne réagit pas aux premiers centimètres après la sonde, ce qui permet de faciliter l'imagerie chez un patient en surpoids (dont la couche de graisse sous la peau complique le passage des ultrasons).
Le gel

Pour des raisons mécaniques, on considère que le contact entre la sonde et le ventre ne peut pas être parfait et qu'il existe donc une fine couche d'air entre ceux-ci.

Les impédances acoustiques de l'air et de la peau (tissu biologique), mesurées en Pa.s/m, valent respectivement :

(à 20 °C) Z a = ρ a ⋅ c a = 1 , 204 × 343 , 4 = 413 , 5 {\displaystyle Z_{a}=\rho _{a}\cdot c_{a}=1,204\times 343,4=413,5} Z_{a}=\rho _{a}\cdot c_{a}=1,204\times 343,4=413,5

(à 37 °C) Z p = ρ p ⋅ c p = 1047 × 1570 = 164 , 4 ⋅ 10 4 {\displaystyle Z_{p}=\rho _{p}\cdot c_{p}=1047\times 1570=164,4\cdot 10^{4}} Z_{p}=\rho _{p}\cdot c_{p}=1047\times 1570=164,4\cdot 10^{4}

Elles permettent de calculer la valeur du coefficient de transmission T de l'interface air-peau :

T = 4 ⋅ Z a ⋅ Z p ( Z a + Z p ) 2 ≃ 10 − 3 {\displaystyle T=4\cdot {\frac {Z_{a}\cdot Z_{p}}{(Z_{a}+Z_{p})^{2}}}\simeq 10^{-3}} T=4\cdot {\frac {Z_{a}\cdot Z_{p}}{(Z_{a}+Z_{p})^{2}}}\simeq 10^{-3}

Cette valeur est très faible et engendre donc une atténuation du signal importante entre l'émission et la réception des ultrasons par la sonde. C'est pour remédier à ce problème que l'échographiste applique un gel, dont l'impédance acoustique est proche de celle de la peau, pour obtenir une atténuation plus faible.
Le traitement du signal
Photographie d'un simulateur d'échographie fœtale.

L'électronique de l'échographe se charge d'amplifier et de traiter ces signaux afin de les convertir en signal vidéo. L'image se fait en niveaux de gris selon l'intensité de l'écho en retour.

Les différents tissus de l'organisme peuvent apparaitre de diverses façons :

les liquides simples, dans lesquels il n'y a pas de particules en suspension, se contentent de laisser traverser les sons. Ils ne se signalent donc pas par des échos. Ils seront noirs sur l'écran (structures anéchogènes) ;
les liquides avec particules, le sang, le mucus, renvoient de petits échos. Ils apparaîtront donc dans les tons de gris, plus ou moins homogènes ;
les structures solides, l'os par exemple, renvoient mieux les échos. On verra donc une forme blanche (hyperéchogène) avec une ombre derrière (cône d'ombre). Une exception cependant, la voûte crânienne, très fine et perpendiculaire aux échos, en laisse passer ;
les tissus mous sont plus ou moins échogènes : le placenta est plus blanc que l'utérus, qui est plus blanc que les ovaires ;
le gaz et l’air, sont comme l'os, très blancs.

Les différents réglages

La puissance d'émission est réglable mais ne joue que peu dans la qualité de l'image. Il faut théoriquement utiliser la puissance minimale acceptable afin d'éviter un échauffement des tissus examinés. En pratique courante ce risque est négligeable.
La fréquence d'émission peut être modifiée dans les limites des spécifications de la sonde.
Le gain à la réception peut être augmenté ou diminué globalement ou de manière variable, suivant la profondeur de la zone explorée (TGC pour time gain compensation).
Différents filtres peuvent être réglés : compression…
L'imagerie peut être basculée de mode fondamental en mode de seconde harmonique (abrégé en mode harmonique) permettant d'avoir une meilleure définition.
Le faisceau d'ultrasons peut être focalisé (lentille acoustique par retard d'émission réglé électroniquement) à une plus ou moins grande profondeur (ne joue que peu sur la qualité de l'image).
La zone d'intérêt de l'organe explorée peut être élargie, ou au contraire, rétrécie. Dans ce dernier cas, l'image a une meilleure définition.
La cadence d'acquisition (en anglais : frame rate) peut être réglée. Ce paramètre est peu important en cas d'organes fixes mais doit être sensiblement augmentée pour étudier la mobilité d'une structure (cœur).

La console de commande est munie d'un clavier permettant d'entrer les identifiants du patient et les commentaires. Elle permet d'accéder aux différents modes d'échographie et de doppler, ainsi qu'au traitement et au stockage des images. Elle permet également d'effectuer des mesures (distance, surface…) et différents calculs.
Visualisation des images

Elle se fait par l'intermédiaire d'un écran.

Différents modes sont disponibles :

le plus courant est le mode BD (pour « bidimensionnel ») : il s'agit d'une représentation en coupe de l'organe étudié, le plan de celui-ci étant déterminé par la position que donne l'examinateur à la sonde ;
le mode TM (pour time motion en anglais, en français « temps-mouvement ») représente l'évolution d'une ligne de tir (ordonnée) suivant le temps (abscisse). Ce mode permet d'évaluer précisément les structures mobiles (ventricule gauche pour le cœur, par exemple) et d'en évaluer la taille. Cette dernière dépend cependant étroitement du choix de la ligne de tir et reste donc très examinateur-dépendant.

À ces images en niveau de gris, peuvent être associées des données du doppler en couleur.
Stockage et distribution des images

Théoriquement, les données à stocker correspondent au film de la durée de l'examen (de quelques minutes à plus d'une demi-heure) ce qui pose encore problèmes quant à l'importance de la mémoire nécessaire. En pratique ne sont conservées que des images fixes ou de courtes boucles d'images. Le format est souvent propriétaire (avec un outil de conversion DICOM) ou fait de manière native en DICOM. Ce format, largement utilisé dans le domaine de l'imagerie médicale, permet de conserver dans un même document l'identifiant du patient, l'image et les caractéristiques de l'acquisition de cette dernière. Sur certains échographes, il est possible de sauvegarder les images au format JPEG sans perte de qualité.

De manière simple, l'image sélectionnée est imprimée et jointe au compte rendu. Elle n'a dans ce cas qu'un rôle d'illustration, la qualité de la reproduction ne permettant en aucun cas de réévaluer, par exemple, un diagnostic.

L'image peut être également stockée de manière analogique sur une cassette vidéo, entraînant une dégradation sensible de la définition, mais permettant de conserver suffisamment d'informations pour pouvoir en tirer des renseignements a posteriori.

La manière récente, l'existence d'enregistreur de DVD en temps réel (en même temps) que la réalisation de l'examen permet de numériser plusieurs heures d'examens.

Les images (ou boucles d'images) peuvent être transmises de manière numérique, soit par CDrom, soit par réseau informatique.
Le traitement informatisé de l'image

Par interpolation d'une boucle d'images, prise avec une cadence d'acquisition rapide, on peut simuler une ligne Tm courbe.
La reconnaissance automatisée des contours reste la pierre d'achoppement de l'échographie en 2005.
L'imagerie paramétrique consiste à coder chaque pixel suivant des paramètres calculés sur l'image (évolution dans le temps, déphasage…). C'est un sujet encore en phase de recherche.
L'imagerie tridimensionnelle, jusqu'au début de ce millénaire, était faite par superposition et interpolation de plusieurs images successives, faites suivant différents plans de coupe (soit de manière libre, soit à l'aide d'une sonde rotative). Le procédé est relativement aisé pour les organes fixes mais beaucoup plus complexes pour les organes mobiles (superposition de boucles d'images et non plus d'images simples). Actuellement, certains échographes sont munis de sondes dotées de capteurs-émetteurs, non plus disposées en ligne mais sous forme de matrice rectangulaire, permettant une acquisition tridimensionnelle directe. Les contraintes techniques et informatiques font cependant que l'image standard est alors sensiblement de moins bonne définition, tant spatiale que temporelle, et que le volume de l'organe directement visualisable reste réduit en taille.

Les différents types d'appareils
Question book-4.svg

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2014).

Les appareils standards, bien que disposés sur des chariots à roulettes, sont destinés plutôt à être utilisés en poste fixe. Ils peuvent être connectés à un réseau, à une imprimante externe. Leur coût s'échelonne entre 50 000 et plus de 150 000 €.
Des appareils plus petits sont conçus pour être utilisé au lit du patient. L'écran plat est de moindre qualité et ils ne disposent pas toujours de toutes les fonctionnalités. Ils fonctionnent sur secteur. Leur prix est inférieur à 100 000 €.
Des échographes de la taille et du poids d'un PC portable ont été développés. Ils ont le grand avantage d'être autonomes pour leur alimentation.
Depuis 2004 les échographes ultra-portables ont fait leur apparition, de la taille d'un smartphone, permettant d’être très aisément transportés, à la main ou dans la poche, avec une autonomie très modérée (trois ou quatre examens) mais avec un stockage sur carte SD rendant possible une récupération aisée des données. Ils sont dotés de l’imagerie bidimensionnelle et du Doppler couleur.

Avantages et inconvénients de l'échographie
Avantages

Réalisée par un professionnel1, l'échographie dans un but médical est quasiment sans danger : c'est la seule technique permettant d'avoir une image du fœtus avec une bonne innocuité. Il n' y a pas d'allergie ni de contre-indication à cet examen ;
elle est indolore pour le patient. Elle ne nécessite, sauf exceptions, ni hospitalisation, ni anesthésie. Elle peut être répétée sans problème ;
l'échographie est une technique d'imagerie médicale relativement peu coûteuse : elle ne nécessite qu'un appareil et le prix des consommables peut être négligeable. L'examen est réalisé avec une seule personne (médecin, sage-femme, voire manipulateur dans certains pays, comme aux États-Unis) ;
l'échographe est mobile, permettant de réaliser l'examen au lit même d'un patient, dans une unité de réanimation par exemple ;
s'il est effectué par un médecin ou une sage femme, le résultat est immédiat ;
elle est non irradiante;
c'est une des seules techniques d'imagerie en temps réel, avec laquelle on peut toujours compléter l'interrogatoire et l'examen clinique du patient en cours d'examen. Elle permet une grande précision diagnostique en des mains expertes et permet d'utiliser plusieurs modalité pour préciser une anomalie : 2D, 3D, reconstructions planaires, échographie de contraste, doppler pulsé ou couleur, élastographie, manœuvres dynamiques ;
lorsque l'échogénicité et la distance à l'organe le permettent, l'échographie possède dans certains cas une résolution spatiale supérieure au scanner et à l'IRM.
l'échographie permet de révéler le sexe du fœtus avant sa naissance. Toutefois, certains hôpitaux anglais ne le révèle pas aux parents, cela n'étant pas considéré comme ayant un intérêt médical2. En Inde, pour éviter les avortements sélectifs basés sur le sexe, il est interdit de révéler le sexe du fœtus aux parents.

Inconvénients

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, l'échographie non médicale, qui expose le fœtus aux ultrasons en continu dans un but esthétique, présente un risque pour celui-ci3 ;
l'image manque parfois de netteté, jusqu'à être parfois inexploitable : c'est le problème de l'échogénicité, faible en particulier en cas d'obésité ;
l'examen, et donc ses résultats, restent « examinateur-dépendants ». Les mesures et la qualité des images dépendent beaucoup de la position de la sonde (plan de coupe), et donc, de l'habilité et de la compétence de l'examinateur. Ce positionnement manuel de la sonde varie d'un examen à l'autre et n'est pas connu a priori, ce qui rend complexe toute réinterprétation de l'examen et tout recalage avec une autre modalité d'imagerie médicale. Autrement dit, en cas de doute ou de discussion, l'examen doit être refait en totalité, idéalement par un autre examinateur ;
le principal bruit qui vient perturber les images ultrasonores est le speckle ( « tavelure » en français) ou « granularité » (car l'image donne l'impression d'être formée de grains). Ce bruit est dû au fait que l'imagerie ultrasonore est une technique d'imagerie cohérente, ce qui autorise les interférences entre les ondes et donc cet aspect granuleux de l'image. Les réflexions sur les nombreuses petites « impuretés » dans le milieu de propagation interfèrent entre elles. À noter que l'importance du speckle est lié à la densité de ces impuretés (rugosité du matériau), il peut donc être vecteur d'informations.

Effets secondaires de l'échographie

Les ultrasons, dans le cadre de leur utilisation en échographie, n'ont jamais révélé de conséquences néfastes chez l'humain4. Dans l'immense majorité des études, seuls des effets biologiques négligeables[évasif] ont été observés, aucun effet pathologique n'en découlant. Une étude américaine a montré que l'échographie, dans certaines conditions, perturberait le développement cérébral du fœtus de souris5. Des études sont en cours pour évaluer ce risque chez l'humain.
Réalisation d'un examen échographique standard

Suivant l'organe examiné, le patient doit être à jeun ou non. Il est allongé sur une table d'examen et la sonde, recouverte d'un gel, est posée directement sur la peau en regard de la structure à visualiser.
Techniques particulières de l'échographie
Échographie gynécologique et obstétricale
Articles détaillés : Échographie gynécologique et Échographie obstétricale.

Dans le cadre de la surveillance médicale de la grossesse, une échographie permet d'obtenir une image monochrome d'un fœtus à l'intérieur du ventre de sa mère. Bien que ce soit l'utilisation la plus connue de l'échographie, on utilise également cette technologie pour la détection des troubles d'organes internes (calculs, kystes, cancers).

Au Québec, depuis 2004, certaines cliniques de procréation et de suivi de grossesse offrent un service d'échographie en 3 dimensions qui permet une vision plus globale du fœtus.
Échographie souvenir non médicale

L'échographie dite « de convenance », de plaisir ou affective est un service fourni par certaines entreprises permettant de visualiser le fœtus, éventuellement en image tridimensionnelle, permettant aux parents de se constituer un enregistrement vidéo souvenir. L'examen est fait alors hors cadre médical.

En décembre 2011, Jacques Lansac, en tant que président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et de la Commission nationale d'échographie obstétricale et fœtale, a vivement protesté contre les offres commerciales de ce type qui peuvent conduire le fœtus à une exposition aux ultrasons durant une trentaine de minutes parfois, avec un faisceau qui « se focalise sur la face et les organes génitaux », conduisant à une exposition « très différente » de l'échographie médicale qui déplace le faisceau pour une exposition plus brève de chaque zone. Selon lui « Les effets thermiques et mécaniques des ultrasons ne sont pas forcément anodins », notamment pour le cerveau et l'œil6. La même mise en garde est formulée en Belgique en avril 2012 par l'ONE7.
Échographie vasculaire
Article détaillé : Échographie Doppler.

L'examen est toujours couplé au doppler permettant d'analyser les flux sanguins.

Il existe des sondes fines pouvant être introduites directement dans le vaisseau à examiner — artère coronaire par exemple — et permettant l'analyse précise des parois de celui-ci. On parle alors d’échographie endovasculaire.
Échographie cardiaque (ou échocardiographie)
Articles détaillés : Échocardiographie, Échographie transœsophagienne, Échocardiographie de contraste et Échographie de stress.

L'examen du cœur comporte des difficultés car il est :

mobile ;
inséré dans la cage thoracique, au contact des poumons, ces deux structures (air et os) empêchant la transmission des ultrasons.

Échographie avec produit de contraste

L’échographie de contraste est celle qui utilise un produit de contraste8. Le produit de contraste composé de microbulles est injecté dans la circulation sanguine par voie intraveineuse au moment de l’examen échographique du patient. Tel que découvert par le docteur Raymond Gramiak en 19689, les microbulles du produit de contraste sont très réfléchissantes aux ultrasons pendant l'examen échographique; permettant ainsi d’imager la vascularisation sanguine des organes à des fins diagnostiques. Un usage clinique répandu de l'échographie de contraste est la détection de la tumeur métastatique dont la prise de contraste (évolution temporelle de la concentration du produit de contraste dans le sang) est plus rapide que celle du tissu biologique sain entourant la tumeur10. Il existe aussi des applications en échocardiographie de contraste11 pour obtenir une meilleure délinéation de la paroi ventriculaire dans l’image échographique, constituant une aide supplémentaire dans l’évaluation du déficit contractile du cœur à la suite d'un infarctus du myocarde. Enfin, des applications en perfusion quantitative12 (mesure relative du flux sanguin13) émergent pour le suivi thérapeutique pharmacologique du cancer, méthodologie élaborée par le docteur Nathalie Lassau en 201114 permettant d'identifier au plus tôt la réponse du patient au traitement anti-cancéreux afin d'orienter au mieux la conduite thérapeutique15.
Schéma de principe de l'imagerie par amétrique des signatures vasculaires.

Parmi les techniques de l'échographie de contraste utilisées par les radiologues en pratique clinique, se distingue la méthode d’imagerie paramétrique des signatures vasculaires16 inventée par le docteur Nicolas Rognin en 201017. Cette méthode a été conçue comme un outil d’aide au diagnostic du cancer, facilitant la caractérisation d’une tumeur suspecte (définir si elle est bénigne ou maligne) dans un organe. D’un point de vue fonctionnel, la méthode analyse informatiquement18,19 une série temporelle d’images (enregistrement numérique vidéo en temps réel des images échographiques de contraste pendant l'examen). Deux étapes successives de traitement du signal sont appliquées à chaque pixel dans la tumeur, comme suit :

calcul de la signature vasculaire (c'est-à-dire de la différence de prise de contraste avec le tissu sain entourant la tumeur) ;
classification automatique de la signature vasculaire calculée en un paramètre, ce dernier prenant l'une des quatre couleurs suivantes :
verte pour l'hyper-vascularisation continue (prise de contraste supérieure à celle du tissu sain),
bleue pour l'hypo-vascularisation continue (prise de contraste inférieure à celle du tissu sain),
rouge pour l'hyper-vascularisation rapide (prise de contraste avant celle du tissu sain) ou
jaune pour l'hypo-vascularisation rapide (prise de contraste après celle du tissu sain).

Une fois le traitement du signal de chaque pixel de la tumeur terminé, la carte spatiale en couleur du paramètre est affichée sur l’écran d’un ordinateur ; synthétisant ainsi l’ensemble de l’information vasculaire en une seule et même image appelée « image paramétrique » (voir la dernière figure de l’article de presse20 comme illustration d’images paramétriques en clinique). Cette image paramétrique est ensuite interprétée par le radiologue sur la base de la couleur prédominante dans la tumeur : le rouge indiquant une suspicion de malignité (risque de cancer), le vert ou le jaune une forte probabilité de bénignité. Dans le premier cas (suspicion de tumeur maligne), le radiologue prescrit une biopsie pour confirmer son diagnostic ou un scanner à rayons X pour une seconde opinion. Dans le deuxième cas (quasi-certitude de tumeur bénigne), seulement une surveillance dans les mois qui suivent est nécessaire avec un nouvel examen d’échographie de contraste. L’avantage clinique de la méthode d'imagerie paramétrique des signatures vasculaires consiste en ce qu'elle permet d'éviter la biopsie — procédure invasive risquée — systématique des tumeurs bénignes ou l'examen de scanner à rayons X exposant le patient à une dose d'irradiation. L’efficacité de la méthode a été évaluée positivement chez l’homme pour la caractérisation des tumeurs dans le foie21. Dans l'avenir la méthode pourrait être appliquée dans le cadre du dépistage du cancer de tout type d’organes, par exemple celui du sein22 ou de la prostate).
Échographie moléculaire

L’avenir de l’échographie de contraste est dans l’imagerie moléculaire. L’application clinique envisagée de l'échographie moléculaire est la détection précoce du cancer à l’aide d’un produit de contraste échographique dit ciblant. Originellement conçu par le docteur Alexander Klibanov en 199723,24, un tel produit est composé de microbulles ciblantes en mesure de s’attacher aux micro-vaisseaux sanguins des tumeurs malignes. Ce mécanisme d’attachement à la paroi intérieure des micro-vaisseaux repose sur un ciblage spécifique de l’expression biomoléculaire du cancer (par exemple les biomolécules participant à la néoangiogénèse25,26 ou l’inflammation27 se trouvent surexprimées en cas de cancer). Il en résulte une accumulation conséquente des microbulles ciblantes dans la tumeur maligne, facilitant alors sa localisation précise dans l’image échographique de contraste. En 2013, un tout premier essai clinique exploratoire à Amsterdam aux Pays-Bas a été complété chez l'homme pour le cas du cancer de la prostate par le docteur Hessel Wijkstra28.

En échographie moléculaire, la technique de la pression de radiation acoustique est applicable avec une sonde d’échographe pour littéralement pousser les microbulles ciblantes sur la paroi intérieure des micro-vaisseaux, première fois démontrée par le docteur Paul Dayton en 199929. Cette technique se traduit par une maximisation de l’accumulation des microbulles dans la tumeur par une plus grande interaction de ces dernières avec les biomolécules cancéreuses à cibler. Au stade de la recherche scientifique pré-clinique, cette technique est implémentée et validée en échographie bidimensionnelle30 et tridimensionnelle31,32.
Échographie de l'appareil locomoteur

L'échographie permet une analyse détaillée des muscles, des tendons, des ligaments et des nerfs périphériques (en complément du bilan radiographique standard).
Échographie per-opératoire

La sonde peut être posée sur la peau ou directement en contact de l'organe. Dans ce dernier cas, la sonde est recouverte d'une gaine de protection adaptée et marquée CE et stérile.
Échographie endoscopique
Article détaillé : échographie endoscopique.

Appelée aussi ultrason endoscopique ou écho-endoscopie, elle emploie une source d’ultrasons au bout d’un endoscope relié à un échographe pour obtenir des images des organes internes de la poitrine et de l'abdomen. Elle peut être utilisée pour visualiser la paroi de ces organes ou pour examiner les structures adjacentes.

Elle s'applique le plus souvent sur le tractus digestif supérieur et sur le système respiratoire. La sonde est introduite dans le vagin, l'anus ou par la bouche la procédure ressemble à celle de l'endoscopie, et peut être complété par une biopsie guidée par l'imagerie échographique.
Élastographie
Article détaillé : Élastographie.

Il existe aujourd'hui deux modes principaux pour évaluer l'élasticité des tissus avec l'élastographie.
Élastographie par compression manuelle

Technique permettant l'étude de l'élasticité des tissus pour détecter des cancers notamment utilisée en sénologie. Technique commercialisée par Hitachi Medical Systems depuis 200233 et par Siemens depuis 200534.

Elle consiste avec la sonde d'échographie à appliquer de légères pressions afin de soumettre les tissus sous-jacents à une légère contrainte. Ces tissus vont se déformer sous l'effet de la contrainte, plus le tissu est élastique plus il se déforme, plus le tissu est rigide moins il se déforme. Cette mesure réalisée en temps réel permet d'évaluer simplement la rigidité relative des lésions et dans une certaine mesure leur malignité.
Élastographie par impulsion ultrasonore

Dans ce cas la sonde échographique émet une onde focalisée (impulsion ultrasonore) permettant de déplacer très légèrement les tissus. L'image est alors fabriquée de façon identique à l'imagerie d'élasticité par compression manuelle. Cependant comme l'impulsion ultrasonore est parfaitement calibrée, l'image obtenue est plus reproductible. De même il est également possible d'évaluer quantitativement la rigidité tissulaire en mesurant la vitesse de l'onde de cisaillement générée par l'impulsion ultrasonore. Avec cette mesure il est possible d'évaluer le degré de fibrose hépatique, évitant le plus souvent de prescrire au patient une biopsie du foie (procédure invasive avec risque de complications).
Solutions élastographiques

L'industrie active dans l'échographie (General Electric, Philips, Siemens, Toshiba, etc.) offre des solutions utilisant l'imagerie d'élasticité par compression manuelle et impulsion ultrasonore. À noter que la société Supersonic Imagine (française) est historiquement précurseur en termes d’innovation avec son système d'élastographie quantitative.
Échographie d'urgence pour les victimes de traumatismes

L'échographie peut être utilisée en médecine d'urgence. L'échographie de certains organes — cœur et abdomen — permet de détecter la présence de fluides « libres », ce qui, dans le contexte d'un traumatisme, indique en général une hémorragie. Cette méthode, appelée FAST en anglais (Focused assessment with sonography for trauma (en)), est moins invasive que le lavage péritonéal ; elle revient moins cher que la tomographie X et n'expose pas le patient aux radiations35. Cette méthode a été testée en 1999 par l'armée britannique durant la guerre du Kosovo36.

On peut également inclure l'examen des poumons, avec la méthode dite eFAST (extended FAST), pour détecter la présence d'un pneumothorax.
Échographie haute fréquence

L'échographie haute fréquence est une application de l'échographie qui utilise des ultrasons dont la fréquence est supérieure à 20 MHz. Basée sur le même principe de fonctionnement que l'échographie conventionnelle, elle permet néanmoins d'obtenir une meilleure résolution d'image mais avec une faible profondeur de pénétration.

Des applications existent dans le domaine médical mais, à l'heure actuelle, cette technique est surtout utilisée dans l'exploration vétérinaire du petit animal (souris notamment).
Notes et références

↑ Communiqué du CNGOF du 5 décembre 2011, Les échographies fœtales commerciales : un scandale sanitaire ? [archive] [PDF]
↑ NHS about ultrasound during pregnancy [archive]
↑ « Danger de l'échographie à usage non médical » [archive],‎ 29 mai 2005
↑ Société Française de Radiologie [archive]
↑ (en) Eugenius Ang, Jr. et al. « Prenatal exposure to ultrasound waves impacts neuronal migration in mice [archive] » Proceegings of The National Academy of Sciences of the USA (PNAS) 2006 [PDF]
↑ Journal Le Parisien, et AFP « Les gynécologues s'opposent aux échographies “souvenir” [archive] » 5 décembre 2011.
↑ Antoine Clevers, « Interdire les échographies de plaisir ? » [archive], sur Lalibre.be, La Dernière heure (consulté le 18 avril 2012)
↑ Jean-Michel Correas et al., « Produits de contraste injectables en ultrasonologie [archive] » Journal d’échographie et de médecine par ultrasons 1997.
↑ Raymond Gramiak et al., « Echocardiography of the Aortic Root [archive] » Investigative Radiology 1968
↑ (en) Michel Claudon et al. « Guidelines and Good Clinical Practice Recommendations for Contrast Enhanced Ultrasound (CEUS) in the Liver – Update 1012 [archive] » Ultraschall in der Medizin 2013.
↑ (en) Ariel Cohen et Pascal Guéret, Manuel d'échocardiographie clinique [archive], Librairie Lavoisier, 2012.
↑ (en) Fabio Piscaglia et al. « The EFSUMB Guidelines and Recommendations on the Clinical Practice of Contrast Enhanced Ultrasound (CEUS): Update 2011 on non-hepatic applications [archive] » Ultraschall in der Medizin 2012.
↑ (en) Meng-Xing Tang et al. « Quantitative contrast-enhanced ultrasound imaging: a review of sources of variability [archive] » Interface Focus 2001.
↑ (en) Nathalie Lassau et al. « Advanced Hepatocellular Carcinoma: Early Evaluation of Response to Bevacizumab Therapy at Dynamic Contrast-enhanced US with Quantification—Preliminary Results [archive] » Radiology 2010.
↑ (en) Katsutoshi Sugimoto et al. « Hepatocellular carcinoma treated with sorafenib: early detection of treatment response and major adverse events by contrast-enhanced US [archive] » Liver International 2013.
↑ (en) Nicolas Rognin et al. « Parametric imaging for characterizing focal liver lesions in contrast-enhanced ultrasound [archive] » IEEE Transactions on Ultrasonics, Ferroelectrics and Frequency Control 2010.
↑ Nicolas Rognin et al. « Images paramétriques basées sur comportement dynamique au cours du temps [archive] » Brevet d'invention, Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) 2010.
↑ (en) François Tranquart et al. « Perfusion Quantification in Contrast-Enhanced Ultrasound (CEUS) - Ready for Research Projects and Routine Clinical Use [archive] » Ultraschall in der Medizin 2012.
↑ (en) Paolo Angelelli et al. « Interactive visual analysis of contrast-enhanced ultrasound data based on small neighborhood statistics [archive] » Computers & Graphics 2011.
↑ (en) Eric Barnes. « Contrast US processing tool shows malignant liver lesions [archive] » AuntMinnie.com, San-Francisco, États-Unis, 2010.
↑ (en) Anass Annaye et al. « Differentiation of Focal Liver Lesions: Usefulness of Parametric Imaging with Contrast-enhanced US [archive] » Radiology 2011.
↑ (en) Zhang Yuan et al. « Diagnostic Value of Contrast-Enhanced Ultrasound Parametric Imaging in Breast Tumors [archive] » Journal of Breast Cancer 2013.
↑ (en) Alexander Klibanov et al. « Targeting of ultrasound contrast material. An in vitro feasibility study [archive] » Acta Radiologica Supplementum 1997.
↑ (en) Alexander Klibanov « Targeted delivery of gas-filled microspheres, contrast agents for ultrasound imaging [archive] » Advanced Drug Delivery Reviews 1999.
↑ (en) Sybille Pochon et al. « BR55: a lipopeptide-based VEGFR2-targeted ultrasound contrast agent for molecular imaging of angiogenesis [archive] » Investigative Radiology 2010.
↑ (en) Joergen Willmann et al. « Targeted Contrast-Enhanced Ultrasound Imaging of Tumor Angiogenesis with Contrast Microbubbles Conjugated to Integrin-Binding Knottin Peptides [archive] » Journal of Nuclear Medicine 2010.
↑ (en) Jonathan Lindner et al. « Molecular imaging with contrast ultrasound and targeted microbubbles » Journal of Nuclear Radiology 2004. PMID 15052252 [archive]
↑ (en) BR55 in Prostate Cancer: an Exploratory Clinical Trial [archive] - Base de données d'études cliniques des Instituts américains de la santé, 23 avril 2013.
↑ (en) Paul Dayton et al. « Acoustic radiation force in vivo: a mechanism to assist targeting of microbubbles [archive] » Ultrasound in Medicine and Biology 1999.
↑ (en) Peter Frinking et al. « Effects of acoustic radiation force on the binding efficiency of BR55, a VEGFR2-specific ultrasound contrast agent [archive] » Ultrasound in Medicine and Biology 2011.
↑ (en) Ryan Gessner et al. « An in vivo validation of the application of acoustic radiation force to enhance the diagnostic utility of molecular imaging using 3-d ultrasound [archive] » Ultrasound in Medicine and Biology 2012.
↑ (en) Nicolas Rognin et al. « Molecular Ultrasound Imaging Enhancement by Volumic Acoustic Radiation Force (VARF): Pre-clinical in vivo Validation in a Murine Tumor Model [archive] » World Molecular Imaging Congress, Savannah, États-Unis 2013.
↑ (en) Hitachi Real-time Tissue Elastography (HI-RTE) [archive]
↑ (en) eSieTouch Elasticity Imaging 2 [archive]
↑ (en) G. Rozycki et S. Shackford, « Ultrasound, what every trauma surgeon should know », J Trauma, vol. 40, no 1,‎ 1996 (DOI 10.1097/00005373-199601000-00001)
↑ (en) « Battlefield Advanced Trauma Life Support (BATLS) : Chapter 7. Abdominal injuries », Journal of the Royal Army Medical Corps, vol. 148,‎ juin 2002, p. 54 (DOI 10.1136/jramc-146-02-12, lire en ligne [archive] [PDF])

Voir aussi
Articles connexes

Effet Doppler
Échographie au premier trimestre de la grossesse
Échographie haute fréquence
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Le misonéisme (du grec miso- : « qui hait » et néo : « nouveau ») est l'attitude qui consiste à rejeter toute innovation. On dit aussi néophobie.

Sommaire

1 Un double exemple de misonéisme illustré par C.G. Jung
1.1 La résistance à la théorie jungienne
1.2 La résistance au concept d'évolution
1.3 La conclusion de C.G. Jung
2 Articles connexes

Un double exemple de misonéisme illustré par C.G. Jung

Dans L'Homme et ses symboles (1964), Carl Gustav Jung nous explique la résistance à sa théorie et l'illustre d'un autre exemple, celui de la résistance au concept d'évolution.
La résistance à la théorie jungienne

Dans la perspective jungienne, questionner l'inexistence d'un concept (ou d'un autre) et refuser de discuter avec soi-même se nomment « être en résistances ». « Être en résistances », c'est en premier lieu être résistant à soi-même, à sa propre nature même.

Ces résistances, cette résistance, peu(ven)t être intellectualisée(s), sous la forme de critiques intellectuelles attaquant la théorie : par exemple, dire que la psychologie jungienne ne renvoie pas au réel, ou est une pseudo-science, ou qu'elle est machiste, ou féministe, de droite ou de gauche, etc.

En tout cas, dans la perspective jungienne, cette résistance renvoie à un conflit intérieur qui n'a pu être assumé et dépassé par de la construction mais qui donne plus qu'à voir dans cette perspective qu'un enchevêtrement de positions ou de postures intellectuelles renvoyant à un conflit : une zone où il y a de « l'autre encrypté en nous », qui ne nous est pas supportable.

Même si le réel peut donner lieu à de la pensée libre, à de la libre mise en sens du réel, ou même de la critique de cette pensée, il est, dans le cadre de la clinique, douté, en premier lieu. Car trop proche des allants de soi (entendus ici comme des allants de soi malheureux).

Finalement, quand l'autre, son propos, ses actes, nous sont insupportables, c'est que nous le sommes à nous-mêmes.
La résistance au concept d'évolution

Dans son ouvrage L'Homme et ses symboles, C.G. Jung nous explique un exemple de résistance classique face à la nouveauté (Laffont, 2002, p. 30 à 33) et en particulier à sa théorie et plus encore que l'Homme face à lui-même : le misonéisme.

Le même ouvrage (p. 33) nous donne à voir deux représentations de cette résistance. L'une sur les concepts de l'évolution, illustrée par une caricature de singe avec un panneau «I am a man and a brother », qui rappelle les résistances de l'opinion publique face aux théories darwiniennes, et une autre de 1861 issue de l'ouvrage Punch, de l'humoriste James Thurber (selon l'auteur, J. Thurber, repris par C.G. Jung pour le commentaire de cette image), dont la tante avait peur que l'électricité ne se répandît - en sortant du câblage comme de l'eau - dans toute la maison.
La conclusion de C.G. Jung

Cette même résistance existe face à la théorie de C.G. Jung car l'Homme se résiste à lui-même.

En effet, selon C.G Jung (même ouvrage p.31), « Il est facile de comprendre pourquoi les rêveurs tentent d'ignorer ou même de rejeter le message qui leur est ainsi communiqué. La conscience résiste naturellement à tout inconscient et inconnu. J'ai déjà signalé l'existence de ce que les anthropologues appellent « le misonéisme », c'est-à-dire une peur profonde, superstitieuse, de la nouveauté. Les primitifs ont la même réaction que l'animal sauvage devant des événements désagréables. Mais l'homme « civilisé » réagit devant les idées nouvelles. (...) La psychologie est une science des plus jeunes et, parce qu'elle s'efforce d'élucider ce qui se passe dans l'inconscient, elle se heurte à une forme extrême de misonéisme ».
Articles connexes

Conservatisme
Psychologie analytique
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Niveaux d'interprétation

« (..) la Langue des Oiseaux ne peut s’apprendre avec les Sens, la mémorisation. Elle ne se laisse pas dévoiler non plus avec la logique limitée du connu actuel. Le mot, la lettre, sont des « koans » déployant, et basés sur, une logique plus logique que la logique officielle ! » : Yves Monin dans son livre Hiéroglyphes Français et Langue des Oiseaux pointe là un autre niveau d'interprétation de la langue des oiseaux correspondant à la symbolique graphique et non plus phonétique. En somme la lettre, sa forme en elle-même et dans le mot, combinée avec le sens du mot, recevrait une signification souvent cosmogonique ou ésotérique.

Monin remarque à ce propos que le mot « O.I.s.E.A.U » a la particularité de faire appel à toutes les voyelles. Or, pour les kabalistes, les voyelles sont les lettres du fondement de la création (voir ci-après pour l'explication), comme si en soi il résumait l'essence du cosmos, de là une hypothèse de l'origine de l'expression « langue des oiseaux », non en référence aux volatiles mais au fait qu'elle prend part au plan gnostique.
Un jeu de lettres
Beham, (Hans) Sebald (1500-1550), Grammatica

La « langue des oiseaux » donne une signification particulière aux lettres ; elle s'apparente en cela à la Kabbale qui voit dans chaque lettre une représentation iconique et graphique d'un concept existentiel ou divin, de l'ordre du « cosmos » : le a est la loi, le e le monde. Dante Alighieri, dans son Enfer cite :

« Avant ma descente au deuil infernal / I s'appelait sur la terre le Bien (Suprême) »

Cette conception est à l'origine de certaine lecture occultiste de textes fondateurs comme l'œuvre de Rabelais Pantagruel, dite fondée sur la langue des oiseaux. Les personnages de Grand Gousier, Gargamel, Gargantuas, etc. tireraient leurs initiales de la lettre G représentant la recherche intérieure en langue des oiseaux. En effet, la lettre G est comme retournée sur elle-même. Le P de Pantagruel représenterait alors la quintessence, c'est-à-dire le cinquième élément, en plus des éléments terre eau feu et air, symbole alchimique de la Totalité.

Le S par exemple représente, lui, la recherche « dans tous les sens », sans axe (au contraire du P, qui possède un axe, symbole de l'axis mundi).

Le A symboliserait la création alors que le Z relie les plans céleste et terrestre.

Quant au V il représente une sorte d'entonnoir, la figure symbolique du verre, du vase (le Saint Graal est une des figures possibles) ou encore de l'athanor, ce contenant mystique des alchimistes. De là l'interprétation que les noms données aux eaux minérales commencent toutes par la lettre V telles : Vichy, Vittel, Volvic, Évian ; le dicton latin « In vino veritas » enfin renforce la symbolique comme le souligne Christian Dufour dans son livre Entendre les mots qui disent les maux (2001).

W. John Weilgart a repris cette symbolique des lettres dans la constitution de la langue AUI, langage crée pour communiquer avec les extra-terrestres.
Un jeu de mots

La langue des oiseaux fonctionne sur le registre de la spontanéité et de la compréhension directe.

Un exemple classique des jeux de mots permis par la langue des oiseaux est le nom des auberges : « au lion d'or », nom très fréquent dans le métier. Cette pratique tirerait son origine de l'analphabétisme des voyageurs de l'époque qui, afin de savoir où trouver l'auberge, se contentaient de lire phonétiquement l'enseigne (ce qui donne, si l'on décode les syllabes de façon plus lente : « au lit on dort »)

Luc Bige, dans son Petit dictionnaire en langue des oiseaux. Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres dresse une liste de ces expressions courantes tenant du double sens. Il montre également qu'à chaque mot les possibilités augmentent, et qu'à partir d'une phrase simple on peut, selon diverses méthodes (déconstruction des syllabes, homographes, homophonie, champs sémantiques...), obtenir à chaque fois des phrases d'autres sens. Il prend notamment l'exemple du syntagme simple : « Ma chandelle » qui peut donner :

ma chan d'elle > elle m'a chanté > mon chant qui vient d'elle >

mon chandail

ma champ d'elle > mon champ qui vient d'elle

mâ(che) champ d'elle > mâche (laboure, etc.) son champ

mâ(che) chant d'ailes > le chant de ceux qui ont des ailes

À chaque mot, les possibilités de sens sont innombrables, constat renforcé par la nature de la langue française.
Néologismes et fausses étymologies

La langue des oiseaux peut également se reposer sur des éléments latins et grecs, utilisés dans les néologismes scientifiques notamment (technique de la « composition », par opposition à l'étymologie naturelle). Le mot codé acquiert ainsi une interprétation davantage mystique et abstraite :

Par exemple, pour le mot « chandelle », on peut le décomposer en « chan-dele » renvoyant aux morphèmes :

« chan » connoté au substantif « chant »,
« dèle » du grec dêlos qui signifie « apparent ».

On obtient ainsi un sens créé de toutes pièces à la signification propre (« chant apparent »), partagée et réceptionnée que par ceux connaissant le procédé. Cette technique accroît encore le nombre de possibilités de la langue de voir du sens codé dans chaque mot. Elle est à rapprocher du phénomène populaire de la « fausse étymologie ».

Ce procédé est connu des alchimistes ; Paracelse notamment enrichit ses traités de nombre de concepts inventés sur des racines grecques et latines, renvoyant à des sonorités de la langue française, et donc à des mots aux sens précis, non référencés dans le lexique.
Anagrammes

La langue des oiseaux, en plus des possibilités phonétiques, de la forme des lettres et des racines des langues étrangères, use de la permutation des lettres du mot. Les anagrammes sont monnaie courante dans les textes codés. Le patronyme « Rachel » par exemple renvoie au nom de « Charles » dans le cas d'anagramme simple. Mais on peut aussi étendre l'extension du mot à un inventaire de lexiques proches, par la méthode anagrammique du scrabble : le mot « chandelle » renvoie alors à « chaldeen », « allèche », « chenal », « nacelle», etc.

Les permutations étant innombrables, le codage ne peut se faire sans une clé de cryptographie.
Thèmes de la langue des oiseaux
Noms de lieux

La ville de Lyon est au centre de la France, c'est par ses routes que nous (re)« lions » le pays.
Noms anatomiques ou médicaux

Nombreux dont les homonymes et faux-amis complémentaires. Par exemple « dent » (du latin dens) est l'outil qui rentre « dans » (du latin intus) la nourriture pour qu'elle soit digérée « dans » le corps. L'ouvrage de Michel Odoul regorge de ce genre d'analogies entre « mots » & « maux ». Par exemple, les problèmes de « genoux » seraient liés à la sociabilité, c'est-à-dire aux liens entre le « je » et le « nous »27.
Dans les comptines
Pierrot selon Watteau

Les comptines, comme les contes, ont une origine ésotérique certaine. À l'origine, ils ne s'adressaient pas aux enfants mais aux initiés ou aux apprentis. Nombre de références à l'alchimie sont codées au sein des comptines qui sont des mises en histoire dramatique des phases de la quête d'initiation. On peut ainsi voir la célèbre comptine « Au clair de la lune / Mon ami Pierrot » comme un texte codant un autre texte sous-jacent. Le texte originel est :

Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de Feu
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu

On peut voir alors un autre texte, lu selon la langue des oiseaux :

Au clerc de la lune
Mon ami pie héraut
Prête mots à ta plume.
Pour écrire un mot :
Mâche chant d'ailes, et mots heurte.
Jeu n'est plus de feu,
Ouvre mots à ta porte.
Pour l'âme, hourde d'yeux.

Ce texte contient un message codé et ésotérique qui peut se décomposer comme ci-après :

« Au clerc de la lune » fait référence au messager de l'ombre, le « clerc » étant habillé d'une soutane noire, proche de la nuit. Les versions très anciennes de cette chanson indiquent le mot « lume » et pas « lune », c'est-à-dire « lumière » en français moderne. Le « clerc de la lume » deviendrait alors « le gardien de la lumière », entendu comme « lumière intérieure ». « Mon ami pie héraut » : le clerc est le porteur du message qui est la « pie hérault » qui peut s'entendre comme la source d'inspiration : l'oiseau qui annonce une vérité. « Prête mots à ta plume » fait référence symboliquement aux mots comme des sens volatiles, à interpréter dans un sens figuré, aérien comme les oiseaux. « Mâche chant d'aile, et mots heurte» enjoint à briser la structure des mots pour en faire ressortir le sens phonétique, but de la langue des oiseaux. « Jeu n'est plus de feu » : il existe un sens caché dessous, une autre lumière, « defeü » signifiant en ancien français « misérable » (« je n'est plus misérable »). « Ouvre mots à ta porte » appelle à accepter les mots comme ils sont. Enfin, « Pour l'âme, hourde d'yeux » s'entend : si l'on veut connaître l'initiation, il faut ouvrir les yeux, savoir regarder, ce qui renvoie à la condition de spontanéité nécessaire au décodage de la langue des oiseaux.
Linguistique et langue des oiseaux

Les mécanismes linguistiques mis en œuvre dans la langue des oiseaux sont nombreux ; on peut citer :

La connotation et les champs sémantiques : le mot renvoie à tout un tissu de synonymes proches ou éloignés, ou, au-delà, vers des concepts ou mots par analogie proches.
La permutation des lettres : anagrammes, palindromes surtout, verlan également.

palindrome fondé sur le carré Sator

L'homophonie (le mot a le même son qu'un autre).
L’étymologie dans une certaine mesure, pour le cas des néologismes ou des mots à racines étrangères.
La correspondance, au niveau graphique : la lettre cherche à ressembler à la chose évoquée (dans « éclair » par exemple on peut voir le l comme l'éclair s'abattant).
L’harmonie imitative via le jeu des sonorités : par assonance et allitération le mot cherche à imiter le son réel (comme dans : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » avec le son /s/ évoquant le serpent, de Jean Racine, Andromaque,acte V, sc.5).
L'association d'idées et la synesthésie (association de sens perceptifs).

Ces différents critères en font un outil d'interprétation de sens, notamment employé en mythanalyse, dans la démarche dite d'amplification d'un texte.

L'ouvrage de Bige, Petit dictionnaire en langue des oiseaux. Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres dévoile les méthodes créatives pour constituer des jeux de mots symboliques, méthodes qui tiennent indéniablement de la grammaire et de la syntaxe combinatoires. Il propose d'abord de commencer par écrire le mot ou de constituer une périphrase, puis, syllabe par syllabe, d'écrire toutes les possibilités et « dans tous les sens » afin de dévoiler l'ensemble des connotations. Bige donne également comme possibilité d'utiliser le « verlan » (écrire les syllabes dans l'ordre inverse) ou le palindrome (lecture dans les deux sens du mot, avec deux significations différentes). La phase suivante est celle de la suggestion d'autres mots qui ressemblent, ou de les compléter au besoin et selon la symbolique que l'on souhaite suggérer. Enfin, la langue des oiseaux étant avant tout phonétique, Bige conseille de lire à voix haute les mots construits afin de favoriser les échos phoniques et les significations cachées.
En littérature
Jonathan Swift, maître des jeux de mots

Les recours de la littérature à la langue des oiseaux sont divers et variés. Pour Fulcanelli28 : « Les œuvres de François Rabelais et celles de Cyrano de Bergerac, le Don Quichotte de Miguel de Cervantes, les Voyages de Gulliver de Swift, le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, les Contes de ma mère l'Oye, de Charles Perrault » sont fondés sur les jeux de mots de cette langue secrète. Cyrano de Bergerac dans Les États et empires du soleil rencontre un oiseau merveilleux qui lui parle en chantant et qui cite certains poètes ayant réussi à parler la langue des oiseaux comme Apollonios de Tyane, Anaximandre ou encore Ésope.

Pour Richard Khaitzine, dans La langue des oiseaux, les poèmes d’amour courtois sont écrits en langue des oiseaux, qui est une langue avant tout positive, heureuse, « qui chante » le Gai Savoir.

Les contes philosophiques dissimulent également un double sens, par le jeu des sonorités et des patronymes, par les fausses étymologies aussi. Jonathan Swift, auteur des Voyages de Gulliver , a d’ailleurs publié un livre sur le « pun », ou art anglais de faire des jeux de mots, ce qui témoigne de sa connaissance de la langue des oiseaux, en 1719, intitulé l’ Ars punicat, the Art of punning or the Flower of languages in 79 rules (l'art punique art du calembour, ou la fleur des langues en 79 règles) , qui peut se traduire par « l’Art du Calembour ». Swift serait ainsi, pour Gérard de Sède, le créateur de la langue « punique » (de « pun » : calembour, non de « punique « ), langue qui « par ses jeux de mots, savait créer les noms propres d’hommes ». L'abbé Boudet s'en serait ainsi inspiré pour coder les noms de lieux mystérieux de son traité. À la suite de Swift, sur son modèle, le comte Joseph de Maistre code ses ouvrages et ses références toponymiques.

Les contes pour enfant ont également recours aux jeux de mots. Roald Dahl dans Le Bon Gros Géant lui fait ainsi dire : « savouricieux, exécrignobles, sanglier et singulier, autruche et Autriche, goût volatile », bon exemple de langue des oiseaux.
Pseudonymes
le Sator forme des anagrammes

De pratique courante en littérature, l'usage d'un pseudonyme permet de contourner la censure ou de protéger sa vie privée. Certains voient dans les pseudonymes des codes permettant d'en dire davantage sur la personnalité ou l'influence de l'auteur. Ainsi le pseudonyme de Jean-Marie Arouet dit « Voltaire » s'expliquerait soit par une anagramme phonétique d'Airvault, nom d'un bourg poitevin d'où est originaire sa famille, ou de « révolté » : révolté devient re-vol-tai, qui donne Voltaire, soit enfin en référence à la locution en ancien français signifiant « celui que l'on voulait-faire-taire » (vol-taire) à cause de sa pensée novatrice.

Le pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin « Molière » a donné lieu également à nombre d'hypothèses ésotériques. On peut y voir l'expression ironique « Mots lient air » renvoyant à la symbolique du tarot et au sens de la langue des oiseaux. Sa pièce Les Femmes savantes semble mettre en scène, en effet, des personnages dont le nom est directement inspiré par la langue des oiseaux : « Trissotin » peut signifier « trois fois sot comme l'abbé Cotin », l'abbé Cotin incarnant à l'époque la Préciosité. Autre exemple, le personnage de « Bélise » pourrait s'entendre comme « bêtise » en raison de sa naïveté et de sa sophistication de langage.

Ainsi, les pseudonymes sont souvent formés sur des anagrammes apportant un sens nouveau à la personnalité de l'auteur, qui ainsi se dissimule tout en révélant une face cachée.
Isotopies littéraires

On a souvent cherché les « clés » de certaines œuvres littéraires dont les personnages représentent des personnalités historiques, critiquées par l'auteur. C'est le cas des portraits de Jean de La Bruyère ou des personnages des romans fleuve de la Préciosité ou des Lumières. En plus de cela, des auteurs construisent le nom de leurs personnages au moyen d'un codage général témoignant de leurs visions du monde.

Ainsi a-t-on pu voir dans les personnages dont le nom se termine par le son /er/ en référence à l'élément « air » dans l'œuvre de Marcel Proust (Cambremer, Albert, Pierre, Robert, Gilberte, entre autres) une résurgence inconsciente de l'asthme de l'auteur. Une telle présence de lexiques se rapportant à un domaine ou à un champ sémantique se nomme, lorsqu'elle est structurée subtilement, isotopie. Elle peut être néanmoins perçue comme une faute de l'auteur ; Gérard de Nerval par exemple ne cesse de commettre la même erreur de graphie en dupliquant la lettre R29

Les surréalistes font également usage de cette possibilité de la langue des oiseaux : induire et suggérer inconsciemment (de manière subliminale) un sentiment ou une impression par l'emploi de sonorités ou de mots symboliques, codés au moyen d'un réseau de renvois et d'échos. L'utilisation en poésie des assonances et allitérations et d'autres figures de style permet des jeux de mots complexes. André Breton dans La clé des champs (1953) parle d'un langage des oiseaux, « idiome phonétique fondé uniquement sur l'assonance » utilisé dans la Kabbale. Nul doute que les surréalistes ont su réutiliser le « langage alchimique » du Moyen Âge : « le tout pour le Surréalisme a été de se convaincre qu'on avait mis la main sur la « matière première » (au sens alchimique) du langage30. »

C'est le cas d'écrivains comme Raymond Roussel, Alfred Jarry (avec son Ubu roi), Maurice Leblanc, le poète Pierre Albert-Birot et Gaston Leroux.

Bien au-delà de la simple isotopie, certains auteurs se plaisent à bâtir une langue propre à leur univers. 'Jennifer Hatte dans La langue secrète de Jean Cocteau. La mythologie personnelle du poète et l'histoire cachée des Enfants terribles, montre que le poète moderne a construit consciemment ou pas une langue secrète, faite d'images et d'échos phoniques qui n'est pas sans rappeler les poèmes codés de la Résistance française sous l'Occupation, dont le poème Les Yeux d'Elsa de Louis Aragon donne un bon exemple des possibilités interprétatives. Certains messages radiodiffusés à la BBC, la radio anglaise pendant la Seconde Guerre mondiale, en dépit de l'existence a priori d'un code convenu entre les résistants français et le commandement, usent de la langue des oiseaux ; par exemple la phrase « Les noix sont sèches » fait référence au Bombardement de la gare de triage de Noisy-le-sec31.

Signalons la conversation avec des oiseaux qui a lieu dans le film de Pier Paolo Pasolini Uccellacci e Uccellini (des oiseaux petits et grands) de 1966 et enfin le travail sur le langage du plasticien Jean Daviot qui enregistre l'envers de l'envers de la voix et dont l'une de ses vidéos « Les cris de mésanges » parle de la langue des oiseaux.
Notes et références

↑ « Langue des corbeaux » in Dictionnaire des langues imaginaires.
↑ a et b « La Langue des oiseaux » [archive], Cript Kabbale (consulté le 29 décembre 2010), p. 1.
↑ Siculus Diodorus, Histoire universelle de Diodore de Sicile (MDCCXXXVII-MDCCXLIV [1737-1744]) [archive].
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. II, p. 267.
↑ « Toute la création peut se résumer dans le seul tracé du nom d'Allah » [archive] sur soufisme.org.
↑ « L’Affaire Fulcanelli » [archive], sur fulcanelli.info (consulté le 15 juin 2016)
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 159.
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 164.
↑ Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, t. I, p. 167.
↑ « Le rébus de l'église de saint Grégoire-du-Vièvre » [archive], sur hdelboy.club.fr.
↑ « Blasons alchimiques &site=hdelboy.club.fr » [archive].
↑ Le Mystère des cathédrales, t. I, p. 55.
↑ Le Mystère des cathédrales, t. I, p. 56.
↑ Chapitre III : « La langue punique » (au sujet des langues africaines).
↑ La vraie langue celtique, p. 105.
↑ a et b p. 112.
↑ p. 92.
↑ Coran, XXVII, 15.
↑ Voir notamment : L'Université du symbole [archive] et l'Association Hestia Falcignel [archive].
↑ Écrits, éditions du seuil, 2 vol., Paris, 1966, réed. 1999.
↑ www.cgjung.net[réf. incomplète]
↑ Coran teint, souriate XXIII, "gazouillis", p. 191.
↑ Atalante fugitive, p. 309.
↑ La Voie de la Transformation, p. 299.
↑ La Voie de la Transformation, p. 300.
↑ La Voie de la Transformation, p. 325.
↑ Michel Odoul, Dis-moi où tu as mal : le lexique, Paris, Albin Michel, 2003
↑ Les Demeures Philosophales, t. II, p. 269.
↑ Richard Khaitzine, « Le rebis... de Gérard de Nerval à Raymond Roussel » [archive], sur triplov.com.
↑ José Pierre, André Breton et la peinture, L'Âge de l'homme, coll. « Cahiers des Avant-Gardes », 1987 (lire en ligne [archive]), p. 279.
↑ « Ici Londres - Les messages personnels de la BBC » [archive], sur doctsf.com.

Voir aussi
Articles connexes

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linguistique
liste de langues
langues par famille
langues construites
Cabale graphique
Cryptolecte
Cryptophasie
Cryptologie
Cryptographie
Dag le Sage
Glossolalie
Histoire de la cryptographie
Poème holorime
Cratylisme

Liens externes

Un site web généraliste sur la langue des oiseaux
Articles du site de Emmanuel-Yves Monin, auteur et formateur
L’alphabet des oiseaux (pdf) de Robert-Régor Mougeot

Bibliographie

Grasset d'Orcet, Matériaux cryptographiques, Tome Premier, recueillis et assemblés par B. Allieu et A. Barthélémy, 1983
Fulcanelli, Les demeures philosophales et Le Mystère des Cathédrales, Ed. Jean-Jacques Pauvert, 1979
Yves Emmanuel Monin, Hiéroglyphes français et Langue des Oiseaux, 1re édition, Le Point d'Eau édit., 1982. 6e édition, Y.Monin édit., 2006.
Yves Monin (Emmanuel), Traité de Réintégration des Structures de l'Existence (commentaires de Hiéroglyphie, de Langue des Oiseaux et de Grammaire), Auto-édition, 1993. (ISBN 2-910097-00-5)
Attar (Farîd-ud-Dîn), Le langage des oiseaux, Paris, Albin Michel, traduit du persan par Garcin de Tassy, 1996
Henry Boudet, La vraie langue celtique, Ed. Belisane, facsimilé de 1886.
Luc Bige, Petit dictionnaire en langue des oiseaux.Prénoms, Pathologies Et Quelques Autres, (ISBN 978-2912668-31-Cool, Éditeur : Janus, Collection : Systèmes Du Monde, 2006
Richard Khaitzine, La langue des oiseaux : Quand ésotérisme et littérature se rencontrent, Poche, Dervy 2007, (ISBN 2-84454-507-6)
Baudouin Burger, La langue des oiseaux - le sens caché des mots, éd. LE DAUPHIN BLANC, 2003, (ISBN 2-89436-097-5) et La langue des oiseaux - à la recherche du sens perdu des mots, éd. L.Courteau (Québec), 2010, (ISBN 978-2-89239-334-7)
René Guénon, Symboles de la Science sacrée, coll. « Tradition », Éditions Gallimard, 1962

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MessageSujet: Re: Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca.   Melissa Ellen Gilbert, Laura Ingalls et Y'becca. EmptySam 19 Nov à 3:19

Quelle est la mission de l'état, de l'individu et de l'utopie ,

Elles et Ils sont les institutions du secourisme et doivent répondre aux demandes de la Citoyenneté. Ce qui peut sembler navrant; c'est la parution de l'affrontement... C'est l'effort des sens face aux déterminismes des courants entourant, intérieur et extérieur... La Femme et l'Homme se plongent dans le tourbillon sans réaliser qu'il peut ou pourrai le contourner... Il peut ainsi réparer plus vite et plus rapidement tout en respectant le savoir faire et la main d’œuvre issu de l'apprentissage et l’autodidacte. Telle, avec ou sans raison, cette femme ou cet Homme pourraient devenir très intéressant: C'est à l'état de dire ces choses là mais l'état est une forme utopie. Même une machine peut dire qu'elle issue d'inventeur plutôt que d'être la propriété d'un brevet. Ce mécanisme s'appliquent aussi aux robots. Car oui, Le caractère humain, l'animal, la machine et le robot ont plus de valeur qu'une valeur d'état établi par un comité restreint. L'aspect de défense commune est un aspect universelle car il implique l'aspect militaire tout comme l'aspect civil. En effet le donjon demeure dans le château fort: L'aspect humaniste doit être conserver dans la République car celle ci sépare et répare les cris et les gifles, Tout age et toutes volontés accentue son message de fraternité, d’égalité et de liberté.

La République s'est une bibliothèque où l'amour figure comme l'autocritique et l'évolution. Chacun ne peut tout accumuler par principe de transition car ce fut le souhait du peuple antique et du mariage. Par ainsi, la portée est de transmettre réellement les travaux pour permettre un réel constat de l'aménagement secouristes, médicales, militaires, d'habitations, d'emploi public en incluant l'aspect du secteur privé dans la légalité des droits de la Femme et de l'Homme, de protection juridique dans les divorces, accidents du travail, de contrainte morale, d'abus physiques, sur les moyens de transports permettant à tous le moyens de se déplacer dans un aspect physique en respectant le prix de vie, que la haute technologie sois abordable envers tous et chacun à un prix modéré pour ainsi permettre une meilleur surveillance sur l'égalité des chances pour l'aspect physiques et morales des individus, associations, organismes, entreprises et structure étatiques. Ces mesures montreront de l'élasticité d'aujourd'hui démontre que la plénitude ne fus pas "ou jamais atteint" d'une manière déterminée ni même indéterminée. Le Luxe fut utilisé comme une arme et fausse sur la modernité
de l’intérêt au détriment sur le concept de caractère propre du projet défini par un architecte, un penseur et d'un ouvrier; Le luxe favorise l'architecte sur l'ouvrier par le concept d'une vision chimérique établi par le concept du droit féodal. Il suffit...

La République et ses Organismes Public tout comme Privé ont des rôles de rigueur, d'alternance et de travail sur le bien commun. Car, La République s'est une bibliothèque où l'amour figure comme l'autocritique et l'évolution. Chacun ne peut tout accumuler par principe de transition car ce fut le souhait du peuple antique et du mariage. Par ainsi, la portée est de transmettre réellement les travaux pour permettre un réel constat de l'aménagement secouristes, médicales, militaires, d'habitations, d'emploi public en incluant l'aspect du secteur privé dans la légalité des droits de la Femme et de l'Homme, de protection juridique dans les divorces, accidents du travail, de contrainte morale, d'abus physiques, sur les moyens de transports permettant à tous le moyens de se déplacer dans un aspect physique en respectant le prix de vie, que la haute technologie sois abordable envers tous et chacun à un prix modéré pour ainsi permettre une meilleur surveillance sur l'égalité des chances pour l'aspect physiques et morales des individus, associations, organismes, entreprises et structure étatiques.

Ainsi, L'individu figurera à sa place au Panthéon à coté d'un vrai principe de la République:
La Paix et les Peuples tout en conservant son propre individu.

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TAY
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