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 Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague

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yanis la chouette




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MessageSujet: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:51

Le 9 avril 1940, le Danemark est envahi par l'Allemagne à la suite de l'opération Weserübung. Ceci aura pour conséquence une occupation des forces britanniques, puis américaines, de l'Islande, afin d'éviter une invasion de l'île par l'armée allemande. La rupture des contacts avec le Danemark, et la volonté de l'Islande de voir son statut constitutionnel évoluer, précipite la déclaration d'indépendance du pays.

ainsi

L’invasion de l'Islande, du nom de code opération Fork, est une opération militaire britannique menée par la Royal Navy et les Royal Marines le 10 mai 1940 lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette opération, bien que violant la "neutralité perpétuelle" de l'Islande, vise à assurer une présence britannique dans l'Arctique et de garder un contrôle sur les convois alliés dans l'Atlantique nord dans le cadre de la bataille de l'Atlantique. Cette occupation était rendue nécessaire pour les Alliés, alors que le même jour, les Allemands lançaient leur grande offensive contre les Pays-Bas, la Belgique et la France, dans ce qui deviendra la bataille de France.

donc

Le Royaume d'Islande (en islandais : Konungsríkið Ísland) est une monarchie constitutionnelle instaurée le 1er décembre 1918 et prenant fin le 17 juin 1944, date à laquelle la république est proclamée. Le Royaume d'Islande succède à l'État autonome islandais et représente la fin de la lutte pour l'indépendance en Islande, qui était sous le contrôle de la couronne danoise depuis 1380, bien qu'elle ait été formellement une possession norvégienne jusqu'en 1814.

L'Acte d'Union de 1918 met en place une union personnelle de l'Islande avec le roi de Danemark, ce dernier devenant ainsi roi d'Islande. Le Royaume d'Islande devient alors un État souverain, qui dispose de son propre drapeau et possède qui plus est une compétence exclusive pour toutes les affaires législatives intérieures, compétence qui est exercée par le parlement islandais, l'Alþing. Néanmoins, la souveraineté islandaise n'est pas totale, puisque la gestion des affaires étrangères et la protection des eaux territoriales est assurée par le gouvernement du Danemark.

Pendant son existence, le nouveau royaume doit faire face à plusieurs défis, dont la reconstruction d'une économie mise en difficulté pendant la Première Guerre mondiale. La Seconde Guerre mondiale marque une étape décisive dans l'histoire de l'Islande, avec l'invasion de l'île par les forces britanniques. En 1944, les Islandais décident de mettre fin à leur union avec le Danemark et proclament la république le 17 juin 1944.

alors revenons :

Les Britanniques s'étaient déjà installés sur les îles Féroé en avril 1940 (voir Occupation britannique des îles Féroé) qu'ils considéraient comme « stratégiquement important » afin de mettre en échec tout projet d'expansionnisme allemand dans l'ArctiqueA 8.

L'invasion débute le 10 mai, les troupes britanniques débarquent à Reykjavik, capitale de l'Islande neutre. Ces dernières ne rencontrent aucune résistance, l'Islande ne disposant d'aucune force militaire. Elles désactivent rapidement les réseaux de communication islandais sur des endroits stratégiques et procèdent à l'arrestation des citoyens allemands9. Les Britanniques réquisitionnent les moyens de transport locaux et se déploient à Hvalfjörður, Kaldaðarnes, Sandskeiði et Akranes pour sécuriser les aires d'atterrissage afin de contrer une possible offensive allemande sur l'île. Dans la soirée du 10 mai, le gouvernement islandais émet une protestation, affirmant que sa neutralité « avait été violée de façon flagrante » et qu'il s'agissait d'une « atteinte à son indépendance ». Elle demande par ailleurs des indemnisations aux Britanniques, qui promettent en retour la « non-ingérence dans les affaires internes islandaises » et le retrait de toutes les forces à la fin de la guerreA .

Des unités des forces armées des États-Unis comprenant un total de 28 000 hommes avec en tête la 1st Provisional Marine Brigade10 relèveront les britanniques à partir du 7 juillet 1941 bien que les États-Unis fussent alors encore officiellement neutresA 8. L'Islande accepte l'arrivée des forces américaines, à condition que les États-Unis retirent l'ensemble de leurs troupes dès la fin de la guerre et qu'ils reconnaissent leur indépendance. Le président Roosevelt consent à l'ensemble des conditions posées11, l'Islande fournissant alors une coopération de facto avec les puissances alliées.

Bien que l'Oberkommando der Wehrmacht (OKW) prévît d'envahir l'Islande, le plan fut abandonné en raison de problèmes logistiques (opération Ikarus). Une seule escarmouche se produira sur le territoire islandais durant le conflit mondial, lorsqu'un Focke-Wulf Fw 200 de la Luftwaffe stationné en Norvège attaquera et coulera le pétrolier britannique SS El Grillo dans le fjord de Seyðisfjörður le 17 février 1944, ne provoquant toutefois aucune perte humaine12.

L'Islande demeure officiellement neutre, bien qu'elle collabore avec le Royaume-Uni et les États-Unis durant la guerre, notamment en termes de ressources énergétiques. Les forces d'occupation qui ont compté jusqu'à environ 40 000 militaires américains pour 126 000 Islandais se retireront de l'île après la capitulation allemande en 1945.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:52

De l’union personnelle conclue avec la Norvège en 1536, le Danemark hérite de plusieurs territoires, dont l'Islande. Le traité de Kiel du 14 janvier 1814 avait comme objet de procéder à la liquidation du royaume norvégien. Par cet accord, le roi du Danemark céda au roi de Suède Charles XIV la totalité du territoire norvégien à l'exception du Groenland, de l'Islande et des îles FéroéA 1,C 1.

À partir du milieu du XIXe siècle, la lutte pour l'indépendance voit le jour en Islande, avec l'entrée sur la scène politique de Jón Sigurðsson. Les Islandais pétitionnent auprès du roi pour disposer de leur propre assemblée au lieu d'envoyer des représentants au Danemark, ce qui sera fait en 1843, lorsque le roi Christian VIII met en place une assemblée consultative, l'Alþing. Elle s'assemble pour la première fois en 1845 avec vingt représentants élus par les propriétaires terriens islandais et six désignés par le roiC 2,2.

En janvier 1874, le roi fait connaître son intention d'octroyer une constitution à l'Islande lors de sa visite pour les célébrations du millénaire. Simple ajout à la précédente loi constitutionnelle de 1871, ce texte garantit une large autonomie dans les affaires intérieures, dont une part du pouvoir législatif dévolu à l'Alþing. Toutes les lois votées par l'Alþing doivent être contresignées par le roiA 2,C 3. Avec l'État autonome islandais, les Islandais se montrent plutôt optimistes, jugeant que le nouveau texte leur permettra une plus grande indépendance et sortira leur île de la pauvreté.

L'année 1904 constitue un tournant dans la lutte pour l'indépendance. En effet, le pouvoir exécutif est transféré en Islande à la suite d'un amendement constitutionnel adopté par l'Althing en 1903 et accepté par les autorités danoises. Le roi du Danemark nomme Hannes Hafstein au poste de ministre d'Islande, qui reprend ainsi les fonctions jusqu'alors exercées par un Gouverneur royal3.
L'Acte de l'Union avec le Danemark
Article détaillé : Acte d'Union dano-islandais.

Un gouvernement d'union nationale est formé en 1917, avec à sa tête Jón Magnússon, pour faire face aux conséquences de la Première Guerre mondiale. Le principal objectif de ce nouveau gouvernement est de trouver une solution satisfaisante au contentieux politique qui l'oppose au Danemark, en prenant en compte le principe du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui commence à apparaître en dehors de l'IslandeA 3, et notamment au Danemark qui demande à l'Allemagne de céder le territoire du Nordslesvig, majoritairement peuplé de Danois4.

Les négociations entre Jón Magnússon et les autorités danoises commencent en 1917, et en 1918, les deux parties acceptent de désigner une commission parlementaire pour trouver une solution satisfaisante. Après des négociations initialement difficiles en raison du conservatisme des Danois, un accord est trouvé. Cet accord est ensuite ratifié par les parlements respectifs du Danemark et de l'Islande. Un référendum se tient le 19 octobre 1918 en Islande et permet de confirmer le traité à une large majorité5.

Le traité entre en vigueur le 1er décembre 1918, l'Islande devenant ainsi un État souverain, lié au Danemark à travers une union personnelle avec le roiC 4. Le premier article de l'acte énonce que le Danemark et l'Islande sont des États à la fois libres et indépendants, dans une union personnelle avec le Roi6. Les Danois continuent de gérer les affaires internationales de l'Islande, notamment la protection de ses eaux territoriales7.

Ce traité devait rester en vigueur pour une durée de 25 ans, jusqu'en 1943. Les parlements danois ou islandais pouvaient demander une révision du traité avant 1940, et si aucun nouveau traité n'était rédigé après cette date, le traité de 1918 serait automatiquement abrogé.
Reconstruction du pays

Après la Première Guerre mondiale, l'Islande, tout comme l'Europe à cette époque, connaît une période difficile avec des marchés peu stables et des dévaluations de monnaies. 1924 marque le début d'une période prospère, qui va durer jusqu'en 1930, une très forte reprise économique qui est constatée sur l'île. La pêche devient la principale industrie d'après-guerre. De nombreux chalutiers modernes sont achetés, remplaçant les derniers voiliersA 4. Siglufjörður, qui bénéficiait des installations construites par les Norvégiens, devient le plus grand port de pêche pour le hareng, alors qu'à Reykjavik les premières usines de congélation sont construites en 1930, ce qui aide au développement des exportations de poissonA 4. Les centres urbains islandais disposent d'usines nécessitant une importante main d’œuvre, en particulier dans le domaine de la pêche, ce qui engendre un fort exode rural. Alors qu'en 1904, 25 % de la population vivait dans un noyau urbain de plus de 50 habitants, cette proportion est de 50 % en 1920, puis de 60 % en 1930B 1. Malgré des avancées techniques dans le monde agricole, la part de la population engagée dans l'agriculture passe de 40 % en 1920, à 33 % en 1940A 5.
Le processus d'urbanisation de l'Islande (1890-1940)B 2 Année Aires rurales Aires urbaines8 Reykjavik
1890 61 230 9 697 3 886
1901 60 954 17 516 6 682
1910 54 455 37 728 11 600
1920 51 133 43 557 17 679
1930 45 145 63 716 28 304
1940 40 721 90 753 38 232
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:52

La grande dépression

En 1930, le millénaire du parlement islandais, l'Althing est commémoré. L'Althing avait été créé en 930 et avait depuis fonctionné de manière ininterrompue, hormis entre 1800 et 1845. Les principales célébrations se tiennent à Þingvellir, l'ancien site du parlement, en présence du Roi Christian X et de 35 000 personnes, soit 1/4 de la population islandaiseB 3. Cet événement marque le pic d'une période de prospérité et d'optimisme qui dure depuis la fin de la Première Guerre mondiale et le début du Royaume d'Islande.

Les premières conséquences de la Grande Dépression se font ressentir en Islande vers la fin de l'année 1930. Les exportations islandaises chutent et atteignent 48 millions de couronnes en 1932, alors qu'elles étaient de 74 millions de couronnes en 1929. Les exportations ne retrouvent leur niveau d'avant-crise qu'en 1939. À cette époque, les exportations sont principalement constituées de produits de la mer (environ 90 %) et de produits agricoles (environ 10 %). La récession que connaît l'industrie de la pêche a pour conséquence une forte hausse du chômageB 3.

A Reykjavik, les autorités municipales tentent d'agir en créant de nombreux emplois pour les chômeursB 4. Étant donnés les fonds limités de la ville, le conseil municipal décide de baisser les salaires de ces nouveaux emploisA 6. En réaction à cette décision, une manifestation est organisée par les travailleurs, manifestation qui se transforme en affrontements avec les forces de police. Ces émeutes mettent hors d'usage les forces de police qui comptent dans leurs rangs vingt-et-un blessés, et sept « fuyards »B 5. Le gouvernement intervient alors pour soutenir financièrement la municipalité pour pouvoir payer intégralement les salairesA 6.

En 1933, une aide spéciale de l'État est attribuée au secteur agricole et au secteur de la pêche qui permet à ces deux secteurs de ne pas s'effondrer, malgré une situation difficileA 7. Le gouvernement procède à une politique de grands travaux en construisant des routes, des ponts, ainsi que des centrales hydroélectriques. La première grande centrale hydroélectrique islandaise est la centrale de Ljósifoss, qui commence à produire de l'électricité en 1937, trois ans après le début de sa construction. Une deuxième centrale est construite en 1939, sur la rivière Laxá í Aðaldal, dans le nord du paysA 6.

Les effets de la crise se font ressentir en Islande jusqu'en 1939. Ceci est principalement dû à la Guerre civile espagnole qui commence en 1936. L'Espagne était jusqu'alors un des premiers importateurs de produits de la pêche islandais. L'exportation de poissons séchés et salés passe de 39 000 à 20 000 tonnes pendant cette périodeB 6. Cette situation dure jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle une envolée des prix des produits de la pêche est constatée, avec des produits qui sont majoritairement exportés vers le Royaume-Uni.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:52

À la suite de l'acte de l'Union, l'Althing est doté d'un pouvoir illimité en ce qui concerne les affaires législatives, à l'exception des affaires étrangères, qui restent entre les mains du gouvernement danois16. Suite à l'Acte d'Union, le 18 mai 1920, une nouvelle constitution est adoptée17.

En 1920, le nombre de parlementaires est de 42. La loi constitutionnelle de 1934 accroît les membres de l'Althing de sept et abaisse la majorité électorale à 21 ans.

La Cour suprême d'Islande (Hæstiréttur Íslands) est mise en place en 1920 par l'acte no 22/191918. La Cour tient sa première session le 16 février 192019. Auparavant, la Landsyfirréttur était la Cour islandaise la plus élevée, avec la possibilité de faire appel auprès de la Cour suprême du Danemark.
Vie politique

Le Parti de l'indépendance (Sjálfstæðisflokkur) est fondé le 25 mai 1929, à la suite de la fusion du Parti Conservateur et du Parti Libéral. Il devient, dès sa création, le plus important parti politique islandais.
Gouvernement
Tableau chronologique des gouvernements du Royaume d'Islande20. Gouvernement Dates d'exercice du gouvernement Alliance politique Parti politique du chef du gouvernement
Gouvernement de Jón Magnússon (1er) du 4 janvier 1917 au 25 février 1920 PAG/aPI langsum/Fram PAG
Gouvernement de Jón Magnússon (2e) du 25 février 1920 au 7 mars 1922 PAG PAG
Gouvernement de Sigurður Eggerz du 7 mars 1922 au 22 mars 1924 aPI aPI
Gouvernement de Jón Magnússon (3e) du 22 mars 1924 au 8 juillet 1926 PC PC
Gouvernement de Jón Þorláksson du 8 juillet 1926 au 28 août 1927 PC PC
Gouvernement de Tryggvi Þórhallsson du 28 août 1927 au 3 juin 1932 Fram Fram
Gouvernement de Ásgeir Ásgeirsson du 3 juin 1932 au 28 juillet 1934 Fram/Sj Fram
Gouvernement de Hermann Jónasson (1er) du 28 juillet 1934 au 2 avril 1938 Fram/SD Fram
Gouvernement de Hermann Jónasson (2e) du 2 avril 1938 au 17 avril 1939 Fram Fram
Gouvernement de Hermann Jónasson (3e) du 17 avril 1939 au 18 novembre 1941 Fram/Sj/SD Fram
Gouvernement de Hermann Jónasson (4e) du 18 novembre 1941 au 16 mai 1942 Fram/Sj/SD Fram
Gouvernement de Ólafur Thors du 16 mai 1942 au 16 décembre 1942 Sj Sj
Gouvernement de Björn Þórðarson du 16 décembre 1942 au 21 octobre 1944 sans indépendant

PC : Íhaldsflokkurinn (Parti conservateur). Ce parti n'existe plus.
PAG : Heimastjórnarflokkurinn (Parti de l'auto-gouvernance). Ce parti n'existe plus.
PI : Sjálfstæðisflokkurinn (Parti de l'indépendance).
aPI : (ancien) Parti de l'Indépendance (aucun lien avec le précédent). aPI langsum et aPI þversum sont les deux factions du parti qui sont apparues lors d'une scission. Ce parti n'existe plus.
AP : Alþýðubandalagið (Alliance populaire). Ce parti n'existe plus.
Fram : Framsóknarflokkurinn (Parti du Progrès).
SD : Alþýðuflokkurinn (Sociaux-démocrates). Ce parti n'existe plus.
PS : Sósíalistaflokkurinn (Parti socialiste). Ce parti n'existe plus.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:53

L'établissement de la république

L'impossibilité de communiquer avec le Danemark pour discuter d'une nouvelle réforme constitutionnelle amène l'Islande à agir unilatéralement. Dans un premier temps, l'Althing décide de confier les pouvoirs attribués au Roi au gouvernement islandais: "La situation actuelle empêchant le roi d'Islande d'exercer les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution, l'Alþing annonce qu'elle confie provisoirement l'exercice desdits pouvoirs au gouvernement islandais"C 5. En 1941, l'Althing décide de nommer un régent pour qu'il puisse exercer la charge de l'État islandais, en raison de l'incapacité du Roi Christian X de remplir sa charge. Le 17 juin 1941, Sveinn Björnsson est élu régent par le parlement islandais, et prend ses fonctions de souverain du Royaume d'Islande le jour même13,A 9. En 1942, les parlementaires adoptent une nouvelle résolution: "L'Alþing se résout à déclarer que l'Islande a acquis le droit de rompre complètement son union avec le Danemark étant donné qu'elle a dû assumer la conduite de ses affaires"C 5. Au début de l'année 1944, le parlement statue que l'Acte de l'Union de 1918 est abrogéA 9. Cette abrogation est approuvée massivement lors d'un référendum le 24 mai 1944, tout comme la proclamation de la République d'Islande14. Cette dernière sera effective le 17 juin 1944.

La fondation de la république en Islande s'est produite au début de l'année 1944 lorsque l'Althing, le parlement islandais a décidé le 25 février 1944 de formellement couper les liens que le pays, alors Royaume d'Islande, partageait avec la monarchie danoise, conformément aux dispositions de l'Acte d'union de 1918, qui avait donné son indépendance à l'Islande tout en maintenant les deux pays dans une union personnelle dans laquelle le Roi du Danemark était également le Roi d'Islande.

L'Althing a adopté une loi prévoyant la tenue d'un référendum national entre le 20 et le 23 mai 1944 afin de confirmer ou infirmer la décision du parlement. Après qu'une écrasante majorité de la population s'est prononcée en faveur de la fin de l'Acte d'union (99 %) et d'une nouvelle constitution républicaine (95%), la Célébration républicaine (Lýðveldishátiðin) a eu lieu le 17 juin 1944 à Þingvellir, où l'Althing a officiellement rompu les liens avec la monarchie danoise, fondé la république en Islande et élu son premier président, Sveinn Björnsson.

Contexte

L'Acte d'union de 1918, qui avait établi une union personnelle entre le Danemark et le Royaume d'Islande, expira en 1943, soit 25 ans après son entrée en vigueur. Cependant, le Danemark, envahi par l'Allemagne en raison de la Seconde Guerre Mondiale, est dans l'impossibilité de renégocier le traité. Les Islandais décident alors au début de l'année 1944 d'agir unilatéralement.
Référendum national du 20 au 23 mai 1944
Article détaillé : Référendum islandais de 1944.

L'Althing déclara le 25 février 1944 que l'Acte d'union entre le Danemark et l'Islande, datant de 1918, avait expiré et que cette déclaration devait être soumise à référendum. Un référendum national devait aussi se tenir sur l'établissement d'une constitution pour la nouvelle république. Ces référendums se tinrent en même temps entre le 20 et le 23 mai 1944 et les résultats furent présentés au parlement le 16 juin1.

Le référendum s'ouvrit le 20 mai à midi et s'acheva le 23 mai à minuit. Le journal Morgunblaðið annonça le 25 mai 1944 une participation de 98 %. Parmi les 48 100 votants, 99,5 % se prononcèrent en faveur de la rupture des liens avec la monarchie danoise et 98,3 % en faveur de la fondation d'une république.
La célébration républicaine

La Célébration républicaine s'est tenue à Þingvellir le 17 juin 1944. À 13 h 30, le Premier ministre Björn Þórðarson a officiellement démarré les célébrations, après quoi une cérémonie religieuse a eu lieu. Le nouveau drapeau de la République d'Islande fut hissé et les membres du parlement se levèrent de leur siège lors les cloches de l'église se mirent à sonner. Tous déclarèrent unilatéralement que l'Islande serait désormais une république. Les membres du parlement votèrent ensuite pour choisir qui serait le premier président de la république et choisirent Sveinn Björnsson qui avait été le régent de l'Islande et le substitut du roi pendant les années de guerre. Sveinn devint alors le premier président d'Islande et le seul qui n'ait pas été élu directement par le peuple islandais.
Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Founding of the Republic of Iceland » (voir la liste des auteurs).

↑ Lýðveldishátíðin, H.F. Leiftur, Reykjavík, 1945.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:53

The Founding of the Republic of Iceland took place in early 1944, when the Alþing, the Icelandic parliament, on Feb 25, 1944 decided to formally sever the ties between Iceland and the Danish monarchy, in accordance with the stipulations provided in the 1918 Danish–Icelandic Act of Union, which had granted Iceland independence, but maintained the two countries in a union, with the King of Denmark also as King of Iceland; in a personal union.

The Alþing passed a law to the effect that on May 20–23, 1944 a national referendum should take place to confirm or reject the decision of the parliament. After an overwhelming majority in favour of republican independence (99%) and a new constitution (95%), the Republican Celebration (Lýðveldishátiðin) was held on June 17, 1944 in Þingvellir, where the Alþing formally severed the ties to the Danish monarchy, founded the Republic of Iceland and elected its first President, Sveinn Björnsson.
National Referendum May 20–23, 1944
Main article: Icelandic constitutional referendum, 1944

The Alþing declared on Feb 25, 1944 that the Danish–Icelandic Act of Union from 1918 had expired, and that this declaration should be put to a national referendum. A national referendum was also to be held on the constitution of the new Republic. These referendums were to be held in the days May 20–23, 1944, and the results presented to parliament on June 16.[1]

The referendum began at noon on May 20, and ended at midnight on May 23, 1944. The newspaper Morgunblaðið, on May 25, 1944, reported that participation in the referendum had been 98%. Out of the 48100 people who voted, 99.5% were in favor of severing ties with the Danish monarchy, and 98.3% in favour of founding a republic.
The Republican Celebration

The Republican Celebration was held in Þingvellir on June 17, 1944. At 13:30, Prime Minister Björn Þórðarson officially set the celebrations going, after which a religious ceremony was held. The new flag of the Republic of Iceland was raised, and the members of parliament rose from their seats, as church bells rang. All declared unilaterally that Iceland would henceforth be a republic. The members of parliament then voted on who should be the first President of the Republic, and chose Sveinn Björnsson, who had been regent of Iceland and the King's placeholder during the war years. Sveinn thus became the first president of Iceland, and the only one not elected directly by the people of Iceland.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:54

LA PETITE SIRÈNE.


Bien loin dans la mer, l’eau est bleue comme les feuilles des bluets, pure comme le verre le plus transparent, mais si profonde qu’il serait inutile d’y jeter l’ancre, et qu’il faudrait y entasser une quantité infinie de tours d’églises les unes sur les autres pour mesurer la distance du fond à la surface.

C’est là que demeure le peuple de la mer. Mais n’allez pas croire que ce fond se compose seulement de sable blanc ; non, il y croît des plantes et des arbres bizarres, et si souples, que le moindre mouvement de l’eau les fait s’agiter comme s’ils étaient vivants. Tous les poissons, grands et petits, vont et viennent entre les branches comme les oiseaux dans l’air. À l’endroit le plus profond se trouve le château du roi de la mer, dont les murs sont de corail, les fenêtres de bel ambre jaune, et le toit de coquillages qui s’ouvrent et se ferment pour recevoir l’eau ou pour la rejeter. Chacun de ces coquillages referme des perles brillantes dont la moindre ferait honneur à la couronne d’une reine.

Depuis plusieurs années le roi de la mer était veuf, et sa vieille mère dirigeait sa maison. C’était une femme spirituelle, mais si fière de son rang, qu’elle portait douze huîtres à sa queue tandis que les autres grands personnages n’en portaient que six. Elle méritait des éloges pour les soins qu’elle prodiguait à ses six petites filles, toutes princesses charmantes. Cependant la plus jeune était plus belle encore que les autres ; elle avait la peau douce et diaphane comme une feuille de rose, les yeux bleus comme un lac profond ; mais elle n’avait pas de pieds : ainsi que ses sœurs, son corps se terminait par une queue de poisson.

Toute la journée, les enfants jouaient dans les grandes salles du château, où des fleurs vivantes poussaient sur les murs. Lorsqu’on ouvrait les fenêtres d’ambre jaune, les poissons y entraient comme chez nous les hirondelles, et ils mangeaient dans la main des petites sirènes qui les caressaient. Devant le château était un grand jardin avec des arbres d’un bleu sombre ou d’un rouge de feu. Les fruits brillaient comme de l’or, et les fleurs, agitant sans cesse leur tige et leurs feuilles, ressemblaient à de petites flammes. Le sol se composait de sable blanc et fin, et une lueur bleue merveilleuse, qui se répandait partout, aurait fait croire qu’on était dans l’air, au milieu de l’azur du ciel, plutôt que sous la mer. Les jours de calme, on pouvait apercevoir le soleil, semblable à une petite fleur de pourpre versant la lumière de son calice.

Chacune des princesses avait dans le jardin son petit terrain, qu’elle pouvait cultiver selon son bon plaisir. L’une lui donnait la forme d’une baleine, l’autre celle d’une sirène ; mais la plus jeune fit le sien rond comme le soleil, et n’y planta que des fleurs rouges comme lui. C’était une enfant bizarre, silencieuse et réfléchie. Lorsque ses sœurs jouaient avec différents objets provenant des bâtiments naufragés, elle s’amusait à parer une jolie statuette de marbre blanc, représentant un charmant petit garçon, placée sous un saule pleureur magnifique, couleur de rose, qui la couvrait d’une ombre violette. Son plus grand plaisir consistait à écouter des récits sur le monde où vivent les hommes. Toujours elle priait sa vieille grand’mère de lui parler des vaisseaux, des villes, des hommes et des animaux.

Elle s’étonnait surtout que sur la terre les fleurs exhalassent un parfum qu’elles n’ont pas sous les eaux de la mer, et que les forêts y fussent vertes.

Elle ne pouvait pas s’imaginer comment les poissons chantaient et sautillaient sur les arbres. La grand’mère appelait les petits oiseaux des poissons ; sans quoi elle ne se serait pas fait comprendre.

« Lorsque vous aurez quinze ans, dit la grand’mère, je vous donnerai la permission de monter à la surface de la mer et de vous asseoir au clair de la lune sur des rochers, pour voir passer les grands vaisseaux et faire connaissance avec les forêts et les villes. »

L’année suivante, l’aînée des sœurs allait atteindre sa quinzième année, et comme il n’y avait qu’une année de différence entre chaque sœur, la plus jeune devait encore attendre cinq ans pour sortir du fond de la mer. Mais l’une promettait toujours à l’autre de lui faire le récit des merveilles qu’elle aurait vues à sa première sortie ; car leur grand’mère ne parlait jamais assez, et il y avait tant de choses qu’elles brûlaient de savoir !

La plus curieuse, c’était certes la plus jeune ; souvent, la nuit, elle se tenait auprès de la fenêtre ouverte, cherchant à percer de ses regards l’épaisseur de l’eau bleue que les poissons battaient de leurs nageoires et de leur queue. Elle aperçut en effet la lune et les étoiles, mais elles lui paraissaient toutes pâles et considérablement grossies par l’eau.

Lorsque quelque nuage noir les voilait, elle savait que c’était une baleine ou un navire chargé d’hommes qui nageait au-dessus d’elle. Certes, ces hommes ne pensaient pas qu’une charmante petite sirène étendait au-dessous d’eux ses mains blanches vers la carène.

Le jour vint où la princesse aînée atteignit sa quinzième année, et elle monta à la surface de la mer.

À son retour, elle avait mille choses à raconter. « Oh ! disait-elle, c’est délicieux de voir, étendue au clair de la lune sur un banc de sable, au milieu de la mer calme, les rivages de la grande ville où les lumières brillent comme des centaines d’étoiles ; d’entendre la musique harmonieuse, le son des cloches des églises, et tout ce bruit d’hommes et de voitures ! »

Oh ! comme sa petite sœur l’écoutait attentivement ! Tous les soirs, debout à la fenêtre ouverte, regardant à travers l’énorme masse d’eau, elle rêvait à la grande ville, à son bruit et à ses lumières, et croyait entendre sonner les cloches tout près d’elle.

L’année suivante, la seconde des sœurs reçut la permission de monter. Elle sortit sa tête de l’eau au moment où le soleil touchait à l’horizon, et la magnificence de ce spectacle la ravit au dernier point.

« Tout le ciel, disait-elle à son retour, ressemblait à de l’or, et la beauté des nuages était au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer. Ils passaient devant moi, rouges et violets, et au milieu d’eux volait vers le soleil, comme un long voile blanc, une bande de cygnes sauvages. Moi aussi j’ai voulu nager vers le grand astre rouge ; mais tout à coup il a disparu, et la lueur rose qui teignait la surface de la mer ainsi que les nuages s’évanouit bientôt. »

Puis vint le tour de la troisième sœur. C’était la plus hardie, aussi elle remonta le cours d’un large fleuve. Elle vit d’admirables collines plantées de vignes, de châteaux et de fermes situés au milieu de forêts superbes. Elle entendit le chant des oiseaux, et la chaleur du soleil la força à se plonger plusieurs fois dans l’eau pour rafraîchir sa figure. Dans une baie, elle rencontra une foule de petits êtres humains qui jouaient en se baignant. Elle voulut jouer avec eux, mais ils se sauvèrent tout effrayés, et un animal noir — c’était un chien — se mit à aboyer si terriblement qu’elle fut prise de peur et regagna promptement la pleine mer. Mais jamais elle ne put oublier les superbes forêts, les collines vertes et les gentils enfants qui savaient nager, quoiqu’ils n’eussent point de queue de poisson.

La quatrième sœur, qui était moins hardie, aima mieux rester au milieu de la mer sauvage, où la vue s’étendait à plusieurs lieues, et où le ciel s’arrondissait au-dessus de l’eau comme une grande cloche de verre. Elle apercevait de loin les navires, pas plus grands que des mouettes ; les dauphins joyeux faisaient des culbutes, et les baleines colossales lançaient des jets d’eau de leurs narines.

Le tour de la cinquième arriva ; son jour tomba précisément en hiver : aussi vit-elle ce que les autres n’avaient pas encore pu voir. La mer avait une teinte verdâtre, et partout nageaient, avec des formes bizarres, et brillantes comme des diamants, des montagnes de glace. « Chacune d’elles, disait la voyageuse, ressemble à une perle plus grosse que les tours d’église que bâtissent les hommes. » Elle s’était assise sur une des plus grandes, et tous les navigateurs se sauvaient de cet endroit où elle abandonnait sa longue chevelure au gré des vents. Le soir, un orage couvrit le ciel de nuées ; les éclairs brillèrent, le tonnerre gronda, tandis que la mer, noire et agitée, élevant les grands monceaux de glace, les faisait briller de l’éclat rouge des éclairs. Toutes les voiles furent serrées, la terreur se répandit partout ; mais elle, tranquillement assise sur sa montagne de glace, vit la foudre tomber en zigzag sur l’eau luisante.

La première fois qu’une des sœurs sortait de l’eau, elle était toujours enchantée de toutes les nouvelles choses qu’elle apercevait ; mais, une fois grandie, lorsqu’elle pouvait monter à loisir, le charme disparaissait, et elle disait au bout d’un mois qu’en bas tout était bien plus gentil, et que rien ne valait son chez-soi.

Souvent, le soir, les cinq sœurs, se tenant par le bras, montaient ainsi à la surface de l’eau. Elles avaient des voix enchanteresses comme nulle créature humaine, et, si par hasard quelque orage leur faisait croire qu’un navire allait sombrer, elles nageaient devant lui et entonnaient des chants magnifiques sur la beauté du fond de la mer, invitant les marins à leur rendre visite. Mais ceux-ci ne pouvaient comprendre les paroles des sirènes, et ils ne virent jamais les magnificences qu’elles célébraient ; car, aussitôt le navire englouti, les hommes se noyaient, et leurs cadavres seuls arrivaient au château du roi de la mer.

Pendant l’absence de ses cinq sœurs, la plus jeune, restée seule auprès de la fenêtre, les suivait du regard et avait envie de pleurer. Mais une sirène n’a point de larmes, et son cœur en souffre davantage.

« Oh ! si j’avais quinze ans ! disait-elle, je sens déjà combien j’aimerais le monde d’en haut et les hommes qui l’habitent. »

Le jour vint où elle eut quinze ans.

« Tu vas partir, lui dit sa grand’mère, la vieille reine douairière : viens que je fasse ta toilette comme à tes sœurs. »

Et elle posa sur ses cheveux une couronne de lis blancs dont chaque feuille était la moitié d’une perle ; puis elle fit attacher à la queue de la princesse huit grandes huîtres pour désigner, son rang élevé.

« Comme elles me font mal ! dit la petite sirène.

— Si l’on veut être bien habillée, il faut souffrir un peu, » répliqua la vieille reine.

Cependant la jeune fille aurait volontiers rejeté tout ce luxe et la lourde couronne qui pesait sur sa tête. Les fleurs rouges de son jardin lui allaient beaucoup mieux ; mais elle n’osa pas faire d’observations.

« Adieu ! » dit-elle ; et, légère comme une bulle de savon, elle traversa l’eau.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:54

Lorsque sa tête apparut à la surface de la mer, le soleil venait de se coucher ; mais les nuages brillaient encore comme des roses et de l’or, et l’étoile du soir étincelait au milieu du ciel. L’air était doux et frais, la mer paisible. Près de la petite sirène se trouvait un navire à trois mâts ; il n’avait qu’une voile dehors, à cause du calme, et les matelots étaient assis sur les vergues et sur les cordages. La musique et les chants y résonnaient sans cesse, et à l’approche de la nuit on alluma cent lanternes de diverses couleurs suspendues aux cordages : on aurait cru voir les pavillons de toutes les nations. La petite sirène nagea jusqu’à la fenêtre de la grande chambre, et, chaque fois que l’eau la soulevait, elle apercevait à travers les vitres transparentes une quantité d’hommes magnifiquement habillés. Le plus beau d’entre eux était un jeune prince aux grands cheveux noirs, âgé d’environ seize ans, et c’était pour célébrer sa fête que tous ces préparatifs avaient lieu.

Les matelots dansaient sur le pont, et lorsque le jeune prince s’y montra, cent fusées s’élevèrent dans les airs, répandant une lumière comme celle du jour. La petite sirène eut peur et s’enfonça dans l’eau ; mais bientôt elle reparut, et alors toutes les étoiles du ciel semblèrent pleuvoir sur elle. Jamais elle n’avait vu un pareil feu d’artifice ; de grands soleils tournaient, des poissons de feu fendaient l’air, et toute la mer, pure et calme, brillait. Sur le navire on pouvait voir chaque petit cordage, et encore mieux les hommes. Oh ! que le jeune prince était beau ! Il serrait la main à tout le monde, parlait et souriait à chacun tandis que la musique envoyait dans la nuit ses sons harmonieux.

Il était tard, mais la petite sirène ne put se lasser d’admirer le vaisseau et le beau prince. Les lanternes ne brillaient plus et les coups de canon avaient cessé ; toutes les voiles furent successivement déployées et le vaisseau s’avança rapidement sur l’eau. La princesse le suivit, sans détourner un instant ses regards de la fenêtre. Mais bientôt la mer commença à s’agiter ; les vagues grossissaient, et de grands nuages noirs s’amoncelaient dans le ciel. Dans le lointain brillaient les éclairs, un orage terrible se préparait. Le vaisseau se balançait sur la mer impétueuse, dans une marche rapide. Les vagues, se dressant comme de hautes montagnes, tantôt le faisaient rouler entre elles comme un cygne, tantôt l’élevaient sur leur cime. La petite sirène se plut d’abord à ce voyage accidenté ; mais, lorsque le vaisseau, subissant de violentes secousses, commença à craquer, lorsque tout à coup le mât se brisa comme un jonc, et que le vaisseau se pencha d’un côté tandis que l’eau pénétrait dans la cale, alors elle comprit le danger, et elle dut prendre garde elle-même aux poutres et aux débris qui se détachaient du bâtiment.

Par moments il se faisait une telle obscurité, qu’elle ne distinguait absolument rien ; d’autres fois, les éclairs lui rendaient visibles les moindres détails de cette scène. L’agitation était à son comble sur le navire ; encore une secousse ! il se fendit tout à fait, et elle vit le jeune prince s’engloutir dans la mer profonde. Transportée de joie, elle crut qu’il allait descendre dans sa demeure ; mais elle se rappela que les hommes ne peuvent vivre dans l’eau, et que par conséquent il arriverait mort au château de son père. Alors, pour le sauver, elle traversa à la nage les poutres et les planches éparses sur la mer, au risque de se faire écraser, plongea profondément sous l’eau à plusieurs reprises, et ainsi elle arriva jusqu’au jeune prince, au moment où ses forces commençaient à l’abandonner et où il fermait déjà les yeux, près de mourir. La petite sirène le saisit, soutint sa tête au-dessus de l’eau, puis s’abandonna avec lui au caprice des vagues.

Le lendemain matin, le beau temps était revenu, mais il ne restait plus rien du vaisseau. Un soleil rouge, aux rayons pénétrants, semblait rappeler la vie sur les joues du prince ; mais ses yeux restaient toujours fermés. La sirène déposa un baiser sur son front et releva ses cheveux mouillés. Elle lui trouva une ressemblance avec la statue de marbre de son petit jardin, et fit des vœux pour son salut. Elle passa devant la terre ferme, couverte de hautes montagnes bleues à la cime desquelles brillait la neige blanche. Au pied de la côte, au milieu d’une superbe forêt verte, s’étendait un village avec une église ou un couvent. En dehors des portes s’élevaient de grands palmiers, et dans les jardins croissaient des orangers et des citronniers ; non loin de cet endroit, la mer formait un petit golfe, s’allongeant jusqu’à


Vignette de Bertall

un rocher couvert d’un sable fin et blanc. C’est là que la sirène déposa le prince, ayant soin de lui tenir la tête haute et de la présenter aux rayons du soleil.

Bientôt les cloches de l’église commencèrent à sonner, et une quantité de jeunes filles apparurent dans un des jardins. La petite sirène s’éloigna en nageant, et se cacha derrière quelques grosses pierres pour observer ce qui arriverait au pauvre prince.

Quelques moments après, une des jeunes filles vint à passer devant lui ; d’abord, elle parut s’effrayer, mais, se remettant aussitôt, elle courut chercher d’autres personnes qui prodiguèrent au prince toute espèce de soins. La sirène le vit reprendre ses sens et sourire à tous ceux qui l’entouraient ; à elle seule il ne sourit pas, ignorant qui l’avait sauvé. Aussi, lorsqu’elle le vit conduire dans une grande maison, elle plongea tristement et retourna au château de son père.

Elle avait toujours été silencieuse et réfléchie ; à partir de ce jour, elle le devint encore davantage. Ses sœurs la questionnèrent sur ce qu’elle avait vu là-haut, mais elle ne raconta rien.

Plus d’une fois, le soir et le matin, elle retourna à l’endroit où elle avait laissé le prince. Elle vit mûrir les fruits du jardin, elle vit fondre la neige sur les hautes montagnes, mais elle ne vit pas le prince ; et elle retournait toujours plus triste au fond de la mer. Là, sa seule consolation était de s’asseoir dans son petit jardin et d’entourer de ses bras la jolie statuette de marbre qui ressemblait au prince, tandis que ses fleurs négligées, oubliées, s’allongeaient dans les allées comme dans un lieu sauvage, entrelaçaient leurs longues tiges dans les branches des arbres, et formaient ainsi des voûtes épaisses qui obstruaient la lumière.

Enfin cette existence lui devint insupportable ; elle confia tout à une de ses sœurs, qui le raconta aussitôt aux autres, mais à elles seules et à quelques autres sirènes qui ne le répétèrent qu’à leurs amies intimes. Il se trouva qu’une de ces dernières, ayant vu aussi la fête célébrée sur le vaisseau, connaissait le prince et savait l’endroit où était situé son royaume.

« Viens, petite sœur, » dirent les autres princesses ; et, s’entrelaçant les bras sur les épaules, elles s’élevèrent en file sur la mer devant le château du prince.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:55

Ce château était construit de pierres jaunes et luisantes ; de grands escaliers de marbre conduisaient à l’intérieur et au jardin ; plusieurs dômes dorés brillaient sur le toit, et entre les colonnes des galeries se trouvaient des statues de marbre qui paraissaient vivantes. Les salles, magnifiques, étaient ornées de rideaux et de tapis incomparables, et les murs couverts de grandes peintures. Dans le grand salon, le soleil réchauffait, à travers un plafond de cristal, les plantes les plus rares, qui poussaient dans un grand bassin au-dessous de plusieurs jets d’eau.

Dès lors, la petite sirène revint souvent à cet endroit, la nuit comme le jour ; elle s’approchait de la côte, et osait même s’asseoir sous le grand balcon de marbre qui projetait son ombre bien avant sur les eaux. De là, elle voyait au clair de la lune le jeune prince, qui se croyait seul ; souvent, au son de la musique, il passa devant elle dans un riche bateau pavoisé, et ceux qui apercevaient son voile blanc dans les roseaux verts la prenaient pour un cygne ouvrant ses ailes.

Elle entendait aussi les pêcheurs dire beaucoup de bien du jeune prince, et alors elle se réjouissait de lui avoir sauvé la vie, quoiqu’il l’ignorât complètement. Son affection pour les hommes croissait de jour en jour, de jour en jour aussi elle désirait davantage s’élever jusqu’à eux. Leur monde lui semblait bien plus vaste que le sien ; ils savaient franchir la mer avec des navires, grimper sur les hautes montagnes au delà des nues ; ils jouissaient d’immenses forêts et de champs verdoyants. Ses sœurs ne pouvant satisfaire toute sa curiosité, elle questionna sa vieille grand’mère, qui connaissait bien le monde plus élevé, celui qu’elle appelait à juste titre les pays au-dessus de la mer.

« Si les hommes ne se noient pas, demanda la jeune princesse, est-ce qu’ils vivent éternellement ? Ne meurent-ils pas comme nous ?

— Sans doute, répondit la vieille, ils meurent, et leur existence est même plus courte que la nôtre. Nous autres, nous vivons quelquefois trois cents ans ; puis, cessant d’exister, nous nous transformons en écume, car au fond de la mer ne se trouvent point de tombes pour recevoir les corps inanimés. Notre âme n’est pas immortelle ; avec la mort tout est fini. Nous sommes comme les roseaux verts : une fois coupés, ils ne verdissent plus jamais ! Les hommes, au contraire, possèdent une âme qui vit éternellement, qui vit après que leur corps s’est changé en poussière ; cette âme monte à travers la subtilité de l’air jusqu’aux étoiles qui brillent, et, de même que nous nous élevons du fond des eaux pour voir le pays des hommes, ainsi eux s’élèvent à de délicieux endroits, immenses, inaccessibles aux peuples de la mer.

— Mais pourquoi n’avons-nous pas aussi une âme immortelle ? dit la petite sirène affligée ; je donnerais volontiers les centaines d’années qui me restent à vivre pour être homme, ne fût-ce qu’un jour, et participer ensuite au monde céleste.

— Ne pense pas à de pareilles sottises, répliqua la vieille ; nous sommes bien plus heureux ici en bas que les hommes là-haut.

— Il faut donc un jour que je meure ; je ne serai plus qu’un peu d’écume ; pour moi plus de murmure des vagues, plus de fleurs, plus de soleil ! N’est-il donc aucun moyen pour moi d’acquérir une âme immortelle ?

— Un seul, mais à peu près impossible. Il faudrait qu’un homme conçût pour toi un amour infini, que tu lui devinsses plus chère que son père et sa mère. Alors, attaché à toi de toute son âme et de tout son cœur, s’il faisait unir par un prêtre sa main droite à la tienne en promettant une fidélité éternelle, son âme se communiquerait à ton corps, et tu serais admise au bonheur des hommes. Mais jamais une telle chose ne pourra se faire ! Ce qui passe ici dans la mer pour la plus grande beauté, ta queue de poisson, ils la trouvent détestable sur la terre. Pauvres hommes ! Pour être beaux, ils s’imaginent qu’il leur faut deux supports grossiers, qu’ils appellent jambes ! »

La petite sirène soupira tristement en regardant sa queue de poisson.

« Soyons gaies ! dit la vieille, sautons et amusons-nous le plus possible pendant les trois cents années de notre existence ; c’est, ma foi, un laps de temps assez gentil, nous nous reposerons d’autant mieux après. Ce soir il y a bal à la cour. »

On ne peut se faire une idée sur la terre d’une pareille magnificence. La grande salle de danse tout entière n’était que de cristal ; des milliers de coquillages énormes, rangés de chaque côté, éclairaient la salle d’une lumière bleuâtre, qui, à travers les murs transparents, illuminait aussi la mer au dehors. On y voyait nager d’innombrables poissons, grands et petits, couverts d’écailles luisantes comme de la pourpre, de l’or et de l’argent.

Au milieu de la salle coulait une large rivière sur laquelle dansaient les dauphins et les sirènes, au son de leur propre voix, qui était superbe. La petite sirène fut celle qui chanta le mieux, et on l’applaudit si fort, que pendant un instant la satisfaction lui fit oublier les merveilles de la terre. Mais bientôt elle reprit ses anciens chagrins, pensant au beau prince et à son âme immortelle. Elle quitta le chant et les rires, sortit tout doucement du château, et s’assit dans son petit jardin. Là, elle entendit le son des cors qui pénétrait l’eau.

« Le voilà qui passe, celui que j’aime de tout mon cœur et de toute mon âme, celui qui occupe toutes mes pensées, à qui je voudrais confier le bonheur de ma vie ! Je risquerais tout pour lui et pour gagner une âme immortelle. Pendant que mes sœurs dansent dans le château de mon père, je vais aller trouver la sorcière de la mer, que j’ai tant eue en horreur jusqu’à ce jour. Elle pourra peut-être me donner des conseils et me venir en aide. »

Et la petite sirène, sortant de son jardin, se dirigea vers les tourbillons mugissants derrière lesquels demeurait la sorcière. Jamais elle n’avait suivi ce chemin. Pas une fleur ni un brin d’herbe n’y poussait. Le fond, de sable gris et nu, s’étendait jusqu’à l’endroit où l’eau, comme des meules de moulin, tournait rapidement sur elle-même, engloutissant tout ce qu’elle pouvait attraper. La princesse se vit obligée de traverser ces terribles tourbillons pour arriver aux domaines de la sorcière, dont la maison s’élevait au milieu d’une forêt étrange. Tous les arbres et tous les buissons n’étaient que des polypes, moitié animaux, moitié plantes, pareils à des serpents à cent têtes sortant de terre. Les branches étaient des bras longs et gluants, terminés par des doigts en forme de vers, et qui remuaient continuellement. Ces bras s’enlaçaient sur tout ce qu’ils pouvaient saisir, et ne le lâchaient plus.

La petite sirène, prise de frayeur, aurait voulu s’en retourner ; mais en pensant au prince et à l’âme de l’homme, elle s’arma de tout son courage. Elle attacha autour de sa tête sa longue chevelure flottante, pour que les polypes ne pussent la saisir, croisa ses bras sur sa poitrine, et nagea ainsi, rapide comme un poisson, parmi ces vilaines créatures dont chacune serrait comme avec des liens de fer quelque chose entre ses bras, soit des squelettes blancs de naufragés, soit des rames, soit des caisses ou des carcasses d’animaux. Pour comble d’effroi, la princesse en vit une qui enlaçait une petite sirène étouffée.

Enfin elle arriva à une grande place dans la forêt, où de gros serpents de mer se roulaient en montrant leur hideux ventre jaunâtre. Au milieu de cette place se trouvait la maison de la sorcière, construite avec les os des naufragés, et où la sorcière, assise sur une grosse pierre, donnait à manger à un crapaud dans sa main, comme les hommes font manger du sucre aux petits canaris. Elle appelait les affreux serpents ses petits poulets, et se plaisait à les faire rouler sur sa grosse poitrine spongieuse.

« Je sais ce que tu veux, s’écria-t-elle en apercevant la princesse ; tes désirs sont stupides ; néanmoins je m’y prêterai, car je sais qu’ils te porteront malheur. Tu veux te débarrasser de ta queue de poisson, et la remplacer par deux de ces pièces avec lesquelles marchent les hommes, afin que le prince s’amourache de toi, t’épouse et te donne une âme immortelle. »

À ces mots elle éclata d’un rire épouvantable, qui fit tomber à terre le crapaud et les serpents.

« Enfin tu as bien fait de venir ; demain, au lever du soleil, c’eût été trop tard, et il t’aurait fallu attendre encore une année. Je vais te préparer un élixir que tu emporteras à terre avant le
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point du jour. Assieds-toi sur la côte, et bois-le.

Aussitôt ta queue se rétrécira et se partagera en ce que les hommes appellent deux belles jambes.

Mais je te préviens que cela te fera souffrir comme si l’on te coupait avec une épée tranchante. Tout le monde admirera ta beauté, tu conserveras ta marche légère et gracieuse, mais chacun de tes pas te causera autant de douleur que si tu marchais sur des pointes d’épingle, et fera couler ton sang. Si tu veux endurer toutes ces souffrances, je consens à t’aider.

— Je les supporterai ! dit la sirène d’une voix tremblante, en pensant au prince et à l’âme immortelle.

— Mais souviens-toi, continua la sorcière, qu’une fois changée en être humain, jamais tu ne pourras redevenir sirène ! Jamais tu ne reverras le château de ton père ; et si le prince, oubliant son père et sa mère, ne s’attache pas à toi de tout son cœur et de toute son âme, ou s’il ne veut pas faire bénir votre union par un prêtre, tu n’auras jamais une âme immortelle. Le jour où il épousera une autre femme, ton cœur se brisera, et tu ne seras plus qu’un peu d’écume sur la cime des vagues.

— J’y consens, dit la princesse, pâle comme la mort.

— En ce cas, poursuivit la sorcière, il faut aussi que tu me payes ; et je ne demande pas peu de chose. Ta voix est la plus belle parmi celles du fond de la mer, tu penses avec elle enchanter le prince, mais c’est précisément ta voix que j’exige en payement. Je veux ce que tu as de plus beau en échange de mon précieux élixir ; car, pour le rendre bien efficace, je dois y verser mon propre sang.

— Mais si tu prends ma voix, demanda la petite sirène, que me restera-t-il ?

— Ta charmante figure, répondit la sorcière, ta marche légère et gracieuse, et tes yeux expressifs : cela suffit pour entortiller le cœur d’un homme. Allons ! du courage ! Tire ta langue, que je la coupe, puis je te donnerai l’élixir.

— Soit ! » répondit la princesse, et la sorcière lui coupa la langue. La pauvre enfant resta muette.

Là-dessus, la sorcière mit son chaudron sur le feu pour faire bouillir la boisson magique.

« La propreté est une bonne chose, » dit-elle en prenant un paquet de vipères pour nettoyer le chaudron. Puis, se faisant une entaille dans la poitrine, elle laissa couler son sang noir dans le chaudron.

Une vapeur épaisse en sortit, formant des figures bizarres, affreuses. À chaque instant, la vieille ajoutait un nouvel ingrédient, et, lorsque le mélange bouillit à gros bouillons, il rendit un son pareil aux gémissements du crocodile. L’élixir, une fois préparé, ressemblait à de l’eau claire.

« Le voici, dit la sorcière, après l’avoir versé dans une fiole. Si les polypes voulaient te saisir, quand tu t’en retourneras par ma forêt, tu n’as qu’à leur jeter une goutte de cette boisson, et ils éclateront en mille morceaux. »

Ce conseil était inutile ; car les polypes, en apercevant l’élixir qui luisait dans la main de la princesse comme une étoile, reculèrent effrayés devant elle. Ainsi elle traversa la forêt et les tourbillons mugissants.

Quand elle arriva au château de son père, les lumières de la grande salle de danse étaient éteintes ; tout le monde dormait sans doute, mais elle n’osa pas entrer. Elle ne pouvait plus leur parler, et bientôt elle allait les quitter pour jamais. Il lui semblait que son cœur se brisait de chagrin. Elle se glissa ensuite dans le jardin, cueillit une fleur de chaque parterre de ses sœurs, envoya du bout des doigts mille baisers au château, et monta à la surface de la mer.

Le soleil ne s’était pas encore levé lorsqu’elle vit le château du prince. Elle s’assit sur la côte et but l’élixir ; ce fut comme si une épée affilée lui traversait le corps ; elle s’évanouit et resta comme morte. Le soleil brillait déjà sur la mer lorsqu’elle se réveilla, éprouvant une douleur cuisante. Mais en face d’elle était le beau prince, qui attachait sur elle ses yeux noirs. La petite sirène baissa les siens, et alors elle vit que sa queue de poisson avait disparu, et que deux jambes blanches et gracieuses la remplaçaient.

Le prince lui demanda qui elle était et d’où elle venait ; elle le regarda d’un air doux et affligé, sans pouvoir dire un mot. Puis le jeune homme la prit par la main et la conduisit au château. Chaque pas, comme avait dit la sorcière, lui causait des douleurs atroces ; cependant, au bras du prince, elle monta l’escalier de marbre, légère comme une bulle de savon, et tout le monde admira sa marche gracieuse. On la revêtit de soie et de mousseline, sans pouvoir assez admirer sa beauté ; mais elle restait toujours muette. Des esclaves, habillées de soie et d’or, chantaient devant le prince les exploits de ses ancêtres ; elles chantaient bien, et le prince les applaudissait en souriant à la jeune fille.

« S’il savait, pensa-t-elle, que pour lui j’ai sacrifié une voix plus belle encore ! »

Après le chant, les esclaves exécutèrent une danse gracieuse au son d’une musique charmante. Mais lorsque la petite sirène se mit à danser, élevant ses bras blancs et se tenant sur la pointe des pieds, sans toucher presque le plancher, tandis que ses yeux parlaient au cœur mieux que le chant des esclaves, tous furent ravis en extase ; le prince s’écria qu’elle ne le quitterait jamais, et lui permit de dormir à sa porte sur un coussin de velours. Tout le monde ignorait les souffrances qu’elle avait endurées en dansant.

Le lendemain, le prince lui donna un costume d’amazone pour qu’elle le suivît à cheval. Ils traversèrent ainsi les forêts parfumées et gravirent les hautes montagnes ; la princesse, tout en riant, sentait saigner ses pieds.

La nuit, lorsque les autres dormaient, elle descendit secrètement l’escalier de marbre et se rendit à la côte pour rafraîchir ses pieds brûlants dans l’eau froide de la mer, et le souvenir de sa patrie revint à son esprit.

Une nuit, elle aperçut ses sœurs se tenant par la main ; elles chantaient si tristement en nageant, que la petite sirène ne put s’empêcher de leur faire signe. L’ayant reconnue, elles lui racontèrent combien elle leur avait causé de chagrin. Toutes les nuits elles revinrent, et une fois elles amenèrent aussi la vieille grand’mère, qui depuis nombre d’années n’avait pas mis la tête hors de l’eau, et le roi de la mer avec sa couronne de corail. Tous les deux étendirent leurs mains vers leur fille ; mais ils n’osèrent pas, comme ses sœurs, s’approcher de la côte.
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:56

Ce Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague est un appel du peuple marins et intellectuelles à l'adresse de tous ceux qui se font grief de l'histoire sans y voir les espérances brisées et les sacrifices de gens qui ne faisait pas de politique: Tout comme la Petite sirène d'Andersen, vous pêcheurs du Lýðveldishátiðin, du Konungsríkið Ísland et de l'Althing...

Je vous dis : " Laxá í Aðaldal "

Les baleines et cétaces ne peuvent plus appartenir à ces traditions venu de Kjalarnes et de Thing (en vieux norrois et en islandais Þing, en néerlandais ding, dans d'autres langues scandinaves modernes ting)... Je sais et pourtant je suis prêt à entreprendre à combat digne des plus grandes traversée de l'Atlantique... Vous défiez pour mieux appréhender et diviser le grand frère Norvégiens et le Cousin Danois...

Dans ce combat, j'ai trois compagnons de Route: Tyr le Dieu Manchot et précepteur du fils de Loky, Fenrir le Loup certes le fils maléfique de Loky mais malgré son Orgueil, il possède plus d'ardeur, de raison et de parole que son père et La Saint Vierge enfin sa présence sous la houlette de L'Espérance... Je ne doute pas du combat démocratique et morale que je vais devoir effectuer pour soulager les misères du peuple des baleines mais en faisant cela, je le fais pour la gloire, certes et surtout par fierté d'être, un gairethinx ou Un messager d'Arthur et de Morgane dans le Þing où il n'y a pas de Lancelot mais juste une émergence de magie venu du Peuple d'Andersen et de la République Laïque...

Þingvellir ou « plaines du Parlement » avec comme compagnie la dame du lac qui réside dans Þingvallavatn, le plus grand lac du pays, tandis que sa moitié septentrionale est occupée par le Þingvallahraun, un désert de lave sur lequel ont poussé les Þingvallaskógar, l'une des plus grandes forêts d'Islande.

Oui, je suis un gairethinx et je vous demande de voir en une baleine, ces paroles de bon sens sur l’expression de vie que incarne la vie océane:

Tous les jours le prince l’aimait de plus en plus, mais il l’aimait comme on aime une enfant bonne et gentille, sans avoir l’idée d’en faire sa femme. Cependant, pour qu’elle eût une âme immortelle et qu’elle ne devînt pas un jour un peu d’écume, il fallait que le prince épousât la sirène.

« Ne m’aimes-tu pas mieux que toutes les autres ? voilà ce que semblaient dire les yeux de la pauvre petite lorsque, la prenant dans ses bras, il déposait un baiser sur son beau front.

— Certainement, répondit le prince, car tu as meilleur cœur que toutes les autres ; tu m’es plus dévouée, et tu ressembles à une jeune fille que j’ai vue un jour, mais que sans doute je ne reverrai jamais. Me trouvant sur un navire, qui fit naufrage, je fus poussé à terre par les vagues, près d’un couvent habité par plusieurs jeunes filles. La plus jeune d’entre elles me trouva sur la côte et me sauva la vie, mais je ne la vis que deux fois. Jamais, dans le monde, je ne pourrai aimer une autre qu’elle ; eh bien ! tu lui ressembles, quelquefois même tu remplaces son image dans mon âme.

— Hélas ! pensa la petite sirène, il ignore que c’est moi qui l’ai porté à travers les flots jusqu’au couvent pour le sauver. Il en aime une autre ! Cependant cette jeune fille est enfermée dans un couvent, elle ne sort jamais ; peut-être l’oubliera-t-il pour moi, pour moi qui l’aimerai et lui serai dévouée toute ma vie. »

« Le prince va épouser la charmante fille du roi voisin, dit-on un jour ; il équipe un superbe navire sous prétexte de rendre seulement visite au roi, mais la vérité est qu’il va épouser sa fille. »

Cela fit sourire la sirène, qui savait mieux que personne les pensées du prince, car il lui avait dit : « Puisque mes parents l’exigent, j’irai voir la belle princesse, mais jamais ils ne me forceront à la ramener pour en faire ma femme. Je ne puis l’aimer ; elle ne ressemble pas, comme toi, à la jeune fille du couvent, et je préférerais t’épouser, toi, pauvre enfant trouvée, aux yeux si expressifs, malgré ton éternel silence. »

Le prince partit.

En parlant ainsi, il avait déposé un baiser sur sa longue chevelure.

« J’espère que tu ne crains pas la mer, mon enfant, » lui dit-il sur le navire qui les emportait.

Puis il lui parla des tempêtes et de la mer en fureur, des étranges poissons et de tout ce que les plongeurs trouvent au fond des eaux. Ces discours la faisaient sourire, car elle connaissait le fond de la mer mieux que personne assurément.

Au clair de la lune, lorsque les autres dormaient, assise sur le bord du vaisseau, elle plongeait ses regards dans la transparence de l’eau, et croyait apercevoir le château de son père, et sa vieille grand’mère les yeux fixés sur la carène. Une nuit, ses sœurs lui apparurent ; elles la regardaient tristement et se tordaient les mains. La petite les appela par des signes, et s’efforça de leur faire entendre que tout allait bien ; mais au même instant le mousse s’approcha, et elles disparurent en laissant croire au petit marin qu’il n’avait vu que l’écume de la mer.

Le lendemain, le navire entra dans le port de la ville où résidait le roi voisin. Toutes les cloches sonnèrent, la musique retentit du haut des tours, et les soldats se rangèrent sous leurs drapeaux flottants. Tous les jours ce n’étaient que fêtes, bals, soirées ; mais la princesse n’était pas encore arrivée du couvent, où elle avait reçu une brillante éducation.

La petite sirène était bien curieuse de voir sa beauté : elle eut enfin cette satisfaction. Elle dut reconnaître que jamais elle n’avait vu une si belle figure, une peau si blanche et de grands yeux noirs si séduisants.

« C’est toi ! s’écria le prince en l’apercevant, c’est toi qui m’as sauvé la vie sur la côte ! » Et il serra dans ses bras sa fiancée rougissante, « C’est trop de bonheur ! continua-t-il en se tournant vers la petite sirène. Mes vœux les plus ardents sont accomplis ! Tu partageras ma félicité, car tu m’aimes mieux que tous les autres. »

L’enfant de la mer baisa la main du prince, bien qu’elle se sentît le cœur brisé.

Le jour de la noce de celui qu’elle aimait, elle devait mourir et se changer en écume.

Peuples des Þingvellir, voulez vous vraiment que les baleines deviennent des écumes de sang ?

Demandent le gairethinx, Tyr, Fenrir et l'Espérance...!

Ecrit de
TAY
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:56

le gairethinx, Tyr, Fenrir et l'Espérance regardent les enfants et parle de la Terre... Les baleines sont les filles de la Terre et celle ci est La Petite Sirène de Andersen... Ecoutez...

" La petite sirène, appuyée sur ses bras blancs au bord du navire, regardait vers l’orient, du côté de l’aurore ; elle savait que le premier rayon du soleil allait la tuer.

Soudain ses sœurs sortirent de la mer, aussi pâles qu’elle-même ; leur longue chevelure ne flottait plus au vent, on l’avait coupée.

« Nous l’avons donnée à la sorcière, dirent-elles, pour qu’elle te vienne en aide et te sauve de la mort. Elle nous a donné un couteau bien affilé que voici. Avant le lever du soleil, il faut que tu l’enfonces dans le cœur du prince, et, lorsque son sang encore chaud tombera sur tes pieds, ils se joindront et se changeront en une queue de poisson. Tu redeviendras sirène ; tu pourras redescendre dans l’eau près de nous, et ce n’est qu’à l’âge de trois cents ans que tu disparaîtras en écume. Mais dépêche-toi ! car avant le lever du soleil, il faut que l’un de vous deux meure. Tue-le, et reviens ! Vois-tu cette raie rouge à l’horizon ? Dans quelques minutes le soleil paraîtra, et tout sera fini pour toi ! »

Puis, poussant un profond soupir, elles s’enfoncèrent dans les vagues.

La petite sirène écarta le rideau de la tente, et elle vit la jeune femme endormie, la tête appuyée sur la poitrine du prince. Elle s’approcha d’eux, s’inclina, et déposa un baiser sur le front de celui qu’elle avait tant aimé. Ensuite elle tourna ses regards vers l’aurore, qui luisait de plus en plus regarda alternativement le couteau tranchant et le prince qui prononçait en rêvant le nom de son épouse, leva l’arme d’une main tremblante, et… la lança loin dans les vagues. Là où tomba le couteau, des gouttes de sang semblèrent rejaillir de l’eau. La sirène jeta encore un regard sur le prince, et se précipita dans la mer, où elle sentit son corps se dissoudre en écume.

En ce moment, le soleil sortit des flots ; ses rayons doux et bienfaisants tombaient sur l’écume froide, et la petite sirène ne se sentait pas morte ; elle vit le soleil brillant, les nuages de pourpre, et au-dessus d’elle flottaient mille créatures transparentes et célestes. Leurs voix formaient une mélodie ravissante, mais si subtile, que nulle oreille humaine ne pouvait l’entendre, comme nul œil humain ne pouvait voir ces créatures. L’enfant de la mer s’aperçut qu’elle avait un corps semblable aux leurs, et qui se dégageait peu à peu de l’écume.

« Où suis-je ? demanda-t-elle avec une voix dont aucune musique ne peut donner l’idée.

— Chez les filles de l’air, répondirent les autres. La sirène n’a point d’âme immortelle, et elle ne peut en acquérir une que par l’amour d’un homme ; sa vie éternelle dépend d’un pouvoir étranger. Comme la sirène, les filles de l’air n’ont pas une âme immortelle, mais elles peuvent en gagner une par leurs bonnes actions. Nous volons dans les pays chauds, où l’air pestilentiel tue les hommes, pour y ramener la fraîcheur ; nous répandons dans l’atmosphère le parfum des fleurs ; partout où nous passons, nous apportons des secours et nous ramenons la santé. Lorsque nous avons fait le bien pendant trois cents ans, nous recevons une âme immortelle, afin de participer à l’éternelle félicité des hommes. Pauvre petite sirène, tu as fait de tout ton cœur les mêmes efforts que nous ; comme nous tu as souffert, et, sortie victorieuse de tes épreuves, tu t’es élevée jusqu’au monde des esprits de l’air, où il ne dépend que de toi de gagner une âme immortelle par tes bonnes actions. »

Et la petite sirène, élevant ses bras vers le ciel, versa des larmes pour la première fois. Les accents de la gaieté se firent entendre de nouveau sur le navire ; mais elle vit le prince et sa belle épouse regarder fixement avec mélancolie l’écume bouillonnante, comme s’ils savaient qu’elle s’était précipitée dans les flots. Invisible, elle embrassa la femme du prince, jeta un sourire à l’époux, puis monta avec les autres enfants de l’air sur un nuage rose qui s’éleva dans le ciel."

Les enfants sont émerveillés et disent:
" Cette histoire est aussi belle que Moby Dick..."

"Oui, les enfants... Dans le monde de la Magie, même les monstres éprouvent de l'amour et en cela, ils ne faut jamais croire aux femmes et aux hommes qui refusent leurs actes sous prétexte que... Jón Sigurðsson, leader des mouvements pacifistes pour l'indépendance de l'Islande au XIXe siècle."

Ecrit de
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 14 Mar à 10:57

L'Almannagjá est une faille normale d'Islande située sur le site de Þingvellir, dans le parc national du même nom. Site historique national majeur puisqu'elle a vu la naissance de l'État libre islandais et de son Parlement, l'Althing, elle constitue l'une des principales attractions touristiques du pays.

L'Almannagjá est une faille normale marquant le rebord occidental du graben des Þingvellir au nord du Þingvallavatn. Longue de plusieurs kilomètres, elle est orientée sud-sud-ouest-nord-nord-est ; elle se termine au nord au pied de l'Ármannsfell, un ancien volcan sous-glaciaire, et se prolonge au sud par d'autres failles qui disparaissent sous les eaux du lac. Tandis que son rebord occidental prend la forme d'une falaise verticale de plusieurs mètres de hauteur, son rebord occidental est composé de grands blocs basculés vers l'est ; entre les deux bords de la faille se trouve un graben de taille réduite au fond plat composé d'éboulis et d'un sol herbacé dans ses parties les plus larges. L'Almannagjá est une toute petite composante de la dorsale médio-atlantique émergée en Islande sous la forme d'un rift.

Dans sa moitié méridionale, le fond de l'Almannagjá est occupé par le lit de l'Öxará qui se déverse dans la faille par l'Öxarárfoss. La rivière en ressort un peu plus au sud après quelques centaines de mètres pour s'étaler dans les Þingvellir juste avant de se jeter dans le Þingvallavatn.
Histoire
Représentation du XIXe siècle de ce que pouvait être une session de l'Althing au Lögberg.

La faille d'Almannagjá est le principal site historique d'Islande puisque les premiers Islandais, profitant de l'acoustique du lieu, ont proclamé en 930 la formation du premier État islandais et la constitution de leur Parlement, l'Althing, au Lögberg, l'un des blocs basculés du rebord oriental de la faille. Le site servait aussi de lieu de mise à mort, notamment par noyade dans l'Öxará, au Drekkingarhylur.

La circulation automobile y est interdite le 1er novembre 1967, l'ancienne route devenant une allée piétonne.
Tourisme
Touristes à l'entrée principale du site.

L'Almannagjá est l'un des principaux sites touristiques d'Islande. Avec le reste du parc national de Þingvellir, elle constitue le Cercle d'or composé en outre de Gullfoss et des geysers de la Haukadalur. Facilement accessible depuis Reykjavik, elle est visitée par des milliers de personnes chaque année.

l'Almannagjá en direction du sud : le rebord occidental, à droite, forme une falaise verticale tandis que le rebord oriental, à gauche, est composé de blocs basculés ; au fond s'écoule l'Öxará.

L'Öxará, toponyme islandais signifiant littéralement en français « la rivière de la hache », est une petite rivière d'Islande située dans le Sud-Ouest du pays. Son cours est intégralement situé dans le parc national de Þingvellir. Elle prend sa source au Myrkavatn, au nord-nord-ouest du Þingvallavatn, s'écoule vers le sud-sud-est, pénètre dans la vallée des Þingvellir via l'Almannagjá en formant l'Öxarárfoss et se jette quelques centaines de mètres plus loin à l'extrémité septentrionale du Þingvallavatn dont elle constitue l'un des principaux affluents.

Liste des cours d'eau de l'Islande
inf. à 250 km Jökulsá á Fjöllum · Þjórsá
inf. à 200 km Hvítá (Suðurland) · Jökulsá á Brú / Jökulsá á Dal · Skjálfandafljót
inf. à 150 km Blanda · Fnjóská · Héraðsvötn · Hvítá (Vesturland) · Kúðafljót · Lagarfljót · Markarfljót · Skaftá · Tungnaá
inf. à 100 km Eyjafjarðará · Hofsá · Hörgá · Kreppa · Laxá í Aðaldal
inf. à 50 km Krossá · Elliðaár · Skeiðará · Ölfusá · Sog · Öxará
Longueur inconnue Dynjandisá · Eystri-Rangá · Glerá · Hverfisfljót · Jökulsá í Lóni · Krossá · Múlakvísl · Norðurá · Norðurá (Mýrar)
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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyJeu 16 Mar à 10:51

Une nouvelle forme d'expression libre et communication éthique dans l'aspect informatique mais l'attrait du timbre.
Le silence est une source de confusion quand les bruits de l'alentour le couvrent d'une carapace auditive, qui n'est plus sienne.
Tel une lettre sans timbre mais comportant une adresse sera expulsé au profit de lettre vierge comportant des timbres... c'est ainsi que naquit l'aspect premier du bug informatique... Big Chill est ainsi une forme de sauvegarde de l’instinct premier des choses sur l'aspect de Destin établi... L'expansion de l'Univers pourrait continuer indéfiniment dans une configuration de timbre car celui implique un aspect de valeur dans la mémoire, alors que l'adresse peut toujours elle être renvoyé par l'attrait d'un changement de valeur dans l'aspect immobilier, cela est le Big Rip, un scénario catastrophique où l'Univers est détruit en un temps fini.

Univers homogène et isotrope est l'aspect du Timbre sur une enveloppe alors que l'adresse vierge de timbre sur l’enveloppe équivaut à une entropie maximale... Voilà la vision de l'Humanité en terme d'informatique sur l'aspect de propriété d'envoi de formule de politesse d'un lieu A vers un lieu B par l'intermédiaire de satellites géostationnaires... Ainsi, L’hypothèse d’une mort thermique universelle provient des idées de William Thomson, en 1850. Elle résulte de l’extrapolation à l’ensemble de l’univers de la théorie de la thermodynamique, en particulier des considérations sur la perte naturelle d’énergie mécanique, telle qu’elles résultent du premier principe de la thermodynamique.

Pourtant dans un aspect de réel et d'observation sur l'état de Santé de notre communication visuelle, il réside l'aspect de l'éclair que je désigne par cette formule savante: c est la vitesse de la lumière, K / a2 la courbure spatiale, G la constante de gravitation et ρ l'ensemble des densités d'énergie des différentes formes de matière qui emplissent l'univers. La courbure spatiale représente la forme géométrique de l'espace...

Comment définir un espace temps à une enveloppe indiquant une adresse qui n'existe plus quand celle ci ne comporte plus de timbres... Oui, L'expansion de l'Univers pourrait continuer indéfiniment1. Dans ce cas, l'Univers s'étendra et se refroidira, devenant éventuellement trop froid pour abriter la vie. Pour ces raisons, ce scénario est parfois appelé Grand Gel... L'adresse est tout comme le timbre... Bien sur; elle est liée à l'enveloppe... Il fait également allusion au fait qu'il existe... Au contraire d'une enveloppe sans timbre qui ne trouve intérêt que dans le contenu de sa lettre...

Alors certains lettres par absence de Timbres furent détruites: Pourtant dans la conscience de ce crime, un phénoméne apparait pour certaines et certains, il s'agit du Cosmos à expansion d'échelle de C. Johan Masreliez, où il n'y a aucune accélération, la quantité est w Q = − 1 / 3 {\displaystyle w_{\mathrm {Q} }=-1/3} {\displaystyle w_{\mathrm {Q} }=-1/3} exact, ce qui signifie courbure de l'espace-temps. En effet, ces enveloppes était adressées à une fonction de discutions entre deux personnalités de la communication...

Ainsi une Lettre avec ou sans timbre qui comporte une adresse est de l'importance de la densité d'énergie moyenne de l'Univers ainsi que de ses propriétés géométriques, sa courbure spatiale. Interviennent aussi certaines propriétés des différentes formes de matière qui emplissent l'Univers, en particulier leur pression: Qu'elle soit Orale, écrite ou informatique...
L'expansion s'arrête par définition quand le taux d'expansion H est nul. Cela ne peut se produire que si la courbure spatiale est positive ou éventuellement si la densité d'énergie totale devient négative. Cette dernière hypothèse étant a priori peu réaliste, seul le cas d'une courbure spatiale positive est susceptible d'être à l'origine d'un arrêt de l'expansion de l'Univers. Cependant, même si la courbure spatiale est positive, il n'y a pas nécessairement d'arrêt de l'expansion : il faut pour cela que la densité d'énergie totale décroisse suffisamment vite pour que le membre de droite de l'équation ci-dessous s'annule.

Ainsi, Le taux d'expansion de l'Univers, noté H, ne se résume pas à une lettre mais l'importance de transmettre une lettre d'un expéditeur à un destinataire équivaut à cette formule de vie que représente La Vie, la Force et l'Amour. Le sens, même du survivre dans Le destin de l'Univers... On ne sait jamais comment le destinataire répondra à la lettre reçu... Univers homogène et isotrope est l'aspect du Timbre sur une enveloppe alors que l'adresse vierge de timbre sur l’enveloppe équivaut à une entropie maximale...

Ecrit de
TAY
La chouette effraie
ou
Monsieur Tignard Yanis

_________________
Kounak le chat....



En linguistique et en grammaire, la personne représente le trait grammatical décrivant le rôle qu'occupent les acteurs d'un dialogue (émetteur, récepteur, référents extérieurs au dialogue). Les verbes, les déterminants et pronoms personnels, principalement, sont concernés par la distinction de personne. Les noms peuvent aussi l'être, surtout dans les cas de possession indiquée par un suffixe personnel. En celtique, de plus, les prépositions peuvent aussi se fléchir selon la personne.

Distinctions fondamentales

Ces distinctions de personnes se retrouvent dans toutes les langues connaissant des distinctions de personnes.

On oppose trois personnes :

la première correspond au locuteur (l'émetteur), à celui qui s'exprime directement : en français, elle pourra être représentée par des pronoms comme je, moi, mon ;
la seconde est l'interlocuteur (le récepteur) : tu, toi, ton ;
la troisième est toute personne ou chose dont on parle et qui ne participe pas au dialogue : il / elle / on, lui / elle, son.

Ces personnes varient en nombre :

1re personne du pluriel → un ensemble de personnes auxquelles appartient le locuteur : « nous » (en tant que groupe dans lequel l'interlocuteur est ou non compris ; voir plus bas à « Nous inclusif / exclusif ») ;
2e personne du pluriel → un ensemble des personnes (présentes ou non) auxquelles s'adresse le locuteur : « vous » ;
3e personne du pluriel → un ensemble de personnes ou de choses dont on parle : ils / elles, eux.

Analyse d'Émile Benveniste

Dans son ouvrage Problèmes de linguistique générale 1 Chapitre XVIII Structure des relations de personne dans le verbe et Chapitre XX La nature des pronoms, Émile Benveniste analyse séparément la personne stricte (je, tu, il au singulier) et la personne amplifiée (nous, vous, ils au pluriel) car le pluriel pronominal ne fonctionne pas de la même manière que le pluriel nominal (des GN).

Au singulier dans le discours, le « je » présuppose toujours un « tu », son allocutaire, je/tu forment alors un couple réuni par une corrélation de subjectivité ayant toujours un référent unique, interchangeable et actualisable par exemple le « je » qui désigne celui qui parle p. 252"instance de je comme référent, et instance de discours contenant je, comme référé" est à la fois réflexif puisque unique et orienté vers l'énonciateur de son propre discours. Benveniste appelle indicateur les embrayeurs personnels qui renvoient à l'acte d'énonciation. Ce qui fait qu'il y ait p. 229 un « désaccord entre la 3e personne et les deux premières » puisque celle-ci est non réflexive et se réfère à chaque fois soit à une personne différente, soit à un segment du discours, soit à tout autre objet du discours, et peut même soit p. 231 élever « l'interlocuteur au-dessus de la condition de personne et de la relation d'homme à homme » ou désigner une forme impersonnelle, et par le fait que dans les langues la forme verbale qui la sous-entend porte souvent un morphème zéro ou toute autre flexion l'y opposant aux deux premières, on peut suggérer que la forme pronominale « il » correspond à une non-personne.

p. 235 « D'une manière générale, la personne verbale au pluriel exprime une personne amplifiée et diffuse. Le »nous" annexe au « je » une globalité indistincte d'autres personnes". « Nous » n'est alors pas une multiplication de plusieurs « je » identiques mais une jonction entre le « je » et le « non-je » ce qui lui permet d'avoir 3 référents possibles: le « nous »(moi+vous) est un pronom pluriel inclusif puisque par rapport à « eux » le « non-je » inclut le « vous » et le « vous » étant en position d'allocutaire il y a une corrélation de subjectivité entre les 2 personnes. Dans une langue comme l'algokin(fox) ce « nous » possède même un morphème flexionnel de deuxième personne (ke-gunana, ke- ⇒ toi); le « nous »(moi+eux) qui est un pronom pluriel exclusif puisque par rapport à « eux », le « non-je » exclut le « vous » et le « eux » désignant une non-personne met en avant la même « corrélation de personne » qui oppose le je/tu(personne) à la non-personne(il); et le « nous » indifférencié que l'on dénomme pronom générique puisqu'il s'agit d'un « je » plus diffus et non multiplié. Nous avons un « vous » collectif et un « vous » de politesse et quant au « ils » la pluralisation de la non-personne peut être soit régulière(il+il+il) comme pour les GN soit irrégulière lorsque p. 235"elle exprime la généralité indécise du on". Donc p. 235 « Le pluriel est facteur d'illimitation, non de multiplication ».
Formes impersonnelles

Quand un terme ou une construction dénotant normalement une personne ne l'indique pas, on parle d'une forme impersonnelle.

Il existe en français trois modes impersonnels :

l'infinitif
le participe
le gérondif

Ces modes en effet ne s'accordent pas en personne mais en nombre et/ou en genre.

Il existe aussi des tournures impersonnelles se présentant comme des formes personnelles.

en français, ce rôle est tenu par la troisième personne du singulier masculin : il faut, il neige, il me semble, voire il y a. Ni on ni elle ne peuvent s’y substituer. On retrouve là l’origine des genres grammaticaux, qui n'ont rien de sexué : il ne marque pas le masculin mais le genre non marqué.
en latin (au passif impersonnel) : videtur (« il est vu » ou « on voit » ou encore « il semble »).

Distinctions annexes

Ces distinctions sont propres à certaines langues ou familles de langues. Un bon nombre concerne principalement les marques de politesse.
Possession

Les déterminants possessifs dépendent de la personne. Leur fonctionnement, cependant, varie d'une langue à l'autre. En français, par exemple, les possessifs s'accordent en personne avec le possesseur, et en genre et en nombre avec l'objet possédé (dans « la queue du chat », « la queue » est le possédé, « le chat » le possesseur, dans « mon chat », « je » non exprimé est le possesseur, « chat » le possédé). Ainsi, on dit « ma pomme » mais « mon chat ».

L'anglais, cependant, ne distingue pas le genre au moyen des possessifs sauf à la troisième personne. Cette fois-ci, ils s'accordent au genre du possesseur : his apple « sa pomme (à lui) », her apple « sa pomme (à elle) », its apple « sa pomme (à un inanimé, comme un arbre) ».

Dans nombre de langues, comme le turc ou encore les langues sémitiques, il n'existe pas de déterminants possessifs mais un jeu de suffixes personnels dérivés des désinences verbales. En sorte, on assiste à une forme de conjugaison du nom. Par exemple, en turc les suffixes personnels verbaux sont :

1re personne (sg. / pl.) : -im / -iz ;
2e personne : -sin / -siniz ;
3e personne : -Ø / -diler ou lerdi.

Les suffixes possessifs leur sont proches :

1re : -im / -imiz ;
2e : -in / -iniz ;
3e : - i / -leri.

Ainsi, sur göz, « œil », on obtient (les voyelles s'adaptant par harmonie vocalique) : göz-üm (« mon œil »), göz-ün (« ton œil »), göz-ü (« son œil »), etc.

L'arabe fait de même, bien que ses suffixes possessifs (ou pronoms enclitiques) ne soient pas autant raccordés aux désinences verbales qu'en turc :
Personne Singulier Pluriel Duel
1re -(n)ī -nā ─
2e (masc.) -ka -kum -kumā
2e (fém.) -ki -kunna
3e (masc.) -hu -hum -humā
3e (fém.) -hā -hunna

On remarque de plus que ces suffixes dépendent du genre du possesseur, sauf à la première personne.
Tutoiement et vouvoiement
Article détaillé : Tutoiement et vouvoiement.

La distinction T(u)-V(ous) ─ ou « distinction entre le tutoiement et le voussoiement / vouvoiement » ─ est un concept grammatical et linguistique familier aux locuteurs des langues romanes, germaniques (sauf dans l'anglais courant) et slaves.

Il s'agit d'une opposition entre deux deuxièmes personnes (servant à s'adresser à un interlocuteur), le premier (tutoiement : « tu, te, toi, ton », etc.) utilisé pour les proches ou dans un registre de langue familier (voire insultant par sa familiarité) et le second (vouvoiement : « vous, votre ») pour les personnes auxquelles on doit un certain respect, ce qui peut comprendre les inconnus, les supérieurs, les personnes âgées, etc.
Autres expressions personnelles de la politesse
« Sa » majesté

Quelques faits notables se présentent dans certaines langues quand il s'agit de s'adresser à un très haut dirigeant ou dignitaire (un roi, un pape, un empereur, etc.) appartenant au clergé ou à la noblesse.

On pourra en effet employer une troisième personne du singulier précédée d'expressions comme Sa Majesté ou Son Altesse, appellatifs dont le genre n'importe pas (on peut appeler un homme « Sa Majesté ») et que l'on retrouve quand on parle de ces personnes :

« Son Altesse désire-t-elle une tasse de thé ? « Monseigneur prendra-t-il une verveine ? » ;
« on aurait vu Son Altesse la reine M.* de G.* boire une tasse de thé en compagnie de Monseigneur V., lequel aurait pris une verveine ».

Parfois, c'est un déterminant possessif de 2e personne polie qui s'utilise : « Que désire Votre Altesse ? ».

Les mêmes catégories de personnes peuvent aussi s'exprimer à la troisième personne (en plus, souvent, d'une forme de pluriel de majesté) : « Nous désirerions que vous laissiez Son Altesse tranquille » (où « Son Altesse » désigne bien le locuteur, « nous », mis pour « je »), « il plaît à Sa Majesté d'agir ainsi ».
Pluriel / Singulier de majesté / de modestie
Article détaillé : Nous de majesté.

Dans plusieurs langues européennes, dont le français, on peut employer à la place de la 1re personne du singulier un pluriel marquant la majesté : rois et dignitaires, institutions, administration peuvent s'exprimer ainsi. En français, les mots dépendant de ce pronom pluriel peuvent rester au singulier. Ainsi : « Nous sommes fier de vous » pour « Je suis fier de vous » (dit par un roi à l'un de ses sujets, par exemple). Le catalan, quant à lui, possède un pronom archaïque nós de première personne du pluriel servant aux dignitaires et rois. On parle quelquefois aussi de pluriel d'emphase.

Au contraire, dans la langue latine, il n'est pas rare que l'auteur s'exprime aussi au pluriel, mais ici dans un but supposé de modestie, quand il parle de lui. L'usage est resté dans la langue soutenue et scolaire : « Dans la première partie de cette dissertation, nous montrerons que Cicéron... » pour « Dans la première partie de cette dissertation, je montrerai que Cicéron... ». C'est un pluriel similaire qu'on trouve dans la littérature moderne pour des personnages ─ souvent féminins ─ voulant atténuer par modestie ou par réserve leurs propos[réf. nécessaire].

Enfin, le français utilise outre nous pour la première personne du pluriel on, normalement pronom indéfini de 3e personne du singulier (remplaçable par quelqu'un : on vient = quelqu'un vient). L'emploi de on en remplacement de nous (seulement sujet) est attendu dans les registres courant à vulgaire. Nous, dans un contexte courant devant des interlocuteurs auxquels on n'a pas à témoigner une certaine distance, peut même sembler pédant. Les accords se font au masculin singulier ou, par syllepse, au féminin, au pluriel, etc., selon les cas :

forme soutenue : nous sommes allé(e)s au cinéma, où Jean nous a retrouvé(e)s ;
forme courante : on est allé / est allés (syllepse pour le nombre) / est allées (syllepse de nombre et de genre si on renvoie à un groupe de femmes) au cinéma, où Jean nous (remplacement par on non sujet impossible) a retrouvé(e)s.

Dans la langue courante écrite, par correction, on n'emploie normalement pas on en remplacement de nous alors que nous peut être très rarement employé dans les faits. On peut conclure en disant que c'est bien un « singulier de modestie ». L'utilisation d'un terme ou d'une expression normalement à la 3e personne à une autre personne n'est pas rare voire fréquente dans les formes de vouvoiement (cf. espagnol usted, allemand Sie).
Usages atypiques en français

On entend parfois, notamment de la part de commerçants, l'usage de la 3e personne du singulier au lieu de la 2e :[réf. nécessaire]

Qu'est-ce qu’il prendra ? Un petit blanc, comme d'habitude ?
Ah, si c'est la route de Paris qu’elle cherche, alors faut qu’elle fasse demi-tour.
[…] L'épicier dit : « bonjour il va bien ce matin, qu'est ce qu'il lui fallait ? », alors « il dit » qu'il voudrait des piles. […] Pierre Desproges, « Les Piles » in Textes de scène, Seuil 1997

Cet emploi est généralement ressenti comme très familier, voire impoli, ou encore ironique.

On peut aussi entendre la 1re personne du pluriel (au lieu de vous), suggérant une certaine complicité :

Alors, Monsieur Martin, comment nous sentons-nous ce matin ?

Coréen, japonais et vietnamien

Le coréen, le japonais et le vietnamien (mais pas exclusivement ces langues) partagent tous les trois une particularité importante, celle d'exprimer grammaticalement et lexicalement de manière très précise les rapports sociaux et hiérarchiques, comme si elles possédaient un grand nombre de personnes, chacune renvoyant à un système de respect hiérarchique. En fait, dans ces langues l'expression de la politesse peut remplacer celle de la personne.

Le coréen utilise deux « modes » de politesse et sept registres de langue exprimés grammaticalement (et non seulement lexicalement) permettant de construire pour un verbe donné quatorze paradigmes possibles (tous n'étant pas fréquemment utilisés). Les modes de politesse (neutre ~ poli) concernent ce dont on parle et sont indiqués par un choix lexical (à la manière de l'opposition entre chaussure et godasse), la suffixation (comme pour blond ~ blondasse). À la différence du français, les verbes reçoivent une marque, un infixe -si-, pour passer au mode poli, sans forcément changer de radical (comme vivre ~ vivoter si le principe était systématique) et s'étendent aux verbes et adjectifs, qui reçoivent des marques spécifiques.

Les sept registres, quant à eux, indiquent le respect qu'on témoigne à l'interlocuteur (à l'image de notre vouvoiement). Il est important pour les locuteurs de respecter l'expression grammaticale du point de vue et de la politesse, chaque situation de communication entraînant un mode et un registre particulier (entre inconnus, avec un supérieur, entre collègues, entre amis proches, etc.). Tout écart est connoté et témoigne d'une agression verbale, d'une marque de mépris, de pédantisme (ou d'une erreur si le locuteur est visiblement étranger). Il est cependant possible aux interlocuteurs de changer de mode de politesse en le demandant, de même que les francophones peuvent demander à utiliser le tutoiement mutuel. Les pronoms personnels suivent évidemment le même principe : chaque gradation dans la politesse demande un pronom particulier.

Le japonais suit des principes très proches (double lexique, conjugaisons variant en politesse) et se montre surtout étonnant quant à sa richesse en pronoms personnels. En effet, il en existe tellement, quelle que soit la personne, qu'on peut les considérer comme plus que des pronoms, de véritables noms portant leurs connotations. Chacun de ces noms concerne une personne donnée et indique le point de vue du locuteur, réel ou imposé par les conventions, sur la personne concernée par le pronom, son interlocuteur, lui-même.

Par exemple, pour la seule première personne, « je/moi », on peut compter :

générique soutenu : 私 (わたし) watashi ;
locuteur femme donnant d'elle l'image attendue d'une personne charmante, mignonne : あたし atashi, あっし asshi(rare) ou あたい atai (rare) ;
locuteur âgé : 儂 ou 私 (わし) washi ;
locuteur homme, registre neutre mais pas assez soutenu dans certains cas : 僕 (ぼく) boku (nom signifiant « serviteur ») ;
locuteur homme voulant donner de lui une image virile et arrogante : 俺 (おれ) ore.

Note : il va de soi qu'employer un terme peu soutenu dans un contexte qui ne s'y prête pas pour parler de soi ne signifie pas que l'on se dénigre mais que l'on dénigre l'interlocuteur.

La gradation dans la politesse s'opère, par exemple, en passant de boku à watashi. S'il faut être encore plus poli, il convient d'éviter les pronoms pour utiliser des périphrases comme 我が社 (わがしゃ) waga sha, « mon humble société » ou 此方 (こちら) kochira, « cette direction (près de moi) ». On fait bien sûr de même avec la seconde personne.
Nous inclusif / exclusif
Article détaillé : « nous » exclusif et inclusif.

La 1re personne du pluriel peut désigner deux groupes différents dans lesquels se trouve le locuteur :

un groupe comprenant le locuteur (je), l'interlocuteur (tu) ainsi qu'éventuellement d'autres personnes ;
un groupe composé du locuteur et d'autres personnes mais sans l'interlocuteur.

On parle dans le premier cas de « nous inclusif » (il inclut l'interlocuteur), dans le second de « nous exclusif » (il l'exclut). Si le français ne permet pas de distinguer clairement ces deux nous, le mandarin le fait de manière plus ou moins précise avec un premier pronom non marqué, 我們/我们 wǒmen, « nous » et un second plus inclusif, 咱 zán ou 咱們/咱们 zánmen, « nous (et toi) ». On pourra ainsi préciser : 你們是女子﹐ 我們是男人﹐ 咱(們)都是人/你们是女子, 我们是男人, 咱(们)都是人 (Nǐmen shi nǚzi, wǒmen shi nánrén, zánmen dōu shi rén.), soit « Vous êtes des femmes, nous sommes des hommes, (vous et) nous tous sommes des êtres humains ».

D'autres langues et des pidgins suivent ce principe, parmi lesquelles (inclusif ~ exclusif) :

le guarani : ñande ~ ore ;
le tagalog : tayo ~ kami ;
le nuer (langue nilo-saharienne) (transcription API) : [kɔ́ːn] ~ [kɔ̀n]. Ces deux pronoms s'opposent à [kɔːn], forme de duel servant quand seuls le locuteur et son interlocuteur sont concernés ;
le vietnamien: chúng ta ~ chúng tôi ;
en tok pisin, le système est similaire : mipela (nous exclusif pluriel : « moi et eux ») ~ mitupela (nous exclusif duel : « moi et lui / elle ») ~ yumitupela (nous inclusif duel : « moi et toi »).
Le Poular, La langue peule (encore appelée fula, fulfulde ou pulaar) en Afrique de l'Ouest: [en] ~ [men].

Notes et références

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Pronom personnel en discours » (voir la liste des auteurs).


Articles connexes

Tutoiement et vouvoiement
« nous » exclusif et inclusif
Nombre (grammaire)
Genre (grammaire)
Trait grammatical
Verbe défectif

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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyMar 28 Mar à 9:55

Le Monde du Silence, Le phare de Y'becca et Police la Coatie

L'Homme arrête sa réflexion; il ouvre sa fenêtre
pour laisser l'air pénétrer la pièce...
Il laisse ses ides et idées, s'envoler et
s'évaporer devant un pot de fleur:
Il s’étend sur le parquet... L'homme
fixe le plafond et replonge dans le calme.

Une femme traverse son esprit
et puis un désir de reconquête enflamme
le cœur du déchu... Et puis alors le masculin
du désir s'éveille dans le ventre de cet homme,
qui devient "cette homme"

Le Clans des mouettes se prononce différemment
du Clan des mouettes... L'Homme pousse un profond
soupir et fixe l'Horloge... Un rendez vous est prévu
sur ce sens de l'aiguille entre le masculin et le féminin;
entre le pluriel et le singulier ainsi Tel le décrit Platon
dans la caverne; l'orthographe assimile l'hermaphrodisme
par le son et l’ambiguïté du temps...

Il lui reste dix minutes à se reposer... Puis deux ou même
trois minutes après, il décide de quitter son appartement...
Car, l'avance est une source de tranquillité... Il se reflete
dans un miroir qu'il appelle photographie; son ombre se mélange
à la substance créative de nuages. Fier d'avoir déjouer
pour un instant, la prophétie du cabinet noir et de l'Homme
pressé. Oui, il savoure d'avoir traversé les rives du Jourdain;

Un nouveau baptême enflamme son cœur. Il prie pour les ombres
et les vivants qui accompagne ces ombres. il décrit l'adversité
à venir mais celle ci n'est que soulagement devant le triomphe
de l'espérance Libérée... Le Testament n'est qu'un aspect
de son héritage; il laisse l'empreinte d'un art sur l'obscurantisme.
Dans le tréfonds d'un puit, il est l’âne qui est remonté de la
poussière qu'on lui jetait.

Une femme traverse son esprit
et puis un désir de reconquête enflamme
le cœur du déchu... Et puis alors le masculin
du désir s'éveille dans le ventre de cet homme,
qui devient "cette homme".

Souviens toi d'elle, cette douce vierge apeuré par le sang et la douleur
mais ivre de marcher et de courir, défiant l'Horizon de son arrogance.
elle est loin d'être morte dans le fait de grandir, devenue femme qu'elle
est une douleur qui ne s'estompe pas: celui du Siège. Oui, Marcher.
Souviens toi de toi, ce jeune libertaire qui voulait devenir
archéologue des pierres et qui devient comme
L’Anticonstitutionnellement. L'Inconstitutionnellement se mue en jalousie
et en prophétie antique sur le progrès et la persécution...

Moi, j'ai évolué dans une forme de sympathie ayant une forme de compassion;
ces paraphrases de discours sont les premières étapes qui conduisent les
hommes physiques vers l’exéma et qui les éloigne du sens de morale,
puis de pardon. La Constitution morale est tout comme une goutte d'eau.
Elle s’avère selon le caractère être une source d'océan et pour d'autres,
un chuchotement conduisant à la folie... Construite est ma conscience...

Ecrit de
Monsieur Tignard Yanis

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MessageSujet: Re: Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague   Konungsríkið Ísland, le chant des baleines et Copenhague EmptyVen 14 Avr à 8:12

Title Δοκιμή λέιζερ στην ESA
Released 13/04/2017 9:23 am
Copyright ESA-–Anneke Le Floc'h, CC BY-SA 3.0 IGO
Description

Δοκιμή λέιζερ στο τεχνικό κέντρο της ESA στην Ολλανδία.

Το Εργαστήριο Οπτο-ηλεκτρονικής ερευνά συσκευές που παράγουν, ανιχνεύουν και χειρίζονται το φως, όπως τα λέιζερ υψηλής απόδοσης, τους ανιχνευτές φωτονίων και τις οπτικές ίνες.

Συνεργάζεται στενά με το γειτονικό Εργαστήριο Οπτικής, το οποίο ειδικεύεται στο σχεδιασμό, την εκτίμηση και τον έλεγχο των οπτικών στοιχείων για διαστημικά τηλεσκόπια, φωτογραφικές μηχανές και μέσα απεικόνισης, καθώς και στην αξιολόγηση των οπτικών ιδιοτήτων των νέων υλικών και των επιστρώσεων και την αξιολόγηση κάθε βλάβης που προκαλείται από λέιζερ.

Τα δύο εργαστήρια συνεργάζονται για να υποστηρίξουν τις αποστολές και τα έργα της ESA καθ' όλη τη διάρκεια λειτουργίας τους.
Id 376063

Psalms 104 sung in ancient Hebrew | ברכי נפשי את ה' - תהלים ק"ד
https://www.youtube.com/watch?v=--UABwqW9Sg

Psalm 27, "ADONAI Ori" The L-RD is My Light
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